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Citations de Pierre Chazal (49)


- Nadia m'a dit que vous aviez visité l'exposition "c'était demain". Qu'est-ce que vous en avez pensé ? - Un cauchemar éveillé.
- un cauchemar qu'on a évité, non?
- c'était le sens du message, en tout cas.
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Vous savez, Nadia, quand mon père donnait encore ses cours, il demandait à ses étudiants de réfléchir sur cette question : être fou ou malade dans un monde qui va bien, ou bien sain de corps et d'esprit dans un monde qui marche sur la tête, quel est le plus éprouvant ?
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Tout ce qu'elle apprenait par Henri n'était que le négatif d'une photo qu'elle tenait en main depuis sa tendre enfance: le pendant pénitentiaire de cette volière pour pigeons sans ailes qu'on avait érigée en temple de vertu.
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À force de s'entendre promettre le pire, les gens avaient fini par tout accepter pour l'éviter.
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Il lui semblait qu'il en avait déjà saisi l'essentiel : les sordides histoires de crédit social, de délation citoyenne, de géolocalisation des personnes en temps réel, sans parler du système de surveillance aléatoire des conversations au moyen de micro puces insérées dans les téléphones.
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Les télévisions, ici, n'hypnotisaient plus personne depuis que les récepteurs avaient perdu le nord et que les liaisons satellites avaient été coupées. La réalité de leur caverne était qu'elle irradiait de l'intérieur. On offrait son ventre à la lumière en ayant tourné le dos aux parois fluorescentes du monde des illusions d'otpique. Il y avait la terre, la mer, le ciel et le soleil. C'était déjà beaucoup - on n'en demandait pas plus. A aucun moment le vieil homme ne s'était dit qu'on était revenu à lâge de pierre; mais peut-être qu'en effet on était revenu à l'âge d'homme.
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Le jour était à peine levé que déjà il éclairait ce qui dans ce bas monde faisait s'étriper les gens : des familles à nourrir, des causes à défendre, des lois à signer. Mais en matière de misère, le môme, il était plus à dépuceler.
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"Chienne de vie" a fait Dédé.
J'ai levé la tête de ma tasse et j'ai dit, un peu sèchement :
"La vie, elle est ce qu'on en fait."
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Lignes de suite
Ce livre que vous venez d'achever je l'ai imaginé et construit autour de mes souvenirs de Londres et des West-Midlands, sorte d'aquarium anglais dans lequel je le suis amusé à plonger mes deux petits poissons français, Nicolas et Julie. L'un part à la recherche de l'autre, un peu à la manière du poisson-clown dans le monde de Nemo.
J'ai voulu ce voyage initiatique de Nicolas à la fois grave et léger, sérieux et anodin, à l'image de son héros: un dilettante un peu hors-sujet qui finira par se mettre au diapason de sa propre histoire. Un peu comme nous autres qui nous voulons auteurs et qui n'y parvenons, un peu je crois, que lorsque nos petits poissons arrivent à nager tout seuls.
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" Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, vains objets dont pour moi le charme s'est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !'
- Suspendous !
- Exquisite !
- Hurrah! Hurrah! Vive la France ! Evelyn, ma chérie voilà exactement les mots que j'avais en tête le jour de notre mariage. Dieu aurait dû me faire naître Français.
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A l’aube de nos vingt-trois ans, le monde piaffait d’impatience et se languissait d’enfin nous accueillir : « Jeunes bachelors, daignez entrer. Cette maison est la vôtre. » On s’y voyait déjà. Mais ça, c’était avant. Avant qu’on entre. Et qu’on voie.
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J’ai gardé le nez collé à la vitre et j’ai pensé : « c’est chez toi maintenant. » Ces trottoirs à n’en plus finir, ces boutiques qui ne fermaient jamais, cette humanité 2.0 qui semblait condamner à errer dans la nuit jusqu’au matin, c’était la planque parfaite, vraiment.
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Toutes les grandes villes se ressemblent, vous disent ceux qui voyagent trop ou ne voyagent pas assez. Qu’on nage dans le Rhône ou dans le Mékong, on s’y noie tout pareil et il y a de la vase au fond. Mais chacun de ses fleuves a sa façon bien à lui de vous avaler.
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Je veux y voir ton sourire devant un magasin de jouets, tes larmes devant une petite fille qui pleure parce que son ballon s'est envolé. Je veux t'y voir la consoler avec tes mots d'enfant, chercher une échelle pour monter au ciel et lui ramener son ballon les mains pleines de poussière d'étoiles.
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Un peu d'amour éclaire tout quand trop d'amour, lui, aveugle.
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Ce Londres-là, ce Londres des visages en sueur et des pupilles dilatées n'avait ni pont, ni fleuve, ni monument, ni histoire.
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England. Terre des Angles. Ces chers bourreaux dont mon grand-père disait qu'ils ont quelque chose, à l'intérieur du dedans, qui fait que par le fait ils ne fonctionnent pas comme nous : "Et de malentendu en malentendu, ça donne Dunkerque. Je le sais, j'y étais."
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La brume se leva bientôt sur un paysage nu et solitaire de forêts sans arbre et de rivières. Un carnet sur les genoux, stylo en main, je regardais défiler l'Ecosse de la lande et des tourbières, cette Ecosse au ciel bas qui, dans son landau de nuages, dormait d'un faux sommeil. Car on aurait pu croire, tapis dans la bruyère, cachés derrière une crête, qu'une troupe de highlanders surveillait l'avancée du train, prêts à donner l'alerte. Aucun autre pays, aucune autre région du monde ne m'avait jusqu'ici fait cette étrange impression. Celle d'une contrée qui, sans forcer, par sa manière de respirer, épousait les contours de sa légende.
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Mais quoi que tu fasses, de toute façon, tu seras toujours mon petit bonhomme. La part de moi-même qui mourra en dernier, et qui se battra contre les vers jusque dans mon cercueil. El si un jour pour toi le temps tourne à l'orage, que ton petit bateau chavire parce que les vagues sont trop hautes, souviens-toi de nous et de notre histoire. Celle du radeau qui a pris la mer avec deux frères à son bord et qui a mis le cap sur l'Amérique sans même savoir où c'était.
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Là où il a fait fort, c'est qu'au bout du compte tout le monde l'a vu venir, sauf elle. Quand elle l'a entendu dire le mot « mariage », c'est limite si elle a pas recraché son vin, Christine. Et quand il lui a demandé officiellement si elle voulait de lui pour mari, on aurait pas su dire de quel côté de sa chaise elle allait se ramasser. Elle tanguait sur place comme une bouée de balisage.
« Si elle tombe à gauche, c'est oui, à droite, c'est non », j'ai dit à Fabienne pour me moquer. Elle m'a flanqué un coup de talon sous la table en attendant la suite. Mais la suite faisait déjà plus de doute. La réponse de Christine, on la lisait sur ses lèvres, sur ses joues, dans ses yeux. Du regard, elle disait oui à tout. Oui à la vie qu'il lui offrait, oui aux gamins qu'ils auraient ensemble et qui construiraient des cabanons dans le jardin. Oui aux dîners chez les beaux-parents et aux crédits auto. Oui à la petite cagnotte sous la potiche chinoise pour faire la bringue au nouvel an. Oui aux emmerdes, aux disputes, à la vaisselle qu'on casse et qu'on rachète. Il avait trouvé la femme de sa vie, et elle son prince charmant. Parfois, l'amour, c'est pas plus con que ça. Il y a qu'à se lever et applaudir.
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Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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