Rainer Maria Rilke s’est mis à écrire des poèmes en français assez tardivement. Les raisons du choix de cette langue sont multiples. Il s’agit tout d’abord d’affinités amicales –en témoignent sa correspondance et ses amitiés avec des poètes français tels que Gide, Romain Rolland, Jouve, Supervielle, Baudelaire ou Paul Valéry-, mais aussi d’une lassitude de la langue maternelle allemande. Dans le cas des poèmes des Vergers, retenons cette justification valable au-dessus de toutes les autres : « Je me rappelle, par exemple, qu’une des premières raisons de passer à une poésie française fut l’absence de tout équivalent à ce délicieux mot : Verger ». La vraie poésie peut se contenter de ce genre de justification qui ne justifie rien. On sent bien, de toute façon, que rien n’est fortuit dans ces poèmes, et que chaque mot semble issu d’un jugement terrible auquel nous autres, humains ( ?), n’aimerions pas avoir affaire.
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Quand ça ne va pas, que le moral est au plus bas, quand on n’a plus qu’une chose à déclarer sur l’existence ici-bas : « Pouah ! » - pas de panique, on peut toujours, de cinq à six, faire un tour chez Vladimir Lubowski, le peintre de nuages.
Une fois là, laissez venir, tenez-vous tranquilles, dans la pénombre où il fait si étrangement bon, et elle vous prendra, se mettra à vous bercer, et viendront «d’aimables, de lentes paroles qui arpentent le monde en admirant les choses de loin».
Laissez-vous glisser dans ce joli petit livre d’une immense délicatesse, qui a bien sûr quelque chose d’un peu vaporeux – de nuageux.
C’est très bien écrit/traduit, c’est fin, un peu drôle je trouve, et un peu triste aussi.
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