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Citations de Rachel Arditi (26)


Je rends visite quotidiennement à mon père. C’est une traversée de ruines. Plus il ne meurt pas, moins il vit pourtant.
(page 229)
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Quand on a honte, c’est toujours trois fois : de l’objet de la honte, du sentiment lui-même, et enfin de la culpabilité qui en résulte. Ce sont toujours les gens que nous aimons le plus qui nous font honte. Pourquoi ne rit-on pas, enfants, des infirmités ou des différences de nos parents ?
(page 71)
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Cendrillon en haillons, les cheveux blonds tout emmêlés et roulant les fesses avec beaucoup de décontraction. C’était ça, Victoire. Un petit souillon qui roulait des fesses.
(page 35)
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… l’adaptation est un meurtre. Il faut tuer le père pour s’approprier son œuvre. Couper, tromper, tronquer, grossir parfois. On fait des choix.
(page 83)
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Je ne parviens pas à me ressaisir devant le spectacle de cette bouche de mort, cette lèvre qui épouse pour la première fois les contours de sa mâchoire et laisse deviner son crâne. Je ne vois plus mon père, cet homme au corps robuste comme un rempart. Je vois son squelette. Une enveloppe prête à rompre dans laquelle vit encore quelqu’un.
(page 79)
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Tatiana. C’est à Tatiana que je veux jouer. Tatiana qui me fait rêver. Tatiana, ignorée puis adorée. Tatiana réhabilitée, ressuscitée, retrouvée, rétablie, reconnue. Tatiana à qui est donnée la possibilité d’une deuxième chance. Et n’est-ce pas d’une deuxième chance que j’ai besoin, moi qui me sens cette plante laissée dans l’ombre et qui peine à s’épanouir ? Si je joue Tatiana, tout recommence pour moi.
(page 58)
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Victoire ne mange pas. Elle bâfre. Gobe. S’empiffre. C’est un ogre. Un ogre dans le corps d’un elfe. Et tandis qu’elle remplit ainsi son gouffre, les paroles jaillissent d’elle, sûres, solides, incontestables.
(page 48)
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Je suis fade. Derrière mes écrans, je n’ai plus ni corps ni discernement, et par conséquent rien à dire non plus. Quand j’ajoute un « j’aime », ce n’est pas par conviction, mais plutôt parce que ne pas le faire me donne le sentiment d’être plus creuse encore. Je like pour exister, pour ne pas signer ma complète disparition.
(page 31)
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Dans sa petite robe blanche, elle ressemble à un chou. Une religieuse, un truc comme ça. Un gâteau en tout cas. Quelque chose d’un peu appétissant et fourré.
(page 183)
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Assise sur une chaise, je porte un tee-shirt rayé. Mes cheveux noirs sont si brillants que des taches blanches y apparaissent en guise de reflets. Dans le fond, on aperçoit un paysage de champs, de cyprès et de montagnes, subtil mélange du Morvan, des Alpes et de la Provence. Je ne suis nulle part.
(pages 168-169)
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… comment on fabrique une pièce de théâtre à partir de ce roman ? Comment on transforme 389 strophes de 14 vers octosyllabiques, chacune identiquement construite de la même façon, 4 rimes croisées, 4 rimes plates, 4 rimes embrassées, 2 rimes plates – on ne dira jamais assez que les gens sont fous – comment on transforme cette matière, donc, en scènes de théâtre, 5 500 vers à transformer en une pièce de théâtre, c’était un vrai défi.
(page 62)
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Parfois, comme lorsqu’il formule son désir d’aller à Marseille, l’espoir suffit, il nourrit le projet fou, le fait advenir. Il a l’air performatif.
(page 18)
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Dans une œuvre littéraire, tout fait sens, tout fait signe. Tout signale quelque chose. Il y a un projet, une direction, contrairement à la vie qui n'a strictement aucun sens.
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La seule certitude que j’ai à cet instant est qu’il est impossible de comprendre le monde, que celui-ci n’est pas une totalité unifiée, structurante, mais le résultat aléatoire et toujours éphémère de pratiques humaines. Et que je n’ai jamais su y trouver ma place. Je me sens une balle perdue dans mon époque et le tic-tac effrayant dans ma poitrine m’informe désormais d’un funeste présage.
(pages 190-191)
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GRILLE D'ÉTÉ DE FRANCE CULTURE
«Les rencontres insolites de Richard Gaitet» Jeu et enjeux de l'adaptation
— Au fond l’adaptation, c'est une clé. Elle doit ouvrir un ou plusieurs des aspects du texte. Ici principalement: le rôle en grand de Tatiana, sa métamorphose. Si la clé fonctionne, elle ouvre le texte dans toutes ses dimensions, et même, le transcende. Le texte alors se renouvelle, déploie ses propres possibilités, s’alimente, se régénère. Et c'est là que quelque chose de magique se produit: le texte s'ouvre à la rêverie, il devient vivant et a envie de s'exprimer encore et encore sur lui-même. Générateur de son propre discours, il n'a qu'une hâte: se raconter, se confier, et plus rien n'existe que ce vaste champ où le lecteur aime flâner et se perdre, rencontrant, dans sa végétation et ses recoins, mille vérités sur lui-même.
— Vous êtes en train de donner une définition de la littérature.
— Oui, Richard. Peut-être. p. 167
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Comme j'aime soudain cet homme capable de se comparer au Soleil, à la Lune et aux étoiles. Aucune prétention dans cette alliance avec les astres. Ils sont ses frères. A leur exemple, il est empli de grandeur, cette véritable humilité qui élève l'âme de ceux qui plient.
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Je suis toujours étonnée que des personnes que j'identifie moi-même très bien me saluent. Il ne m'est tout simplement pas concevable qu'on puisse se souvenir de moi, que je puisse imprimer les mémoires et laisser une trace dans le souvenir.
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Quand on a honte, c'est toujours trois fois : de l'objet de la honte, du sentiment lui-même, et enfin de la culpabilité qui en résulte. Ce sont toujours les gens que nous aimons le plus qui nous font honte.
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Contrairement aux idées reçues, un rôle n'est pas une peau dans laquelle on entre. Vous êtes le personnage dès l'instant où on décide que vous l'êtes. Vous savez, pour nous il s'agit de se laisser traverser par des mots et des situations données.
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Puis me regarde avec les yeux de la bonté perdue. Ces yeux que pose un parent sans argent devant une requête matérielle de son enfant, et qu'il adresse autant à son petit qu'à son propre cœur, afin que l'amour s'y attendrisse plutôt que la raison ou la nécessité.
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