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Critiques de Rana Ahmad (62)
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Flânerie... buissonnière qui m'a emmené vers ce récit autobiographique d'une jeune saoudienne; les thèmes m'intéressaient, ainsi que l'illustration de la couverture des plus réussies, et explicites qui ont capté mon regard !



Interpellée comme chaque femme peut l'être en voyant ses congénères bafouées, asservies aux quatre coins du monde...



Toujours tétanisée, effarée, révoltée par la masse d'interdictions, de contraintes incessantes... faites aux femmes comme aux jeunes filles à travers le monde, et plus particulièrement dans les pays arabes !... Un récit vivant, alerte, regorgeant d'anecdotes sur les usages, les règles de tout bon musulman...en Syrie comme en Arabie -saoudite...



On accompagne le parcours d'une petite fille adorée par un père bienveillant...qui lui offre une bicyclette qui l'enchante, ...mais elle ne peut l'utiliser qu'à Damas chez ses grand-parents, jusqu'au jour où son grand-père lui enlève brusquement en lui interdisant désormais d'en faire, devenant trop grande..pour que cela reste décent !!



Son père, attristé , se plie à l'autorité de son propre père... c'est la fin de l'enfance et de l'insouciance pour Rana...Elle ne comprend pas pourquoi les libertés se réduisent au fur et à mesure qu'elle grandit !



Combien de femmes bafouées, exploitées à travers le monde... et l'Arabie saoudite semble un territoire des plus effrayants pour ses travailleurs émigrés comme pour sa population féminine.



Les premières échappées de notre narratrice ne se feront pas comme elle l'espérait au début, par son mariage (qui sera un échec violent), mais par un 1er travail dans un hôpital, avec le soutien paternel, puis

par les fenêtres ouvertes sur le monde offertes par Internet [Se retrouvant recluse et enfermée chez ses parents; sa meilleure amie , bannie par sa famille...]



Nara parvient à rompre son isolement grâce aux réseaux sociaux... où une "révolution" surviendra lorsqu'elle découvrira un groupe "Atheist", qui va chambouler toute son existence ainsi que sa structure mentale formatée par son environnement social et géographique...Elle se mettra à dévorer des livres qui sont interdits en Arabie saoudite, dont "L'Origine des espèces" de Darwin...



"On dirait presque qu'il (son père) devinait déjà à cette époque que je ferais un jour le grand bond vers une nouvelle existence-car même si je suis satisfaite de mon travail à l'hôpital, même s'il m'arrive d'apprécier certains moments de ma vie, je ne me défais pas de ce sentiment accablant d'être en cage, une sensation qui m'accompagne jour après jour, moi et beaucoup d'autres jeunes femmes et filles saoudiennes. Chaque fois que je passe le niqab, le matin, je sais que je vis dans un pays où les femmes et les hommes ne sont pas traités de la même manière. (p. 115)"



Dans ces persécutions permanentes et infantilisation imposées aux jeunes femmes, il reste une petite lumière constante pour Rana: l'amour et le soutien de son père, qui est toutefois ligoté par la pression de son milieu, son pays ainsi que de sa religion... !



Sinon les difficultés , les interdictions ne cessent jamais: Difficulté d'aller à l'université, difficulté pour exercer une profession, impossibilité de s'exprimer... Une mise sous tutelle masculine, et cela pour la vie entière !





Une lecture coup de poing... Chapeau bas à Rana Ahmad pour sa détermination et son immense courage: partir, s'exiler loin de son pays où les femmes n'ont pas droit de cité !!... Apprendre une nouvelle langue, s'adapter à d'autres valeurs, d'autres usages, recommencer ailleurs, loin de sa famille et de ce père qui lui manque tant...



Le début du récit débute par un appel poignant de Nara à son père, qu'elle n'a pas vu depuis deux longues années, ayant fui son pays...et ne voulant pas mettre ses parents en danger, vis à vis du régime saoudien !



Un récit aussi terrifiant que courageusement passionnant... Souhaitons à Rana Ahmad toute la réussite possible dans sa nouvelle patrie; qu'elle soit récompensée pour sa volonté , son talent et ce premier ouvrage rempli de promesses... et pour finir un lien pour rappeler que la barbarie commence là où on maltraite les femmes....



J'ai eu subitement envie d'écouter le texte d'Aragon, interprété par Jean Ferrat : "La Femme est l'avenir de l'homme "...



https://www.youtube.com/watch?v=VuLWhwzmgZo



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Ici, les femmes ne rêvent pas

Je viens de lire un document douloureux mais ô combien nécessaire pour ne jamais oublier que le plus beau cadeau qui puisse être fait à un être humain est la liberté.



Rana Ahmad a fui son pays l’Arabie Saoudite lorsqu’elle a pris conscience qu’elle n’avait plus la foi. Fuir pour ne pas mourir.

La mort dans l’âme et la peur au ventre, la jeune femme se réfugie en Allemagne ou elle vit désormais.

Tout au long de son récit, nous découvrons les brimades qu’elle subit quotidiennement comme des millions de femmes au nom de la religion.

Des femmes sans visage, cachées sous un niqab, courbées sous le poids d’un fardeau énorme que leur imposent les hommes au nom de la religion.



A travers le témoignage de cette femme courageuse, on assiste à un choc des cultures entre l'Europe des libertés et une société islamique verrouillée par la religion.



Même si le style littéraire assez basique m’a dérangée au début de ma lecture, je l’ai rapidement oublié pour me consacrer à ce récit dont la force et le tragique m’a profondément émue.

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Ici, les femmes ne rêvent pas

Deux jours m'ont suffit pour accompagner la fuite de Rana de l'Arabie Saoudite jusqu'en Allemagne.

L'auteure, qui nous raconte sa propre histoire, de son enfance à son arrivée en terre européenne, n'a certes pas une "plume" en tant que telle, l'essentiel est de transmettre son vécu, pour réveiller les consciences, donner de l'espoir à celles qui n'en ont plus, dénoncer des situations qui nous semblent incroyables à nous, femmes occidentales, au XXIème siècle.

J'ai beaucoup apprécié la sincérité qui se dégage de son récit, Rana ne cherche pas à se faire passer outre mesure pour une victime, elle narre les faits, convient de son statut plutôt "privilégié" (les guillements sont trrrrrès importants!), de par sa classe sociale (elle n'a jamais manqué de rien), et surtout de par la présence de son père, un homme aussi admirable qu'exceptionnel, un vrai miracle qui lui a permis de devenir celle qu'elle est devenue, en croyant en elle, en la considérant comme un véritable individu, en développant son esprit et sa volonté. J'ai trouvé cela magnifique et un grand signe d'espoir de constater que cette femme a pu se libérer, grâce à un Homme, dans un pays où l'homme oppresse et écrase la Femme.

J'ai beaucoup appris sur la vie en Arabie Saoudite, sur les traditions, sociales, familiales, culturelles, c'était passionnant et très bien relaté, tout comme le long parcours des migrants, leur accueil dans les différents pays de l'Union Européenne, leur vie quotidienne, le soutien reçu par quelques-uns.

J'ai aussi découvert avec un grand intérêt ces réseaux sociaux d'"athées ex-musulmans", présents dans le monde entier, et dont j'ignorais l'existence. Des réseaux d'entraide, de soutien moral, logistique, voire financier.

J'ai beaucoup apprécié ce ton enthousiaste, positif, jamais Rana ne s'est laissée enfermée dans sa solitude, elle a su continuer de croire en l'humanité, dans le partage, les valeurs de générosité, d'amitié, du savoir.

Une très belle leçon de vie, qui nous oblige à apprécier un peu plus l'environnement dans lequel nous vivons, tout en nous obligeant à rester sur nos gardes pour continuer à nous battre pour la liberté de foi, de culture, pour tous, et en particulier pour les femmes.

Et une leçon tout court, par toutes ces informations qu'elle contient sur la vie dans les pays soumis à la charia.

A partager !
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Lire ce genre de récit permet de prendre conscience que, même s’il y a encore du travail à faire concernant la place des femmes dans notre pays, il est des pays où celle-ci n’est même pas existante.



Les femmes saoudiennes n’iront pas en enfer, il y a longtemps qu’elles y vivent. (p281)



Voilà une phrase, tirée d’un commentaire d’un journaliste saoudien repris par l’autrice qui résume totalement ce témoignage.



Naître fille est une malédiction qui va imprégner toute leur vie. A l’âge où une fillette ne songe qu’à jouer, à découvrir le monde qui l’entoure, et pour Rana il s’agit de le faire à bicyclette, elle va se voir confisquer cet objet de liberté et va entrer à 10 ans dans les méandres des règles et obligations qu’elle devra observer toute sa vie afin d’être une « bonne » femme saoudienne musulmane…..



Elle va devenir un objet qui sera transporté, car elle ne peut sortir qu’accompagner d’un homme, se verra maltraitée, battue et mise au silence dès qu’elle transgressera les règles. Et des règles il y en a : que ce soit des règles de vie mais aussi des règles religieuses.



Au fur et à mesure des pages, on réalise à quel point leur vie (si on peut appeler cela une vie) est entravée, brimée, annihilée….



Rana d’origine syrienne, est une jeune fille comme il en existe des millions, qui rêve de liberté, d’apprendre, d’aimer et tous ces droits auxquels chacun humain a, normalement, la légitimité, elle, elle se les voit refuser parce que femme et musulmane. L’homme, le père, le mari, le frère ont tous les droits mais aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, certaines femmes qui ont tellement intégré ces règles qu’elles les appliquent implacablement, sans souci de filiation, d’amour maternel.



Sa prise de conscience des entravements qu’elle subit dans sa vie de tous les jours, des abus, des gestes, de la peur et de la violence des hommes qui l’entourent sera l’étincelle qui fera jaillir ses doutes sur la religion, sur sa vie et sa soif de liberté.



Grâce aux réseaux sociaux elle va découvrir qu’il y a un autre monde que celui qu’on lui impose, ce monde où les femmes n’ont aucune existence, aucune présence, elles ne sont que des ombres noires qui planent dans les rues surchauffées et qui doivent toujours être accompagnées d’un homme. Comment arriver à imaginer que le moindre de nos gestes, la moindre activité ou désir que nous ayons soit pour elles un parcours du combattant.



Pas de liberté, pas d’autre choix possible, elles doivent accepter, subir et se taire.



Quelle force et quel courage il faut pour endurer cela mais aussi pour tout quitter : sa famille mais surtout, dans le cas présent, ce père tant aimé, cette mère dure, sèche et intransigeante, un frère violent et extrémiste, qui peut aller jusqu’à vouloir la tuer de ses propres mains, quitter un pays pour l’inconnu avec tous les risques que cela comporte.



Partir sans se retourner, partir avec 200 dollars, un sac, un ordinateur, quelques adresses trouvées sur les réseaux sociaux. J’ai été étonnée mais aussi réconfortée de découvrir la solidarité et l’humanité qu’il existe et qu’elle a trouvées pour sortir du calvaire qu’elle vivait et pouvoir s’enfuir. Faire confiance, ne pas trop réfléchir parfois aux conséquences, aux risques.



Et puis il y a l’espoir, l’attente, le choix du pays où l’on va tenter de se reconstruire, de trouver enfin une liberté de vivre, de penser, d’aimer, de croire ou de ne pas croire.



Je ne pensais pas prendre autant de plaisir à la lecture de ce témoignage, je dois l’avouer mais il faut sortir de sa « zone de confort » parfois et je ne le regrette pas dans le cas présent.



Rana Ahmad livre ce témoignage avec franchise, partageant avec le lecteur ses joies, ses rêves, ses désillusions et ses espoirs, dans une écriture fluide, sans pathos, un simple constat et j’ai particulièrement apprécié son chemin de réflexion sur la religion…..



Egoïstement, on ne peut s’empêcher de penser à sa propre vie, à la chance que nous avons d’être malgré tout libres, libres de notre vie, de nos choix, de notre religion, de nos loisirs, d’aimer, simplement de pouvoir dire oui ou non.



Ce type de témoignage permet de redonner de la valeur à des actes de la vie de tous les jours, que nous avons tellement intégrés et dont nous n’avons plus parfois conscience. Vivre libre de sortir, de parler, de prier ou pas, d’aimer ou pas, d’apprendre, de choisir…… cela n’a pas de prix et c’est ce que Rana a choisi.


Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Saoudienne et athée, menacée de mort dans son pays, elle s’est réfugiée en Allemagne et raconte son histoire... On ne dira jamais assez la chance qu'ont les femmes nées en occident d'échapper à l'obscurantisme qui règne dans certains pays et de bénéficier (mais si, mais si !) des combats féministes menés par nos aînées.

Rana Ahmad n'a pas eu cette chance, elle est née en Arabie Saoudite, à 11 ans on lui a interdit de faire du vélo, à 14 ans on l'a voilée puis on l'a mariée avant que ses oncles aient eu le temps de la violer...

Mais un jour Rana a décidé qu'elle ne voulait plus être une femme abusée et elle s'est enfuie, sachant que si son frère la rattrapait, elle était morte.

Au moment où je referme ce livre, j'apprends qu'une autre jeune saoudienne a trouvé refuge au Canada après avoir fui son pays.

On ne peut que s'incliner devant un tel courage.
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Rana, née dans une famille d'origine syrienne exilée en Arabie Saoudite, a toujours cru à ce qu'on lui enseignait : l'importance de faire ses prières régulièrement, ce Dieu omniprésent qui juge les actes de chacun, la nécessité de se voiler pour ne pas provoquer les hommes et enfin son destin tout tracé en tant que femme, devenir une bonne épouse et une bonne mère. Mais au fil des années les accrocs dans cette jolie histoire s'accumulent et vont l'amener à se révolter : pourquoi en tant que femme n'aurait-elle aucun droit, aucune liberté, pourquoi tant d'injustices autour d'elle. Mais quand on est une femme en Arabie Saoudite, le seul espoir est d'arriver à s'enfuir...



Ici, les femmes ne rêvent pas est un témoignage que j'ai trouvé très intéressant, d'une part parce qu'il raconte l'Arabie Saoudite vue de l'intérieur par la propre voix de Rana qui nous livre ici son histoire, et surtout parce que Rana n'a au départ aucune intention ni aucune raison de se rebeller mais qu'elle nous montre au fil des chapitres à quel point sa situation, la situation des femmes en Arabie Saoudite, est insupportable. Alors certes il n'y a rien de vraiment nouveau dans son histoire, on connaît (malheureusement) déjà tout ça mais l'entendre raconter à la première personne par une jeune fille issue d'une famille de la classe moyenne, au départ plutôt satisfaite de sa vie et qui n'a jamais spécialement remis en question sa religion ou la nécessité de trouver rapidement un époux, fait prendre à ces faits une nouvelle dimension.



Certains passages sont tout bonnement révoltant, la manière dont dès ses 10 ans Rana va être privée de toute liberté alors qu'elle est encore une simple petite fille, le voile et l'abaya qu'on impose dès le plus jeune âge et surtout la multiplicité des attouchements ou agressions sexuelles commis par des membres de la famille contre des jeunes filles (voire des fillettes) qui savent qu'elles n'ont aucun droit, qui ne comprennent souvent même pas ce qui leur arrive tant elles sont tenues dans l'ignorance de tout ce qui pourrait avoir une connotation sexuelle et surtout qui ne peuvent en aucun cas se défendre ou se plaindre puisque personne ne les écoutera. Ce roman est aussi très beau quand il évoque la volonté d'apprendre de Rana, son amour pour les sciences, son long chemin pour se défaire de ses croyances et de tout ce qu'on lui a inculqué et le choc que peut représenter pour elle, née et élevée dans un pays ultra religieux, le fait qu'on puisse être athée. Le roman est aussi glaçant quand il évoque la difficile évasion de la jeune fille, à quel point les femmes sont totalement prisonnières en Arabie Saoudite (c'est finalement son passeport syrien qui permettra l'évasion pour Rana), à quel point elle craint pour sa vie même après avoir gagné l'Europe, n'importe quel fanatique ou tueur payé par sa famille pouvant décider de l'éliminer.



Le style n'est pas toujours à la hauteur des événements racontés, certains passages sont parfois racontés un peu platement et il y a quelques longueurs et répétitions mais ce récit reste un témoignage essentiel d'une des rares jeunes femmes à avoir réussi à quitter cette prison. J'ai apprécié aussi la totale honnêteté avec laquelle Rana se raconte, nous fait part de ses doutes et des difficultés à tout quitter puis à s'intégrer dans un pays qui n'est pas le sien. A découvrir pour ne pas oublier ce qui se cache derrière la prospérité apparente de l'Arabie Saoudite !
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Témoignage poignant d'une jeune femme qui a réussi à échapper au régime saoudien.

Elle retrace son histoire, petite fille d'origine syrienne, dont le père est allé s'installer à Riyad en Arabie saoudite pour fuir la guerre.

Au delà des faits, loi de la charia, cacher les femmes sous des hidjab, niqab et jilbab, c'est surtout le récit de la prise de conscience de cette jeune femme vis à vis de la religion et du traitement réservé aux femmes en son nom.



Elle aura de la chance, car après de dures péripéties (son canot ne fera pas naufrage en Méditerranée), elle trouvera refuge en Allemagne et pourra reconstruire sa vie, et enfin étudier la physique à l'université.



Ce bouquin m'a ouvert les yeux sur le lavage de cerveau effectué sur les femmes, je n'avais jamais encore bien compris pourquoi il y avait si peu de rébellion parmi elles. Il faut avoir reçu une éducation libre, pour concevoir l'idée de liberté.

Elle a aussi eu beaucoup de chance d'avoir un papa aimant avec qui elle gardera contact par delà la distance, et de rencontrer des justes sur sa route.



Evidemment, le style est simple, mais il ne faut pas oublier que ce livre a été écrit en allemand, langue qui n'est pas celle de notre héroïne



J'ai adoré cette lecture, même si elle est glaçante par bien des aspects, et c'est un livre que je conseille fortement de lire !

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Ici, les femmes ne rêvent pas

ÊTRE NEE QUELQUE PART 🌸



Je suis tombée il y a deux jours sur une vidéo d'une très jeune fille qui habite au Niger et qui disait : ici avoir un garçon est une chance, avoir une fille est un problème.





Sacrée claque comme celle que l'on se prend en découvrant la condition de la femme en Arabie Saoudite à travers l enfance et la jeunesse de Rana dans Ici les filles ne rêvent pas.



Rana adore faire du vélo, elle attend les vacances chez ses grands parents en Syrie pour essayer celle que son père lui a offerte et savoure le sentiment de liberté que chaque trajet lui procure.



Et puis un jour elle a 9 ans (seulement 9 ans) et son grand-père lui dit soudain que le vélo c est haram (pour les filles mais pas pour les garçons), qu'elle doit porter le voile et qu'elle ne peut plus franchir le seuil de sa maison désormais sans son père. "on ne me voit plus. Je me sens comme un sac sur deux jambes".



Dès 9 ans, Rana ne trouve pas normale cette situation et c est le début d'un long cheminement (tellement courageux quand on connaît son environnement, sa culture, la brutalité de son frère) pour devenir une femme libre, une femme qui a sa propre identité et qui existe en dehors du fait d'être une épouse, une sœur, une mère.



Qu il est dur ce chemin, quels obstacles elle a dû surmonter mais si ce document m'a souvent mise en colère, plutôt que l obscurantisme d'une société, j'ai envie de retenir toutes ces personnes qui l'ont aidé, lui ont tendu la main, l'ont aimé telle qu'elle est.



Et si cette migrante que vous croisiez était une autre Rana qui fuit l'injustice et l' oppression ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Petite fille heureuse, la vie de l'auteure bascule quand elle se retrouve future femme. Une flopée d'interdits lui tombe alors dessus dont le puissant symbole qu' est le port de la tenue obligatoire aux femmes en Arabie Saoudite. Cet assemblage de tissus noirs invisibilise les femmes et leur nie toute individualité. La place des femmes est comme dans beaucoup de pays limitée, contrainte, décidée par les hommes. Hommes qui peuvent éructer, frapper, tuer, évacuer leurs tenions sociales, psychiques et sexuelles sur celles qui de toutes façons ont tort.



L'auteure s'intègre mal dans ce système et va s'éloigner de la religion et de la place qui lui est assignée. Elle est contrainte à fuir si elle veut vivre. Commence alors le récit de cette fuite et la vie de réfugiée, qui n'est pas toujours facile mais ouvre les portes d'un avenir plus libre.



Je ne m'attendais pas à un manifeste féministe, le pays d'origine donne une indication claire sur les options prises, mais ce récit permet de voir le poids au quotidien de ces traditions archaïques. Pas vraiment étonnée non plus de la frustration sexuelle des hommes et de leur attitude envers les femmes qu'ils croisent, néanmoins surprise de la fréquence des agressions et désespérée pour ces filles, ces femmes, qui ne peuvent même pas mettre des mots sur ce qui leur arrive.



Un témoignage peu joyeux mais qui a donné de la consistance à ce que j'imaginais.





PS: La défense de l'égalité hommes/femmes mérite mieux, ici comme ailleurs, que la longueur d'un tee-shirt ou l'écriture dite inclusive( qui est tout bonnement indigeste ) ...



PS: L'apostasie devrait être un droit fondamental de tout être humain.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Il s’agit ici de vécu, et non d’un roman. Rana Ahmad revient sur son enfance en Arabie Saoudite, avec les étés en Syrie, sur sa jeunesse et son mariage raté, elle raconte aussi le quotidien des femmes saoudiennes, privées de tout et cachées des convoitises masculines par des épaisseurs de tissu noir, dénuées de tous droits et même de toute identité (elles sont fille de… ou femme de…). Dans ce carcan, échapper à des agressions sexuelles de proches, fuir un mariage arrangé ou devenir athée, tout cela peut sembler inimaginable, et pourtant Rana l’a fait, soutenue uniquement par l’amour inconditionnel mais discret de son père. C’est d’Allemagne où elle est réfugiée qu’elle a écrit ce témoignage fascinant et bouleversant. Dommage que le récit, si dramatique soit-il, soit desservi par un style sans relief, que l’on remarque davantage lorsque la tension se relâche.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Rana commence son récit par un prologue. Elle est à Cologne, à 6000 km de sa terre natale. En passant devant un commerce de téléphone international sans l’avoir prémédité elle entre et téléphone chez elle. Chez elle, c’est l’Arabie Saoudite. Voilà 2 ans qu’elle n’a plus vu son père.



Au chapitre 1, Rana nous raconte son enfance à Riyad.

L’insouciance de l’enfance quand elle voit des gens recevoir des coups de fouet pour avoir rompu le jeûne durant le ramadan, la police religieuse veille. Pour Rana, le ramadan est une fête.

La maison embaume de ses plats préférés, elle observe sa grand-mère et sa mère et puis elle est tellement fière de faire les mêmes gestes que son père. Très tôt, elle a imité ses gestes. Les rituels de la prière.

C’est tellement ancré en elle qu’elle n’y réfléchit pas.

C’est instinctif.

Et puis pourquoi se poserait-elle des questions alors que ses parents, sa famille très pieuse accomplissent ses gestes avec sérieux ?

C’est tout simplement normal. Dans l’ordre des choses.

Elle prie comme on se lave les dents.

Machinalement sans méditation.

On ne lui a rien demandé, elle a commencé d’elle-même à prier avant même les cours de religion simplement pour faire comme son père.

Voir son sourire. L’entendre l’appeler « Loulou ».

Une petite fille avide de connaissance et de savoir.



Sa vie va littéralement changer du jour au lendemain.

À partir du moment où son grand-père lui interdit de rouler à nouveau à vélo.

C’est devenu haram. Interdit.

Pourtant jusque là la Syrie lui promettait des étés bien plus libres qu’à Riyad. Pendant les vacances d’été à Damas, tout se fait avec un peu plus de liberté. Les femmes sont moins contrôlées.

Mais du jour au lendemain, elle est trop vieille pour se promener en rue seule. C’est haram.

Elle sait que pour être une bonne musulmane elle ne doit rien faire de haram, pourtant, elle n’ose demander pourquoi les petites filles deviennent trop âgées à un moment donné, pourquoi quelque chose devient tout à coup haram.

« Un instant avant, j’avais une bicyclette à moi et je pouvais sentir le vent dans mes cheveux. À présent, je dois les couvrir et je n’aurai plus le droit de sortir seule quand nous reviendrons à Riyad. »



À 14 ans, sa liberté sera encore restreinte. Elle commence à pressentir non seulement qu’elle ne vaut rien, mais que cette absence de valeur est doublée d’une absence de protection.



À 17 ans, quelque chose se brise définitivement en elle au cours de cet été.



La Syrie et les vacances tant attendues pour aller voir ses grands-parents, oncles et tantes, cousins et cousines ne sont plus synonymes de liberté.



Les filles grandissent dans la certitude que leur corps est une surface de péchés, quelque chose dont elles doivent avoir honte. Elles cachent donc leur corps du mieux qu’elles le peuvent. Elles se rendent invisibles.

Revêtir l’abaya, puis la tarha, et pour finir le niqab. Chaque matin, ces 3 gestes sont accomplis. Sans ces 3 vêtements, elles ne peuvent sortir même si elles sont toujours accompagnées. D’un frère, d’un père ou d’un mari.

En Arabie Saoudite, une femme doit aussi recouvrir ses sourcils. Ne pas se voiler correctement c’est l’assurance d’avoir des ennuis avec la police religieuse.



Ces femmes, enfants, jeunes filles supportent des situations tellement difficiles, elles espèrent toutes ne pas se briser.

Rana Ahmad te livre tout ce qui l’a mené vers la Cologne. D’abord l’apprentissage d’une autre langue, l’anglais. Élève studieuse et toujours avide de connaissances, elle accumule les savoirs tant qu’elle le peut.

Ses principaux voyages elle les fait grâce à Internet. Cette fenêtre ouverte sur le monde qui lui permet d’échapper un moment de son enclos.

Elle peut échanger, dialoguer avec d’autres personnes, chose impossible dans sa vie de tous les jours.

Faute de pouvoir parcourir le monde, elle le fait entrer dans sa chambre.

Internet sera une des deuxièmes clés de la porte de sa geôle

Twitter va un jour bousculer toutes ses certitudes

Le début d’une longue réaction en chaîne.

Un choc violent qui remet en cause tout ce sur quoi sa vie est fondée.

Dans ce monde de persécution quotidienne, permanente, il y a une autre constante dans la vie de Rana : l’amour et le soutien de son père.

J’ai aimé cet homme, j’ai compris combien la pression de son milieu était importante et j’ai aussi compris qu’il a agi au mieux pour protéger sa fille. Ce n’est certainement pas lui qui lui aurait coupé les ailes.

Cet homme a toujours cru en elle, il aurait voulu lui laisser pousser les ailes dans un pays où on les coupe dès le plus jeune âge. Il l’a aidé sans qu’il le sache à construire des ponts qui la conduiront vers la liberté où ses ailes pourront toujours pousser, on ne lui enlèvera plus.

Une lecture qui t’interpellera, chaque femme qui le lira le sera certainement en ses condisciples asservies, bafouées, ici en Arabie Saoudite principalement, mais c’est le cas aux quatre coins du monde…



J’ai été tétanisée, révoltée, écœurée.



Un récit vivant, alerte, regorgeant d’anecdotes sur les usages, les règles de toute bonne musulmane en Syrie et en Arabie — saoudite, mais qui est surtout profondément humain. Rana ne juge pas la religion musulmane, elle dénonce les extrémistes, les fondamentalistes et surtout et avant tout les femmes qui n’ont pas le choix.



Une lecture coup de poing

On apprend beaucoup sur la vie en Arabie Saoudite. J’étais très loin d’imaginer tout ce que j’ai lu malgré ce que j’ai déjà parcouru dans les médias.

Rana te parle des traditions sociales, familiales et culturelles. Du poids de la famille et des traditions. C’est passionnant et révoltant pour nous qui sommes libres de tous nos mouvements.

Libre de penser, de rêver, d’agir, de décider.

Ce récit permet beaucoup de réflexion à ce sujet.



On en apprend aussi sur le long parcours des migrants. Les différents accueils qu’on leur réserve suivant les pays traversés.

J’ai appris grâce à Rana Ahmad ces réseaux sociaux d’athées, ex-musulmans », présents dans le monde entier, je ne connaissais pas du tout.

Bien plus qu’une simple page Facebook ou un compte Twitter, ce sont des réseaux de soutien moral, d’entraide et parfois même davantage.

Une information qui pourrait je pense aider. Femmes et hommes.



J’ai aimé le ton, toujours enthousiaste et positif.

Rana continue de croire en l’humanité, dans le partage, les valeurs de générosité, d’amitié, du savoir.

J’ai particulièrement aimé l’accompagner dans son cheminement de réflexion sur la religion.

Une leçon de vie, et une leçon tout simplement pour toutes ces informations que le récit contient sur la vie dans les pays soumis à la charia.



Je retiens surtout combien une main tendue peut soulever des montagnes, je retiens toutes ces personnes qui étaient sur la route de Rana et qui ont pu l’aider.

Un très beau témoignage en plus de ce que veut dire être une femme musulmane en Arabie Saoudite sur la solidarité, le soutien, l’amitié. C’est tellement important et porteur d’espoir quand on a plus d’autres solutions que de fuir son pays, ses racines, les gens que l’on aime pour sauver sa vie ou fuir la guerre.



« Le chemin qui vaut la peine qu’on l’emprunte est le plus difficile. »



« C’est qu’il y a des gens qui se vouent entièrement à leur religion et élèvent leur Dieu au-dessus de tout un chacun au point d’oublier par quoi commence la piété : l’humanité. La miséricorde. L’amour de son prochain. »

Rana Ahmad constate au cours de son périple la bonté des gens ordinaires qui nous permettent d’avancer. Elle exprime la gratitude et l’admiration que lui inspire la générosité des gens croisés sur sa route et qui lui ont tendu la main.



L’empathie c’est ce qui se dégage du récit et c’est ce que moi j’éprouve pour Rana. Courage et abnégation, elle n’a jamais abandonné. Parfois pour accomplir un grand acte on doit se concentrer sur de petites choses pour avancer. La seule manière d’y parvenir il faut se rendre compte du courage dont on est en train de faire preuve.

Prison. La prison physique et mentale. Celle des femmes saoudiennes qui ont de l’argent, du pouvoir, les moyens techniques ces mêmes femmes ne quittent pas le pays. La répression la plus puissante est celle qui est dans leur tête. La honte qui pèse sur leurs épaules. La peur de la répression. La crainte d’attirer sur leur famille la haine, l’infamie, la honte. Des entraves mentales tellement plus puissantes que des menottes d’acier.



Elle te parle des nombreux deuils qu’elle a à porter. La 1re fois où petite fille elle a compris qu’elle n’avait aucune valeur. Une amitié perdue, plusieurs mêmes. Chaque fois qu’on lui a ôté un peu de liberté, elle s’est sentie mourir.




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Ici, les femmes ne rêvent pas

Ce témoignage est une claque. L'écriture est fluide et agréable. Mais les faits racontés sont tout sauf agréables.

C'est un récit autobiographique, d'une femme, qui peu à peu se rend compte du sort anormal des femmes en Arabie Saoudite. En effet, ce pays applique la charia, autrement dit, à partir de sa puberté, une femme doit sortir entièrement voilée, sous peine d'être arrêtée, une femme ne peut sortir dehors sans être accompagnée d'un homme de sa famille (père, frère, mari), les femmes ne pouvaient pas conduire (jusqu'à tout récemment), etc.

Pire encore que toutes ces règles injustes auxquelles les femmes doivent obéir, on comprend avec quelle violence et quel mépris sont traitées les femmes là-bas. Dans l'esprit collectif, il est tout à fait normal de violenter une femme, que ce soit sa femme, sa sœur ou sa fille.

La question de la foi est aussi abordée. Comment se rendre compte que la religion imposée par l'Etat n'est pas la seule qui existe, et que ceux qui ne croient pas, ou croient en autre chose ne sont pas des "mécréants" et ne finissent pas en enfer, comme l'Etat le répète depuis toujours ? Comment vivre l'athéisme dans un pays où celui-ci est puni de peine de mort ?

J'ai également beaucoup aimé le dernier quart du livre, qui diffère par son sujet, mais que je n'aborderai pas ici pour ne pas tout dévoiler



Les relations entre les personnages sont précisément décrites et approfondies, et j'ai trouvé ça très agréable. J'ai eu un coup de cœur sur la relation entre Rana et son père. J'ai d'ailleurs trouvé que cela formait une sorte d'espoir



Je conseille à tous de lire ce témoignage, en particulier ceux qui sont sensibles aux thèmes du féminisme, de l'intégrisme religieux, et de la rébellion

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Ici, les femmes ne rêvent pas

"Les femmes saoudiennes n'iront pas en enfer, il y a longtemps qu'elles y vivent"



Rana Ahmad a décidé de fuir son pays, l'Arabie saoudite, et sa religion, l'islam.

Une enfance heureuse dans une famille d’origine Syrienne avec un père aimant et respectueux jusqu’à ce que l’on juge qu’il est temps pour elle de se voiler.

Comme toutes les Saoudiennes sa vie va désormais se passer sous le poids du voile islamique, sous le joug de la charia.

C’est le début d’une vie de douleur et de privation de liberté dans ce pays qui est une véritable prison à ciel ouvert pour les femmes.

Une vie faite uniquement d’interdictions (interdiction de conduire, interdiction de se promener seule…), d’obligations, d’abus et de discriminations toutes plus choquantes les unes que les autres.



Petit à petit, Rana ne comprend plus cette religion qui opprime les femmes et c’est depuis sa chambre, devant son ordinateur, qu’elle entame une double vie.

Grâce à Internet un nouveau monde se déploie devant elle, un monde qui lui est totalement étranger.

Elle lit Nietzsche, découvre les sciences et surtout les idées de Richard Dawkins .

Elle croise sur la toile des hommes et des femmes qui, comme elle, ne se reconnaissent pas dans cette société violente, dans ces lois religieuses, dans les préceptes d’Allah à la sauce saoudienne.

Une longue réflexion qui va l’amener à se demander si Dieu n’est pas « l’une des nombreuses histoires que les hommes se racontent ».

Le cheminement de sa pensée sera progressif et douloureux car comment se défaire de tout ce que l’on a cru pendant des années ? comment ne pas se sentir coupable ? comment continuer à vivre dans ce pays ?

Une seule solution s’impose à elle pour sortir de cet enfermement, une décision folle quand on est une femme là-bas: s’évader d’Arabie Saoudite.



Récit d’une vie de prisonnière, récit du parcours d’une athée, récit d’une évasion, récit de l’émancipation d’une jeune femme, ce livre est comme toujours chez les éditions Globe remarquable de qualité, fidèle à leur vocation de « bousculer les frontières, de penser notre société, d’éclairer notre époque et avant tout de raconter des histoires ».

Cette autobiographie d’une jeune résistante va vous filer une bonne piqure de rappel sur la condition de la femme à travers le monde.

J’espère qu’aujourd’hui, Rana porte tous les jours de jolis décolletés, qu’elle écoute Rihanna à fond et que la prochaine fois que l’on entendra parler d’elle, se sera parce qu’elle aura obtenu le prix de Nobel de Physique
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Pas un roman, mais une autobiographie, celle de Rana Ahmad, qui expose sa vie dès l'enfance en Arabie Saoudite dans une famille musulmane et jusqu'à sa fuite en Europe avant ses trente ans.

On le sait, les femmes en Arabie Saoudite particulièrement ne sont pas libres, même pas de conduire ou de prendre des décisions. Seule La soumission aux hommes de leur famille ou leur mari est la norme.

Cette histoire nous rappelle que la liberté est un bien précieux.

Un livre fort, émouvant aussi qui présente un parcours exceptionnel pour que Rana puisse vivre sa vie comme elle l'entend. Il rappelle aussi que la solidarité, le soutien de ceux qui nous aiment, nous comprennent et qui sont dans l'empathie sont autant de resssources pour faciliter nos projets, lorsqu'on n'a plus d'autre solution que de fuir son pays et ses proches.







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Ici, les femmes ne rêvent pas

Challenge Plumes Féminines 2019-2020

Challenge Voyages Littéraires



Rana est une bonne Saoudienne : pieuse, obéissante, soumise. En apparence. Parce que sous son crâne ça bouillonne, jusqu'à l'impensable : elle devient athée. Et ça, si ça se sait...

Récit d'une jeune femme qui prend son courage à 2 mains, n'y réfléchit pas trop et fuit. D'abord en Turquie, puis en Europe, par la voie des réfugiés, parce que oui, c'est la guerre en Syrie et que son passeport est syrien.

Sa vie est une longue suite de courage et d'empêchements : celui de divorcer et de rentrer chez ses parents, de partir travailler dans une société qui ne reconnait pas leur existence ailleurs qu'à la maison, de fuir les attouchements de ses oncles, de reconstruire sa vie en Allemagne,... Et évidemment de reconstruire sa vie.

Le portrait de l'Arabie Saoudite, même si par les médias des échos nous en parviennent, est absolument terrifiant ; le plus terrifiant et elle le dit, c'est l'acceptation d'une grande partie du peuple, même celle qui aurait les moyens de vivre dans des pays plus libéraux. Les rebelles sont durement punis (cf. Raif Badawi, blogueur condamné à 1000 coups de fouets et récipiendaire du prix Sakharov de la liberté d'expression).

Du courage d'oser.
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Rana découvre réellement son statut de femme à dix ans lorsque son vélo, à peine offert, lui est retiré en raison de son sexe.



Elle est soudainement mise sous tutelle masculine et perd toute liberté au nom de la volonté de Dieu.



Il ne reste à Rana plus que son amour pour son père qui semble bien le seul à lui témoigner une certaine empathie.



Alors, afin de briser ses chaînes, Rana explore différentes pistes comme le mariage ou encore le travail. Mais chacune se termine par un désastre et une opprobe qui resserrent ses liens jusqu'à mettre en péril sa propre vie.



Nous sommes aujourd'hui entre l'Arabie saoudite et la Syrie où la vie des femmes ne tient qu'à un fil, au bon vouloir des hommes.



Dès lors, Rana suffoque littéralement sous les voiles et les contraintes. Une lueur d'espoir naît cependant grâce à l'accès aux réseaux sociaux.



C'est alors que la jeune femme se met à douter de l'existence de Dieu, ce qui est puni de la peine capitale dans son pays.



Un roman fort et limpide sur la conditions des femmes dans les pays où une certaine interprétation du Coran est maître.

On apprend par ce récit la vie quotidienne et tout ce que les voiles peuvent cacher.



A lire !
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Ici, les femmes ne rêvent pas

En Arabie Saoudite, Rana se sent libre jusqu’au début de son adolescence. C’est à ce moment que les interdictions, les contraintes et les privations de liberté apparaissent. Ce qui l’attend alors, c’est un mariage arrangé et une vie de servitude et d’enfermement au service de son mari et de ses enfants.

C’est par internet qu’elle s’évade, d’abord en pensée. La lecture de blogs et de Darwin la plonge dans la réflexion. Elle se découvre athée dans un pays sans liberté religieuse. L’avenir qu’on lui propose et les violences qu’elle subies pour sa rébellion la poussent alors à s’évader par l’action. Son parcours jusqu’en Allemagne est semée d’obstacles, de peurs, de pertes mais elle trouvera là-bas un endroit pour être elle-même, étudier et s’exprimer.



Tout d’abord, je dois dire que j’ai été agréablement surprise par la qualité de l’écriture qui n’est pas toujours à la hauteur dans ce type de récit autobiographique. J’ai trouvé que le texte était très vivant et portait avec sincérité la voix de Rana.



Ensuite, cette histoire est tout simplement bouleversante. J’ai beaucoup appris sur l’Arabie Saoudite en général et sur le contexte de vie des femmes dans ce pays. Il ne leur offre que trois possibilités : plier, mourir ou fuir. Mais ce livre apporte aussi des réflexions sur la condition des femmes partout dans le monde. Les violences verbales, physiques et sexuelles vécues par Rana sont abominables. J’ai eu le cœur déchiré par les actes de sa famille et de sa mère en particulier qui choisit toujours de suivre les traditions, même au détriment de sa fille. Heureusement que Rana trouve du soutien auprès de son père, pourtant lui aussi lié par les traditions. Leur attachement profond l’un à l’autre, même avec la distance après la fuite, est un des points particulièrement touchants du récit.



Ce livre est donc le témoignage passionnant d’une jeune femme qui veut juste vivre et de son parcours fait de courage, de détermination, de fidélité à ses convictions et de sacrifices. A découvrir de toute urgence.

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Ici, les femmes ne rêvent pas

Un témoignage d’une violence certaine pour les femmes que nous sommes : européennes libres, dans nos têtes, de nos corps, parfois superficielles et parfois trop insouciantes, c’est ce qu’on peut se dire à la lecture de ce récit. Les contraintes que Rana Ahmad, d’origine musulmane, a vécues en Arabie Saoudite sont quasi inacceptables et inimaginables pour nous dans notre monde actuel. Toutes les violences faites aux femmes y passent : l’enfance stoppée par le port du voile et, l’obligation de porter l’abaya noire, le niqab et le tarna dès la préadolescence, l’interdiction de se déplacer sans être accompagné par un homme de sa famille, le mariage arrangé et forcé, l’impossibilité de poursuivre des études quand on est une épouse, du fait, l’impossibilité de travailler, d’être indépendante. Une vie entièrement tournée vers la religion et l’obéissance aux hommes. Il en faut du courage à Rana pour casser ce schéma et fuir avant de mourir parce qu’elle n’existe pas en tant que femme dans son pays. Bien qu’aimée par son père qui a toujours essayé de lui laisser le droit de penser, elle devra vivre la migration avant de pouvoir s’émanciper. Et au-delà des frontières, il plane encore sur elle, le poids de la tradition religieuse et de la trahison familiale. Merci à Rana de nous faire connaitre son destin et sa vie, tu es un bel exemple de force, de courage, d’intelligence et d’émancipation féminine.
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Ici, les femmes ne rêvent pas

Autobiographie bouleversante d'une jeune femme née en 1985 qui a fuit l'Arabie Saoudite après avoir rejeté l'Islam et la violence de sa famille.



Tout au long du livre, on a envie de crier "Mais où sont les féministes ?!" Après des années, j'ai l'impression d'avoir lu ce genre de livres une dizaine de fois, et Rana est née en 1985 ! càd récemment ! Et malgré tout, ce sont toujours les mêmes violences qui sont faites aux femmes !



Comme le souligne très bien l'auteur dans ce livre, les femmes musulmanes portent deux fois le fardeau des hommes : l'honneur de Dieu ET l'honneur de la famille. D'où leur punition si elles "bafouent" Dieu ... ou la famille ! Ainsi, si elles sont violées ou abusées, ce sont elles les coupables car elles "salissent" la famille ...



Malgré tout, je me suis parfois demandé en lisant ce livre si ce n'était pas de la propagande, toutes les épreuves qu'elle a subies, l'auteur a-t-elle réellement vécu tout cela ? la violence de son frère et de ses ex beaux-frères, la tragédie vécue par son amie, la perte de son emploi, le récit de sa fuite ? ... cela fait beaucoup...



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Ici, les femmes ne rêvent pas

Ce texte est un récit sur le courage, la liberté et la tolérance. Le courage de rompre avec ses croyances, ses racines et sa famille. J’ai été profondément émue par le parcours de cette femme, par l’énergie qu’elle déploie à s’arracher des griffes de l’enfer, par sa farouche volonté de vivre et d’être libre, quitte à affronter l’abandon, la haine, la terreur, la solitude et le vide.

Je n’avais jamais lu de si près la condition des femmes au Moyen-Orient et en particulier en Arabie Saoudite, l’Islam qui les ligote toujours plus fermement chaque jour, qui les opprime, les rend anonymes et esclaves. Tout leur est interdit : le visage, le nom, la parole, le désir, la féminité. J’ai été révoltée, bouleversée, suffoquée. J’ai eu le sentiment d’être dans un chaudron fermé par un couvercle, et j’ai vécu avec Rana sa renaissance au monde, sa prise de conscience douloureuse et salvatrice.

Cette femme fait de son histoire un porte-voix : c’est un texte qui dénonce brillamment, avec beaucoup de sensibilité et d’humilité la folie dans laquelle peut faire basculer la religion, et qui rend un très bel hommage aux femmes, sans jamais verser dans le pamphlet. C’est une invitation intime à la tolérance et au courage d’être heureux.

J’ai été particulièrement émue par la simplicité de l’écriture : sans fard, intime, ça et là des images poétiques, malgré parfois un style un peu journalistique, qui n’enlève cependant rien à la puissance du témoignage. J’ai été par-dessus tout bouleversée par le père de Rana, qui l’aime inconditionnellement : la victoire de l’amour quoi qu’il arrive.

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