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Critiques de Pierre Choderlos de Laclos (454)
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Les Liaisons dangereuses

Un véritable chef d'oeuvre de la littérature classique. Ce roman épistolaire met en scène des personnages manipulateurs qui se jouent des sentiments pour se venger des passions passées ou des femmes dévotes. Mais à force de vouloir tout contrôler, il est possible de se perdre. Un roman fort, à lire et relire.
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Les Liaisons dangereuses

Ne connaissant ni le titre, ni l’auteur de ce classique, j’avais hâte de découvrir l’histoire que renfermait son alléchant résumé. Je dois dire que j’ai apprécié ma lecture pour la dépravation de ses personnages et de notre société de l’époque mais j’admets avoir trouvé assez difficile d’accès cette dernière.



En effet, après deux préfaces tout autant alléchantes à lire, je me suis empressé de commencer ma lecture et n’étant pas fan du genre, j’ai été très surpris de découvrir qu’il s’agissait d’une roman épistolaire. Quand bien même la correspondance reste magnifiquement bien menée par l’auteur, celle-ci focalise le roman sur ses personnages et moi qui apprécie fortement me familiariser avec l’univers d’un roman, j’ai été assez déçu de son absence. Fort heureusement, j’ai ressenti une réelle dynamique ainsi qu’un certain rythme dans l’échange de ses lettres qui, à lui seul, m’a fait voyager dans le passé. A tel point que je me suis bien souvent imaginé chaque protagoniste rédiger leurs lettres, plume à la main, guider par de nombreux sentiments allant de l’entrain, à la colère tout en passant par le chagrin. C’est une dimension qui m’a plu et m’a quelques fois troublé du fait de son réalisme indéniable. Finalement, c’est assez incroyable comment Pierre Choderlos De Laclos est parvenu à poser une intrigue haletante à découvrir à travers de simples écrits aux premiers abords mais abondants de détails plongeant le lecteur dans les méandres d’une société exécrable et détestable.

Avec sa plume acerbe, celui-ci ouvre les portes d’une aristocratie des plus cruelles et manipulatrices que j’ai pu lire. J’ai trouvé ce roman totalement audacieux pour l’époque tellement il m’a paru immoral et débauché. Cependant et même si j’ai apprécié cette lecture, j’ai parfois ressenti un manque d’entrain à cause de son style parfois alambiqué et assez ambitieux. Sa prose se veut néanmoins délicate et poétique mais certaines figures de style m’ont laissé sur la touche. Néanmoins, je suis content d’avoir découvert le roman libertin grâce à son œuvre travaillée et nuancés avec réalisme.



De plus et une fois ces quelques difficultés passées, j’ai pris plaisir à découvrir les personnages dans leur intégralité. J’ai été surpris du réel contraste qui alimente en permanence les échanges entre chacun d’eux. Effectivement, les jeunes et naïfs Cécile Volanges et Danceny tomberont dans les mailles du filet dressé par la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont.

Ces derniers sont de véritables antihéros et suivre leur dépravation m’a fortement plu. Malgré l’antipathie que j’ai pu ressentir à leur égard, j’ai trouvé fascinante l’évolution et surtout la déchéance de ce duo qui se plaçait, grâce à leurs positions sociales, bien souvent au dessus de la morale et des autres. Mention spéciale à notre chère marquise qui derrière ses nombreuses duperies, témoigne d’une réelle intelligence et agilité dans la manipulation d’autrui. Je me suis retrouvé face à (ce que nous qualifierions de nos jours) de nombreux pervers narcissiques et malgré tout, j’ai ressenti une certaine attache envers ces derniers.

Néanmoins, cette affection n’égale pas celle que j’ai pu ressentir pour notre innocente Cécile Volanges. Tout au long de ma lecture, je n’ai cessé de m’attrister pour son sort couru d’avance et plus d’une fois je me suis senti impuissant face à sa corruption et sa chute. Il en est de même pour le jeune Danceny qui se verra trahi. Ainsi, leur innocence sera bien vite bafouée par les brutaux sévices psychologiques et physiques dont ils seront victimes.



Ce roman libertin est une première pour moi et j’ai autant apprécié le fond que la forme de ce classique que je recommande malgré une plume parfois ambitieuse à lire. Mieux encore, j’ai adoré découvrir la débauche et les déboires de cette société aussi manipulatrice que destructrice que l’auteur n’hésitera pas à mettre à mal pour mon plus grand plaisir.
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Les Liaisons dangereuses

Les liaisons dangereuses, roman épistolaire du 18ème siècle, nous retrace à travers 175 lettres les tribulations de deux nobles, libertins, amants complices et ennemis jurés tout à la fois. La Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, deux êtres pervers et orgueilleux, sont passés maîtres dans l'art du libertinage et de l'intrigue amoureuse. Merteuil, manipulatrice, dans son désir de vengeance lancera donc un défi amoureux à Valmont, qui remplit d'orgueil ne pourra que se laisser prendre au jeu. Ce pari amoureux entrainera à leur perte bien d'autres protagonistes du roman, qui feront malheureusement les frais de ce duo pervers et si complexe que forment Valmont et Merteuil.

Ce roman, plusieurs fois adapté au cinéma, a pour moi une dimension intemporelle et ne peut que fasciner les lecteurs. Très grand classique, j'ai découvert ce roman grâce à une enseignante et sa passion pour les "amours impossibles et tragiques" de la littérature française. Pour moi, un livre incontournable, à lire sans modération.
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Les Liaisons dangereuses

Il y a longtemps que je voulais lire cet ouvrage, c'est fait. Un texte bien sûr magnifiquement écrit, comme on écrivait dans ce siècle-là. On parle de libertinage, de leçon de moral ou que sais-je, moi ce que j'en ai retiré c'est presque un roman féministe car le héros c'est bien cette comtesse de Merteuil qui a compris la situation dans laquelle les hommes laissent "son sexe" à son époque (à toutes les époques y compris la nôtre) ; soit mère ou nonne soumise soit pute, dépravée, vouée au diable (sorcière en fait). Et la comtesse de Merteuil a choisi une forme de second choix pour mieux se venger de l'homme. Elle l'explique d'ailleurs longuement à son vicomte de Valmont dans l'une de ses lettres au court du roman (désolé, je ne sais plus laquelle). Alors les héros ce ne sont pas les 2 hommes de la fable, dont le pire est "racheté" par sa mort (il n'a que ce qu'il mérite comme tous les mecs de son acabit ; dommage qu'il y en ait pas plus qui n'y passe...). Ce ne sont pas non plus les pauvres petites madames prudes et réfugiées dans leur dieu. Peut-être un peu la petite Cécile, qui découvre la vie, pense innocemment que les joies du sexe sont bien agréables et naturelles, mais finit par comprendre quel jouet elle a été et court se réfugier au couvent, quel autre choix à cette époque. Et l'héroïne, comme tous les héros, finit mal : à la fin, la coupable, la méchante, la châtiée, la réprouvée (à cette époque on ne brûle plus les sorcières, on l'aurait brûlée, c'est sûr), c'est cette comtesse de Merteuil, la seule qui sache donner une vraie leçon : prendre à leur propre piège les hommes et ne jamais faillir.
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Les Liaisons dangereuses

Si vous n’avez pas lu ce livre, il est certain que vous en avez déjà entendu le titre, car c’est probablement l’un des romans du XVIIIème siècle les plus connus. Roman épistolaire, Les liaisons dangereuses représente pour l’époque un ouvrage osé car il s’agit là d’un véritable roman libertin sur la frivolité des mœurs et la manipulation amoureuse. Nous sommes alors en plein siècle des Lumières, dans une société malgré tout encore très marqué par le devoir, la religion, et bien évidemment le patriarcat. Sacrément gonflé alors ce Pierre Choderlos de Laclos, qui ose ici mettre en scène des gens de la Haute Société dans leur plus sordide apparat.



Les Liaisons dangereuses a été l’objet de moult films et pièces que je ne vais pas lister ici. La première adaptation cinématographique date de 1959 avec Jeanne Moreau et Gérard Philippe. Les gens de ma génération (ndlr : un peu plus de la trentaine aujourd’hui) ont davantage connu le remake américain Cruel Intentions avec Sarah Michelle Gellar et Ryan Philippe, dont la BO était bien ☺



Voici donc l’histoire de ce roman torturé aux multiples victimes.

• La marquise de Merteuil est une femme très respectée pour sa vertu dans toute la société parisienne. Mariée jeune, veuve quasiment après, elle inspire le respect par ses bonnes actions et sa disponibilité pour autrui. En réalité, la marquise est avant tout une grande libertine, cherchant à séduire à tout prix les hommes, notamment les plus inaccessibles, ce à quoi elle parvient toujours. Belle, intelligente, excessivement rusée, elle devient la confidente de tous, parvenant ainsi à tromper tout le monde, étant toujours au courant de tout. Mais sa condition de femme (et dire que nous sommes aujourd’hui le 8 mars et que peu de choses ont changé !) l’oblige à d’extrêmes précautions car une femme qui s’amuse de l’amour, c’est parfaitement honteux et inexcusable. Ainsi, seule dans ses tourments, la Marquise ne connaît qu’un seul confident, le Vicomte de Valmont, libertin absolu, qui est son ancien amant. Mais attention : Même si elle en a été la maitresse, la Marquise n’a jamais réellement succombé au Vicomte, ce qui énerve prodigieusement celui-ci.

• Le Vicomte de Valmont est typiquement l’ordure moderne tombeur de femmes. Très beau, extrêmement machiavélique, on ne lui connaît que des conquêtes, toujours abandonnées violemment. Doté d’une réelle réputation de Don Juan, il est tout autant méprisé qu’adulé par les gens de sa classe sociale, chez qui malgré tout il inspire une certaine fascination. A la différence de la Marquise (re-spéciale dédicace à la journée du 8 mars), il s’enorgueillit de ses succès amoureux et raconte à qui veut l’entendre chacune de ses liaisons… Un jour, le Vicomte va décider de séduire la présidente de Tourvel, jeune femme fraîchement mariée, symbole de vertu et de paix. C’est ce défi-là qui va causer sa perte, car il va en tomber amoureux malgré lui.

Le roman traite essentiellement de la relation entre la Marquise et le Vicomte. Nous lisons l’ensemble de leurs échanges de courriers et comprenons assez rapidement le pari : la Marquise met au défi le Vicomte de séduire la Présidente de Tourvel, ce qu’elle pense impossible. Si le Vicomte y parvient, alors il gagne la seule femme lui ayant jamais tenu tête : la Marquise elle-même…



Si jamais vous ne connaissez pas l’histoire de ce roman anthologique, je ne peux pas vous en dire plus car c’est justement tout l’intérêt de la découvrir… Mais ce que je peux vous assurer, c’est que c’est absolument génial de perfidie, manipulation, surnoiserie et orgueil. Toutes les mauvaises facettes de notre humanité s’y retrouvent et c’est avec plaisir qu’on avance dans l’ensemble des échanges de lettres, en voyant certains devenirs victimes, puis bourreaux, puis re-victimes etc.



A se demander qui Pierre Choderlos de Laclos a rencontré comme personnes pour savoir décrire si justement le malin de l’esprit humain ?



A titre informatif, je n’ai pas « lu » ce roman, mais l’ai « écouté » grâce à l’application Audible d’Amazon. Comme le roman est épistolaire, cela s’y prêtait parfaitement, et ce d’autant plus que c’est Karin Viard qui interprète la Marquise et Thibault de Montalembert qui « joue » le Vicomte…



Indépendamment de ces travers psychologiques, ce roman est une très bonne peinture de la société de l’époque et même hélas de celle d’aujourd’hui : orgueil de posséder (les objets et les gens), passions amoureuses qu’on pense être de l’amour, et surtout différences de regards sur la vie que peuvent mener les femmes en comparaison de celles des hommes. Lorsque l’on est femme, peu de choses sont autorisées, et certainement pas mettre à mal sa vertu. En revanche, quand on est un homme, on est simplement un Don Juan un peu perdu qui un jour bien évidemment se rangera…



Les stéréotypes ont la vie dure ; Duras et Badinter n’ont pas tout réglé…



Jo la Frite


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Les Liaisons dangereuses

Choderlos de Laclos réalise l'un des plus grands romans de moeurs. Sa struture épistolaire nous permet de plonger directement dans l'action, et de pouvoir cerner à notre façon les personnages, qui tantôt nous plaisent, tantôt nous déplaisent.

Les maîtres du jeu infernal de l'amour, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, sont d'une sournoiserie et d'une hypocrisie incroyables et nous nous délectons de leurs paroles souvent cyniques et cruelles. Ce sont deux personnages captivants, qui se jouent des autres mais d'eux-même aussi sans s'en rendre compte, et leurs jeux causeront leur perte. Et pourtant, ils sont destiné à régner en maitres sans égaux sur le monde grâce à leurs ruses et leurs manipulations en tout genre.

Les victimes et les témoins abusés ne sont que des pions qui révèlent les talents des meneurs de jeu. Ils ne voient rien, n'entendent rien et ne sont voués qu'à souffrir sous les yeux moqueurs de la Marquise et du Vicomte.

Certes, la petite Cécile de Volanges agace un peu, mais elle montre le contraste entre les deux personnages principaux et les autres.

La Marquise qui a passé sa vie à cacher ses activités libertines aux yeux de la bonne société, à se jouer des hommes et à "venger" son sexe de par ses jeux, est tout bonnement excellente : cruelle et manipulatrice à souhait. Certes, ses actes nous déplaisent car ils manquent de moralité, mais ils nous amusent et nous fascinent, ils faut bien l'avouer.

Le Vicomte, ce libertin sournois, rusé et doué est parfait dans son rôle de séducteur aguerri. Nous sommes comme les gens qui le croisent dans le roman : charmés par son language et ses manières, malgré des agissement douteux.

L'auteur montre ainsi toute l'hypocrisie de son époque, de ces hommes et femmes qui cachent leur double vie, qui se jouent des faibles sans aucuns scrupules...

Juste parfait. LISEZ LE !
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Les Liaisons dangereuses

Lettre * * *

Le Vicomte de L*** à la Comtesse de S***



Ô, ma chère amie ! Je suis encore fébrile à l’instant où je gratte ces mots sur cette nouvelle lettre. Il faut que je vous annonce une grande nouvelle. J’ai redécouvert récemment un ouvrage poussiéreux que nous avons eu lu ensemble lors de notre ténébreuse jeunesse. Comment ? Vous ne savez pas de quel ouvrage il s’agit ? Je vous vois venir, petite coquine : ce ne sont pas les liaisons de Van de Waals ou dipôle-dipôle, mais bien les fameuses Liaisons dangereuses



Quelle excitation de reprendre ce livre encore tout annoté de notre scolarité, j’en hume encore la tiédeur de ce bâtiment champêtre où nous nous eûmes rencontrés. J’en tremble de plaisir. Nous n’avons jamais autant aimé un livre ensemble ; je vous prie, n’en dîtes rien à notre tendre amie Emma Bovary, elle risque de nous rosser tout simplement



Chaque lettre, chaque mot, chaque paragraphe, chaque page, chaque lettre : je n’arriverai jamais à vous exprimer comment cet ouvrage explosif m’a plu. C’est époustouflant, épouvantablement épatant. Certaines lettres sont si incroyables, on en reste « scotché » comme disent les jeunes de nos jours



Tout ceci me fait aussi penser à nos années d’université, haut lieu de savoir, où nous colportions les plus infâmes ragots et rumeurs teintés de concupiscence juste pour nous divertir. Nous étions des petits vauriens à chercher des Pediculus humanus capitis dans la tête des gens. Tant de manigances à outrance : quel scandale !



Je m’arrête car je vais finir sur Soleure avec tout cet enivrement littéraire. Peu d’ouvrages m’ont atteint à ce point, mais je crois que ces lettres resteront gravées en moi, comme celles que nous nous échangeons à l’heure actuelle…
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Les Liaisons dangereuses

Je m'étais promis depuis longtemps de relire Les liaisons dangereuses, mais il m'aura fallu le coup de pouce de Laurent Binet qui y fait une ingénieuse référence dans son roman à paraître à la rentrée pour que je me décide enfin.



A la première lecture, je devais avoir peu ou prou l'âge de Cécile Volanges, j'étais une toute une jeune fille qui entrait dans la vie ; à la seconde, j'ai certainement dépassé celui de la marquise de Merteuil et me suis donc, au fil du temps, forgé une idée un peu plus précise de la nature des relations qui unissent les hommes et les femmes. Sans doute mon regard sur les personnages de ce roman a-t-il évolué en conséquence, tant la réception d'un livre dépend en grande partie de la sensibilité et de la propre expérience du lecteur. Ainsi que de l'époque à laquelle il appartient. En l'occurrence, on ne saurait passer le phénomène MeToo sous silence, qui est venu non pas tant modifier les relations entre les sexes - on ne met pas fin à des siècles de domination en un claquement de doigts - mais briser une forme d'acceptation et de fatalisme face à certains comportements.



Or, si ce roman est si éblouissant et s'il n'a rien perdu aujourd'hui de sa force ni de sa pertinence, c'est que Laclos a su avec une acuité sans égal percer à jour des mécanismes de manipulation, d'emprise et de domination d'une terrifiante permanence, et les représenter avec maestria.



De ma première lecture me restait le souvenir d'une femme d'une extrême intelligence et d'une parfaite clairvoyance qui avait su prendre l'ascendant sur un homme que l'on qualifierait aujourd'hui de prédateur pour « venger son sexe ». Une femme d'une stupéfiante modernité qui dut pourtant payer au prix fort sa témérité - ou ses prétentions.



Mais ce qui m'a davantage frappée aujourd'hui - ou bien l'avais-je oubliée ? - c'est l'assurance inébranlable De Valmont, cette infatuation portée à un tel point d'aveuglement qu'elle l'empêche précisément de percevoir la puissance de Merteuil, qui se joue de lui plus que lui ne la domine. Ce qui le conduira à sa perte.



Mais, et c'est là peut-être que réside la différence majeure avec notre époque post MeToo, il trouve pourtant une forme de rédemption dans la mort, tandis que la marquise subit une complète déchéance sociale. Les femmes portent seules la responsabilité - et la culpabilité - de leur condition (c'est une évidence chez Cécile, honteuse d'avoir été forcée par Valmont qui, lui, n'en tire que vanité). Encore ne sommes-nous pas arrivées au bout du chemin…



Mais je m'en voudrais de terminer ce billet sans rappeler - sans doute cela a-t-il été souligné et observé avec infiniment plus de talent que je ne saurais le faire - la finesse d'analyse psychologique dont fait preuve Laclos, jusque dans la dissection du sentiment amoureux, l'incroyable habileté de la construction de ce roman, et enfin la beauté de son écriture. Le terme de chef-d'oeuvre est parfois galvaudé, il s'impose ici sans aucune contestation possible.
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Les Liaisons dangereuses

« Qui pourrait ne pas frémir en songeant aux malheurs que peut causer une seule liaison dangereuse ! Et quelles peines ne s’éviterait-on point en y réfléchissant davantage ! »



Ecrites il y a près de 250 ans, les liaisons dangereuses, qui ont fait scandale à l’époque, sont indémodables. Est-ce dû au format, à l’intrigue, aux personnages ? Un peu tout ça à la fois. Les 175 lettres qui composent le roman ont pour principaux correspondants le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil, mythiques et redoutables stratèges des relations amoureuses. Anciens amants, ils s’écrivent régulièrement et se lancent des défis : c’est à celui qui fera le plus de conquêtes, peu importe les moyens employés. Trahison, complot, manipulation, vengeance, corruption … On est bien loin de la morale ! Le roman traduit à merveille la complexité de l'être humain et le tiraillement entre convenance et passions, d’autant plus fort à cette époque !



Si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, une fois les personnages et le décor mis en scène, il est difficile d’en décrocher. J’ai adoré me plonger dans ces correspondances croisées qui dévoilent des plans machiavéliques mais toujours réfléchis et une intrigue passionnante : je trouve, contrairement à ce qu’on a pu lui reprocher, qu’il y a une certaine forme de morale à la fin, ne serait-ce que pour les manipulateurs, qui finissent par tomber eux-mêmes dans les pièges qu’ils se sont tendus … Un classique que je recommande vraiment !

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Les Liaisons dangereuses

Une des révélations de mon adolescence. J'ai adoré me plonger dans ce roman épistolaire tellement captivant, beau et sordide. J'ai aimé et détesté Valmont et Madame de Merteuil, ils m'ont emportée, captivée. Quelle belle fresque sociale, quelle belle analyse. A n'en point douter Pierre Choderlos de Laclos est un fin sociologue de son époque. Loin d'être une ode au libertinage, c'est bien plus une étude sociale et un rappel d'une loi fondamentale de l'être humain : seul l'amour gouverne l'Homme, même quand celui-ci à l'orgueil de penser qu'il est le seul à tirer les rênes.
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Les Liaisons dangereuses

Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont peut-être les personnages dans la littérature classique française, les plus vicieux.

D'habitude, je ne suis pas fan des romans épistolaire, j'étais frileux pour cette lecture, jusqu'à ce que je me dise : ouverture d'esprit, et découverte.. Finalement, j'ai apprécié !

Manipulation, libertinage, mais pas celui que l'on penserai, non plutôt culturelle, loin de toute loi religieuse, la liberté, etc.

Il y a bien une morale, ce n'est pas le roman libertin que l'on penserais, il y a beaucoup d'intelligence et d'analyse fine.

La marquis et le vicomte feront tout pour dépraver Cécile de Volanges, promise déjà au comte de Gercourt.

La présidente de Tourvel, quant à elle, en sera d'autant plus une victime, un jouet aux mains du marquis.

L'on se régale avec ce roman d'analyse psychologique.

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Les Liaisons dangereuses

Pour se venger d'un amant qui l'a éconduit pour convoler avec la jeune Cécile Volanges, la Marquise de Merteuil persuade un autre ancien amant, le vicomte de Valmont, de dépuceler la jeune fille avant son mariage. Seulement, Valmont a une autre affaire en vue : la Présidente de Tourvel... Ce roman épistolaire à l'intrigue tortueuse n'est pas seulement l'un des sommets du libertinage du XVIIIe siècle : c'est aussi et sans doute une oeuvre plus morale qu'elle n'y paraît. Un classique, à la langue parfois difficile, à lire ou relire.
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Les Liaisons dangereuses

L'objectif de Choderlos de Laclos, en écrivant ce roman épistolaire, était de faire une exemple moralisateur dénonçant le libertinage de son temps. Heureusement, au lieu de verser dans la lourdeur, il réalise une oeuvre émoustillante, qu'on lit d'une traite, à la lumière des chandelles.
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Les Liaisons dangereuses

Corruptions et libertinages s'affrontent, se cachent et se faufilent dans ces lignes qui font du lecteur son principal acteur.



A lire et découvrir sans hésitation pour ses jeux littéraires et intrigues de chapitres.
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Les Liaisons dangereuses

Si j ajoute une critique a ce livre ,je dirai simplementceci: deux oisifs a qui rien ne manque et qui s amusent a faire tomber la femme sur laquelle ,ils jettent leur devolu alors De Valmont veut avoir la pieuse et honorable Mme De.....ET le jeu commence. le comte de Villemont ne recule devant rien ,et pour cela il utilise toutes les ruses possibles et avec quelle rouerie et quel cynisme...et la bonne dame tombe comme un fruit mur dans les bras ce vilain personnage qui une fois ayant atteint son but l abandonne dans la tristesse et le chagrin.. Un grand dommage pour la bonne DAME !...

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Les Liaisons dangereuses

Les Liaisons dangereuses est un livre que je devais lire en prescription scolaire, en prévision de mon bac de français à la fin de l'année. J'avoue qu'au début, il ne me tentait pas vraiment. Les 400 pages m'ont d'abord fait assez peur, je pensais mettre 10 ans à le lire. Et bien, en réalité, pas du tout !



Ce roman nous raconte l'histoire de plusieurs personnages grâce à des lettres échangés entre eux. Entre autres, nous avons la jeune Cécile, une jeune femme sortant du couvent pour se lancer dans l'apprentissage du monde. Elle est fiancée au compte de Gercourt, qu'elle n'a jamais rencontré. Mais, la petite, fraîche et innocente, va tomber amoureuse de son professeur de solfège, le Chevalier Danceny. La Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, personnages stratèges et libertins, vont profiter de la jeune fille et créer de nombreuses liaisons, qui deviendront une espèce de jeu pour eux. Un jeu de liaisons dangereuses.



Déjà, les personnages : wouah ! Chacun des personnages est très complet : la jeune Cécile, le romantique Danceny, le séduisant Valmont, la prude de Tourvel et la machiavélique Merteui. On adore détester Merteuil et Valmont, tandis qu'on plaint les trois victimes de leur jeu. J'avoue avoir eu un petit coup de coeur pour Valmont : son personnage est beaucoup plus profond qu'il n'en a l'air, et il a bien une part d'humanité au fond de lui, grâce à sa liaison avec de Tourvel. A l'inverse, le personnage que j'ai le moins aimé est la Marquise, une femme horrible et qui ne pense qu'à son propre intérêt.



Sinon, j'ai adoré toutes ces relations qui se mêlent et s'emmêlent. Certaines sont faites de haine (Merteuil et Valmont), d'autres de vengeance (Valmont et Cécile), d'autres encore d'attirance (Valmont et de Tourvel), mais une seule est faite de réel amour (celle de Cécile et Danceny). Cette dernière apporte beaucoup de fraîcheur et d'innocence au livre, et j'avoue que j'étais émue à chacune des lettres que s'échangeaient les deux amoureux.



J'ai adoré le fait que ce livre soit un roman épistolaire. Ca permet de voir les réels sentiments des personnages, d'observer à quel point ils mentent ou ils disent la vérité. En bref, j'ai adoré ma lecture, qui m'a très agréablement surprise. Je le conseille à tous les romantiques (ou non) dans l'âme.
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Les Liaisons dangereuses

Cruauté, passion et désinvolture placées sous le microscope d'une analyse sans complaisance. De ce roman, écrit sous la forme épistolaire et qui provoqua un véritable scandale lors de sa parution, Baudelaire dira ;"ce livre, s'il brûle, ne peut brûler qu'à la manière de la glace".
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Les Liaisons dangereuses

Les liaisons dangereuses est pour moi le plus grand livre épistolaire.

Les 175 lettres qui composent le roman décrivent une intrigue où la marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont, anciens amants dont on ignore l'histoire avant le roman, prennent plaisir à se lancer des défis de séduction pour se venger ou hulilier d'autres personnes.

Ces lettres s'enchainent dans la même temporalité et le même sujet permettant de suivre l'histoire dans la globalité.

Ce livre est fait de trahison, de complots et de vengeange jusqu'à la fin de l'histoire.



Ce livre a été adapté en film par Stephen FREARS qui est une réussitte totale car on a l'impression de lire les lettres en suivant le film.
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Les Liaisons dangereuses

Cher ami,



Je me dois de t'informer d'une bien scandaleuse histoire. Tu connais mon goût pour la discrétion mais il serait criminel de ne rien t'en dire. C'est pourquoi aujourd'hui je fais fi de mes principes.



J'ai eu en ma possession une série de lettres qui sont pour la plupart outragères et ne se prêtent guère à la bonne société à laquelle nous sommes accoutumés. Au cours de ces échanges épistolaires, nous surprenons les émotions intimes de personnes connues de nous (M. V., Mme M. et bien d'autres) ainsi que leurs secrets les plus sombres. Cette posture quelque peu voyeuriste doit t'étonner venant de ma délicate personne. Mais cette correspondance me tint en haleine et une fois lancée, je me devais de connaître la résolution de cette tragique affaire.



Chaque événement peut être interprété différemment en fonction de l'observateur qui en est témoin néanmoins nous nous retrouvons sur un point : la dangerosité de ces liaisons. 

Je t'embrasse cher ami ; j'espère qu'à ton tour tu pourras découvrir ces écrits. Adieu.



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Les Liaisons dangereuses

Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un classique. Et c'est toujours un délice. J'adore l'ambiance qui se dégage de l'époque, surtout celle du XVIIIe siècle.



Alors comment résumer ce livre ? Je dirais qu'on est simplement au bal de l'inconstance et des faussetés en tout genre. Mais ça, c'est pour rester dans le politiquement correct.



En réalité, j'ai été fascinée -et pas vraiment dans le bon sens du terme- par tant de méchanceté, de manipulation, de folie et de jeux futiles. Il y avait quelque chose de malaisant dans ces lignes; Envolé le rêve de la belle histoire d'amour à la Bridgerton. Au revoir le Darcy qui nous a tous fait soupirer.



Ici, la plupart des persos ont des torts mais la cruauté de Valmont et surtout celle de Merteuil m'ont semblé sans égal. En cela, j'ai mieux compris le surnom utilisé par Louis dans Nos chemins de travers -si vous ne l'avez pas lu, foncez voir cette pépite !-



Finalement, le titre résume très bien la situation. Tout le monde trompe tout le monde et tant de folies ne resteront pas impunies. Qu'on ne me dise plus que la vertu s'est envolée de nos jours. Car là vraiment, le mythe des jeunes filles innocentes de l'époque est brisé.



Pour ce qui est de l'écriture, on est sur un roman épistolaire. Et c'est grâce à l'ensemble des lettres d'une dizaine de personnes qu'on arrive à reconstituer l'histoire. Il y a aussi un narrateur qui chapote le tout. C'est très intelligent et j'ai trouvé la plume plutôt accessible.



Alors pari réussi avec cette lecture délicieusement désagréable qui me donne envie de retourner à mes amours de la littérature classique.
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