La Colombie
Film rapporté par deux
journalistes français, sur les guerrilleros du Rio Chiquito qui s'insurgent contre l'
armée et le gouvernement colombien pour avoir des écoles, des maisons, etc... Ils ont
vécu pendant près d'un mois dans la
forêt, avec les guerrilleros et leurs familles, que nous voyons se cacher, se battre, etc... pour Jean-Pierre
Sergent et Bruno Muel "l'écho de ces
combats leur...
"Honneur: on ne tire pas sur des Français"
Je ne reproche pas au communisme ses idéaux, répond-il. Je lui reproche alors sa philosophie de combat, ses moyens, ses méthodes, la lutte des classes, l’emploi de la force dans les conflits sociaux, la violence en toutes circonstances. Sa brutalité, sa haine des autres m’apparaissent tout à coup inadmissibles.
La piste était si tortueuse, si ravinée et, par endroits, si abrupte, que les blessés devaient être portés à dos d'homme. Le médecin-capitaine Pédousseau allait de l'un à l'autre. Il refaisait un pansement, serrait une attelle, faisait déposer les morts. A intervalles réguliers, il se penchait sur le dernier blessé de la colonne, un légionnaire de la 1ère compagnie dont une balle avait fait sauter la boîte crânienne et dont on voyait le cerveau, et faisait arrêter les porteurs. A l'aide d'une seringue, il nettoyait ce cerveau à nu d'un jet de sérum physiologique. Le toubib était las. De fatigue physique, mais bien plus encore de fatigue morale. Dans la soirée, il n'en pouvait plus. Il demanda qu'on le laisse sur place avec les blessés.
A minuit, les rames de camions du G.T. 507 quittèrent Guelma. Elles prirent la route de Gounod qui, malgré sa qualification pompeuse de route nationale 123, n'était qu'une mauvaise route en lacets. Encore mal éveillés, les légionnaires se serraient les uns contre les autres pour avoir moins froid. Tous feux éteints, les camions ressemblaient à de gros cafards noirs et poussifs.
Lorsque j’ai quitté Vienne à l’issue de mon premier séjour, je n’avais emporté que des faits bruts, ajoutés les uns aux autres suivant une chronologie parfaite. C’était insuffisant. C’était même inutile. Penché sur la vie de ce personnage comme un chercheur sur son éprouvette, il me fallut me rendre à l’évidence, un maillon de la chaîne m’échappait ou m’avait été dissimulé. Je résolus de prendre le taureau par les cornes, retournai à Vienne et m’enfermai huit jours avec Ernst Frey. Je voulais comprendre.
Challe en se rendant, va déposer aux pieds du vainqueur beaucoup plus que son faible poids d'homme. Il va consacrer notre défaite, livrer vingt ans de sacrifices et d'expérience. Ce qu'il remet à l'ennemi, c'est la force morale d'une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c'est tout un capital jeune et révolutionnaire que nous avions amassé avec tant de souffrances pour la nation.
Je sens combien lui coûte l’aveu de ses fautes, de ses crimes. Rien ne l’oblige à m’en parler. Cette remise en cause publique doit faire partie des punitions qu’il s’inflige, de son expiation. Je songe au militant qu’il a été avec tant de passion. L’a-t-il condamné sans appel lui aussi ? Je me le demande.