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Critiques de Pierre Singaravélou (29)
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Le magasin du monde

Tu connais l'histoire du Tampax, toi ???



Bah non, hein dis... mais moi oui ! Après la lecture de ce livre, je connais maintenant l'histoire de plein d'objets.

A quoi ça va me servir, à rien, si ce n'est à briller telle une ampoule en société.

Le ballon de foot, la chique de betel, les espadrilles en passant par le pneu et le fétiche et en revenant par le sari, tout tout tout vous saurez tout sur les objets (et j'ai l'impression de me transformer en Sophie Davant!).



C'est un livre intéressant, sans conteste. Mais je regrette que les sujets ne soient pas traités avec une petite dose d'humour. Il aurait été facile d'y adjoindre une anecdote ou l'autre pour égayer le texte, mais là non. On reste d'une sériosité, mes aieux. J'ai mis 83 jours pour le lire... 2 ou 3 chapitres de temps en temps et basta. je pense qu'il s'agit de mon record de longévité
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Pour une histoire des possibles

Et si le nez de Cléopâtre avait été plus court ? Et si Louis XVI n’avait pas été reconnu à Varenne ? Et si Napoléon avait gagné la bataille de Waterloo ? Et si François-Ferdinand n’avait pas été tué à Sarajevo ? Imaginer des passés non advenus nourrit l’imagination fertile des romanciers : c’est Philip K. Dick (Le Maître du haut château) ou Robert Harris (Fatherland) qui décrit le monde de l’après-Seconde guerre mondiale dominé par les nazis, Philip Roth (Le Complot contre l’Amérique) Lindbergh élu président des Etats-Unis, Eric-Emmanuel Schmitt (La Part de l’autre) Hitler admis à la faculté des Beaux-arts et renonçant à une carrière politique. L’historien sérieux, voué à établir des faits, n’aurait pas de temps à perdre à ces distractions futiles.



D’ailleurs les « histoires alternatives » les plus populaires, forgées à partir d’un turning point souvent trompeur, ne résistent-elles pas à l’analyse historique rigoureuse. Si Gavrilo Princip n’avait pas assassiné le pince héritier, il est probable qu’un autre événement similaire aurait mis le feu aux poudres et provoqué la Première guerre mondiale. Si les colonnes de Grouchy avaient sauvé Napoléon, sa victoire aurait sans doute été de courte durée. Si Louis XVI avait rallié Coblence, il n’est pas certain qu’il aurait réussi à constituer une armée contre-révolutionnaire et à reprendre le pouvoir à Paris. Quant au nez de Cléopâtre,on ne sait à la vérité rien de sa taille…



Le succès de l’histoire contrefactuelle est symptomatique d’une époque qui remet en cause la notion de progrès et semble engluer dans le présentisme. Autre tare originelle : la What if history a été plutôt l’apanage d’historiens « de droite » qui, à l’instar de Niall Ferguson, ont entendu rétablir le rôle des grands hommes et du hasard tandis que les historiens « de gauche », pour lesquels l’histoire est la conséquence inéluctable d’évolutions économiques et sociales sur lesquelles la contingence n’a pas de prise, la considérait avec méfiance.



Pour autant la démarche contrefactuelle, utilisée avec modestie et prudence, peut entrer dans la boîte à outils de l’historien. Car les futurs non advenus ne sont pas seulement des chimères. Ils étaient, pour leurs contemporains, des potentialités qui, certes, ne se sont pas réalisées, mais qui ont eu leur influence sur le déroulement des événements. La démarche contrefactuelle nous prémunit également contre une vision linéaire de l’histoire. Elle révèle l’illusion de l’inéluctabilité de l’advenu. Elle nous permet, pour reprendre la belle expression des auteurs, de « défataliser l’histoire » (p. 348). La démarche contrefactuelle enfin est ludique comme le révèle son utilisation dans des jeux vidéos célèbres (Wolfenstein, Civilization) et les expériences pédagogiques relatées par les auteurs en fin d’ouvrage.



Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou instruisent un procès en réhabilitation de l’histoire « avec des si ». Alors que la matière a acquis ces lettres de noblesse aux Etats-Unis et y compte déjà ses ouvrages de référence, leur ouvrage, d’une impressionnante érudition,fera date de ce côté de l’Atlantique.
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L'épicerie du monde : La mondialisation par l..

Voici un livre vraiment remarquable sur un sujet de plus en plus en travaillé par les historiens (ils sont d'ailleurs plusieurs dizaines à avoir contribué à ce livre d'histoire fort savant). Ce sont de courtes notices de 3 à 5 pages qui font l'histoire d'une produit alimentaire et de son inscription dans les phénomènes de mondialisation. Alors vous découvrirez l'histoire complexe des ceviches ou du poke bowl, pour prendre deux produits emblématiques.

Le livre est d'une grande richesse et déconstruit énormément d'idées reçues. Non les ramen ne sont pas si japonais que cela. Non le banh mi n'est pas le produit vietnamien assez frugal que l'on imagine. Et les sardines à l'huile ont été à un moment donné un produit de luxe mangé par les grands de ce monde...Les surprises sont ici à chaque page. Et je vous laisse découvrir les pages surprenantes sur l'histoire de Danone ou celle des frites.

Vraiment un livre passionnant, très accessible (mais tout de même impeccable sur le plan historique) qui se picore de manière un peu décousue au gré de ses envies, tels des mezzo lors d'un apéro élégant entre personnes de bonne compagnie. Vous ne manquerez d'ailleurs pas de boisson car l'on parle ici de vodka, de whisky et bien sûr de coca-cola...

En revanche voici un livre à ne pas mettre entre des mains trop nationalistes. Les influences culturelles entre continents et pays ont toujours existé et il n'y a aucune recette purement nationale.

Un livre que j'ai adoré, mais pas sûr qu'il traine sur la table de chevet des journalistes de CNews....
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Histoire du monde au XIXe siècle

Passionnant de bout en bout...Enfin c'est une formule car je ne l'ai pas lu en entier ( le livre se voulant un outil de référence qui est idéal pour une lecture décousue, ça tombe bien j'adore). Loin du manuel austère et conventionnel (même s'il en faut) c'est un livre qui suscite la curiosité du lecteur. Il propose en effet une plongée dans l'histoire mondiale du 19ème siècle avec plusieurs entrées, thématique (villes, révolutions etc...), chronologique ( conquête d'Alger/1930 etc...), par objets (ivoire, thé..) et enfin par région géographique (exemple, sous-continent indien)...Ce qui m'a vraiment passionné c'est que le livre est très souvent surprenant, on découvre toute une nouvelle génération d'historiens spécialisés sur cette période. On est bien dans cette histoire mondiale et connectée que l'on aurait tort de caricaturer. Pour prendre un exemple l'article sur l'ivoire traite ainsi du goût pour le piano au XIXème siècle, de la nécessité donc d'avoir de plus en plus d'ivoire, des méthodes de chasse à l'éléphant, mais aussi de conquêtes coloniales. Et l'article sur l'épidémie de choléra à La Mecque en 1865 est à relier aux modifications des modes de transport mais aussi au fait colonial, les Français par exemple, interdisant souvent les pèlerinages pour des raison "sanitaires"...

On apprend énormément, vraiment énormément dans ce livre, mais il faut juste savoir que contrairement à ce que son titre indique c'est un livre plus "pointu" que l'on pourrait le pense et qui nécessite d'avoir un peu en te^te l'arrière-plan historique car c'est souvent un peu allusif. Mais vraiment un livre remarquable et stimulant !
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L'empire des sports

Les sports sont enfin devenus un sujet d’histoire. Julien Sorez, jeune coordinateur de cet ouvrage collectif, a consacré au football à Paris au début du XXème siècle une thèse remarquée dirigée par Jean-François Sirinelli. Paul Dietschy, l’un de ses contributeurs, a livré chez Perrin, au moment du Mondial sud-africain, une ambitieuse « histoire du football ». Le temps n’est plus où on les considérait comme un sujet d’étude frivole et où l’on se riait de ceux qui se piquaient de leur appliquer des grilles de lecture réservées à des sujets plus « sérieux ».

Cet ouvrage, qui rassemble les contributions de chercheurs français et anglo-saxons, s’intéresse à la diffusion des sports à travers le monde. Il bat en brèche les théories de l’impérialisme culturel qui réduisent les pratiques sportives occidentales à un instrument déguisé de domination et d’exploitation. Certes des sports « impériaux » se sont diffusés : le football ou le cricket depuis l’Angleterre, le base-ball ou le basket-ball depuis les Etats-Unis. Cette diffusion ressortissait à différents types de techniques de domination coloniale : le développement d’un entre-soi colonial réservé aux Blancs (la pratique du rugby ou du cricket en Afrique du Sud dont les Noirs étaient exclus) ou l’association des peuples colonisés à des pratiques sportives intégratrices (le football en Algérie française).

Mais on se tromperait en imaginant que les peuples dominés ont subi passivement à cette importation. Leur résistance a revêtu plusieurs formes.

Dans certains cas, le sport occidental a été purement et simplement rejeté : le football, qui induisait des contacts corporels trop violents et l’usage d’un ballon en cuir réprouvé par l’hindouisme, n’a jamais trouvé sa place en Inde. Mais ces cas sont minoritaires, la pratique sportive constituant pour le colonisé un moyen de s’assimiler au colonisateur.

Dans d’autres, au contraire, les dominés se sont emparés du sport occidental pour dépasser leurs dominateurs : c’est la victoire d’une équipe japonaise de baseball sur son adversaire américain en 1896 qui annonce l’émergence du Japon sur la scène mondiale (huit ans avant la guerre russo-japonaise).

Plus significatif encore est la réappropriation par les populations colonisées de pratiques sportives qu’elles décident librement d’adopter. C’est là, à rebours de la thèse de l’impérialisme culturel, que se manifeste le plus l’autonomie des pratiques sportives coloniales. Les Australiens pratiquent un cricket plus viril que les Anglais qui les y ont initiés. Sous leur influence, l’accent mis par les Anglais sur le fair-play disparaît, laissant la place à un affrontement plus compétitif. De la même façon, les Sud-Américains développent une pratique du football différente du kick-and-rush anglais, composée de passes courtes et de dribbles individuels. Ce style deviendra la marque de fabrique de la Seleçao brésilienne.

Il est enfin certains cas d’impérialisme inversé où l’on voit des sports non-occidentaux faire le chemin inverse et s’imposer en Occident. C’est le cas du judo – qui fut la première discipline non occidentale inscrite aux Jeux olympiques de 1964 – mais aussi du polo, du badminton, du snooker, du hockey …

Le spectre est donc large et révèle la richesse de cette géopolitique des sports encore à conceptualiser. Une géopolitique qui ne se bornerait pas à décrire comment les sports se diffusent mais rechercherait pourquoi.
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Le magasin du monde

Du chariot de supermarché au bâton de police, du divan au réfrigérateur, du calendrier au train miniature, de l'ampoule au tampon hygiénique, quatre-vingt dix historiennes et historiens nous comptent l'histoire des objets qui ont façonné nos quotidiens et dont on ne sait finalement pas grand chose.

Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre nous invitent, dans ce recueil passionnant, à un étonnant voyage autour du monde, du biface à l'ordinateur, qui n'a qu'un seul défaut, celui d'être bien trop court.

Un deuxième tome peut-être ?
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Le magasin du monde

À l’invitation de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre, près de quatre-vingt-dix historiennes et historiens ont accepté de relever le défi, savant et ludique, d’écrire une histoire du monde par les objets… Cela a donné Le Magasin du monde, un recueil de textes courts, documentés, un véritable catalogue, certes non exhaustif, mais didactique et plein d’humour ainsi qu’un voyage au long court.



Personnellement, je trouve que ce n’est pas un livre à lire d’un traite. C’est plutôt un ouvrage à feuilleter, au gré des envies et de l’humeur, forcément dans le désordre puisque les sujets n’y sont pas classés.

On y trouve des objets du quotidien comme des vêtements ou des chaussures bien précis (le complet-veston, le châle, la babouche, les tongs, le panama…), des outils pour écrire, communiquer, s’informer se déplacer (la craie, le stylo-bille, le smartphone, la lettre, le journal, la carte…), des instruments de musique (le banjo, le piano…), des articles de sport (la planche de surf, le ballon de foot…), des produits d’hygiène (le shampooing…), des objets intimes (la pilule, le préservatif, le sex-toy…), des ustensiles (les baguettes…) etc.

Les auteurs et autrices nous parlent aussi d’objets plus insolites ou connotés (la statue de Boudha, le cercueil, le divan, le hamac, la pipe à opium, le bol à kawa, le tablier maçonnique, le gilet jaune…)



Certains objets, aujourd’hui incontournables, ont une origine et une histoire particulière sur lesquelles nous ne nous interrogeons plus et qui touchent pourtant à nos habitudes et travers de consommation ; je pense à la canette de bière, à la bouteille en plastique, à la boite de conserve au chariot de supermarché…



Il y a les objets qui interpellent ou dérangent selon la personnalité de chacun(e) : le fusil d’assaut, le revolver, le fil barbelé…



Les chapitres sont très courts et je salue le travail de concision des auteurs. Chaque texte est cependant suivi d’une bibliographie indicative pour celles et ceux qui voudraient aller plus loin.

Cet ouvrage peut se lire et se partager de manière ludique, afin de briller en société. Il mérite aussi une lecture plus approfondie car les auteurs démontrent à travers l’évocation d’objets usuels les effets pervers de la colonisations, les rapports de domination sous-entendus dans le sous-titre qu’il est bon de garder à l’esprit : « la mondialisation par les objets du XVIIIème siècle à nos jours » … Ce ne sont pas tellement les objets qui sont en cause mais ce que les hommes en ont fait.



Une lecture et un feuilletage intéressant… que l’on peut poursuivre en audio, du moins pour quarante objets, grâce à une excellente série de baladodiffusion sur France Culture :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/40-objets-de-la-mondialisation


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Le magasin du monde

A la fois livre d'histoire(s), catalogue d'articles usuels, manuel de sociologie et d'écologie, atlas des grandes migrations autour du monde … Ce passionnant ouvrage collectif nous raconte la trajectoire mondialisée de 95 objets de notre quotidien, depuis le coquillage et la pipe à opium jusqu'à la babouche et le masque prophylactique, en passant par l'ampoule électrique, la machine à écrire, la bougie en stéarine, la banderole et le keffieh … et même le sextoy !



Chaque objet a son histoire. Fruit d'une tradition ancestrale ou d'une découverte scientifique, propulsé à travers le monde grâce aux grandes transhumances humaines, c'est chaque fois, en trois ou quatre pages, une foule de notions inconnues jusqu'ici.



Pour ma part, j'ai tout lu de A à Z, bien que les chapitres ne soient pas présentés par ordre alphabétique. Ce qui m'a le plus étonnée : l'origine du chewing-gum, le grand progrès amené par la chandelle en stéarine, la robe de mission, la corde de manille, la caisse Ward …



Je me souvenais du film « Les révoltés du Bounty » et du transport des pieds d'arbres à pain sur longue distance (introduit aux Antilles à la fin du XVIIIe siècle pour nourrir les esclaves avec ses fruits abondants et nourrissants par le capitaine William Bligh). C'était l'époque où l'on cherchait à acclimater les essences exotiques en Europe et ailleurs pour mieux les exploiter. La caisse Ward a résolu le problème.



Et aussi le piano ! Né à Florence en 1720, il incarne l'histoire de la conquête du monde par les pratiques européennes. La firme new-yorkaise STEINWAY tire son nom de son fondateur immigré allemand nommé Steinweg. En 1900, Torakuru fabrique le premier piano japonais, symbole de l'appartenance à la bourgeoisie nouvelle. Surtout pour les femmes que l'on cantonne à des arts très sérieux. le côté sombre : le massacre des éléphants – ses touches, comme les boules de billard, sont en ivoire …



Les grandes découvertes ont conduit à l'exploitation des colonies et à l'esclavagisme – thème déjà couvert par le livre très éclairant « le premier âge du capitalisme », mais ici répété à l'envi : révolution industrielles, impérialisme, exploitation de ressources naturelles et humaines lointaines imaginées sans limite, développement des loisirs, mutation des transports, guerres coloniales et mondialisation : si on voulait nous culpabiliser à travers des objets de base, ce serait réussi !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Les empires coloniaux

J'étais à la recherche d'un livre d'histoire sur la colonisation, quelque chose de bien écrit, tenant compte des dernières découvertes et qui permette de comprendre les débats sans être totalement militant. Ce livre je ne l'ai pas trouvé. Alors je me suis rabattu cet ouvrage aux allures de manuel universitaire. C'est un format que je n'apprécie pas beaucoup, mais, faute de mieux, pourquoi pas. Après tout, chaque auteur étant différent d'un chapitre à l'autre, je me suis dit qu'au moins l'un d'entre eux serait capable de narrer correctement, d'accrocher un peu le lecteur. Ce ne fût pas le cas...



Ce livre érudit et thématique n'a pas réussi à susciter le minimum d'intérêt dont j'ai besoin pour terminer la lecture. À aucun moment on sent que les auteurs ont envie de capter l'attention du lecteur, de le prendre par la main pour l'aider à comprendre la démonstration. On retrouve plutôt des statistiques, une absence totale d'émotion et des exemples bien trop brièvement narrés. Bref on retrouve tous les défauts des manuels d'histoire universitaire, et de façon très marquée.



Bref, si vous devez lire cet ouvrage à cause de vos études je vous plains, si ce n'est pas le cas, passez votre chemin.



PS : Si vous connaissez un bon ouvrage sur la colonisation, française notamment, avec une plume agréable et une date de publication relativement récente, je suis preneur.
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La petite épicerie du monde

Ce petit livre est une version abrégée de "L'épicerie du monde : La mondialisation par les produits alimentaires du 18e siècle à aujourd'hui". C'est un recueil collectif qui rassemble de courts textes portant chacun sur un aliment différent et sur son histoire.



C'est intéressant et parfois surprenant de découvrir d'où viennent les choses que l'on mange. Les textes que j'ai trouvé les plus intéressants sont ceux qui portaient sur les grandes marques américaines, comme Coca-Cola ou Kellogg, ou sur des aliments que je consomme moi-même régulièrement. Je dois avouer que les textes portant sur des aliments qui me sont moins familiers, sans être ennuyeux, m'ont moins interpellée. C'est un ouvrage nous fait prendre conscience que la mondialisation est un enjeu qui ne date pas d'hier.
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Le magasin du monde

Ce livre ravira les curieux de notre histoire contemporaine dans un de ses aspects les moins étudiés sans doute : les objets du quotidien et leur diffusion dans le monde. Presque une centaine de collaborateurs (scientifiques et historiens) se sont regroupés pour nous livrer ce panorama particulièrement riche. J'avoue avoir appris beaucoup de choses sur des sujets pour lesquels on ne s'interroge que rarement. Evidemment ce retour en arrière de nos cultures domestiques jusqu'au milieu du 19ème siècle rapatrie nombre de références aux empires coloniaux et à l'exploitation de ces richesses là aussi par les occidentaux, pour leur profit, mais aussi le plus souvent parce que tout simplement c'était la vraie bonne solution.

Je recommande donc très vivement la lecture de cette mini encyclopédie des objets, de ce qu'un autre éditeur aurait sans doute nommé "dictionnaire amoureux des objets du monde". Une lecture suave et enrichissante, facilitée par des articles de quelques pages seulement.

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L'épicerie du monde : La mondialisation par l..

Dans L'épicerie du monde, ouvrage dirigé par Pierre Singaravélou, nous suivons l'historique des plats qui font désormais partis de notre quotidien : couscous, ramen, nan, curry ou encore bagel.

Chaque plat fait l'objet d'un article qui remonte à sa première apparition ou première mention.Ces entrées dans notre consommation quotidienne sont bien évidement liés aux courants d'immigration comme la prolifération des kebab avec les Turcs ou la harissa avec les Tunisiens.

D'autres plats peuvent avoir connu un effet de mode, tel le "chili con carne" avec le succès du film 37,2 le matin de Beineix.

C'est un ouvrage très complet et bien documenté, les articles sont propres à chaque aliment et on peut donc déguster cet ouvrage en piochant dans la liste des aliments de façon aléatoire. Lecture aussi appétissante qu'instructive!
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Décolonisations

230 pages pour raconter l'insoumission à, la révolte contre, et la libération du pouvoir colonisateur. Du 19ème au début du 21ème siècle, nombre d'hommes et de femmes se sont levés sur le continent africain et dans le Sud-est asiatique pour s'opposer à la colonisation. Ici l'histoire est racontée du point de vue de ceux et celles originaires des territoires que notamment la France et la Grande-Bretagne, mais aussi l'Allemagne ou le Portugal, se sont appropriés par la force et la violence.



Chaque chapitre est composée d'une double page illustrée où figure le portrait de la personne mise à l'honneur, suivi de quelques pages du récit historique, complété par une ou deux photos d'archives et par un encadré d'information additionnelle. Cette mise en page très réussie en fait un livre documentaire facile et agréable à lire.

Si des chapitres sont consacrés à des figures connues comme Franz Fanon ou Patrice Lumumba, on y rencontre nombre de personnalités dont la lutte et le courage d'action m'étaient inconnus, comme les indiennes Manikarnika Tambe ou Sarojini Naidu, l'algérien Mohun Bagan, le sénégalais Lamine Senghor, les hommes et les femmes kikuyus au Kenya, et bien d'autres.



A noter que les soulèvements contre l'empire espagnol ne sont pas abordés dans cet ouvrage, qui n'a en aucun cas la prétention d'être exhaustif mais qui a le mérite de ne pas faire oublier que les décolonisations sont le résultat de luttes de personnalités fortes qui se refusent d'être "colonisés". D'un chapitre à l'autre, les auteurs réussissent aussi à montrer les liens qui existaient entre expériences de peuples opprimés, et à indiquer l'exemplarité, l'espoir né de la réussite des uns pour les autres.
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La petite épicerie du monde

La petite épicerie du monde est un livre de poche nous faisant voyager aux qu’âtres coins du monde pour y découvrir de multiples ânes’ dotés, faits historiques et autres histoires sur des aliments ou mets qui sont largement rentrés dans les habitudes alimentaires d’une partie de la population mondiale. On y apprend ainsi l’origine du tapioca, substance tirée du manioc ou du bahn mi, le sandwich datant de la colonisation française en Indochine.

Coca-Cola, mayonnaise, cornflakes, curry, rhum ,hamburger ou huile de palme sont d’autres aliments dont on découvre les origines ou l’histoire.

Ce petit livre montre comment la circulation des aliments au niveau mondial a depuis longtemps été liée à la colonisation, l’esclavage et l’exploitation d’une partie des populations mondiales. On comprend ainsi que consommer le café, le rhum ou le hummus peut être une certaine forme de complicité avec cette exploitation et que certains aliments sont bien gorgés de sang.

Ce livre est un version réduite de
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L'épicerie du monde : La mondialisation par l..

Après le remarquable magasin du monde, voici dans cet ouvrage abordés les boissons et aliments qui se sont mondialisés, pour certains depuis le milieu du XIXeme siècle dans le sillage des routes de la soie ou des colonisations.

Ce livre se veut historique et ce pari est très réussi. Comprendre certains moments ou certaines sociologies peut aussi passer, plus qu' on ne croit par le breuvage ou l'aliment.

Il y a donc un immense plaisir à trouver au fil de courts chapitres les histoires parfois, a vrai dire souvent, extraordinaires des épices, des boissons gazeuses, du gin ou du pain turc.

Rien de romanesque mais en arrière plan des scientifiques de haut vol qui nous embarquent dans de bien belles découvertes relatives aux nourritures bien terrestres qui nous viennent parfois de très loin et dont on ne soupçonne guère le chemin avant d'arriver à nos tables.

Je recommande très vivement ce livre passionnant.
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L'épicerie du monde : La mondialisation par l..

Près de soixante-dix historiens se sont mobilisés pour écrire ce livre original, qui aide à déjouer les rigidités identitaires et à imaginer une consommation bouleversée par des contraintes comme le réchauffement climatique.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Les mondes d'Orsay

Une superbe découverte de la diversité du Musée d’Orsay. Un livre intelligemment réalisé et passionnant . Sur la page de gauche figure une œuvre ( peinture, sculpture, photographie…. ) accompagnée sur la page de droite d’un court texte explicatif et la situant historiquement . Cette très belle présentation permet une lecture au fil de l’eau et le tout pour un prix très raisonnable.
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L'épicerie du monde : La mondialisation par l..

Aujourd’hui je vais évoquer L'épicerie du monde sous la direction de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre. Le sous-titre est La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours. Des dizaines de plats et de breuvages sont scrutés et leur histoire est contée dans ces pages instructives et faciles d’accès complétées de références bibliographiques pour le lecteur curieux. Cet ouvrage s’inscrit dans la continuité du Magasin du monde publié en 2020.

L'épicerie du monde est une promenade gustative, une balade délectable autour des saveurs du monde. Une petite centaine de brefs chapitres toujours très documentés et complétés de références savantes composent ce mets de choix. Il faut picorer par petites touches, se laisser surprendre par des plats plus ou moins exotiques et découvrir des cuisines parfois ignorées mais de plus en plus mondialisées. L'épicerie du monde n’est pas un livre de recettes, c’est un ouvrage sérieux rédigé par des historiens soucieux de faits avérés qu’ils contextualisent afin d’offrir une perspective sur les échanges multiples autour de la nourriture. Si les goûts sont culturellement construits et dépendants du contexte social il appert que de plus en plus les saveurs sont, notamment du fait des migrations, plus partagées. Le parti pris est de couvrir essentiellement la période qui va du dix-huitième siècle à aujourd’hui. Cette période correspond évidemment au développement des échanges, à l’ouverture des voies commerciales et à l’avènement des transports de masse et du tourisme. Chaque chapitre est une vignette centrée sur un mets ou une boisson et en quelques lignes les contributeurs de cette somme non exhaustive mais roborative retracent l’histoire du rayonnement de chaque item. La panoplie est vaste, les régions d’origine des produits sont situées sur tous les continents. Il est intéressant de noter pour certains plats une mondialisation déjà ancienne tandis que d’autres sont juste au début de la phase d’expansion. Pêle-mêle et sans les citer tous on peut mentionner : les frites, le couscous, la pizza, le ketchup (dont les tomates viennent souvent désormais de Chine), le fish and chips, le sushi, le champagne, le coca-cola, le café, le curry, la vanille, l’huile d’olive, le guacamole, le ceviche, le pho, la baguette de pain, etc. Cette liste met l’eau à la bouche et certains termes exotiques donnent envie de voyager. La vertu de L'épicerie du monde est de traiter à égalité tous les plats sans aucun jugement de valeur. Le lecteur, selon sa curiosité culinaire et gustative et sa plus ou moins grande propension au voyage découvrira des plats inconnus et se remémorera une cuisine qu’il mange peu. A l’inverse il découvrira l’histoire de recettes qu’il déguste au quotidien.

L'épicerie du monde est le pendant gustatif du Magasin du monde ; ces deux ouvrages clairs et synthétiques par deux prismes originaux documentent le phénomène inexorable de la mondialisation souvent synonyme d’uniformisation et de nivellement vers le bas. Dans ce cas il semble que même si certaines saveurs (les plus épicées ou aigres par exemple) sont parfois édulcorées ou travesties, il existe une tendance forte à la découverte réciproque. L’étude des phénomènes de transfert des saveurs d’une culture à une autre est passionnant.

Voilà, je vous ai donc parlé de L'épicerie du monde de Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre paru aux éditions Fayard.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Histoire du monde au XIXe siècle

Une structure de livre pas adaptée à un ouvrage de vulgarisation, même si les descriptions autour de certains événements sont très intéressantes ! Il manque aussi du détail autour des événements en eux mêmes, et pas uniquement sur leurs causes et conséquences, comme c'est le cas avec la guerre de Secession ou celle de Prusse.

Je suis globalement assez déçu par ce livre...
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Pour une histoire des possibles

L’histoire contrefactuelle s’écrit avec des si. Et si les Alliés avaient perdu la Seconde Guerre mondiale ? Et s’il n’y avait pas eu de traite atlantique ? Deux historiens français analysent les vertus de connaissance de cet usage du passé, depuis longtemps appréciées du monde anglo-américain.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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