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Critiques de R. Scott Bakker (18)
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Le prince du néant, Tome 1 : Autrefois les ténè..

Dans ce premier tome de la trilogie Le Prince du Néant l'on suit plus particulièrement quatre personnages.



Dans le prologue l'on découvre un adolescent, Anasurimbor Khellus qui avec la suite du roi Ganrelka se réfugient dans la citadelle d'Ishual pour échapper aux Srancs. La peste frappe et le jeune adolescent sera le seul survivant jusqu'à l'arrivée de moines Dunyains qui vont le former.

Adulte, ce descendant d'une ancienne lignée de roi va être appelé par une voix et va prendre la route pour rejoindre Shimeh la cité sainte.



Pus au début du roman, un sorcier-espion, Achamian Drusas envoyé par ses supérieurs du Mandat, un scolastique qui depuis la nuit des temps combat la Consulte, un scolastique voué au Non-Dieu, à Sumna. Il doit être présent pour découvrir contre qui va être dirigé la Guerre Sainte proclamée par Maithanet, le nouveau Shria des Mil-Temples, un chef religieux charismatique.

A Sumna Achamian retrouve son amante Esmenet, une prostituée.



Au chapitre six l'on découvre le dernier des personnages de premier plan, Cnaïur Urs Skiotha, chef des barbares Utemots, lors d'une grande bataille opposant les Scylvendis aux troupes impériales Nansur. Mais la présence des sorciers impériaux va changer la donne et pour la première fois les féroces barbares vont être défaits. Un des rares survivants de sa tribu il va prendre la route du sud accompagnant Anasurimbor.



Avec une guerre qui va opposer plusieurs peuples à leurs voisins du sud les Fanims ce postulat de dé »part s'avère assez classique pour le genre.



Mais l'univers s'avère particulièrement complet, dense et intéressant avec une multitude de peuples, de castes de sorciers et de dirigeants qui veulent tous contrôler la Guerre Sainte pour s'octroyer les futurs mérites et les terres conquises. Tout le monde conspire les uns contre les autres et l'on voit réapparaître un ordre que l'on croyait disparu qui laisse présager des complots encore plus nombreux.



Le récit qui est une longue mise en place pour les deux tomes à venir n'est pas sans contenir de nombreuses longueurs et nombres de noms complexes à retenir. Surtout au niveau des personnages secondaires qui sont nombreux, un lexique en fin de tome explique clairement qui est qui et à quel ordre il appartient.

Si l'on a droit à un affrontement individuel bien réglé, très visuel , il est dommage qu'il n'en soit pas de même avec la grande bataille traitée trop rapidement ce qui aurait pu donner une meilleure dynamique au début du récit.



Un assez bon premier tome introductif qui oscille entre high-fantasy et dark-fantasy mais qui laisse augurer une suite plus sombre encore.
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Le prince du néant, Tome 1 : Autrefois les ténè..

Une série excellente:



- Une intrigue captivante, pleine de mystère (on veut en savoir toujours plus sur Khellus, qui est-il ? Quel est son but réel ?) qui nous fait tourner les pages encore et encore.



- Des personnages extrêmement bien campés, bien développés auxquels on s'attache fortement. Ils ont tous leur propre caractère avec leur force et leur faiblesse.



- Des complots, intrigues politiques, des batailles épiques.



Bref, une saga coup de coeur pour moi !
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Le prince du néant, Tome 1 : Autrefois les ténè..

Le prince du néant est le premier tome d'une trilogie de dark fantasy/ grimdark qui s'annonce dantesque.

C'est sombre. C'est fouillé. Un worldbuilding qui n'a rien à envier à Steven Erickson avec un nombre de factions et de personnages (ni blanc, ni noir) impressionnant.

Tout comme le livre des martyrs il faudra s'accrocher à la lecture. C'est dense et complexe. Il faut un minimum de concentration. Mais une fois dedans, impossible de décrocher pour moi. Assez peu de combat mais des intrigues et des complots menés d'une main de maître.

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Le prince du néant, Tome 1 : Autrefois les ténè..

Si vous aimez les univers de fantasy minutieusement construits et d'une complexité folle, alors vous adorerez la trilogie de R. Scott Bakker. Mais attendez-vous à une lecture exigeante qui, si elle vaut indéniablement le coup, demande malgré tout un gros effort d’investissement, surtout au début. Car il faut bien avouer que la masse d'informations à ingurgiter et à digérer dans ce premier tome est tout simplement énorme, que ce soit au niveau des personnages (nombreux et aux noms exotiques parfois difficiles à retenir) mais aussi et surtout du contexte politique et religieux (compliqué à souhait). Le lecteur tâtonne donc beaucoup mais finit par peu à peu se familiariser avec le monde d'Eârwa et sa mosaïque de peuples et de factions religieuses ou magiques entre lesquelles règne un équilibre précaire. Équilibre dangereusement menacé par les projets du Maithanet, chef religieux charismatique sur le point de lancer une formidable guerre sainte pour la reconquête d'une ville jugée sacrée pour les « hommes de la Dague ». Si tous ne voient évidemment pas l'initiative d'un très bon œil, la plupart des leaders politiques de l'empire et d'ailleurs vont néanmoins tentés de tirer partie de cette « croisade » pour satisfaire leurs ambitions... qui sont bien évidemment souvent contradictoires. Vous l'aurez compris l'univers est d'une richesse peu commune et peut même sembler trop foisonnant par moments, y compris pour le lecteur consciencieux qui finira malgré tout par voir ses efforts et sa persévérance récompensés.



Car une fois que l'on parvient à appréhender un peu mieux les subtilités de l'univers de l'auteur, le récit se fait franchement captivant. L'intrigue est en effet exceptionnellement dense et habilement dévoilée grâce à une alternance de points de vue qui permet au lecteur de prendre toute la mesure des enjeux de cette Guerre sainte et de ses conséquences à court et long terme. L'originalité de certaines des trouvailles de R. Scott Bakker participe aussi beaucoup au charme du roman, notamment en matière de magie (le cas du scolasticat du Mandat, ordre de sorciers destinés à revivre en rêve chaque nuit les souvenirs d'apocalypse du fondateur de leur ordre, est particulièrement intéressant). Le lecteur amateur de fantasy sortant un peu des sentiers battus sera par ailleurs ravis d'apprendre que l'auteur opte ici pour une ambiance plutôt orientale sans hésiter à piocher dans d'autres civilisations (le Monsieur a étudié les langues et les cultures anciennes et cela se sent...). On pourrait croire au premier abord que le soin apporté à l'univers et à l'intrigue ait été travaillé au dépend des personnages... et bien non, car là encore R. Scott Bakker met la barre très haut. Le rude barbare scylvendi Cnaiür, la prostituée Esmenet, le scolastique Drusas Achamian... : tous possèdent une profondeur et une noirceur qui fascine le lecteur tout en lui donnant l'impression qu'il ne parviendra jamais à vraiment totalement les connaître ou les comprendre.



Avec « Autrefois les ténèbres », R. Scott Bakker pose les bases d'un univers et d'une intrigue d'une rare complexité qui en rebutera plus d'un mais qui vaut indéniablement le détour, l'investissement demandé étant remboursé au centuple par la qualité et la force du récit proposé. J'ai d'ailleurs omis de préciser qu'il s'agissait là d'un premier roman... Chapeau bas !
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Le prince du néant, Tome 1 : Autrefois les ténè..

il ya un gros potentiel qui frémit sous une surface quand même difficile à appréhender. Le vocabulaire est très riche et est mélangé aussi avec des mots inventés, les personnages ont des noms à rallonge, pas top pour mémoriser.



On sent l'oeuvre immense, initié par un prologue qui à lui seul fait près de 70 pages... Oui forcément un T1 de 800 pages va souffrir de longueur. Il y en a, c'est certain mais on ne souffre pas comme chez Brandon Sanderson. De l'histoire, de la préhistoire, de nombreuses factions politiques et religieuses dont les intérêt divergent ou sont étroitement liés, des cultures arabo-greco-romaines d'un côté, des vikings-mongols de l'autre..



Faut-il dire que ce cycle se mérite ? Nan, parceque cela ne veut rien dire, mais par contre il ne se lit pas en dilettante. l'effort et la concentration sont nécessaires, de même que l'index en fin de volume, et ,pour moi, la relecture de certians passages que je n'avais aps compris et qui s'éclairent une fois les 800 pages ingurgitées.
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Le prince du néant, Tome 1 : Autrefois les ténè..

«Les pensées de tous les hommes naissent des ténèbres. Si tu es le mouvement de ton âme et que la cause de ce mouvement le précède, alors comment peux-tu croire que tes pensées t'appartiennent ? Comment peux-tu être autre chose que l'esclave de ces ténèbres antérieures ? »



Comme un livre du cycle des Malazéen de Steven Erikson, cette série entre dans sa propre catégorie de badasserie et de richesse. Il ne peut pas être comparé à votre fantasme standard de lecture en raison de la complexité et de l'énorme intrigue et de la trame de fond. Ce monde entier est nouveau, unique et fascinant, Bakker a créé tout un monde vivant, il a créé son propre système de magie, ses cultures, ses langues, ses noms de nations et ses religions. Autant vous dire, on est sur du Worldbuilding dantesque, il n'y a qu'à regarder le glossaire qui fait à lui seul 40 pages.



Il y a pas mal de descriptions et la moitié du livre est en fait juste un vidage d'informations. L'histoire plonge beaucoup dans la religion que Bakker a créé, on se trouve en pleine croisade contre une nation de païen. Avec un genre d'empire byzantin qui veut faire la croisade sienne, des croisées qui font n'importe quoi et des factions qui ont aussi leurs propres intérêts, on se retrouve donc dans un joyeux bordel . Chaque personnage a son propre but, on a un empereur prêt à tout pour récupérer sa gloire passée, un putain de mage qui à 2000 ans qui recherche des anciens démons d'une guerre révolue. un barbare qui ferait ressembler Conan à un tyran de maternelle et un sympathique mec mystérieux qui s'amuse à assassiner des mages et à manipuler la croisade avec ses propres disciples. Et ne croyait pas qu'il y ait du manichéisme, ces des vrais croisés fait pour buter du païens.



Ce roman est fondamentalement un énorme prélude pour les autres livres de la série, le rythme est lent et avec ses intrigues, il ne présente plus qu'il fait avancer cette croisade. Je rajoute que le livre me paraît moins complexe que du Erikson même si il vous met de suite en plein milieu de l'intrigue. On a juste un grosse bataille entre barbare et une dizaine de milliers d'impériaux en milieu du livre et quelques échauffourées mais le reste c'est de l'intrigue dans l'empire et chez des barbares. On a de jolies dialogues vers la fin et pas mal de magie étrange partout dans le livre mais il ne fait que préparer l'épique pour le prochain.



Si il y a marqué Dark Fantasy d'ailleurs ce n'est pas pour rien, le livre est très violent et il y a du sexe. Alors oui, si vous êtes une féministe et facilement offensée par des thèmes que vous pouvait interprété comme sexiste, vous devez absolument éviter cette série. Ça pue la masculinité. Oh et j'ai presque oublié de mentionner que les deux seuls personnages féminins étaient une putain et une concubine et les deux étaient rabattus de bout en bout et faible comme bah... Je rajoute aussi que vous avez quelque rare moment de philo mais rien de gênant. Par exemple:

«La foi est la vérité de la passion. Et parce que aucune passion n'est plus vraie qu'une autre, la foi est la vérité de rien ». Ouais j'adore les citations de ce bouquin, à inspiration Nietzschéenne en plus. La plume de l'auteur est magistrale, l'auteur de ce bouquin a été dans une faculté de philo. Autant vous dire, pour écrire la psychologie humaine, il est dans son domaine de prédilection.



Pour finir, je conseille vivement ce livre pour les fan de Grimdark et ceux de Steven Erikson. Ce livre est dantesque dans ses enjeux, son intrigue, son histoire. Un peu dommage que le livre ne soit juste qu'un immense prologue, il manque un peu d'épique même si le final était génial et que le côté martial est superbement mené. Moi en tout cas, j'ai plutôt bien aimé.
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Le prince du néant, Tome 2 : Le guerrier prophète

Décidément, je ne comprends toujours pas pourquoi cette série est si peu connue. Si je devais trouver un auteur qui dans la complexité fait autant que ce livre, je dirais certainement Erikson. Et pourtant, l'univers reste quand même plus accessible et je trouve les personnages encore plus attachants que chez ce dernier. Même si cela reste très inspiré de la première croisade, le côté magique, cette guerre entre factions pour son contrôle, le vocabulaire inventé, les personnages ainsi que l'écriture rendent ce roman merveilleux.



Cette trilogie sera probablement mieux comprise comme une histoire qui se trouve être divisée en trois sections, chaque livre remplissant une partie de la structure traditionnelle en trois actes . Le premier livre nous a présenté les personnages principaux et leurs diverses relations ainsi que les enjeux, le second se trouve être l'approfondissement du premier et le début de l'action.



Donc grossièrement, une grosse migration d'environ 300 000 croisés à la foi Inrithi vont aller tabasser du musulmans euh je voulais dire des Fanim. On ne suit pas des gentils, les uns vont essayer de repousser l'envahisseur, les autres violent, pillent et passent au fil de l'épée tout ce qui bouge pour aller récupérer la sainte cité. Et plus on avance dans l'action, plus les personnages que l'on suit vont prendre de l'importance. On suit bien le destin de la guerre sainte.



Le livre décrit 3 batailles assez habilement. Ce ne sont souvent pas une bataille unifiée mais des dizaines de petites batailles rangées le long d'un grand front que les chefs militaires ont du mal à coordonner au milieu du chaos. Bakker passera occasionnellement à une vue omnisciente pour donner au lecteur une meilleure compréhension des événements majeurs. Dans ce livre, il l'utilise efficacement pour décrire ces grandes batailles lancées. Il s'agit pour la plupart d'une vue de haut en bas et transmet le flux d'action et sa sauvagerie sans être lié à un point de vue individuel. Il est plutôt efficace, rendant les combats cinématographiques au lieu d'être contraints à une poignée de POV.



Mais la guerre et les batailles ne servent que de toile de fond à la trajectoire de nos quatre personnages principaux: Khellus, Aka, Esmenet et Cnaiür. Pour moi, le plus fascinant reste Khellus, qui poursuit sa quête pour retrouver son père. Il a décidé que la seule façon d'arriver à son père, qui réside dans la ville sainte, est de renverser la guerre sainte à ses propres fins. Oui, son plan est essentiellement de détourner une armée de plus de 300 000 hommes et tout un groupe de nobles et sorciers les plus puissants du monde. Mais il a un plan et il a les capacités pour le réaliser car il comprend ce qui fait bouger les âmes des hommes. Il voit comment l'histoire et la culture du peuple des Trois Mers peuvent être manipulées par lui pour accroître son influence sur tout le monde, de l'esclave au Grand Nom.



Ce livre nous apporte également plusieurs batailles magiques bien jouissives. Il est sacrément impressionnant de voir exactement ce dont Aka est capable lorsqu'il est provoqué à ses derniers retranchements. La magie de cet univers est bien bourrine, dommage j'aurais aimé et voir et savoir un peu plus quand même. J'espère qu'elle sera expliquée plus en détail dans le dernier tome. Je trouve aussi que la Consulte aurait mérité un peu plus de révélation, il est vrai que cette menace reste bien mystérieuse encore.



Comme je le disais, la relation entre personnages est complexe et plaisante. Elle va beaucoup évoluer au fil des péripéties, les personnages secondaires sont tout aussi complexes, la plume de l'auteur fait que l'on ne ressent aucune longueur. On retrouve des scènes du début à la fin d'une intensité remarquable. Certains peuvent voir de la misogynie présente dans ce livre je suppose. Pour ma part, je trouve que ce monde est dépeint comme sexiste. Il n'y a pas forcement de femme de pouvoir mais je trouve que Esmi et Serwë sont complexe et fascinante à leur manière.



Pour conclure, oui j'ai adoré ce roman qui raconte une histoire fascinante aux personnages très intéressants. Un roman bien dosé en action et en propos philosophique qui m'a tenu en haleine du début à la fin et avec des moments à l'intensité dramatique magistrale. Je recommande à tout fan de Dark Fantasy.
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Le prince du néant, Tome 2 : Le guerrier prophète

Dans ce second tome de la trilogie on assiste à l'arrivée en ordre dispersé des différentes armées de la Guerre Sainte en pays Kian.



Le récit, hormis plusieurs batailles, se concentre sur l'ascension d'Anasûrimbor Khellus, aux desseins pas toujours bien définis, qui devient le leader charismatique au grand dam des Grands Noms qui craignent de se faire voler la renommée. Ce qui donne une intrigue un peu plus élaborée que dans le premier tome.



Si l'on assiste à plusieurs batailles savamment orchestrées qui donnent dans ces passages plus de rythme au récit le reste du roman reste assez lent avec toujours pour dominance des intrigues politiques où le scolasticat des Flèches Rouges occupe le devant de la scène.



Les autres personnages de premier plan, hormis Esmenet qui s'attache à Khellus, sont peu présents dans ce volume alors que la Consulte se fait plus pressante.



Un deuxième tome qui ne parvient pas encore à totalement convaincre le lecteur du à une plume plutôt lourde et des passages où il ne se passe rien ou presque.
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Le prince du néant, Tome 2 : Le guerrier prophète

Après un premier tome (et premier roman) qui plaçait déjà la barre très haut, R. Scott Bakker parvient malgré tout à se surpasser. Plus dense, plus intense, plus épique : « La guerrier prophète » fait partie de ces expériences de lecture qui vous marquent et vous hantent avec une acuité surprenante des années après avoir refermé le roman. On y retrouve le monde d'Eärwa exactement là où on l'avait quitté à la fin « D'Autrefois les ténèbres » : après bien des obstacles, les Inrithis se mettent finalement en marche pour libérer la ville sainte de Shimeh tandis que, dans l'ombre, la Consulte manigance afin de s'assurer les bonnes grâces des puissants. Outre le départ des Fidèles, ce tome ci se concentre surtout sur l'ascension d'un homme, Anasûrimbor Kellhus, leader charismatique aux desseins ambiguës devenu pour ses disciples le « guerrier prophète » et l'annonciateur d'une nouvelle apocalypse. On est maintenant davantage à l'aise avec la multitude de peuples, langues et histoires façonnés par l'auteur et il devient de plus en plus difficile de lâcher le roman dont la lecture finit par se révéler presque addictive malgré (ou peut-être justement grâce à) un haut degré de concentration exigé. L'intrigue se fait pour sa part plus rythmée et atteint son apogée lors de plusieurs scènes à couper le souffle tant elles sont d'une intensité et d'une poésie rare (je me suis surprise à plusieurs reprises à éprouver les mêmes sensations qu'à la lecture d'un Guy Gavriel Kay, c'est pour vous dire !).



Difficile par exemple d'oublier le combat de la Plaine de la bataille, l'atroce et interminable traversée du Désert de Carathay ou encore les horreurs de la prise de la ville païenne de Carascande. Si vous aimez comme moi les affrontements épiques, vous allez être servis ! L'auteur ne fait pas les choses à moitié et nous offre des batailles magistralement orchestrées qui se hissent en ce qui me concerne sans mal dans le palmarès des scènes de combat les plus immersives et les plus poignantes que j'ai pu lire. « Ils étaient venus des manoirs au sol paillé de Galéoth où les chiens soupaient avec leur maître; des forêts-frontières de Thunyérus, immenses et profondes, où les srancs menaient leur sempiternelle guerre sans but ; des salles de Ce Tydonn où les thanes aux cheveux longs dénonçaient les races bâtardes ; des grands domaines de Conriya où des palatins aux yeux noirs faisaient un trophée de leur passé ; et des plaines torrides de la Haute-Ainon où des nobles de caste peints se frayaient par la force un chemin à travers les rues grouillantes. Huit saisons auparavant, le Shriah des Mil Temples avait demandé, et ils étaient venus ... les Hommes de la Dague. » Au delà de la qualité de la plume de l'auteur, si l'on s'investit à se point dans le récit c'est aussi et surtout grâce au soin apporté à la personnalité de chaque personnage. De la prostituée repentie Esmenet au sauvage et torturé Cnaïur en passant par le scolastique Drusas Achamian ou le prince Proyas, R. Scott Bakker nous livre une galerie de personnages inoubliables et d'une humanité touchante en dépit (ou peut-être encore une fois à cause) de leur indéniable noirceur.



Avec « Le guerrier prophète », R. Scott Bakker signe un roman de fantasy exceptionnel dont la lecture se révèle extrêmement marquante sur le moment et dont le souvenir perdure des années après. Et ça, c'est bien la marque d'un très grand roman !
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Le prince du néant, Tome 3 : Le chant des sor..

Ce dernier opus de la trilogie se prépare clairement aux prochains tomes, ce tome ne conclut pas la trilogie. C'est le plus court des 3 tomes avec seulement 550 pages (eh oui seulement). On retrouve pas mal de propos philosophiques très bien intégrés au récit, surtout sur le libre arbitre. Pour résumer en gros ce tome, tous les personnages convergent vers Shimeh, la sainte cité ( Jérusalem, Deus Vult quoi..). Au final, on se retrouve avec 300 pages de développement des personnages, 150 de machinations et 100 de combats. Je ne pense pas qu'il y ai de longueurs mais on n'est pas dans un tome combat non-stop comme dans le deuxième tome (ce qui est un peu dommage).



Le livre est vraiment pas mal, on reste dans de la Dark Fantasy, les 100 dernières pages sont vraiment explosives. Les personnages jouent tous sur un échiquier géant, avec tous des buts bien différents et dont pour certains on ne sait toujours rien ( Kellhus principalement). L'histoire elle-même suit la montée de la grande croisade entre des nations en guerre dans le contexte de la montée au pouvoir d'une ancienne force du mal à laquelle la plupart du monde ne croit même plus. Derrière et dans cette toile de fond sont tissées les histoires des trois personnages principaux (Achaimian, Kellhus et Cnaiur) alors qu'ils poursuivent chacun leurs propres objectifs et sont inextricablement liés les uns aux autres. le point culminant de la série pourrait être considéré comme une sorte d'anti-point culminant, car alors que chacun des personnages a, dans un certain sens, trouvé ce qu'ils cherchaient et commencé sur une nouvelle voie et bah il débarque à Shimeh et on ne répond pas à tous les problèmes posés (surtout pour la Consulte).



Malgré ces petits défauts, on reste sur un tome fascinant. Kellhus montre toute l'ambiguïté de l'être humain. Il va prendre le contrôle de la croisade grâce à l'élimination de ses opposants et en se faisant littéralement passer pour le nouveau prophète. On est face à un petit machiavel et pourtant il n'est ni bon, ni mauvais. Il est capable de comprendre les pensées des sentiments des gens par les muscles de leur visage et le ton de leur voix, presque imbattable dans un combat, et absurdement intelligent, capable d'apprendre de nouvelles langues en quelques jours et d'apprendre facilement la sorcellerie. Et il est complètement dépourvu d'émotions. Et pourtant, il ne fait rien de plus que conduire la croisade pour retrouver son père. Il n'a fait qu'utiliser un outil déjà existant.



Et c'est là ou ça devient intéressant, Achamian, lui il a un devoir, celui de protéger le monde de la prochaine apocalypse. Cnaiür, lui il veut redevenir un Scylvendi traditionnel. Et pourtant, il est incapable de contraindre ses pensées à celles d'un Scylvendi traditionnel. Aka et Cnaiür se lient tous deux au contrôle de forces extérieurs: la culture et le devoir. Même Esmenet est contrôlé par son devoir, son sexe (à cause de la culture misogyne) et sa profession. Et Kelhuss, lui il manipule tout ça et même les personnages secondaires, même le décor. Et pourtant..



Kelhuss ou non, les gens de ces livres sont le produit de leur environnement. Il contrôle la façon dont ils perçoivent le monde, ce qu'ils considèrent comme sacré ou profane, ce à quoi ils devraient aspirer et autres, tout comme les vrais humains. Si les personnages de ce livre peuvent être touchés par la manipulation de ces croyances fondamentales, pouvons-nous dire que les gens dans le monde réel ne seraient pas aussi facilement manipulés? Sommes-nous, comme les personnages de ce livre, définis à jamais par ce qui précède, incapables de sortir du cycle de causalité et de devenir des âmes en mouvement? Il n'est pas surprenant que l'auteur de cette série ait presque terminé un doctorat en philosophie, car certaines de ses questions les plus fondamentales sont explorées dans la série.



Je crois qu'il y a aussi des questions sur la rédemption et sur la religion et peut être même l'eugénisme (avec eh oui encore Kelhuss) , de toute façon ce que je viens de faire la ne sert qu'à démontrer la complexité de ce livre. On est vraiment sur un ouvrage philosophique très Dark mais aussi réaliste. Ce n'est pas taillé pour tout le monde et il faut le savoir à l'avance, il y a du discours philosophique. On en apprend aussi sur pas mal de choses, les combats magiques sont mmmh badass mais c'est principalement le côté philo qui m'a marqué. L'écriture peut aussi poser problème. Je conseille si vous appréciez la Dark Fantasy mais si vous avez pas aimé le tome 1, peut être le 2 peut vous plaire mais celui ci certainement pas (pas assez d'action).

M'enfin moi j'ai adoré...
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Le prince du néant, Tome 3 : Le chant des sor..

Sans atteindre le niveau des deux précédents volumes, « Le chant des sorciers » met un terme à une trilogie de fantasy tristement méconnue en dépit de sa qualité. Terminés les balbutiements du début : le lecteur est désormais totalement à l'aise avec les spécificités de l'univers d'Eärwa et la complexité du jeu politique qui est en train de se jouer au delà de la guerre sainte (c'est à peine si on a besoin de consulter l'imposant glossaire proposé en fin de volume !). L'échiquier et toutes ses pièces sont désormais en place pour le grand final (attention, petits spoilers dans la phrase qui suit) : Kellhus est enfin parvenu à prendre le contrôle de la Guerre sainte et se lance à son tour à la conquête de Shimeh, tandis que la Consulte fait planer une menace de plus en plus grande sur le monde. Si on retrouve dans ce troisième tome la plupart des qualités qui faisaient le charme des précédents volumes, force est d'admettre que « Le chant des sorciers » nous laisse avec un léger goût d'inachevé. Alors que l'auteur prenait jusqu'à présent son temps, quitte à se permettre quelques longueurs par moment, on est surpris ici de le voir mettre les bouchées doubles pour bien clôturer son récit, quitte à frustrer quelque peu le lecteur. Certains événements attendus avec impatience depuis le commencement du récit sont ainsi abordés très (trop) rapidement comme l'arrivée de la croisade à Shimeh (la ville sainte qui est tout de même au cœur de toute cette croisade), ou encore de la confrontation entre Cnaïur, Kellhus et le père de celui-ci.



Que tout le monde se rassure, si le final n'est peut-être pas l'apogée que l'on espérait, l'ensemble reste tout de même de très bonne facture. R. Scott Bakker excelle encore une fois à nous plonger aussi bien au cœur des batailles les plus épiques qu'à nous exposer les conflits intérieurs de ses personnages qui ont parcouru bien du chemin depuis le début de cette aventure. Difficile de ne pas être sensible à la culpabilité d'Esmenet, tiraillée entre deux amours, ou bouleversé par la vision de deux des protagonistes complètement submergés, Cnaïur par la folie, et Drusas Achamian, par ses cauchemars. « Elle voyait tout cela clairement maintenant. Les cités abandonnées. Les temples en flammes. Les rangées de cadavres qui bordaient les routes des esclaves vers la Golgotterath. Elle suivit les Erratiques nonhumains alors qu'ils battaient la campagne à la recherche des survivants. Elle vit les srancs extirper les mort-nés pour les brûler sur des bûchers. Elle observa tout cela de loin, près de deux mille ans trop tard. Elle n'avait jamais rien lu d'aussi noir, d'aussi désespérant ni d'aussi glorieux.Voilà, se répétait-elle encore et encore, ce que sont ses nuits. » Difficile de rendre compte par de simples extraits de la qualité de la prose de l'auteur mais n'en doutez pas, R. Scott Bakker possède une plume capable de convoquer des images d'une rare puissance. Ses réflexions sur la politique, la religion, ou encore l'histoire sont également très pertinentes.



Trilogie de fantasy sombre et complexe, « Le Prince du néant » est le genre de récit qui marque durablement le cœur et l'esprit du lecteur. C'est très noir, très complexe mais aussi formidablement épique et tragique. Bref, si vous n'êtes pas rebutés par les univers foisonnants et les personnages torturés, l’œuvre devrait sacrément vous plaire !
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Neuropath

Neuropath est un thriller qui se déroule dans un futur proche, le genre de futur pessimiste où l'Europe connait des émeutes suite à une période de froid provoquée par le réchauffement de la planète, Moscou a été à moitié rasée par une catastrophe et les USA sont dirigés par un Démocrate. Tandis que les médias et les forces de l'ordre sont à la poursuite du Chiropracteur, un tueur en série sanguinolent, le FBI vient frapper à la porte d'un professeur en psychologie pour lui demander de l'assistance sur un autre dossier. En effet, un individu ayant des connaissances en neurologie s'amuse en forçant d'innocentes victimes à faire des choses... étranges. L'agresseur entre littéralement dans la tête de ses victimes. Et ce n'est pas bien.



Disons-le franchement, l'intérêt de ce livre n'est pas dans son récit. Ce n'est pas un thriller particulièrement efficace. La narration n'est pas très enlevée, les relations entre les personnages sont très clichés (l'attraction entre le professeur et l'agente du FBI est insupportable de prévisibilité) et les révélations sont un brin téléphonées par endroits. Ce n'est pas mauvais en soi, c'est juste très classique, comme souvent avec les enquêtes du FBI romancées. J'ai tourné les pages pour avoir l'explication finale (avec un dénouement décevant par rapport à l'attente créée) mais je n'ai pas été happé par le récit ou hanté par l'horreur des situations.



Mais l'immense qualité de ce roman réside dans ses explications et extrapolations cognitives. Scott Bakker adopte une vision particulièrement sombre du fonctionnement du cerveau. Il balaye d'un revers de la main des notions comme le libre arbitre ou l'amour. C'est d'un cynisme consommé assez succulent pour peu qu'on apprécie ce genre de point de vue sur la nature humaine. L'Argument du livre est que tout ce que nous prenons pour de la conscience n'est qu'influx électriques, stimulis et réponses automatisées à des inputs. Et le pire, c'est que cette soi-disant conscience n'a aucune perception des mécanismes du cerveau impliqués. Autant les scènes de torture du livre ne sont pas particulièrement ignobles (enfin, pas pire que d'autres livres), autant cette approche très informatisée des processus cognitifs est dérangeante. Réduire les échanges sociaux à des outputs/inputs, l'amour/le plaisir/la morale à des réactions programmées dignes d'un programme en Basic, c'est paradoxalement plus angoissant que la description écrite d'un viol.



Bref, le thriller n'est qu'un prétexte pour philosopher sur la psychologie. Du coup le roman prend la forme d'une introduction au cognitivisme. Bien évidemment, tout ceci est un jeu intellectuel pour l'auteur qui ne prétend pas que ses théories (basées sur des recherches actuelles) soient réalistes. Et le fait que Scott Bakker soit professeur de philosophie crédibilise un peu ces jeux de l'esprit.



Du coup, j'ai acheté les trois volumes de Prince of Nothing, sa série fantasy qui est très estimée par son compatriote Steven Erikson.



Edit : Scott Bakker étant ontarien, il a glissé une petite remarque dans son histoire qui se déroule aux USA. Ainsi, il décrit les Canadiens comme étant "des Américains qui se croient supérieurs aux autres". Une définition qui nous sied bien.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Neuropath

Un roman vraiment particulier.



Il est clair que si on ne cherche rien d'autre qu'un thriller, on risque d'être déçu. Pourtant, l'idée de base est bonne. Même plus, elle aurait pu être excellente. Sauf qu'à un niveau purement narratif, on ne retiendra rien de bien extraordinaire : un déroulement assez basique, des retournements de situation et des codes propres au genre et donc vus de nombreuses fois, un peu trop de lieux communs et de clichés. Des relations entre les personnages assez superficielles. Des révélations par ailleurs assez peu surprenantes et des mobiles un peu alambiqués, on va pas se mentir.



Malgré tout les ingrédients étaient là, ça aurait pu être efficace, si le récit avait été bien rythmé, sauf que...



Eh bien ce thriller est un prétexte à un monologue philosophique, et une documentation bien précise sur la neurologie. Et bien que les thèmes exploités soient fascinants...eh bien au niveau de l'histoire, ça rend le tout difficile à lire, et très longuet. Une enquête qui n'avance que très lentement puisque les deux protagonistes sont constamment en train de débattre et parler philosophie, existentialisme et autre joyeusetés.



En plus de ça, c'est une vision très négative et pessimiste du monde qui nous est présentée, à laquelle je n'adhère pas forcément.
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Neuropath

Ce livre aborde des notions intéressantes pour des concepts parfois complexes.



Le début est écrit dans un style parfois hardu avec Le Débat. Puis on se prend a l'intrigue du thriller. Mais vers la fin, les 100 dernières pages environ, l'histoire traîne en longueur et part un peu dans tous les sens.



Dommage de ne pas aller au bout lorsqu'on a déjà lu 400pages plutôt plaisantes alors j'ai poursuivi mais je n'ai pas du tout apprécié la fin.



Enfin j'ai trouvé la postface de l'auteur comme une sorte de justification de son livre. Ce sui est a mon sens inutile lorsque un livre est bon. Il se justifie par lui-même et n'a pas besoin de son auteur.
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Neuropath

Avis lecture sur "Neuropath".



J'ai été attirée par ce livre en raison de sa couverture, de son titre et de son peech.



"[...]Neil a passé des années à peaufiner pour la NSA des techniques d'interrogatoire usant de la chirurgie invasive. Depuis, convaincu que l'on peut commander les sentiments et le comportement humains en stimulant certaines parties du cerveau, et déterminé à dissiper nos illusions, il a basculé dans une spirale de meurtres et de mutilations. Et le FBI pense que son vieil ami Tom est le seul à pouvoir l'arrêter. Fondé sur les toutes dernières découvertes de la science sur le cerveau humain, ce roman diabolique va vous prouver que vous n'êtes pas qui vous croyez."



J'aime qu'un livre soit inspiré par la science et me dire "Wouah mais si on en arrive là, c'est complètement dingue".



Parce que, ici, le tueur joue avec notre cerveau, au sens propre du terme et je suis persuadée que ce genre d'expérience pourra se produire dans quelques années.



Les victimes ne sont que des marionnettes contrôlées par des spécialistes du cerveau.



Je ne vous en dis pas plus pour éviter de spoiler.



Le livre se lit facilement, on se prend dans l'histoire car on veut savoir comment ça va se terminer et si Neil est réellement le vrai coupable.



En revanche, les explications scientifiques sont parfois un peu longues et lourdes du coup, mais ça ne m'a pas empêché de prendre plaisir à lire ce livre car j'aime apprendre des choses que j'ignore.



Sachant qu'à la fin, l'auteur précise ce qui existe déjà et ce qui est issu de son imagination ou de ses déductions pour le futur.



Pour autant, ce n'est pas un livre que je relirai. L'histoire est bien ficelée mais le personnage principal n'est pas très attachant et manque de caractère.



C'est d'ailleurs ce que son ex femme lui reproche et sur quoi joue le tueur.



Mais du coup ça enlève de la force à l'histoire pour ma part.



C'est une lecture agréable, sans réel coup de coeur.



Mais je dois quand même préciser que j'en ai tellement entendu de bien, que je m'attendais sûrement à quelque chose de plus transcendant.
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Neuropath

Tout d'abord merci aux éditions Milady et à Babelio et sa Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage...

... plutôt original dans le sens où on n'a pas entre les mains un thriller au sens classique du terme, c a d, avec de l'action toutes les 2 pages.

Avec Neuropath, le "thriller" est presque un prétexte pour l'auteur qui lui permet de nous livrer sa propre thèse concernant la psychologie et les neurosciences. Une vision pour le moins assez pessimiste du futur de l'être humain.

Sans être indigeste, il faut néanmoins lire ce livre à tête reposée. Ce n'est pas le genre de récit que vous pouvez lire le soir peu avant de vous coucher, non pas à cause du roman en lui-même mais plutôt à cause des notions abordées.

Bref vous l'aurez compris, c'est plus pour découvrir où l'auteur voulait nous emmener que pour l'action trépidante de ce roman, qui m'a poussé à le finir.

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Neuropath

Neuropath, paru en version originale en 2008, a été publié par les éditions Bragelonne en 2009. Fondé sur des découvertes récentes en matière de neurosciences, le roman aborde le thème de neuromanipulation et propose une vision, effrayante il faut l'avouer, de la société moderne et de ses excès: "Une fois que nos techniques et que notre savoir-faire nous ont permis de manipuler la peau et l'os, le désir a fait le reste. Les vieux tabous se sont peu à peu effacés, et avant qu'on ait eu le temps de comprendre, on se retrouve avec une industrie cosmétique qui génère un quart des bio-déchets du pays. De nos jours, les femmes ne se font plus des retouches avec un poudrier mais avec une scie à os. Avant, pour se conformer au désir, on se peignait. Maintenant, on se sculpte. C'est pareil avec les bébés à la carte ou le dopage génétique dans le sport. Ça n'arrête pas. Neuromanipulation. Chirurgie neurocosmétique." (Page 51) =>Donnant l'impression que notre monde est un vaste laboratoire où le docteur Frankenstein,jouant à l'apprenti sorcier, laisse libre cours à des projets tous aussi fantaisistes et alarmants les uns que les autres.

Le style, relativement fluide, cependant rendu complexe par son aspect scientifique un peu trop prononcé, est parfois confus, rendant difficile de suivre les conversations techniques et éthiques entre Thomas et Neil.

Toutefois, il faut noter au crédit de Neuropath les louables efforts pour rendre accessibles au lecteur lambda les notions de neurologie et de psychologie: "Parce que la neurologie est un science naturelle, répondit-il après s'être éclairci la voix. Elle étudie le comportement humain et la conscience en tant que processus naturels, comme n'importe quel autre processus dans le monde. Elle fournit des explications factuelles à ce que nous sommes. -Ce n'est pas le cas de la psychologie? -Pas vraiment, non. La psychologie fait intervenir des "explications intentionnelles" assez tendancieuses d'un point de vue scientifique." (Page 80).



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Neuropath

Roman reçu dans le cadre de MASSE CRITIQUE en partenariat avec l'éditeur Milady



Le déroulement de l'histoire est classique. Un tueur recherché par la police (ici le FBI) et l'ami le plus proche de ce criminel amené à collaborer à l'enquête du fait de sa connaissance intime du recherché.



A partir de ces ingrédients très classiques, ce roman va se distinguer sur plusieurs points.



Tout d'abord la présence d'un autre criminel, un serial killer qui massacre ses victimes et dont les pensées nous sont exposées ici et là au cours de l'histoire. Qui est-il? Quel rapport avec la traque de Neil? Réponse en fin de roman comme il se doit et je pense que la révélation est surprenante et difficilement anticipable par le lecteur (du moins, moi je n'ai rien deviné).



Ensuite, une surprise sur la véritable identité d'un des protagonistes, qui m'a aussi surpris (agréablement car là encore je ne l'ai pas vu venir) et vient justifier une situation que d'aucun trouvent téléphonée mais qui au vu de ce rebondissement prend un autre sens..



Enfin, le thème sur lequel repose l'histoire: le cerveau, le déterminisme, notre rapport à la réalité et au libre arbitre. C'est intéressant mais très pointu. Scientifiquement, mais surtout philosophiquement. Et j'avoue que je l'ai trouvé un peu trop pointu pour moi et que si j'avais voulu bien comprendre toutes les théories évoquées par Neil et Tom, je ne serais pas venu à bout du livre avant longtemps ou j'aurais arrêté ma lecture). Donc pour qui voudrait tout comprendre de l'histoire pour avancer, prévoir une lecture a tête reposée et avec une appétence pour la philo...



Sinon le style de l'auteur est agréable et maitrisé, y compris dans ces descriptions philosophiques et scientifiques complexes.



Le point négatif: les scènes "d'action" illustrant la fin de la traque et le duel entre le gentil Tom et le méchant Neil, qui ne m'ont pas entièrement convaincu dans leur vraisemblance.



Le point positif (pour moi): l'analyse constante de Tom de ses sentiments en lien avec les acquis de notre évolution (nos reflexes de reproduction, de survie de l'espèce...etc) qui sont amusants tout en posant question.


Lien : http://leslivresdemavie.over..
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