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Bernie Gunther tome 7 sur 14
EAN : 9782702436356
450 pages
Le Masque (09/01/2013)
3.85/5   342 notes
Résumé :
1954. Alors que Bernie Gunther tente de fuir Cuba en bateau accompagné d’une sulfureuse chica, il est arrêté par la CIA et enfermé à New York puis au Landsberg à Berlin. C’est que nous sommes en pleine Guerre froide. L’Oncle Sam place et bouge ses pions en Europe, cherche des informations sur l’Allemagne de l’Est et sur les Russes.

Quel rapport avec Gunther ? Sa liberté dépendra des informations qu’il veut bien donner sur ses anciens « camarades » de ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 342 notes
Une merveille que ce septième opus de l'excellente saga de Philip Kerr. A travers ce livre, bernie gunther est arrêté puis trimbalé de prisons en prisons, on passe de la CIA, au MVD (l'encêtre du KGB) et le SDECE (service Français), et même les Allemands de la STASI. Bernie Gunther fait un retour sur son passé.

J'ai été emballé par les allés,retour entre passé et présent, la description des camps de prisonniers Russes est une horreur. Mais visiblement l'auteur bien documenté, son écriture fluide et claire permettent de lire facilement ce roman. Bernie Gunther ne se laisse pas manipuler et refuse de «donner» un compatriote quelque soit ces actes.

L'auteur nous donne à réfléchir entre, juger un homme sur ce qu'il fait et le juger sur des a priori, sa classe sociale, son milieu. Vaste sujet....

j'essaie de lire les livres de philip Kerr consacrés au «nazisme» et à Bernie Gunther dans l'ordre de parution et ce Vert de Gris est mon préféré mais l'aventure continue...
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Après quelques années de pause, je me suis plongé à nouveau dans les aventures de Bernie Gunther. Et le plaisir est au rendez-vous. Incidemment, je me demande pourquoi j'ai tant tardé avant de m'y remettre. Vert-de-gris commence à Cuba, où Gunther se la coule douce. Malheureusement, il a le don de s'attirer les ennuis, ou bien les emmerdes lui courent après. Dans tous les cas, le voici arrêté par la CIA qui le ramène en Allemagne – alors que les crimes de guerre contre les nazis continuent – où on l'interroge sans relâche pour lui soutirer toutes sortes d'informations, à commencer sur Erich Mielke. C'est l'occasion pour Gunther de remonter le fil de ses souvenirs, alors qu'il était flic à Berlin. Donc, on alterne entre 1954 et 1931, puis 1940 ainsi que 1945-46. J'aime bien ces voyages dans le temps, voir la capitale allemande pendant la montée du nazisme, Paris pendant l'occupation, les camps de travail soviétiques, etc. C'est assez réussi, la description précise des lieux et de l'atmosphère permet de bien visualiser le tout, de croire qu'on y est. Coup de chapeau à l'auteur Philip Kerr pour la rigueur de ses recherches. Aussi, le mélange entre roman historique, roman d'espionnage et roman policier est très bien dosé. Kerr maitrise tous ces genres en créant une aventure originale, riche et intéressante. Par moment, ça pouvait donner l'impression de s'étirer en longueur et d'aller dans toutes les directions mais le lecteur averti saura que, plus on avance, plus on se rend compte que tout est bien ficelé. La finale, où tout le monde trompe tout le monde, est un vrai pied de nez aux organisations gouvernementales. Je me permets une petite parenthèse : j'ai trouvé surprenant mais éclairant l'opinion que les Allemands et les Américains se faisaient de la collaboration française et du fascisme dans l'Hexagone pendant la guerre, qui diverge beaucoup de l'idée de la résistance glorieuse qu'on nous ressasse éternellement – pas que je veuille diminuer le courage de ceux qui se sont battus pour contribuer à la libération.
Trilogie berlinoise et les tomes suivants sont devenus une série culte et, outre l'excellence de la reconstitution de cette époque troublée, le personnage de Bernie Gunther y est pour beaucoup. Social-démocrate convaincu, bourru mais diablement efficace et foncièrement honnête, il n'a pas la langue dans sa poche, lui causant parfois quelques difficultés. Il hait les nazis mais se voit contraint de travailler avec/pour eux en de maintes occasions – ce n'est pas comme si on avait le choix si on tenait à sa peau. C'est qu'il est un devenu en expert dans l'art de survivre. Gunther est un personnage avec beaucoup de profondeur (et d'humour, j'adore son sarcasme) qu'il me plait de retrouver. On y voit un homme qui a connu les horreurs de la guerre et un pan des exécutions de masse et il ne le souhaite à personne, pas même aux communistes, que pourtant il ne porte pas dans son coeur. Bref, il est humain. On aurait pu croire que la fin de la guerre et la chute du régime nazi lui aurait permis de se retirer mais non : la guerre froide contre communiste ne fait que commencer et cet homme aux multiples talents sera se rendre utile, même malgré lui… J'ai hâte de lire la suite de ses aventures.
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Pas un polar, ni même vraiment un thriller, une sorte de roman d'espionnage historique.

Réfugié à Cuba, Bernie Gunther tombe aux mains des Américains, puis des Français puis des Russes. Pour ses geôliers, il brode tour à tour différentes versions de sa biographie. Pas toujours aisé à suivre donc, pas facile de démêler les fils et de sair ce qui se passe. Il vaut peut-être mieux avoir lu les précédents ouvrages de Kerr et s'être déjà attaché à son personnage pour apprécier.

Pour ma part, j'aime bien les récits de Philip Kerr car ils aident à comprendre d'autres facettes de l'histoire, à connaître des événements dont on entend moins souvent parler. Dans ce cas-ci, il s'agit des années cinquante : le retour des Allemands emprisonnés en Union soviétique, les procès des crimes de guerre, les tensions de la Guerre froide, le Berlin d'avant le mur, etc.

En filigrane, on y trouve aussi des sentiments moins glorieux et moins faciles à accepter : les Allemands, même non nazis, très contents d'occuper la France en 1894 et de prendre ainsi une revanche sur la débâcle de la Première Guerre mondiale. On peut également réfléchir à la difficulté pour ces Allemands des années 50 de dépasser l'amertume envers les vainqueurs, ceux qui ont détruit et humilié leur pays. Comment se réconcilier avec ceux qui ont bombardé leurs villes ? Comment recréer des liens normaux avec les peuples qui les haïssent et considèrent comme des monstres ? N'est-il pas injuste d'être les seuls méchants alors que de nombreux autres Européens étaient aussi nazis, que les camps du régime soviétique ont fait autant de victimes et que l'industrie américaine a grandement profité de la guerre ?

La Seconde Guerre mondiale est loin, mais les problèmes de conflits et de nécessaires réconciliations sont malheureusement toujours d'actualité !
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Septième aventure du héros récurrent de Philip Kerr, Bernhard Gunther, qui suit « Une douce flamme" et "Hôtel Adlon ». Nous retrouvons donc Bernie à Cuba en 1954, en pleine guerre froide. En partance pour Haïti, avec à son bord une belle fugitive, son bateau est arraisonné en pleine mer. Il est transféré à Gitmo – Guantanamo, déjà ! – où son passé le rattrape. Car, à maintenant 58 ans, le talentueux ex-commissaire de la Kripo de Berlin, transféré d'office dans la SS sur ordre de Heydrich, s'est maintes fois mis dans de sales draps. A présent, c'est la CIA qui veut l'utiliser, et d'abord lui faire raconter toute son histoire … Celle sur laquelle il ne s'était pas trop étendu jusqu'ici : son activité à Minsk, sa capture par les Soviétiques, son séjour au Goulag … son appartenance ou non au parti nazi, ou ses accointances avec des communistes.
Tout comme Iohann Moritz, le héros malheureux de Virgil Georghiou de la Vingt-cinquième heure, Bernhard Gunther passe de mains en mains, interrogé tour à tour par les Américains, les Russes, les Français du SDECE, les allemands de la STASI. On le manipule pour le faire identifier des criminels de guerre, des tortionnaires, des espions soviétiques. A cette occasion, raconte ses visites des horribles camps de concentration français du Vernet et de Gurs à l'été 1940, la vie de forçat au camp russe de Krasno-Armeesk, puis dans les mines de pechblende où on ne fait pas de vieux os.
La technique des allers et retours dans le temps et l'espace commence cependant à devenir difficile à suivre. L'histoire est foisonnante et parfois floue, les services secrets des différentes puissances particulièrement compliqués. On comprend que Bernhard Gunther, qui continue à donner du coup de poing lorsque sa vie est en danger, n'entend pas le moins du monde se laisser manipuler, et refuse de livrer des compatriotes, même s'ils sont de sinistres individus. Solidarité entre Berlinois ? Accès de lucidité ? Une réflexion philosophique sur la tendance à traiter les hommes selon une catégorie, une étiquette, un a priori et non selon ce qu'ils sont ou ont fait.
En tous cas, toujours le même style alerte et imagé, fondé sur une documentation historique irréprochable. Il va tout de même falloir à l'auteur beaucoup d'habileté pour gérer la fin de carrière de son héros. Je lui fais confiance.
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Quand Bernie Gunther, le héros de la série de romans policiers de Philip Kerr, semble croiser la route de Maximilien Aue, le narrateur de Jonathan Littell dans Les Bienveillantes.


Dans Vert-de-gris (traduction française de Field Grey), le septième des romans que Philip Kerr consacre à son héros, Bernie Gunther, Bernie est interrogé par la CIA et doit expliquer quel rôle il a joué lors de l'invasion de l'URSS en juin 1941.

Revenu à la Kripo (police criminelle) en 1938, après avoir oeuvré pendant cinq ans comme détective privé à Berlin, Bernie a été en 1941 incorporé dans un bataillon de réserve de la police et envoyé en Ukraine pour se joindre à des Einsatzgruppes, des unités SS chargées de sécuriser l'arrière des lignes de la Wehrmacht dans leur avancée en territoire soviétique. Bernie croyait que sa mission consistait à combattre les partisans. Cependant, un jour qu'il était en route vers Minsk pour faire son rapport après avoir capturé et exécuté une trentaine d'agents du NKVD (ancien KGB) coupables d'avoir massacré plus d'un millier de prisonniers ukrainiens et polonais dans la cour de la prison de Lutsk, il croise une autre unité SS en train de fusiller des civils juifs parmi lesquels il y avait des femmes âgées. Choqué, il s'arrête et demande des explications. On lui répond que ce sont les ordres. Il appelle au QG à Minsk et il se fait vertement engueuler pour oser ainsi discuter un ordre. Arrivé dans cette ville, il doit faire face à ses supérieurs et se fait menacer d'une rétrogradation. Arthur Nebe, son ancien chef à la Kripo, mais maintenant chef du Einsatzgruppe B, intervient et le sauve en le retournant travailler à Berlin. Heureusement pour lui, car les Einsatzgruppes ont par la suite été impliqués dans des tueries à grande échelle au cours desquelles plus d'un million cinq mille juifs ont été assassinés. C'est ce qu'on appelle la première Shoa, la Shoa par balles, pour la distinguer de la Shoa des chambres à gaz qui s'est mise en branle à partir de 1942.

Bernie Gunther faisait partie du groupe B, qui avait Minsk comme objectif. Dans Les Bienveillantes, le roman de Jonathan Littell, gagnant du prix Goncourt 2006, Maximilien Aue, son narrateur, fait partie du groupe C qui avait Kiev comme objectif, soit quelques centaines de kilomètres plus au sud, les deux groupes ayant la Pologne comme base de départ dans les premières semaines de l'opération Barbarossa.

Là où je dis que les deux personnages se croisent, sans toutefois se rencontrer, c'est lorsqu'en arrivant à Lutsk, tout récemment conquise par l'armée allemande, Aue va visiter le château de Lubar qui avait servi de prison au NKVD et dans sa cour intérieure il découvre un charnier de plus d'un millier de corps en décomposition, des prisonniers ukrainiens et polonais que les Russes ont assassinés avant de fuir la ville. Incapables de rattraper les coupables, les Allemands décident d'exécuter le même nombre de juifs parmi la population de la ville, sous prétexte qu'une grande partie des membres du NKVD étaient des juifs.

Contrairement à Bernie Gunther, le narrateur des Bienveillantes ne proteste pas devant les massacres de juifs, même s'il s'interroge sur leur pertinence. C'est ainsi qu'il va se retrouver impliqué dans les massacres qui vont avoir lieu dans la région dans les mois suivants.

Aux yeux des autorités soviétiques, Bernie est un criminel de guerre pour avoir commandé l'exécution des agents du NKVD parmi lesquels il y avait des femmes, et il craint constamment d'être remis entre leurs mains. Cependant, il se justifie en disant que c'était la guerre et que ceux-ci étaient coupables d'avoir massacré les prisonniers de Lutsk. Par contre, c'est tout à son honneur d'avoir refusé de participer à l'assassinat de juifs au risque d'en subir les conséquences, ce qu'il n'est d'ailleurs pas le seul à avoir fait.

L'action de Field Grey, ou Vert-de-gris dans sa version française, se situe en 1954. Mais, étant donné que Bernie Gunther est arrêté par les Américains dès le premier chapitre en face de Guantanamo alors qu'il tente de fuir Cuba et qu'il reste prisonnier de la CIA puis des services secrets français jusqu'au dernier chapitre, il n'y a pour ainsi pas d'action dans ce roman qui prend la forme d'une série de récits que Bernie raconte afin de répondre aux questions de ses interrogateurs sur certains passages de sa vie. Sans doute que certains lecteurs n'apprécieront pas, mais tous ceux qui ont déjà lu d'autres péripéties de la vie de cet intrigant personnage seront comme moi curieux de connaître d'autres passages de sa vie. de plus, tout en le lisant, je n'ai cessé de penser comment Philip Kerr pouvait lui-même être aussi curieux de connaître ces passages tout en les écrivant.

Quant aux Bienveillantes, bien que j'ai entrepris de le relire après m'être rendu compte que Maximilien Aue aurait pu croiser la route de Bernie Gunther en Ukraine, je ne crois pas continuer cette relecture au-delà des chapitres concernés. En effet, ce roman été pour moi une source de malaise et d'inconfort lorsque je l'ai lu à sa sortie et je n'ai pas envie de revivre cela. Comment se complaire pendant 900 pages dans la perversité d'un narrateur qui accepte de regarder tuer et même de tuer lui-même juste pour voir l'effet que cela lui fait ?
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critiques presse (1)
Lexpress
22 mars 2013
La qualité de l'écriture est telle que cela se laisse lire très facilement. L'auteur sait à merveille entremêler réalité et fiction, rigueur historique, roman policier et humour. Le livre est noir, très noir, anguleux.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
" (...) Là réside le bonheur : dans le fait de s'estimer content d'avoir de la bière tiède en se rappelant combien il vaut mieux avoir ça plutôt qu'un goût d'eau croupie sur des lèvres gercées. Tel est le sens de la vie, mon vieux. Savoir quand on est bien loti et ne haïr ni n'envier personne." (Poche, p.334)
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C'est une des petites ironies de la vie que, chaque fois que vous vous dites que les choses pourraient difficilement aller plus mal, c'est en général ce qu'elles font.
(Poche, p. 130)
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- Personne n'est en sécurité à Cuba, répliqua-t-elle. Plus maintenant.
- Je l'étais, continuai-je sans lui prêter attention. Jusqu'à ce que j'essaie de jouer les héros. Sauf que j'avais oublié. Je ne suis pas de l'étoffe dont on fait les héros. Je ne l'ai jamais été. En outre, le monde ne rêve plus de héros. Ils sont passés de mode, comme les ourlets de l'année dernière. Aujourd'hui, ce qu'on veut, ce sont des combattants de la liberté et des indicateurs. Eh bien, je suis trop vieux pour les uns et trop scrupuleux pour les autres.
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Moi aussi, il m'arrive d'éprouver ce sentiment : on naît seul, on meurt seul et le reste du temps on ne peut compter que sur soi-même.
(Poche, p.21)
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- Vous ne pensez pas que Cuba a besoin d'une révolution?
- On pourrait améliorer les choses, je ne le nie pas. Mais toutes les révolutions font une belle fumée avant de finir en cendres. Il en ira de la vôtre comme de celles qui l'ont précédée. Je vous le garantis.
[...]
- Parce que, quand quelqu'un parle de bâtir une société meilleure, il y a fort à parier qu'il compte se servir d'un ou deux bâtons de dynamite.
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Vidéo de Philip Kerr
Emmanuel Couly reçoit Anne Martinetti pour son livre, "Mortels Cocktails" aux Editions du Masque, au Duke's bar de l'Hôtel Westminster, 13 rue de la Paix, 75002, Paris. « le vrai crime, c?est de ne pas savoir préparer un martini. » Francisco G. Haghenbeck, L?affaire tequila de Philip Kerr à Patricia Cornwell en passant par Ian Rankin, Stephen King, Fred Vargas ou l?éternelle Agatha Christie, les maîtres du genre vous servent leurs meilleurs cocktails et vous invitent à replonger dans leur univers? le temps d?un verre. 50 recettes de cocktails pétillants et dangereusement exquis à savourer comme un bon polar !
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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