Ancien officier du 1er Régiment Etranger de Parachutistes,
Pierre Sergent se fait à la fois historien et romancier dans cet ouvrage consacré à l'expédition française au Mexique, initiée par
Napoléon III dans les années 1860.
Le style de
Pierre Sergent, quoique descriptif, a la fougue et l'expérience des combats. L'odeur de la poudre, la fatigue, la peur, le courage, toutes ces sensations et émotions sont décrites, me semble-t-il, très justement sans pathos mais bien dans l'action ou son souvenir tout récent et si présent encore. Cette façon d'écrire n'est pas sans rappeler
le grand cirque de
Pierre Clostermann, voire
le manifeste du camp n°1 de
Jean Pouget.
Pierre Sergent retrace donc l'épopée de la Légion Etrangère dans ce qui est sa campagne fondatrice, sans angélisme car même si l'auteur met en avant les exploits de cette Institution et la valeur militaire de ces hommes, notamment dans le don qu'ils ont fait de leur personne lors de leur résistance dans la ferme de Camerone, il n'en demeure pas moins qu'il s'interroge sur la valeur tactique du choix du repli dans ce lieu clos... La Légion fait Camerone en 1863, les Chasseurs font Sidi-Brahim en 1845. A chaque corps son mythe, son modèle?
Débute ensuite la seconde partie du récit, moins haletant, moins cohérent... Regrettable. La tension narrative s'effrite peu à peu et c'est laborieusement que le livre se clôt, partagé entre travail de mémoire, utile certes, et nostalgie.
Les maréchaux de la Légion et
Je ne regrette rien sont de bien meilleure tenue générale. Au final, je conseillerai davantage ces deux derniers ouvrages, exception faite des aspects politiques présentés dans
Je ne regrette rien que je laisserai à la libre appréciation de chacun.