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Critiques de Raphaël Aloysius Lafferty (7)
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Autobiographie d'une machine ktistèque

Epikt est une machine pensante créée par l'Institut pour la science impure afin de répondre aux différentes questions existentielles que se posent les membres de cette glorieuse institution. Pour cela, Epikt dispose de la connaissance et de la mémoire de ses créateurs mais aussi de celles de toutes les créatures vivantes qu'elle désire.



« Puisque je sais tout de vous, qui que vous soyez, il n'est que juste que vous appreniez quelques petites choses de moi. Depuis que j'ai appris à extraire le précis personnel de n'importe quelle personne présente ou absente, je peux vous faire venir ici au complet. Si je ne l'ai pas encore fait, c'est que vous n'en valez pas la peine. Qui que vous soyez, vous n'êtes qu'un fragment, et un fragment d'un certain type. Mais moi, je suis le compendium de tous les types. Les personnes qui sont en moi, les personnes qui sont dans le monde, je les vois comme elles sont. Pas comme elles se voient les unes les autres. Aussi je n'ai pas à attacher une très grande importance à l'apparence ou à la présence physiques de l'un des fragments. Il n'y a que les personnes très fortes dont la présence ou l'absence compte. Quant aux personnes ordinaires, je les lis aussi bien d'une manière que de l'autre.»



Ainsi commence le récit, la machine nous relate ses réflexions, ses expériences, ses succès et ses échecs.



Autobiographie d'une machine ktistèque est le deuxième livre paru dans la collection "Exofictions" d'Actes Sud après l'excellent Silo de Hugh Howey.

Ce roman de R.A. Lafferty a été écrit en 1971 et publié en 1974 en France. Il était depuis longtemps introuvable dans notre pays.



Quel exercice ambitieux que de vouloir faire parler une machine ! Surtout quand celle-ci est constituée de la conscience d'un grand nombre d'individus. R.A. Lafferty réussit parfaitement cette tâche et nous livre un texte étonnant, fascinant et exigeant.

La complexité et l'étrangeté de ce roman sont à la fois addictives et rébarbatives. Rien n'est jamais simple et il faut en permanence faire un effort pour profiter de ce texte sans réelle intrigue.



« Dans les temps troublés, les gens retournent presque parfois de la musique élevée et complexe aux simples mélodies (qui en réalité sont bien plus élevées et chargées de sens que la musique élevée), mais ils passent toujours à coté faute d'être suffisamment simples. La simplicité (jamais je ne serais obligé d'expliquer ces choses-là à une machine intelligente, mais il faut toujours mettre les points sur les i même pour une personne intelligente) n'implique pas une pauvreté dans le contenu ou le détail ; elle implique une unicité. C'est la complexité (cette division, cet échec de compréhension) qui est privée de détails de substance. Ramassez les morceaux éparpillés partout de n'importe quelle complexité et réunissez-les (car ils sont incapables de se réunir seuls) ; vous serez surpris de constater leur légèreté.»



Le personnage d'Epikt est très intéressant et en dehors de ce qu'il nous raconte, j'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir. J'ai essayé de comprendre où l'auteur allait nous mener sans jamais réellement y parvenir.

Les différents projets explorés par Epikt sont logiques à l'origine mais fantaisistes dans leur traitement. Epikt pense mieux comprendre l'humain que les hommes eux-même. Malgré ça, il ne semble pas capable de mener un projet à bien. On retrouve en lui un bon nombre des contradictions humaines.



Au final, R.A. Lafferty nous livre une réflexion étonnante sur la condition humaine. Un livre atypique qu'il aurait été dommage de laisser dormir aux fonds des étalages de quelques bouquinistes. A lire à tête reposée pour en profiter pleinement.



Note : 7/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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Autobiographie d'une machine ktistèque

L’avantage des machines à intelligence artificielle sur les machines humaines, c’est qu’elles peuvent enregistrer tout ce qui se passe dès l’instant où leurs connexions intelligentes sont établies, ce qui les empêche vraisemblablement d’avoir un inconscient constitutif, à moins qu’elles n’aient été programmées en ce sens (mais qui penserait bon de leur ajouter une telle merde ?).





L’intérêt de cette Autobiographie d’une machine Ktistèque, c’est de plonger au cœur de la pensée de ce genre de machine à intelligence artificielle sans inconscient, comme on découvrirait, par opposition à notre pensée différée, la pensée immédiate. Sa naissance, ses créateurs, ses apprentissages, ses découvertes, seront ici amalgamés en un gros potage imbuvable, transposition robotique réussie car épuisante de ce que Virginia Woolf avait introduit en littérature avec le flux de conscience (souvenez-vous de son Mrs. Dalloway qu’il fallait lire en s’agrippant aux pieds de son transat).





« Toi, lecteur de ce Haut Journal, si tu n’aimes pas les mots, comment aimeras-tu le message ? Sauras-tu pardonner mes tropes et transmettre l’amour ? »





Le problème de cette machine Ktistèque, ce qui finit par la rendre humaine, trop humaine, c’est de vivre dans notre langue d’humains comme si cela allait de soi, de s’en amuser et de la faire rebondir aux quatre coins de la page en un art philarmonique trop bien consommé pour n’être pas digne de la plus grande intelligence humaine qui soit. Je ne dois sans doute pas assez aimer les mots, mais il se peut aussi que je les aime davantage lorsqu’ils se trouvent à deux doigts de rencontrer la détestation.

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Les quatrièmes demeures

Satire politique, science-fiction allégorique, délire mystique, manifeste philosophique déguisé en comédie fantastique... il y a un peu de tout ça, et sans doute bien plus encore, dans ce roman inclassable dont la richesse n'a d'égale que la loufoquerie. Richesse de style et d'imagination, richesse intellectuelle, le tout nourri d'une culture foisonnante, aux orientations très métaphysiques et mystiques (le titre est directement inspiré par Thérèse d'Avila, ça donne le ton).

Malheureusement, ces orientations m'échappent un peu trop pour que je réussisse à totalement accrocher, malgré une indéniable admiration pour cet univers semblable à nul autre, ce bouillonnement génial qui s'épanouit dans une langue à sa mesure, imagée, acérée, poétique, extravagante et drôle.



Bien sûr, on peut très bien ne lire ce roman que sous l'angle de l'humour, se laisser porter par sa folie délicieuse - et ce sera très vraisemblablement une excellente lecture. Je regrette un peu de ne pas en avoir été (toujours) capable, de m'être trop souvent laissée freiner par l'impression de ne pas avoir les clefs nécessaires pour comprendre les implications du texte. Ou tout simplement par le besoin de comprendre.



Sans doute suis-je un peu trop terre à terre pour ce genre de livre, dont je reconnais toutefois la qualité et dans lequel il n'est pas exclu que je me replonge à l'occasion. Ne serait-ce que pour le style !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Lieux secrets et vilains messieurs

Derrière une couverture qui fait penser à la pochette d'un album de rock psychédélique des années 60 et un titre intriguant, se cache un recueil de nouvelles des plus étranges écrit par un auteur réputé pour son humour et son décalage.



Les nouvelles alternent entre une qui nous parle d'un lieu secret et d'une qui nous parle d'un vilain monsieur, d'où le titre qui d'un coup devient moins énigmatique.

L'écriture est de bonne qualité et plein d'inventivité, le style changeant énormément de l'une à l'autre des nouvelles.



La première "A propos d'un crocodile secret" est la plus bizarre et la plus difficile à appréhender, malgré cela je l'ai bien appréciée. Mais bon, débuter par elle surprend, on se demande dans quoi on s'embarque là, puis après avec les autres on revient sur des lignes plus conventionnelles, même si on reste sur des histoires étranges.



"Fou furieux", "la grande carcasse", "La sentinelle d'or" , "comment ils la rendirent" font réfléchir ; "Les îles de marbre" aussi mais en plus elle est assez poétique ; "L'homme au fond","Adam avait trois frères" et "La créature idéale" m'ont bien fait rire ; "Boomer-les-plaines" est à limite de la fantasy ; "Sept histoires de rêve" est une enquête policière assez bien menée ; "Dans le jardin" est assez jubilatoire surtout avec sa fin cynique et sa dernière phrase qui fera grincer des dents certaines ; "Les gongs grinçants du monde" et "Porc piégé" sont celles que j'ai trouvées les moins passionnantes ; par contre j'ai beaucoup aimé "Qui-Sait Jones et la cité" avec son langage argotique; mais ma préféré de toutes c'est "un monde singulier" dont je ne peux dire grand chose sans risque de spoiler.



Pour conclure, un recueil qui ne plaira certainement pas à tout le monde, mais que moi j'ai beaucoup apprécié et que je ne peux que conseiller aux amoureux de récits absurdes mais bien construits.

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Autobiographie d'une machine ktistèque

Une intelligence artificielle pas comme les autres comme guide vers les sources de la Création.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/03/25/note-de-lecture-autobiographie-dune-machine-ktisteque-raphael-aloysius-lafferty/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Autobiographie d'une machine ktistèque

Epiktistes, ou Epikt pour les intimes, est une machine créée par l'Institut pour la Science Impure, lequel se compose d'une poignée d'individus qui injectent chacun un extrait de leur psychisme dans la machine. Ainsi Epikt est-elle un condensé de l'humanité, enfin de cette humanité que l'on ne trouve que dans l'Institut, et qui est censée répondre à toutes les questions que se posent les Hommes. Elle nous propose rien de moins que son autobiographie, de sa découverte du monde et des humains à sa résolution du problème fondamental pour ces derniers.



Si l'on ajoute que ce problème est relatif à la forme de l'univers on comprend définitivement que cette Autobiographie d'une machine ktistèque fait dans le surréalisme. Il est vrai que la supériorité de la machine sur les hommes est si manifeste que son apprentissage passe par la compréhension de ses inférieurs, la mise en perspective de leurs incohérences et la gestion de leur tendance à lancer des projets qui ne mènent nulle part.



C'est ainsi que R. A. LAFFERTY a produit au début des années 1970 un roman à nulle autre pareille, une oeuvre de création absolue. Dans Autobiographie d'une machine ktistèque le lecteur aura bien du mal à suivre le fil d'une intrigue quasi inexistante. En revanche il y trouvera une réflexion profonde sur la condition humaine et la contribution de la soif de connaissances à son développement. Bien que difficile, l’exercice est incontestablement brillant, en particulier grâce à une prose ciselée et pleine d'humour.



Avec cette réédition, Actes Sud enrichit sa toute récente collection Exofictions d'une oeuvre profondément originale et fait sortir de l'oubli un auteur qui n'avait pas été édité en France depuis près de trente ans.
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Autobiographie d'une machine ktistèque

Je m'efforce toujours de lire au moins 100 pages d'un livre pour lui donner sa chance de m'attraper, mais la je jette l'éponge vers la soixantième ! Je n'y comprend rien, aucune intrigue, des réflexions pseudo-philosophique qui ne me parle pas du tout.

Conclusion : le surréalisme n'est pas pour moi.
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