Rachel Carson, figure majeure de la pensée écologiste du XXe siècle, est plutôt méconnue du grand public, bien que ses travaux aient une résonance particulière face aux enjeux environnement actuels. Pour en parler, le Book Club reçoit la romancière
Isabelle Collombat et l'essayiste
Thierry Paquot.
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L'obligation de subir nous donne le droit de savoir.
Nous nous trouvons à l'orée d'un monde inquiétant. [...] Dans cet univers, la forêt enchantée des contes de fées laisse place au bois sombre où il suffit de mâcher une feuille, de sucer une goutte de sève pour être foudroyé. C'est un monde où la puce meurt d'avoir mordu le chien, où l'insecte est asphyxié par l’arôme de la plante, où l'abeille rapporte à sa ruche un nectar empoisonné, et fabrique du miel vénéneux.
La raréfaction de la nourriture a durement aussi frappé les hirondelles qui naviguent dans le ciel en y absorbant les insectes de l'air, comme le hareng croise dans les mers en y prenant le plancton de l'eau. Les hirondelles ont été très touchées; tout le monde se plaint de leur petit nombre; nous en avions beaucoup plus il y a quatre ou cinq ans, a écrit un naturaliste du Wisconsin. Le ciel en était plein; à peine, maintenant en voit-on quelques unes... Cela peut provenir des pulvérisations qui ont soit chassé, soit empoisonné les insectes. page 119.
Notre époque est celle de la spécialisation ; chacun ne voit que son petit domaine, et ignore ou méprise l’ensemble plus large où cependant il vit. Notre époque est aussi celle de l’industrie ; personne ne conteste à son prochain le droit de gagner un dollar, quelles que soient les conséquences.
En approuvant un acte capable de causer de telles souffrances à des créatures vivantes, ne sommes-nous pas tous diminués dans notre humanité ?
L'univers d'un enfant est original, nouveau et magnifique, riche en merveilles et en enthousiasme. Pour la plupart d'entre nous, c'est notre malheur que cette lucidité, cette aspiration authentique, vers ce qui est beau et sublime, soient affaiblies ou même soient perdues avant même que nous ayons atteint l'âge adulte. Si j'avais la moindre influence sur la bonne fée qui est supposée présider au baptême de tous les enfants, je lui demanderais d'offrir à tout nouveau-né, à son entrée dans le monde, un sens de l'émerveillement si indestructible qu'il persistait toute la vie, tel un antidote infaillible contre l'ennui et le désenchantement des dernières années, les préoccupations stériles face à des choses factices, l'aliénation des sources de notre force.
Nous manquerions de réalisme en imaginant que tous les carcinogènes chimiques peuvent être éliminés du monde, et le seront; cependant, beaucoup d'entre eux n'ont qu'un intérêt secondaire, et pourraient être aisément supprimés, ce qui atténuerait la terrible menace pesant sur 25 % des hommes. Nous ne devrions reculer devant aucun effort pour faire disparaître les carcinogènes qui contaminent les aliments, l'eau et l'atmosphère : ce sont les plus dangereux, parce que leurs contacts infimes se répètent chaque jour de l'année et chaque année de la vie. Mais répétons-le : s'il est nécessaire de guérir les cancéreux actuels, il n'est pas moins impératif de protéger la santé des gens qui sont comme indemnes, et des générations à venir.
Ces plantes ne sont de « mauvaises herbes » que pour ceux qui font argent des herbicides chimiques.
Le temps est l'ingrédient essentiel ; mais, dans le monde morderne, il n'y a pas de temps.
La nature n'est plus équilibrée de la même façon qu'à la période pléistocène, mais elle est toujours harmonieuse, elle rassemble toujours les êtres vivants dans un système hautement organisé, complexe mais précis ; il serait aussi grave de l'ignorer que de négliger la loi de la pesanteur lorsqu'on suit le bord d'une falaise. L'équilibre de la nature n'est pas statique, mais fluide, changeant, toujours en cours d'adaptation. L'homme appartient à la nature ; parfois cet équilibre le favorise ; parfois aussi - et trop souvent par sa propre faute -, l'évolution se fait contre ses intérêts.