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Critiques de Rainer Maria Rilke (340)
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Lettres à un jeune poète

J'ai été très sensible aux conseils prodigués par cet ouvrage.



Puisque pour Rilke, la création est inhérente à la vie, ces suggestions peuvent être appliquées à des champs dépassant la pratique artistique en tant que telle.



En dehors de l'importance accordée à Dieu et à la procréation comme moyen de réalisation obligé pour l'être humain, les propos tenus m'ont semblé aussi intemporels que pertinents.



En s'adressant à Franz Kappus, Rilke nous partage quelque fois des vérités tellement évidente qu'on a justement besoin de quelqu'un pour nous rappeler leur existence et le réconfort qu'elles procurent.



Avec une humilité désarmante, l'auteur réalise un éloge de la solitude. Dans ce qu'elle a de dévastateur mais surtout d'authentique. Rilke n'a de cesse de le rappeler : ce qui est grave est difficile et ce qui est difficile est important.

Il appelle à l'intransigeance sur deux points : nous devons être sûrs que notre passion existe là où nous voulons aller; et nous ne devons pas négliger notre origine : la Nature.



Ce sont pour Rilke les deux impératifs pour accéder à la réalisation de soi. A cela s'ajoutent des maximes douces et apaisantes : chérir ses questions et ses doutes, plutôt que d'être dévasté par l'incertitude; comprendre que l'amour est un processus complexe et que sa maîtrise passe par une suite d'essais et erreurs; enfin réaliser que la souffrance permet à de nouvelles ressources de trouver le jour en nous.
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Lettres à un jeune poète

J'ai lu ce livre que j'avais déjà, et curieusement jamais lu, alors que je le connais depuis longtemps. Je l'ai récemment acheté à une amie qui a étudié la langue allemande : j'avais fait attention à prendre la nouvelle version avec les lettres de Kappus ; mais quand je me le suis racheté, j'ai pris la version qui ne comporte que les lettres de Rilke.

J'ai eu envie de lire ce livre, car ce poète allemand était un peu le maître à penser d'Etty Hillesum, il lui donnait de l'espoir durant la guerre puis en déportation, avec toutes ses œuvres d'ailleurs, pas seulement les Lettres.



J'ai été admirative de la pensée de Rilke effectivement, et on voit se dessiner dans ces lettres une belle âme : bien qu'il ait une mauvaise santé, et voyage souvent pour essayer de trouver la paix intérieure, il prenait soin de répondre aux lettres du jeune homme, de lui donner des conseils qui l'aident à vivre et à endosser cette responsabilité d'être créateur. Il lui arrive aussi de décrire dans un passage bouleversant les eaux vives de Rome, les escaliers et les jardins, la nuit étoilée au-dessus de la ville, c'est magique, il a les mots.



Il est beaucoup question, dans ces dix lettres, de solitude assumée, de relation à la poésie, qu'on doit laisser arriver en travaillant sur soi, en se tenant prêt, mais qu'on ne peut forcer. L'auteur conseille fortement de s'inspirer de sa propre vie, ses propres sentiments, et d'y mettre la plus grande sincérité. Je sais que Rilke souffrait profondément lui-même de périodes sans inspiration, parfois pendant plusieurs mois ou années. Je ne connais pas Kappus, mais il semble que leur correspondance se soit peu à peu terminée, car celui-ci ne s'est pas détaché de la vie active, militaire, puis sociale, pour ne se consacrer qu'à écrire. Il a eu une petite réussite mondaine mais n'a pas été un grand auteur.



Si j'avais seulement lu les Lettres, j'aurais sans doute mis une note un peu plus élevée, car elles sont touchantes et vraies, mais les textes autour m'ont moins plu, j'ai trouvé son œuvre un peu froide, distante, les textes font réfléchir mais ne m'ont pas touchée. Il faudrait que je découvre plus sur ses livres, mais ce ne sera pas dans mes priorités, plutôt si je retombe dessus par hasard.
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Vergers

Il pleut sur le jardin. Une pluie fine, pénétrante, presque invisible si ce n’était le sol qui rayonne, gorgé de ses œuvres, les ruissellements glougloutant dès que la pente y suffit.



Il pleut sur le jardin. Le violoncelle de Rostropovitch pour les notes de Bach, la flamme d’une bougie et la chaleur d’un thé de bergamote : habiller cette journée de chaleur et de joie à l’intérieur même de la fructueuse pluie.



Parcourir des yeux et puis des mains les rayons de ma bibliothèque. Nous discutions ici de ce à quoi servaient ces centaines de livres dont les dos nous regardent et nous accompagnent jusqu’à notre dernier repaire. Eh bien, voilà un usage que nous avions omis : par une journée de pluie, retrouver un de ces amis et laisser le temps s’écouler dans ses vers.



Vergers. Une œuvre que Philippe Jaccottet, qui la préface, avoue marginale comparée aux Elégies. Un recueil que Rilke a composé en français à la fin de sa vie, aux prétentions modestes qui me vont bien mieux que toute emphase. Des poèmes toujours courts, un regard ordinaire sur des choses ordinaires : la lampe de bureau, « un simple verre de tous les jours », des fleurs à qui l’on fait des confidences, un lit bien robuste à supporter tant d’humeurs, la paume d’une main pleine « de ces lignes et de ces rides / que l’on entretient / en fermant sur le vide / cette main de rien ». Et dehors, dans un verger blond plein de la dentelle des branches qui donne son nom au recueil, dans la lumière changeante des saisons quelques « dieux hors d’usage » dont la seule occupation n’est plus que « d’arrondi[r] les fruits » afin que l’on s’en délecte dans une chaude après-midi.



Petit monde humble et léger fait d’impressions ludiques et d’une forme d’espièglerie enfantine. Mais la douleur jamais loin, seulement somnolente. Le risque d’un immobile « d’où l’avenir est absent ; où il faut être inutilement fort/ et triste, inutilement. »



Baste ! Laissons là le péril de « notre instant insigne / avant qu’une vague maligne / nous renverse et pousse à bout. ». Amusons-nous plutôt de ce que seraient les cimes des arbres « vues des Anges » : des racines peut-être quand « les profondes racines d’un hêtre leur semblent des faîtes silencieux. » ? Allons à la rencontre du printemps naissant. Ce serait facile et mièvre peut-être si sa sève n’était pas capable de tuer « les vieux et ceux qui hésitent », « tous ceux qui n’ont plus la force de se sentir des ailes ». « Mais quand la terre remue / sous la bêche du printemps, / la mort court dans les rues / et salue les passants. »



A la recherche de mots à mettre sur mon humeur, sur ces impressions printanières qui sont faites de jaillissements, d’humide et de forces érigées, bourgeons boursouflés, lumière toujours un peu plus haute, un peu plus claire que la veille, je feuillette : « Ombres des feuilles frêles, / sur le chemin et le pré, / geste soudain familier / qui nous adopte et nous mêle / à la trop neuve clarté. » M’y voilà, à mon tour fondue dans cette atmosphère, généreusement lovée dans ce « nous » adopté.



Et puis d’autres « chemins qui souvent n’ont / devant eux rien d’autre en face / que le pur espace / et la saison. » Dissolution d’un « je » qui laisse au monde le soin d’être lyrique pour lui, absorption de soi dans une direction abstraite à force d’épure. J’y suis enfin !



Plus tard, les jours en gagnant, imaginer bientôt le « Chemin qui tourne et joue / le long de la vigne penchée, / tel qu’un ruban que l’on noue / autour d’un chapeau d’été. » C’est plus facile, aimable et ravissant et cela a des airs de compliment que l’on trousserait après un repas bien arrosé à l’ombre de cerisiers.



Les pages comme le temps filent, la clématite et le liseron s’unissent « en dehors de la haie embrouillée » « Cela forme le long du chemin / des bosquets où des baies rougissent. Déjà ? Est-ce que l’été est plein ? »



Ah non, pas tout de suite ! Je vais trop vite, grisée par les perspectives à venir, le « silence plein / d’inexprimable audace ». Revenons un temps à un rythme plus lent pour goûter encore les délices de ces Vergers :



Dans la multiple rencontre

faisons à tout sa part,

afin que l’ordre se montre

parmi les propos du hasard.



Tout autour veut qu’on l’écoute - ,

écoutons jusqu’au bout ;

car le verger et la route

c’est toujours nous !

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Les poésies d'amour

Très bien pour exercer son allemand. Voir comment un poète joue avec la syntaxe allemande et les sonorités, est intéressant . Ceci dit, autant les poèmes en vers sont abordables, autant ceux en prose le sont beaucoup moins, surtout quand le sens est franchement hermétique , ou demande plusieurs relectures.

J’ai lu « Elegie » directement en français , la misère pour comprendre la VO !!

J’aime bien la poésie de Rilke car elle est à la fois passionnée et délicate . Il décrit une scène onirique pour exprimer une idée , il n’hésite pas à convoquer les dieux:

« Als hin der Gott in seiner Not betrat,

erschrak er fast, den Schwan so schön zufinden;

er lies sich ganz verwirrt in him verschwinden. »



J’aime beaucoup la sensibilité raffinée et précise de ces lignes, caractères que l’on retrouve beaucoup dans ce recueil de poèmes d’amour:

« Sieh : ich fühle, wie ich mich entferne,

wie ich Altes, Blatt um Blatt, verlier.

Nur dein Lächeln steht wie lauter Sterne

über dir und bald auch über mir. »



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Lettres à un jeune poète - Réflexions sur la vie ..

J'ai lu ce livre que j'avais déjà, et curieusement jamais lu, alors que je le connais depuis longtemps. J'ai eu envie de le lire, car ce poète allemand était un peu le maître à penser d'Etty Hillesum, il lui donnait de l'espoir durant la guerre puis en déportation, avec toutes ses œuvres d'ailleurs, pas seulement les Lettres.



J'ai été admirative de la pensée de Rilke effectivement, et on voit se dessiner dans ces lettres une belle âme : bien qu'il ait une mauvaise santé, et voyage souvent pour essayer de trouver la paix intérieure, il prenait soin de répondre aux lettres du jeune homme, de lui donner des conseils qui l'aident à vivre et à endosser cette responsabilité d'être créateur. Il lui arrive aussi de décrire dans un passage bouleversant les eaux vives de Rome, les escaliers et les jardins, la nuit étoilée au-dessus de la ville, c'est magique, il a les mots.



Il est beaucoup question, dans ces dix lettres, de solitude assumée, de relation à la poésie, qu'on doit laisser arriver en travaillant sur soi, en se tenant prêt, mais qu'on ne peut forcer. L'auteur conseille fortement de s'inspirer de sa propre vie, ses propres sentiments, et d'y mettre la plus grande sincérité. Je sais que Rilke souffrait profondément lui-même de périodes sans inspiration, parfois pendant plusieurs mois ou années. Je ne connais pas Kappus, mais il semble que leur correspondance se soit peu à peu terminée, car celui-ci ne s'est pas détaché de la vie active, militaire, puis sociale, pour ne se consacrer qu'à écrire. Il a eu une petite réussite mondaine mais n'a pas été un grand auteur.



Si j'avais seulement lu les Lettres, j'aurais sans doute mis une note un peu plus élevée, car elles sont touchantes et vraies, mais les textes autour m'ont moins plu, j'ai trouvé son œuvre un peu froide, distante, les textes font réfléchir mais ne m'ont pas touchée. Il faudrait que je découvre plus sur ses livres, mais ce ne sera pas dans mes priorités, plutôt si je retombe dessus par hasard.
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Au fil de la vie : Nouvelles et esquisses

Écrit fin XIXème, à l'âge de 22 ans, "Au fil de la vie" interpelle par une profondeur d'écriture peu commune mais qui, à l'heure actuelle, me paraît peut-être "hors temps". La plupart des classiques ont bien passé les siècles.

Quid de ce recueil ? Je dirais plutôt non mais à chacun de faire sa propre opinion.

Est-ce les sujets, les thèmes abordés ou encore les personnages ? Je ne sais pas. C'est une impression personnelle après avoir lu et relu récemment Balzac, Dostoïevski et d'autres classiques.

En tout cas, ici, il faut s'accrocher. Les nouvelles sont brèves. Tout est donc concentré et chaque mot semble important. Rien de superflu.

Par contre, ce n'est pas l'ode à la joie ! Loin de là. Côté mélancolie, on est servi. Dépressifs, prière de s'abstenir !



De nouveau, la 4ème de couverture est trompeuse et décrit que "Rilke nous fait rire de chacune de ces scènes. Il révèle le grotesque et la drôlerie des moments et des caractères les plus pathétiques."

Sans commentaire.









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Chant éloigné

Recueil de poésie bilingue allemand/français traduit par Jean-Yves Masson.



La postface du traducteur précise que Rilke était connu pour évoquer différents arts dans ces textes, mais pas vraiment le quatrième art, la musique.



Le traducteur a voulu prouver que Rilke écrivait aussi sur la musique, avec ces textes inédits en français.

Rilke crée une architecture de la musique.

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Lettres à un jeune poète - Réflexions sur la vie ..

A 20 ans, Franz Xaver Kappus décide d’écrire une lettre au poète Rilke, à laquelle il joint ses poèmes et demande à Rilke de les juger. S’ensuit alors une correspondance entre les deux hommes de 1903 à 1908. Dans cette édition, seules les lettres de Rilke apparaissent.



Dans celles-ci, Rilke offre sa vision de la création, la nécessité de la solitude et de l’introspection, l’importance de la nature, le retour à l’enfance, le doute et son pouvoir bénéfique si l’on sait l’apprivoiser.



Il est incroyable de voir à quel point Rilke, alors âgé de seulement 28 ans, a déjà un recul tout à fait épatant sur son processus créatif et sur l’art de manière générale.



Chacun∙e d’entre nous peut trouver ce dont il/elle a besoin dans ses lettres car Rilke y prodigue quasiment des conseils de vie. « Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »



C’est beau, doux et inspirant. J’avais constamment envie de surligner des passages, de les recopier et je sais déjà que je vais me l’acheter car c’est un livre auquel je vais avoir envie de revenir régulièrement, d’en relire des extraits. Cette édition, trouvée dans une boîte à livres, va être déposée dans une autre pour que quelqu’un puisse également profiter de cette beauté et de cette sagesse. Un vrai coup de cœur.

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Vladimir, le peintre des nuages

Quand ça ne va pas, que le moral est au plus bas, quand on n’a plus qu’une chose à déclarer sur l’existence ici-bas : « Pouah ! » - pas de panique, on peut toujours, de cinq à six, faire un tour chez Vladimir Lubowski, le peintre de nuages.

Une fois là, laissez venir, tenez-vous tranquilles, dans la pénombre où il fait si étrangement bon, et elle vous prendra, se mettra à vous bercer, et viendront «d’aimables, de lentes paroles qui arpentent le monde en admirant les choses de loin».

Laissez-vous glisser dans ce joli petit livre d’une immense délicatesse, qui a bien sûr quelque chose d’un peu vaporeux – de nuageux.

C’est très bien écrit/traduit, c’est fin, un peu drôle je trouve, et un peu triste aussi.

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Lettres à un jeune poète

Alors que le discret Rainer Maria Rilke n’aurait certainement jamais pensé que ses lettres adressées au jeune poète Franz Xaver Kappus seraient un jour publiées, voilà que celles-ci sont devenues un tel classique de littérature qu’elles ont même effacées les œuvres littéraires publiées par Rilke. Nul doute que les raisons tiennent à l’universalité de ses réflexions et à la vision d’une poésie comme véhicule de la recherche de vérités intimes. Au cœur des pages, on retrouve ce qui fait le sens, non pas simplement de l’écriture, mais de la création artistique de façon plus large : créer pour entrevoir le monde tel qu’il est vraiment. Créer pour expérimenter et pour saisir l’authentique dans la vie que l’on traverse jour après jour.



Au-delà d’être une conversation entre un élève et son maître, "Lettres à un jeune poète" nous permet d’entrevoir un Rilke plein d’humilité, aux analyses psychologiques d’une grande finesse, voire même novatrices pour l’époque.



Un classique de la littérature à découvrir et à garder sur sa table de chevet. Un livre à rouvrir les soirs de doutes, lorsque les questions nous assaillent. Parce que, comme le dit Rilke : "Pour l’instant, vivez les questions. Peut-être, un jour lointain, entrerez-vous ainsi, sans l’avoir remarqué, à l’intérieur de la réponse."
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Lettres à un jeune poète

Deux parties dans ce recueil.

D'abord, un jeune poète adresse ses premiers travaux et demande à Rilke de lui donner quelques conseils. Celui-ci lui repond en retour. Il en ressort de belles phrases, ce qui a fait le succès de ces "Lettres" (finalement, surtout la première et l'avant dernière, seules régulièrement citées d'ailleurs). Néanmoins, si les mots sont jolis et quelques phrases franchement bien tournées, le style pompeux et donneur de leçon m'a quand même plutôt éloigné de la belle intention première. Et si je devais pousser la caricature je dirais même que ça ressemble fort à une escroquerie intellectuelle. Parce que, quels conseils il lui donne en lui disant dix fois la même litanie : soyez patient, ne soyez pas gourmand de succès, tout arrive à point à qui sait attendre ! Et seul, l'attente ! Et notre auteur l'avoue lui-même : il n'est peut-être pas le mieux placé pour être de bon conseil. Pour ces textes, je pensais tomber à la renverse (peut-être trop de souhaits sur une lecture vendue à l'avance) de laquelle je ressors déçu, pas partial du coup, pour confirmer que c'est beau parce que tout le monde le dit ! Tant pis.

Les autres lettres, à d'autres, sont plus intéressantes parce que plus variées. On y découvre Rodin, Cézanne, leur acharnement et sacrifice au travail. On y retrouve d'ailleurs ce double leitmotiv des premières lettres : la solitude du créateur et la vie de bohème, indispensables pour être un artiste, un vrai. L'Art nécessitant l'indigence et/ou la souffrance même (sujet de philo ?)...
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Lettres à un jeune poète

J'ai découvert Rainer Maria Rilke un soir en sortant du travail.

Un ami, membre comme moi d'une association littéraire, m'attendait et m'a lu les quelques phrases de ce livre :

"Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d’écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre coeur; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s’il vous était interdit d’écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d’une réponse profonde."

A l'époque nous écrivions tous quelques textes.

Un très beau souvenir que ce soir là et bien sûr j'ai lu après le livre.

Franz Kappus écrit à Rilke et sollicite son avis. Ce dernier lui répond et l'encourage à écrire. Une belle correspondance.

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Lettres à un jeune poète, et autres lettres

J’ai bien aimé, mais sans plus. Je l’ai vu circuler un peu partout, dans mes cercles proches, sur les réseaux, et c’est finalement en entendant une prof en parler que je me suis décidée à lire ce recueil. J’ai été assez déçue puisque je m’attendais à une réflexion sur le statut de poète un peu à la manière du Stello de Vigny et finalement on a surtout des réflexions assez légères sur l’amour et le sexe.. bref je ne pense pas approfondir du côté de Rilke
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Lettres à un jeune poète, et autres lettres

En une dizaine de lettres écrites au matin du XXe siècle, Rainer Maria Rilke, fameux écrivain et poète autrichien, prodigue ses conseils et réflexions sur la vie à un jeune homme aspirant à la poésie, un certain Franz Xaver Kappus. Ce dernier n’a pas vingt ans au début de ces échanges épistolaires, et bien que Rilke n’en ait lui-même que vingt-sept, il émane de ses mots une sagesse riche et grave. Aux attentes de reconnaissance et aux souffrances du cadet Kappus, Rilke apporte une aimable et sincère attention, ainsi qu’une compassion presque paternelle. Entre la France, l’Allemagne, l’Italie et la Suède, c’est un Rilke souvent épuisé par le travail et la maladie, s’excusant pour ses longs mois de silence, qui revient avec plaisir et dévouement vers ce jeune homme torturé, hésitant entre une carrière littéraire et celle d’officier au sein de l’armée austro-hongroise.



Rilke évoque la passion et les affres de la création, place l’irrépressible besoin d’écrire comme la condition même de l’existence de celui qui souhaite écrire, vante les mérites des romans qui lui sont indispensables, tels Niels Lyhne de Jacobsen, livre de splendeurs et d’abîmes, somme le jeune homme « d’avoir de la patience envers tout ce qu’il y a de non résolu dans [son] cœur et d’essayer d’aimer les questions elles-mêmes comme des chambres verrouillées », l’invite à rechercher un métier qui le rendra indépendant, à embrasser la grande solitude tout en parvenant « à conquérir une relation au sexe qui vienne de [lui-même], des dispositions et de la manière d’être qui sont les [siennes], de l’expérience, de l’enfance et de la force qui sont les [siennes] ». Rilke couche de très belles pensées sur les femmes, visionnaires pour l’époque : « Cette humanité de la femme, portée à son terme dans les douleurs et les humiliations, apparaîtra au grand jour lorsque les métamorphoses de sa condition extérieure lui auront permis de se dépouiller des conventions qui la réduisent à la seule féminité, et les hommes, qui ne le sentent pas venir, seront surpris par leur défaite. » En somme, des lettres profondément inspirantes sur l’identité et l’altérité.

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Printemps enchanté

Quelques jours avant que le printemps cède sa place à un bel été, je me plongeai l'espace d'un doux après-midi dans la lecture de Printemps enchanté et autres textes de Rainer Maria Rilke, huit nouvelles écrites durant la jeunesse de l'écrivain autrichien.



Je décidai sur le champ d'écrire ma chronique au passé simple, toujours bercée par la beauté de cette écriture.

Malgré certaines "maladresses" soulignées par Pierre Deshusses en préface et dues au jeune âge de celui qui deviendrait l'auteur des Lettres à un jeune poète, largement étudiées par nos collégiens, je ne trouvai que source de plaisir dans ces nouvelles.



'Discrète compagnie' en particulier, qui rapporte les pensées d'une femme au sujet de la vie amoureuse de son fils, me fit m'arrêter un instant, saisie par la beauté du texte et par l'intelligence de sa tournure mais surtout par le réalisme des sentiments.



Seul L'apôtre, malgré son sujet intéressant, un homme décidant de prêcher la haine, ne retint pas mon adhésion.



A l'image du printemps de sa nouvelle, je ressortis enchantée de ma lecture (car le passé simple n'empêche pas les jeux de mots) et je ne peux que vous en conseiller la lecture (retour au temps présent pour cette injonction).
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Les Cahiers de Malte Laurids Brigge

~ Rilke & son double ~



Rilke se réinvente, et crée Malte Laurids Brigge, le narrateur, fraîchement installé en France, il écrit dans son journal intime des notes en désordre & fragmentaires, il y raconte Paris, ses souvenirs d'enfance, sa vocation de poète, sa perception du monde, son obsession de la mort.



En somme des pensées vagabondes, saisissantes & fugitives, mais aussi des interrogations.



À la frontière du roman & de la méditation poétique, Rilke décrit un monde flottant dans lequel il est difficile de pénétrer. Composite, hétéroclite, surréaliste par moment, ce texte, n'a de cohérent que le "je" qui se confie, examine, raconte, se souvient, réfléchit, tout le temps dans la discontinuité.



Couches, sous-couches, empilements & strates, il fait partie de ces livres que l’on referme mais qui vous reste longtemps en tête. C'est long, très long à assimiler. Tout cet indicible !



À lire, relire & s'en imprégner !
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Lettres à un jeune poète

Ce livre est à destination de toutes les âmes-poètes, aux artistes donc, aux écrivain(e)s, aux poètes(ses) et à tous ceux et celles qui veulent faire de la Création leur chemin de vie.



Je dois l’avouer, j’ai été déçue à ma première lecture. Je m’attendais à plus, à “mieux”, simplement parce que cette ouvrage est si célèbre qu’on y espère trouver des pensées révolutionnaires. Pour les artistes qui ont déjà commencé leur introspection, rien de nouveau. Seulement des pensées familières matérialisées sur le papier.



À cette deuxième lecture en diagonale, la richesse de ce livre m’apparait plus clairement. Déjà, ne vous attendez pas à un guide pratique. C’est un échange et plus encore, son trésor réside dans les quelques passages dispersés qui en valent vraiment la peine parmi des pérégrinations plus communes. Suis-je sûrement difficile à satisfaire, étant moi-même familière du développement personnel.



En revanche, j’en retiens 2 choses :

- relire cet ouvrage par temps de découragement

- le chemin de poète est un chemin solitaire et éminemment intuitif (si on le suit, il y a de fortes chances que l’on devienne “sages” à la fin de nos jours)



Quelques citations magnifiques :

”Une oeuvre d’art est bonne si elle est née d’une nécessité.”

”Car celui qui crée doit être pour lui-même un univers, trouver tout en lui-même et dans la nature avec laquelle il a lié commerce.”

”Si votre existence est quotidienne vous semble pauvre, ne vous prenez point à elle, mais à vous-même. Dites-vous que vous n’êtes pas assez poète pour en faire surgir les richesses, car aux yeux d’un créateur, il n’y a pas de pauvreté, pas de lieu pauvre et dénué d’attirance.”
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Lettres à un jeune poète - Réflexions sur la vie ..

Des lettres à lire et à relire. Rilke nous enjoint à nous plonger au plus profond de nous même pour en retirer la matière poétique qui servira à créer une œuvre littéraire. Une méditation métaphysique sur ce qu'est la création, la solitude et l'amour.
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Lettres à un jeune poète

C'est une recommandation d'Amélie Nothomb lors d'une de ses conférences, visionnée sur youtube, qui m'a incitée à découvrir cette œuvre et je lui en suis reconnaissant. En effet, cette correspondance avec un de ses admirateurs est porteuse de sagesse. Elle développe des thèmes existentiels et donne le point de vue de l'auteur sur la poésie, l'amour, la solitude et la mort, essentiellement.

J'ai pris beaucoup de notes en la lisant et cela m'a aidé à comprendre où se trouve la source et le but de toute œuvre artistique.

À lire au moins une fois dans sa vie.
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Lettres à un jeune poète

Voici encore un texte qu'on m'a survendu. Et comme à chaque fois qu'on me survend une œuvre, elle ne fonctionne pas sur moi. Ce livre n'a pas fonctionné avec moi. De plus, je trouve dommage que mon édition ne présente que les lettres de Rainer Maria Rilke...
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