Citations de Philippe Bouvard (183)
Allocation.
Somme allouée à un citoyen pauvre pour lui faire croire que l’égalité est de ce monde.
Si les citoyens honnêtes étaient plus perspicaces, il y aurait moins d’individus malhonnêtes poursuivis pour escroquerie.
Aujourd'hui, un homme commence à se sentir vieux quand ses enfants ont pris leur retraite.
Les gens qui ne savent pas écrire s'adressent surtout aux gens qui ne savent pas lire.
Pas si égalitaire la mort : chapelle, buste. A l'épaisseur de la dalle se mesure l'importance de celui qui n'en a plus.
"Encore un peu de morphine ?" Comme s'ils offraient une tasse de thé. Tous les gériatres sont des dealers.
L'abbé Pierre soutient Roger Garaudy qui soutient que l'Holocauste est un mirage sioniste. Que dirait le fondateur des chiffonniers d'Emmaüs si un affreux capitaliste soutenait que la misère n'existe pas ?
Loïc Le Floch-Prigent, le président de la SNCF, se retrouve en prison. Je me souviens du commentaire malicieux qui avait salué sa nomination : "Avec lui, le trafic va reprendre !"
Éthique
Les difficultés de la presse font encore parfois utiliser ce mot mais sans "h".
« Rien d’inhumain qui ne soit humain. »
« À l’égard de la propriété, de l’amour, de la fortune et du succès, j’applique "la règle des Dudu" : rien
n’est dû, rien n’est durable. »
On ferme les yeux des morts pour leur éviter le triste spectacle de la ruée des héritiers chez le notaire. (p. 120)
« L’argent qui corrompt tout ne laisse intacte que la misère. »
La presse people emploie presque autant d’avocats que de journalistes. Chaque année ses gestionnaires affectent des sommes importantes au poste intitulé « Frais de justice ». Sachant bien avant la parution d’une révélation « sur le compte d’une personnalité » que celle-ci ne manquera pas de porter plainte pour atteinte à la vie privée, les dirigeants du magazine font leurs comptes.
La vie de famille et la vie privée souffraient de ce surmenage permanent. Parce que je ne cessais de regarder mes contemporains, je n’ai pas vu grandir mes filles. D’autant que j’avais rayé une fois pour toutes de mon vocabulaire – et cela continue encore aujourd’hui – le mot vacances. Pour plusieurs raisons. D’abord j’avais peur, si j’éteignais mes fourneaux au début de l’été, de ne pas être capable de les ranimer lorsque prendrait fin la saison chaude. Ensuite, je ne pouvais supporter l’idée que les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs se passassent de moi. Enfin je savais, pour en avoir profité, que les nouveaux talents commencent à s’imposer lorsque les anciens se laissent aller au farniente.
Quand un journaliste interviewe un autre journaliste, c’est comme quand on danse avec sa sœur.
Quelle que soit l’idéologie de nos supports, nous prétendons révéler ce qui doit être caché. Quelle que soit la périodicité de nos prestations, nous nous réveillons chaque matin avec le désir de refaire le monde et l’ambition d’être considérés comme des justes, parfois un peu justes.
Je prendrai la direction du cimetière avant d’avoir pu trouver le sens de la vie.
« Les académiciens français se demandent toujours ce que les trente-neuf autres font sous la Coupole. »
de Philippe Bouvard
En quelques instants, on passe d'un d'un trois cents mètres carrés résidentiel et sans vis-à-vis aux deux mètres carrés réglementaires d'une sépulture dont les voisins se comptent par milliers. Une dépossession totale organisée dans les plus brefs délais en vertu d'un postulat imaginé par les survivants et selon lequel les morts n'ont plus besoin de rien. (Qui leur a dit ?)