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Critiques de Philippe d` Iribarne (8)
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La logique de l'honneur

Chaque peuple, chaque grande civilisation a son caractère propre, et surtout ses comportement sociaux spécifiques, qui sont hélas très rarement transposables. Voici l’un des livres qui m’a le plus profondément marquée au cours des trente dernières années. On y explique les différences de comportement des équipes dans trois filiales d’une même entreprise française installée en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. En France, c’est la logique de l’honneur qui prévaut : je te reconnais comme mon supérieur, comme le vassal faisait hommage à son seigneur. Tu me respectes car tu sais que j’accomplirai ma tâche avec honneur, et en retour, tu ne vas pas me contrôler sur les détails, dit le salarié. Aux Etats-Unis, c’est le règne du contrat qui prévaut, passé entre deux hommes libres et égaux (Fair Trade). Rien en dessous des termes du contrat, rien en plus … et aucun mensonge. Aux Pays-Bas, on doit en tout rechercher le consensus, et on fuit toute ingérence externe. On discute jusqu’à obtenir l’adhésion de tous et ensuite on se tient scrupuleusement à ce qui a été décidé en commun.



Voilà des conduites-types qui traversent les siècles et qu’il est capital de ne pas négliger lorsqu’on prétend manager des hommes, voire des peuples. Voilà pourquoi nos dirigeants ont tous perdu leur âme à vouloir nous imposer des procédures qui avaient réussi dans d’autres pays mais qui ont lamentablement échoué chez nous : pensons à l’introduction des « Cercles de qualité à la française » par les lois Auroux … Ou à l’organisation en « Staff and Line » si à la mode dans les années soixante, qui a introduit tellement de pagaye dans nos organigrammes hiérarchiques.

Quelles réflexion je tire de ce court ouvrage ?

Nous ne nous en sortirons donc pas en copiant nos voisins allemands. Nous ne pourrons nous en sortir qu’en faisant plus d’efforts de travail et de rigueur budgétaire tout en respectant mieux les individus, en abaissant un peu plus les barrières de castes et certains comportements fleurant l’Ancien Régime qui perdurent dans notre société. Le système féodal n’a pas que des inconvénients, il préserve la liberté, libère la créativité … Sans doute est-ce là aussi une clé de notre propension – tout de même et malgré nos carences économiques – à demeurer une puissance mondiale dans le domaine de la recherche médicale, l’aéronautique, la mode, les cosmétiques, le cinéma, la gastronomie, le tourisme …
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Islam, démocratie et Occident

Etant athée je me suis toujours demandée ce que fait quelqu'un faisant partie d'une communauté religieuse. Même si j'ai mes propres opinions sur cette religion je me suis toujours demandé pourquoi il y a tant de gens qui suive cette voie là.

Aujourd'hui l'Islam est la religion la plus criquée (surtout après les 11/09/01 il me semble).

L'Islam est une religion mais qui s’insinue dans la vie quotidienne et politique ce qui fait que tous les mouvements des partisans ce qui n'évolue pas vers une démocratie à cause d"une histoire très encrée sur la foie, les traditions.

Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est qu'il n'y a pas de comparaison (ne pas comparer ce qui est incomparable). Le problème c'est qu'il n'y pas de pensées solutionnant les dérives.
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Les immigrés de la République. Impasses du mult..

Dans les années où je recevais une formation approfondie pour exercer mon métier de responsable de ressources humaines, j’avais été éclairée, voire "emballée" par le fabuleux ouvrage de l’auteur, Philippe d’Iribarne, « La logique de l’honneur »* qui décortique comment, en fonction de la spécificité des cultures de différents pays, le style de management des hommes peut obéir à différentes logiques, et comment fonctionne en France un modèle particulier lié à la légitimité de l’autorité fondée sur le sens de l’honneur.



Voici un nouvel ouvrage, un peu plus difficile à pénétrer sans aucun doute, au sous-titre explicite : impasses du multiculturalisme, qui tente d’analyser comment et pourquoi les vagues récentes d’immigration ont tant de mal à s’intégrer en France aujourd’hui. Bien plus de mal qu'autrefois. Pourquoi, ainsi que dit Tahar Ben Jelloun : « Le dialogue entre l’immigration et la France est devenu un choc des ignorances. »



En fait, je pourrais résumer en quelques mots : le corps social, voilà l’ennemi ! Comme on distingue entre pays légal et pays réel, Philippe d'Iribarne souligne les contradictions entre le corps politique (très "politiquement correct" et explicitement anti-raciste), et le corps social, qui trimballe un certain nombre de réactions épidermiques ancestrales et pas très réjouissantes.



Philippe d’Iribarne (né en 1937) s’attache tout d’abord à rappeler combien la France, deux cents ans après la Révolution et toute pétrie de l’idéal des Lumières, reste particulièrement attentive à ce qui distingue, ce qui est déclaré « noble » de ce qui est perçu comme « commun ». Nous proclamons l’égalité et la fraternité, mais cependant, nous restons imprégnés de notions d’Ancien Régime : les rapports de travail restent marqués par la référence au métier, à la nécessité de « tenir son rang », d’être « à sa place », comme cette spécificité bien française que constitue la distinction entre « cadres » et « non-cadres » ….



Nous proclamons la neutralité de l’Ecole laïque, mais connaissons bien la hiérarchie occulte des différentes filières d’enseignement, la valeur de certains lycées, de certains diplômes…Nous continuons à chômer certain nombre de jours de fêtes « carillonnées »...et même leurs lendemains alors que la pratique catholique diminue sensiblement... Comment ignorer d’autre part que certains groupes les plus ardents à prêcher une ouverture radicale à l’autre se divisent eux-mêmes en multiples partis, groupes et groupuscules au sein desquels chacun s’unit à l’autre pour rejeter ceux qui pensent autrement ?



Le rôle du suffrage universel fut immense. Etre appelé à voter est perçu comme de nature à échapper aux limitations de la condition sociale : dans le Bureau de vote, chacun est exactement l’égal de l’autre. Pourtant aujourd’hui, cela ne marche plus. Les Français « de papiers » ne se sentent pas intégrés mais discriminés….Qu’est-ce qui ne marche plus ?



En fait, il y a la loi, les principes laïques et républicains qui garantissent la non-discrimination, et la pratique du corps social, qui fonctionne autrement, hélas….L’appartenance au corps politique ne va plus nécessairement de pair avec une intégration satisfaisante dans le corps social. Pourquoi ?



Autrefois, le désir d’assimilation des nouveaux arrivants faisait qu’ils adoptaient volontairement les manières d’être (se vêtir, donner des prénoms aux enfants, faire preuve de discrétion dans la pratique religieuse…) qui prévalaient au sein de la société. Ils faisaient ainsi allégeance au corps social, à ses rites et à ses usages. Aujourd’hui, nombre des descendants d’immigrés, tout en affirmant haut et fort leur état de citoyens français, sont prêts à affronter le corps social et entendent bien le faire plier.



Deux facteurs s’y ajoutent : la religion – l’Islam en l'espèce – et l’héritage de la colonisation. Une des clés de la réticence à l’égard de l’Islam, selon Philippe d’Iribarne, est son refus de pratiquer « l’échange des femmes ». L’Islam accepte de « prendre » (épouser une non-musulmane) mais pas de « donner » (interdiction pour une musulmane d’épouser un non-musulman). Les femmes, qui selon Claude Levy-Strauss, constituent le fondement des alliances entre groupes humains sur des bases égalitaires, deviennent alors le moyen d’assurer la prédominance des uns sur les autres. L'auteur y voit une des clés de la pression sur les filles dans les quartiers sensibles.



Comme l’esclavage, la colonisation est vécue comme un crime contre l’humanité. Même principes d’asservissement, d’humiliation et de dépossession. D’où une attitude de victime, fondée à demander une éternelle réparation et ayant à ce titre des droits sur la France qui ne s’accompagnent d’aucun devoir. Cette attitude donne une vision redoutable quant à la capacité d’intégrer le corps social, aggravée par la conception méditerranéenne si exigeante de l’honneur, qui ne facilite pas les choses.



Que faire ? Comme les anglo-saxons qui choisissent une logique communautariste et multiculturelle où chacun reste entre soi et où on minimise les frictions de voisinage (les bruits, les odeurs …) sans jamais se mêler ?



La France reste un pays fondamentalement hiérarchique, où l’égalité politique n’a nullement mis fin à l’inégalité sociale. Pour autant, une société pleinement ouverte à la diversité des cultures n’a pas plus de chances d’avenir qu’une société sans classes.



Pour l’auteur, la tradition française, qui veut que tous se mêlent et soient solidaires sans souci de leurs origines au sein d’un espace public marqué par une laïcité exigeante, mérite,[ malgré ses ombres ], d’être défendue. Car la liberté qu’elle offre serait plus profonde que celle que proposent les règnes conjugués du communautarisme et du marché.
Lien : http://www.bigmammy.fr
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L'étrangeté française

J'ai découvert Philippe d'Iribarne à la fin des années 90 quand, lors d'un stage de management, le formateur nous a présenté 'La logique de l'honneur'.



Dans cet ouvrage l'auteur comparait les comportements au travail et face aux ordres donnés d'ouvriers français néerlandais et américains d'un même groupe industriel et analysait l'efficacité de leur appropriation de ces règles.



Assez facile à lire et très instructif sur la façon dont la culture influence les comportements !



Depuis, je guette ses nouveaux ouvrages, et la semaine dernière j'ai passé mon dernier déplacement parisien avec 'L'étrangeté française' ...



D'où viennent le goût de la grandeur, "l'exception française", l'attachement à la notion de service public, ...



Quelles traditions, quels héritages ont constitué ce qui est notre spécificité ?



Comment la conception de la 'Liberté' en France (et dans d'autres pays) a influencé nos usages ...



En bref, je me suis régalée avec cet essai pas si austère que ça !
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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L'islam devant la démocratie

Un ouvrage dont j'ai trouvé de très nombreux passages confus. D'autre part, j'ai le sentiment que l'auteur a, tant bien que mal, essayé de tenir une position impartiale et, pour ce faire, propose aussi bien des arguments à charge qu'à décharge (au demeurant fort intéressants), alors que, en fait (on le devine), il est (très) réservé quant à la capacité de l'islam à être un jour pleinement démocratique.



Cette neutralité d'apparence donne à l'ensemble du livre un caractère flou qui accroit encore un peu plus la confusion due au style.



On peut s'épargner la lecture fastidieuse de l'ouvrage et simplement se reporter au résumé, très clair lui (ouf!), qu'est la conclusion: l'auteur y abat enfin ses cartes et ça vaut le coup.
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La nation : Une ressource d'avenir

. Après une définition pour remettre les termes en place, les auteurs présentent la nation comme se voulant une ressource d’avenir afin de répondre aux défis contemporains et défendre la thèse de son renouvellement en tant que cadre politique d’émancipation dans une approche confédérale et non fédéraliste, avec l’intention de fournir des clés qui permettraient aux nations européennes de traverser les bouleversements du monde en demeurant ancrés dans l’Histoire. On le devine d’emblée, ce défi exige une volonté commune autant que l’expression de redéfinir ce qu’on nomme souveraineté et cohérence des communautés, surtout que de nombreuses régions sont confrontées à des flux migratoires et à un multiculturalisme galopant. Pas une mauvaise chose en soi, mais un état de fait qui amène certains gouvernements à revoir leur copie pour que puisse triompher la paix et les droits humains là où ils exercent.
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Islamophobie: Intoxication idéologique

Un livre qui a le courage d'expliquer clairement qu'en réalité, l'islamophobie est construite alors qu'elle n'existe pas (ou peu) dans la réalité. Il s'agit surtout de développer le sentiment de victimisation des musulmans plutôt que de se poser les bonnes questions et regarder l'envers du décor, ce que ce livre explique, donne à voir le raisonnement à l'aide de multiples exemples et démontre explicitement.



L'auteur nous explique qu'il ne faut pas confondre méfiance et racisme, que si la société d'accueil est maltraitée ou non respectée, il ne faut pas s'étonner que le rejet en soit la conséquence. Mais il faut pouvoir accepter d'être critiquée et ce n'est pas la société d'accueil qui doit s'adapter aux nouveaux venus mais bien ceux qui arrivent dans un pays qui leur est étranger à s'adapter.



Un livre édifiant et éclairant qui a le don de voir la réalité sous un prisme d'une rare vérité.



Je reprendrai également la parole d'Elisabeth Badinter qui déclarait qu' "il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe ... A partir du moment où les gens auront compris que c'est une arme contre la laïcité, peut-être qu'ils pourront laisser leur peur de côté pour dire les choses".

Et après tout, n'est-ce pas dans le dialogue que normalement tout devrait se résoudre dans le monde des humains?
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L'islam devant la démocratie

L'Islam se caractérise par la certitude de la foi et non la recherche fébrile de la vérité comme la science moderns. Si elle vise le consensus, qui pourrait apparaitre comme une valeur démocratique, c'est au détriment du pluralisme politique et religieux. Dans le cas de thèses jugées hérétiques, les pays musulmans n'hésitent pas à sanctionner lourdement le contrevenant, ce qui va à l'encontre des droits de l'homme occidentaux. Il en existe en fait une version musulmane (la déclaration islamique universelle des droits de l'homme)



Philippe d'Iribarne, connu pour de nombreux ouvrages de sociologie interculturelle, expose ses thèses sur l'Istam dans un court essai très lisible, sans terme absscon.



Le point de vue est strictement sociologique (teinté de quelques commentaires religieux). Les implications psychologiques ne sont pas abordées.



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