Rainer Maria Rilke s'est mis à écrire des poèmes en français assez tardivement. Les raisons du choix de cette langue sont multiples. Il s'agit tout d'abord d'affinités amicales –en témoignent sa
correspondance et ses amitiés avec des poètes français tels que
Gide,
Romain Rolland, Jouve,
Supervielle,
Baudelaire ou
Paul Valéry-, mais aussi d'une lassitude de la langue maternelle allemande. Dans le cas des poèmes des
Vergers, retenons cette justification valable au-dessus de toutes les autres : « Je me rappelle, par exemple, qu'une des premières raisons de passer à une
poésie française fut l'absence de tout équivalent à ce délicieux mot : Verger ». La vraie
poésie peut se contenter de ce genre de justification qui ne justifie rien. On sent bien, de toute façon, que rien n'est fortuit dans ces poèmes, et que chaque mot semble issu d'un jugement terrible auquel nous autres, humains ( ?), n'aimerions pas avoir affaire.
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