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Critiques de Pierre Bailly (178)
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Petit Poilu, tome 21 : Chandelle-sur-Trouille

Cette fois, le petit héros atterrit au pays des allumettes, devenu invivable car sous un déluge de boules de feu. Aussi, empruntant une embarcation de fortune, Petit Poilu et ses amis Allume et Allumette, traversent les flots pour chercher abri aux pays des Chandelles. Où l'on est à la fois terrorisé et mécontent de voir débarquer ces nouveaux arrivants, différents. Toute ressemblance avec des situations réelles et actuelles n'est évidemment pas fortuite. Bijou de tendresse et de fantaisie, la série de Bailly et Fraipont ouvre aussi l'esprit des petits. Toujours conseillé pour passer un bon moment avec les enfants ou pour les laisser découvrir seul cet album positif !
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Petit Poilu, tome 21 : Chandelle-sur-Trouille

Chaque album de la série de bande dessinée sans parole "Petit Poilu" (destinée au plus jeune public), démarre ainsi : après avoir embrassé sa maman, Petit Poilu quitte la maison pour l'école... où il n'arrive jamais. Invariablement, il pénètre, glisse, déboule, plonge, tombe (au choix) dans un autre monde. Des livres plaisants pour petits – poilus ou pas !
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Petit Poilu, tome 21 : Chandelle-sur-Trouille

Le Petit Poilu, c'est déjà la madeleine de proust de mes enfants, qui ont à peine dépassé l'âge de lire les aventures poético-philosophico-bédéesques du petit héros. A l'heure du coucher, se pencher sur les cases sans bulle, c'est déjà plonger dans le rêve ouaté de l'enfance.



Ici, le Petit Poilu part de la maison, et il est repris par de gros nuages noirs. Il découvre ensuite un univers inhospitaliers faits de grottes, de lave et de boules de feu. C'est la guerre. Il rencontre deux allumettes et s'enfuient. Ils aboutissent dans un pays de cocagne, joli et verdoyant, mais toutes les bougies prennent peur à la vue des 3 amis et -comble de l'effroi- les bougies s'éteignent... C'est la curée à l'encontre du Petit Poilu et des 2 "étrangers". Ils doivent repartir, et se retrouvent ballottés sur la mer, entre la lave et les bougies.



Métaphore des réfugiés, détestés et chassés de partout, fuyant la guerre et n'étant pas les bienvenus, cette BD se lit aisément. Avec des plus petits, il faut faire le débriefing. Car le sens (adulte) n'apparaît aussi clairement que cela. Surtout si les enfants sont tenus à l'écart des infos sur les bateaux qui tentent de traverser la Méditerranée. J'ai été un peu déçu du traitement du sujet par les auteurs. Le titre même montre (à mon avis) que les auteurs ne sont pas à l'aise avec la chose. Chandelle-sur-Trouille, ce n'est pas le meilleur titre de la série. Enfin, le Petit Poilu ne ramène rien de son aventure, à placer sur sa table de chevet ou son oreiller avant de s'endormir. Il y avait sans doute mieux à faire, mais cette BD a le (très grand) mérite d'exister. C'est courageux.
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Le muret

Voilà le genre de bd qui graphiquement ne paye pas de mine mais dont on ressort avec une très bonne impression. Cette bd m'a touché par sa sensibilité et par sa justesse. On entre véritablement dans la psychologie de Rosie, une jeune adolescente de 13 ans qui va tomber notamment dans l'alcool suite au divorce de ses parents.



Il faut dire que sa mère l'a abandonné pour rejoindre son nouvel homme à Dubaï, ce nouveau paradis exotique. Sa meilleure amie semble également contraint de mettre un terme à la relation d'amitié qui lui permettait de se maintenir. Et puis, arrive cette rencontre inopinée autour d'un muret et qui bouleverser sa petite vie bien tranquille.



La Belgique de la fin des années 80 paraît bien morne à l'image de la vie de notre héroïne. La dérive sera progressive. On va tomber bien bas. Le pathologique sera évité ce qui renforce la charge émotive de ce roman graphique bien réussi. J'ai bien aimé la fin qui est très forte et qui permet de regarder la vie en avant. En conclusion, une belle découverte inattendue que voilà.
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Petit Poilu, tome 9 : Le trésor de Coconut

Un joli coup de coeur pour cette BD sans texte pour les touts-petits. Pas besoin de savoir lire pour comprendre cette BD très sympa où le lecteur comprend tout seul qu'il est parfois bon de savoir contenir sa colère. Un super cadeau pour les petits colériques en herbes, et pour tous les apprentis pirates ! :-)
Lien : https://joy369.unblog.fr/
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Le tour du monde en bande dessinée, tome 1

Douze auteurs ont accepté de livrer un regard décalé sur leur pays en décrivant un aspect particulier. L'initiative des Editions Delcourt est louable car très instructive. Généralement, je n'aime pas les collectifs d'auteurs car mise à part une ou deux séquences, c'est plutôt sans intérêt. Or, en l'espèce, il n'en n'est rien bien au contraire... C'est une approche originale qui donne une autre vision de l'information.



La première nouvelle très ironique est signée par les auteurs de Aya de Yopougon. Cela commence en beauté car il s'agit de traiter du sujet de l'immigration. On a un étudiant qui a réussi ses études de journalisme mais qui n'arrivent pas à trouver un emploi dans la presse ivoirienne. Sa mère regarde la TV et entend le président Sarkozy qui promet des cartes temporaires de 3 ans renouvelables aux diplômés des pays en voie de développement. Elle est folle de joie en criant pathétiquement "Merci Sarkozy, merci !". La suite, à vous de la découvrir. Je vous assure que cela vaut le coup...



Le second chapitre a été confié à un jeune mangaka. Elle traite de ses jeunes filles habitantes de Tokyo qui se livre à des hommes plus âgés en échange de cadeaux (par exemple un collier de chez Cartier). Elles vont prier dans tous les râteliers pour qu'elles réussissent leur bac ou rencontrent éventuellement un beau mec. A côté de cela, la société japonaise a d'autres problèmes bien plus importants à régler mais elles s'en fichent éperdument. C'est un regard vraiment lucide et très acide.



Etienne Davodeau va également signer un récit très engagé en fustigeant le bon père de famille qui tond régulièrement son gazon afin qu'il soit propre alors que l'état du monde se dégrade cruellement... On peut ne pas être d'accord avec cette vision très altermondialiste et écologiste. Pour autant, c'est intéressant d'écouter ce qu'il veut nous dire. Ceux qui possèdent une TV plasma en vont prendre pour leur grade !



J'ai été également très surpris par la vision de la société québécoise par Jimmy Beaulieu. C'est très critique. Je veux juste évoquer un seul aspect parmi tant d'autres. J'ai un ami qui vît depuis 3 ans au Canada. Il m'a indiqué qu'il avait beaucoup de mal à se fondre dans la communauté québécoise. J'ai d'abord pensé que c'était peut-être un cas social. Il n'en n'est rien car cet ami est très ouvert et n'a généralement pas de mal à se faire des connaissances. J'ai moi-même voyagé à travers le Québec. J'ai été également chez l'habitant et je les ai trouvés très conviviaux. Or, cet auteur admet que les touristes disent toujours qu'ils sont accueillants. Or, si on essaye de s'intégrer vraiment, ce n'est pas si simple. Il avoue que leur accueil est chaleureux tant qu'il demeure superficiel. J'ai alors repensé à ce que me disait mon ami...



J'ai beaucoup aimé la chronique de Miriam Katin sur la campagne électorale de Barack Obama. Il faut parfois s'accrocher. Sa tante Rosa, d'origine juive, n'a pas pardonné que Mme Hillary Clinton embrasse Mme Arafat dans un moment d'égarement. On s'aperçoit qu'une frange de la population américaine avait peur que Barrack soit communiste ou pire encore: qu'il fasse construire un mineret sur le toit de la maison blanche ! Un grand moment d'anthologie également dans la présentation de Sarah Palin.



Le récit de Sera est sans doute le plus émouvant car il parle de la vie d'un des 7 rescapés du camp d'extermination S27 au Cambodge (parmi 14000 qui ont péri suite au génocide perpétré par Pol Pot). Le Cambodge a bien changé même dans une architecture sauvage qui ne respecte pas les traditions locales. En même temps, le pays s'enlise avec l'Histoire dans des procès qui ne terminent pas. Un pays où l'auteur admet qu'il vaut mieux être un chat qu'un chien (car ils sont mangés)...



L'Amérique du Sud est également présente via son représentant l'argentin Enrique Breccia qui imagine le futur de la terre au XXIIème siècle. Ce récit futuriste est intéressant car il évoque une planète occupée par une plante transgénique symbole d'une culture nécessaire au biocarburants alors qu'il n'y a plus une goutte de pétrole sur Terre. Un récit d'écologie fiction qui se termine de façon onirique, forcément.



L'une des visions les plus surprenantes fut celle de Pierre Bailly sur la Belgique à travers une enquête sur un pays qui se cherche. Il insiste sur le fait que la Belgique est un jeune pays (178 ans d'existence) où 6 rois sans réel pouvoir se sont succédés. Il évoque avec subtilité les tensions linguistiques et les problèmes communautaires. Extrait de son récit: "Le symbole de la capitale de mon pays, c'est un gamin qui pisse"!



Finalement, il n'y a pas un seul de tous ces récits qui ne m'ait pas marqué d'une façon ou d'une autre. Les auteurs ont été très courageux d'exprimer leur point de vue sans concession. Le tour du monde ne fait que commencer. Gageons que la suite conservera cette qualité. Un album par an est prévu. Je l'attends déjà.

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Le muret

Encore une rude lecture de la matinée.... encore du monochrome... et je ne sais pas s'il y a un espoir dans ces pages.

Le problème c'est que je n'ai pas vraiment accroché... je ne suis pas du tout entrée en empathie avec les personnages. Je suis restée spectatrice.

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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

BD didactique, pédagogique, ludique , les textes sont accessibles au plus grand nombre, les dessins explicites.

Comment s'intéresser à la science et ici à l'évolution en passant un très bon moment.

possibilité de lire un extrait sur la petite bédéthèque si besoin était avant de se procurer ce petit bijou
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Petit Poilu, tome 12 : La planète coiff'tif

beau livre...
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Il s'agit d'une bande dessinée de 68 pages, en couleurs. Elle a été publiée pour la première fois en 2019, écrite par Antoine Balzeau (chercheur au CNRS, paléoanthropologue, président de la Société d'Anthropologie de Paris), mise en images par Pierre Bailly. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit donc d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.



Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle s'ouvre avec un copieux avant-propos de David Vandermeulen de 9 pages, plus 1 page de notes. Il commence par évoquer les glossopètres, des fossiles décrits par Pline l'Ancien dans Histoire Naturelle. Puis il passe aux hypothèses de Michele Mercati (1541-1593) qui reconsidère les céraunies comme autre chose que des pierres de foudre et le consigne dans sa Métallothèque. Il passe en revue les différents scientifiques ayant identifié des traces de l'existence de l'homme ancienne, tellement ancienne qu'ils remettaient ainsi en cause la chronologie de la Bible, Antoine de Jussieu (1686-1758), Joseph-François Lafitau (1681-1746), Nicolas Mahudel (1673-1747). C'est ainsi qu'il arrive à William Buckland (1784-1856) et à sa reconstitution d'un squelette de Mégalosaure en 1824. Une nouvelle branche des sciences était en train de naître, et la préhistoire avec elle.



Au Musée de l'Homme sur l'Esplanade du Trocadéro à Paris, Antoine Balzeau observe les passants en bas, en considérant qu'ils sont tous des Homo sapiens. Il indique qu'il est difficile de dire ce qui caractérise précisément l'Homo sapiens, et qu'il va falloir s'intéresser à différents aspects afin de bien conter la grande histoire de notre humanité. Il annonce qu'il va aborder cette question sous 3 angles : où et comment s'élaborent les théories sur la nature de l'Homo Sapiens, puis faire un tour par l'époque préhistorique, et enfin essayer d'entrevoir ce que peut être l'avenir de l'Homo sapiens. Pour commencer, il repart de L'origine des espèces : Au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (1859) de Charles Darwin. Il nuance les idées reçues en la matière en indiquant que l'évolution n'est pas la survie du plus fort, le culte de l'adaptation à tout-va. L'évolution n'implique pas une amélioration. Elle n'a pas non plus de direction. L'homme d'aujourd'hui n'est pas un aboutissement, une finalité. Il est plutôt le fruit du hasard. Il prend des exemples concrets comme le fait que le lièvre et la tortue sont des animaux aussi adaptés l'un que l'autre. Puis il évoque une particularité que l'Homo sapiens ne partage qu'avec un seul autre mammifère : le menton.



David Vandermeulen compose une introduction focalisée sur l'histoire des sciences et de la paléontologie. Au cours de ces 9 pages, le lecteur découvre comment l'être humain a été amené à s'interroger sur des fossiles, à s'interroger sur la nature de ce que sont ces traces du passé, et à lutter contre une vision de l'histoire de l'humanité ayant force de loi, situant le début de l'humanité à -4000 ans. Cette approche historique de cette science permet au lecteur de disposer du contexte de son développement sur lequel Antoine Balzeau appuie une partie de son développement. Le lecteur est conscient que cette collection fait œuvre de vulgarisation, et que ce tome ne se veut pas être un ouvrage universitaire pointu. Les références professionnelles d'Antoine Balzeau sont aisément vérifiables et il a déjà écrit des ouvrages de fond sur le sujet, ainsi qu'un ouvrage récent intitulé 33 idées reçues sur la préhistoire (2018). Effectivement son exposé ici comprend à la fois des informations scientifiques sur l'histoire de l'Homo sapiens et sa relation avec d'autres branches Homo, et à la fois des informations venant expliquer en quoi certaines idées reçues sont erronées ou à nuancer. Ça commence directement avec une mise en perspective de la survie du plus fort (l'un des principes darwinien), et ça continue avec l'erreur que constitue l'image montrant une succession de singes se redressant petit à petit passant par des Hommes d'abord velus et simiesques pour aboutir à nous. Ces précautions font sens en repensant à l'introduction de David Vandermeulen. Antoine Balzeau explique que les bases de la paléologie ont été posées dans les années 1970, et que depuis de nombreuses découvertes ont été faites qui ont permis d'affiner ou de revoir certaines positions. Dans le même temps, il explique qu'il s'agit de rectifier certains raccourcis, mais qu'il est peu probable qu'il puisse y avoir des découvertes qui remettent en cause toute la structure de l'histoire de l'humanité. Il met en garde contre les déclarations tonitruantes plus destinées à attirer l'attention que factuelles



Comme de nombreux autres auteurs des ouvrages de cette série, Antoine Balzeau a pris le parti de mettre en scène un avatar de lui-même pour dérouler son exposé. Il a donc confié son texte à Pierre Bailly, auteur de bande dessinée, ayant par exemple réalisé Le Muret (2014) avec Céline Fraipont. Par rapport à d'autres ouvrages de la collection, le scientifique ne s'est pas contenté de livrer un texte clé en main avec charge pour le dessinateur de trouver comment y accoler des images : il y a une véritable interaction entre les images et l'exposé. L'avatar de Balzeau ne se tient pas juste debout pour commenter un image : il se déplace, interagit avec les éléments du décor, se retrouve à mourir de soif dans un désert, regarde la télévision, examine un crâne, se retrouve à l'époque préhistorique, fait des crêpes, déplie un plan, écrit au tableau, travaille dans son laboratoire en examinant des résultats produits par la plateforme AST-RX permettant la numérisation par microtomographie et nanotomographie de spécimens des sciences naturelles. Pierre Bailly réalise des dessins descriptifs de type simplifiés, accessibles à tout public, avec une grande diversité dans les éléments représentés (d'un dé à jouer à un groupe de rock, en passant par de nombreuses espèces animales et différents stades Homo). Du fait d'une réelle coordination avec l'auteur, il intègre également des références à la culture populaire comme Homer Simpson, les schtroumpfs ou encore les Buzzcocks. Il peut même réaliser des dessins comiques en connivence avec Balzeau, par exemple avec un groupe de touristes prenant un selfie, alors que l'avatar du paléonthopologue énonce que l'évolution n'implique pas une amélioration.



Le lecteur se laisse facilement emmener par la narration visuelle, diversifiée et en interaction de bon niveau avec l'exposé. Au vu du titre, son attente porte sur une histoire de l'humanité avec le sous-entendu implicite que l'Homo sapiens désigne l’être humain dans son dernier stade d’évolution à ce jour. Il se rend compte que les remarques sur les idées reçues (ou plutôt acceptées comme des évidences et des certitudes absolues) sont les bienvenues pour revenir sur un terrain scientifique, et qu'elles permettent de mieux comprendre les informations sur l'état des connaissances. Dans la première partie, Antoine Balzeau illustre le principe de l'évolution à la fois avec un contre-exemple d'une vision purement utilitariste (le menton), à la fois avec une mise en scène de la séparation d'un groupe d'êtres humains à partir d'un groupe principal. Avec des exemples très concrets et des illustrations adaptées, il sait faire voir des concepts complexes. Le lecteur apprécie encore plus le travail de collaboration entre scénariste et dessinateur qui aboutit ici à une vulgarisation de haut niveau. Impossible d'oublier l'image du lièvre et de la tortue comme 2 exemples d'animaux adaptés à leur environnement, avec une caractéristique physique totalement opposée. De la même manière, au fil de l'exposé, Antoine Balzeau montre comment tous les êtres humains sont issus d'une même souche, ce qui annihile toute velléité de parler de race, ou même de couleur de peau.



Le paléoanthropologue répond donc à l'attente du lecteur qui est de savoir d'où vient Homo sapiens, comment il se situe par rapport à Homo erectus, à Homo Heidelbergensis, à Homo Rodhesiensis, et à l'homme de Cro-Magnon, ainsi que l'origine de la diversité chez les êtres humains, tout en reprenant les bases et en expliquant comment la science a pu en établir autant, et pourquoi il reste tant à découvrir. Alors que le lecteur pouvait penser que la dernière partie sur le devenir de l'humanité n'a pas grand rapport avec le sujet de l'ouvrage, l'auteur effectue un développement organique, établissant des applications pratiques des découvertes de la paléoanthropologie.



Ce tome sur l'Homo sapiens constitue un bon ouvrage de la collection de la petite bédéthèque des savoirs car auteur et dessinateur ont collaboré de manière à produire une vraie bande dessinée (plutôt qu'un texte illustré), les dessins de Pierre Bailly rendent le discours très vivant, David Vandermeulen contextualise la paléologie, et Antoine Balzeau fait œuvre de vulgarisation de manière ambitieuse, en sachant nuancer les idées reçues et expliquer clairement les concepts compliqués.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

C’est le troisième numéro de la collection La Petite Bédéthèque des Savoirs que je découvre, et je suis toujours aussi fan de ce format qui mêle sciences et bande dessinée.



Homo Sapiens revient sur l’histoire de notre humanité. La narrateur, Antoine Balzeau, est un paléoanthropologue, c’est-à-dire qu’il étudie l’évolution humaine. C’est lui qui nous accompagne tout au long de notre lecture pour mieux comprendre qui nous sommes, d’où nous venons et où nous allons.



Tout d'abord, il revient sur le concept de l'évolution, qui contrairement à ce que l'on pourrait croire, tient beaucoup à la chance et au hasard. En effet, l'évolution n'entend pas amélioration ou direction, et elle ne se résume pas non plus à un changement causé par l'apparition d'un seul nouvel élément. L'évolution est diversité, variété, réactivité et hasard.



Pour illustrer ces données scientifiques, Antoine Balzeau n'hésite pas à nous faire part de petites anecdotes étonnantes sur notre évolution, comme le fait que la seule chose qui nous différencie biologiquement de nos ancêtres, est la présence de notre menton. Menton qui n’a vraisemblablement aucune utilité. Preuve qu'évolution n’est pas synonyme d'amélioration, et que parfois (souvent) on se transmet des choses inutiles.



Mais cela met également autre chose en avant : il n'existe pas de race, pas de catégorie, de case où nous ranger, car nous sommes tous pareils biologiquement, seulement différents culturellement. Et c'est ce qui fait la richesse de notre humanité !



Il nous apprend aussi à nous méfier de toutes les théories farfelues que l’on peut entendre, dont une très répandue : celle de la place des femmes. Breaking News : il n'y a rien qui prouve dans la préhistoire que la femme restait sagement chez elle avec sa progéniture. Même si c’est la femme qui enfante, rien n'atteste scientifiquement qu'elle n'ait pas pris part à la chasse à l’époque. Il n'y a aucune preuve. Il faut donc bien faire le tri entre les vraies données scientifiques et les interprétations.



Finalement, on réalise qu'homo sapiens est biologiquement un animal comme les autres, et que de ce fait, nous ne sommes pas plus intelligent qu'une autre espèce. Cependant, nous avons une caractéristique indéniable, qui fait de nous des êtres uniques : nous avons la capacité d'enregistrer des savoirs et de les transmettre. Et c'est grâce à cette capacité que nous pouvons tenter d'améliorer notre futur. C'est ensemble, en profitant des enseignements du passé, que nous pouvons agir pour tenter de réparer nos erreurs et nous assurer un avenir où l'orang-outan, les abeilles ou l'ours blanc ne disparaîtront pas comme les dodo autrefois.



En ce qui concerne les dessins de Pierre Bailly, ils sont vraiment sympas et très amusants. Je trouve qu’ils illustrent très bien les propos pour nous aider à mieux comprendre le contenu scientifique.



Je voudrais aussi noter que comme toujours dans la Petite Bédéthèque des Savoirs, l'Avant-Propos de David Vandermeulen, directeur de cette collection, est hyper intéressant. Ici il revient sur l'histoire de la Paléontologie, sur comment nous avons découvert les premières pierres préhistoriques (les fameuses pierres de foudre) et surtout compris d'où elles venaient. C'est une super amorce pour ce qui suit !



J’ai donc vraiment appris beaucoup de choses grâce à cette lecture et c’est pourquoi je vous la conseille vivement. Merci aux éditions du Lombard pour cette belle découverte !
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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Petit Poilu, tome 10 : Amour glacé

Petit Poilu escalade une montagne de boules de glace et rencontre Kristalline, une danseuse russe, blonde et futile. Elle s'éprend du Petit Poilu, puis virevolte au bras du Prince Kretinov. En caricaturant et en réduisant à l'extrême, on a bonne blondasse écervelée qui se livre à celui qui lui offre le plus gros cadeau. Cliché qui est renforcé par le fait que Petit Poilu se console auprès de Douchka, une brunette un peu boulotte qui semble apprécier Petit Poilu. Hélas, il faut rentrer à la maison.



Le moment le plus intéressant est quand Petit Poilu se cache dans une des matriochkas dont Douchla fait partie.



Un tome assez faiblard sur le thème de la déception amoureuse et bourré de clichés qui ne nous ont pas convaincus. Je ne suis d'ailleurs pas sûr que les enfants de 5-6 ans (qui constituent le gros du lectorat du Petit Poilu) soient intéressés par la déception amoureuse telle que décrite. Surtout que le message semble être qu'il y a toujours une autre fille pour se consoler... Et en plus avec Kristalline, on frise la caricature de mauvais aloi.
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Agadamgorodok

Un scénario maîtrisé où les silences ont autant d’importance que les dialogues ; un dessin intelligent qui sait se libérer à propos, des cadres rigides pour retranscrire les rêveries.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Ludo, tome 1 : Tranches de quartier

Dans ce premier tome, on découvre Ludo, un jeune garçon qui vit dans un quartier assez classique avec ses parents. Son père est policier, ce qui n'est pas si facile d'autant plus que certains troubles agitent la ville... Pendant ce temps, Ludo fait la découverte de Castar, un personnage de BD, inspecteur de police qui possède une force spectaculaire. Cela fait rêver Ludo mais le pousse aussi à faire des bêtises quand il veut imiter son héros, ou retrouver sa BD préférée... Une bande dessinée sympa pour les plus jeunes qui mêlent vie de quartier et super héros.
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Petit Poilu, tome 18 : Superpoilu

Petit Poilu découvre que les apparences cachent des réalités bien moins flatteuses.



Arrivé dans une ville de cubes multicolores, il rencontre un type balèse, tout en muscle avec une cape et un costume de super héros. Mais ce n'est qu'un déguisement, et Super Arnak se dégonfle lorsqu'il faut sauver un chat percé sur une colonne de cubes chancelante. Petit Poilu n'est pas un super héros, mais il n'écoute que son courage. Son exemple ne restera pas sans conséquence sur Super Arnak...



Courage, triompher de sa peur, ne pas se fier aux apparences, autant de leçons que nos enfants vont devoir apprendre. Mais ce tome nous a moins séduit que d'habitude.
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Petit Poilu, tome 12 : La planète coiff'tif

Comment ne pas craquer pour le Petit Poilu qui, chemin faisant, monte dans une fusée et se retrouve sur une planète où la moitié de la population met des bigoudis et l'autre se lisse les cheveux...? Et le Petit Poilu se fait coiffer la moitié du crâne par chacune des populations... c'est le fou-rire assuré.



Au-delà de ces aventures capillaires, voilà un chouette tome consacré à la différence et à la tolérance, de belles valeurs propagées par le Petit Poilu, qui n'oublie jamais la photo de sa maman (quel brave coeur).
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Merci à babelio et aux éditions du Lombard pour cette bd.



Je connaissais déjà la collection de la petite bedetheque des savoirs et je trouve l'idée de vulgarisation scientifique (au sens large) bonne. Pour cet ouvrage je crois que j'avais une idée fausse du contenu, je m'attendais à une petite histoire de la préhistoire et de l'évolution de l'homme. Or l'ouvrage est à la fois plus généraliste en abordant la paléontologie, sa naissance et ses théories et plus concise en traitant uniquement de homo sapiens (nous) et ses caractéristiques.



Au final si j'ai été un peu déçue au premier abord par rapport à mes attentes, je trouve l'ouvrage plutôt bien conçu. L'auteur nous explicite certaines notions et leurs idées reçues comme l'évolution, on apprend également que ce qui nous caractérise est notre menton mais surtout notre capacité à partager les savoirs et collaborer.



L'auteur insiste également, et c'est intéressant de la part d'un scientifique, sur la faiblesse des traces sur lesquelles on fonde des théories et propose une approche pleine d'humilité de sa discipline, pointant ses limites (stop au cliché de l'homme qui chasse et de la femme qui faut le feu basé sur... aucune certitude).



Au final si je n'ai pas vraiment appris comment vivaient les hommes préhistoriques et qu'elles étaient leurs différences, j'ai en revanche jeté un oeil sur la paléontologie avec un auteur également préoccupé du sort de homo sapiens et de son influence sur l'environnement...



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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Une petite bande dessinée éducative qui en dit long sur nous et nos origines, sur notre humanité passée, présente et future. C’est très bien fait et très intéressant ! J’ai beaucoup aimé la découvrir ! Le sujet est en plus traité avec un sérieux mêlé d’humour et c’est très agréable.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Merci à Masse Critique, à Babelio et à La petite Bédéthèque des Savoirs, des éditions Lombard, qui m'ont donné l'occasion de découvrir ce délicieux petit album.

Une aparté sur l'objet en lui-même déjà: j'ai eu un gros coup de coeur pour le format, les choix de texture et de couleurs de la couverture, le style simple et clair du dessin. C'est le genre qu'on glisse dans un sac de week-end, qu'on ouvre de nouveau quand on désire quelque chose de plaisant à relire, d'intéressant et clair. Je ne connaissais pas la collection, mais ça mérite clairement une investigation en règles!

Venons en à ce titre en particulier: il y a longtemps que je n'avais rien lu sur le sujet, ma fascination pour les premiers hommes s'est affaiblie avec les années et d'autres sujets de prédilection, mais je prédis déjà un retour en force.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'effort pour démonter les connaissances erronées les plus répandues. Oui, de nos jours de plus en plus de choses sont connues sur les premiers hommes, mais chaque jour de nouvelles découvertes sont faites, qui invalident des théories, en font naître d'autres, et l'échantillon est encore si faible, et jamais les auteurs ne cachent la part de spéculation, et le fait qu'il y a des tas de choses qu'on ne saura jamais sur nos ancêtres.

Qui est Homo sapiens? Où est-il né, comment a-t-il évolué? Et d'abord, est-ce qu'une espèce naît réellement? Et quel fût notre rapport aux autres espèces humaines, aujourd’hui disparues? (Au passage, imaginez s'ils étaient encore là? ça aurait été tellement fantastique! Mais je digresse)

Voilà les questions, parmi d'autres, abordées par Homo sapiens, Histoire(s) de notre humanité. Intéressant, clair, c'est un de ces livres qui donnent envie de s'en procurer d'autres sur le sujet!

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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 27 : Hom..

Quand Babelio a proposé, dans le cadre de sa dernière masse critique, une bande dessinée

sur Homo sapiens toute droite sortie du Muséum d'histoire naturelle de Paris, en "bonne" bipède que je suis j'ai sauté à deux pieds sur l'occasion.

Passionnée depuis la tendre enfance par la paléontologie et la paléoanthropologie je ne pouvais être que ravie de cette proposition de lecture.

Merci donc pour cet envoi qui m'a ravie même si son contenu ne correspond pas vraiment à ce que j'attendais.

Bien plus scientifique et fouillée que je ne le pensais, cette petite bande dessinée m'a appris un nombre de choses étonnantes et passionnantes, avec cette dose d'humour qui donne à toute chose un goût de « j'ai bien fait de passer par là ».

Publié dans la collection la petite bédéthèque des savoirs, cet ouvrage rédigé par un chercheur du CNRS paléoanthropologue étudiant la morphologie interne du crâne et du cerveau chez les hommes préhistoriques va plus loin qu'un simple état des lieux.

D'abord, il nous apprend l'humilité, à savoir rester raisonnable dans les interprétations que les scientifiques proposent. " Ne croyez pas tout ce que disent les chercheurs, certains ont plus d'imagination que d'autres ! " (et notamment certains pays). Certes, notre compréhension s'affine mais les questions restent nombreuses. Il nous faut donc conclure avec la science et non pas avec nos préjugés.



Où l'on découvre que Homo Sapiens n'est pas plus intelligent que les autres espèces, mais plus collaboratif, qu'on n'est absolument pas certain que Madame restait au fond de la grotte à se geler les miches, pendant que Monsieur courrait après le mammouth, etc…



Quel bonheur de le faire tomber de son piédestal « Homo Sapiens pas « Monsieur » bien sûr), lui un animal comme les autres du point de vue biologique.



Nous est ensuite longuement expliqué pourquoi la diversité humaine quel que soit le critère considéré est continue et doit résister à toute tentative de classification arbitraire,

Que nous avons plus de points communs que nous ne pouvons l'imaginer avec des personnes vivant à des milliers de kilomètres, puis que " Même le plus obtus des racistes, persuadé que tous ses aïeuls viennent de son quartier, a des ancêtres appartenant aux populations qu'il hait, sans même savoir pourquoi ! " Gloups !

Nous avons des nationalités, des langues, des religions et des cultures différentes, mais notre hérédité commune fait que nous sommes biologiquement tous les mêmes.

Pas de propagande. Mais des faits scientifiques avérés. le tout mis en images avec humour et intelligence par Pierre Bailly auteur incontournable du journal Spirou et auteur à succès de séries pour la jeunesse.

Évidemment, c'est aussi l'histoire d'Homo sapiens qui nous est racontée : "comment les premières analyses se heurtèrent au dogme chrétien" (en introduction) est un peu ardu et (selon moi) à réserver aux adultes, mais cependant très intéressant.



Qui sommes-nous vraiment, nous Homo Sapiens, sur terre depuis 200000 ans ?

Entre "concepts scientifiques "parfaitement expliqués (évolution, adaptation, espèce... ) et quelques excursions préhistoriques qui remettent pas mal de pendules à l'heure et montrent que tout ne s'est pas passé en un lieu et en quelques instants, ce tout petit livre narre merveilleusement bien la grande histoire de notre humanité et c'est un régal.



Je me dis d'ailleurs quand on est invité quelque part on ferait mieux d'offrir ce genre de petit bijou aux enfants du foyer (ahh !!! le feu maîtrisé par Homo Erectus il y a 500 000 ans ) au lieu d'acheter une fleur périssable venant de Hollande à la maman.

Méditation très personnelle, je vous l'accorde.



Je pense que je vais poursuivre cette collection tout simplement épatante afin de la partager autour de moi avec tous les petits curieux de 8 à 99 ans.



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