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Citations de Raphaël Meltz (44)


Je lance le logiciel S. : son péniblement joyeux pour signifier que j'appelle. Antonio décroche (il ne décroche pas, il n'y a aucun objet à décrocher, il clique simplement sur l'icône verte, il «clique bouton vert»).
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Claire regarde son fils de onze ans qui lui pose une question à laquelle elle n'a pas de réponse: une question à laquelle d'ailleurs il n'y a sans doute pas de réponse, mais peut-on dire cela à un enfant : il n'y a pas de réponse, il y a des questions auxquelles je dois te dire qu'il n'y a pas de réponse, pourquoi ta sœur est morte et pourquoi ils ont choisi bleu et lilas, la seule chose que je peux te dire c'est d'essayer de ne pas comprendre, de ne pas vouloir. Ne pas chercher.
Mais faut-il dire cela à un enfant: ne pas chercher.
Peut-on dire cela. Tout cela, toutes ces interrogations se bousculent à toute allure dans la tête de Claire, elle ne dit rien, elle espère que Gabriel n'attend pas vraiment de réponse. Qu'il ne pense pas qu'il y ait vraiment de réponse possible.
Et c'est comme ça que se construit, année après année, le silence. Entre une mère blessée et son fils triste.
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Tu as appris à ne pas t'effondrer devant les doutes, les dénis, à ne pas laisser ta vie partir dans un magma gluant et repoussant mais tu n'as pas appris à ne pas prendre l'autre en charge. Cela tu n'y arrives pas. C'est plus fort que toi - la faiblesse des autres, leurs failles, leur façon de quitter les rails de la raison te paraissent toujours plus intenses, plus évidentes, plus certaines, que les tiennes. Ce n'est pas que tu te nies: simplement tu te mets dans la file d'attente, à une place mouvante qui fait que tu es toujours derrière quelqu'un qui vient de te passer devant.
Tu ne sais pas prendre la première place à tes propres yeux. Depuis toujours tu ne t'autorises pas à être la première sur la liste. Est-ce que ça, cela changera un jour, Marcia ?
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Être différente, c'est quelque chose qui a toujours été au cœur de ta vie.
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Et c'est ce qui est le plus dur au monde, trouver son équilibre. Surtout quand on est tellement sensible que tout est toujours matière à déséquilibre.
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Après cette nuit, Kafka ne sera plus le même. Il a enfin atteint "l'enfer éternel des vrais écrivains" qu'il appelait de ses voeux deux mois plus tôt.
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Il faut pourtant accepter de s’arrêter. Accepter de mettre un terme aux recherches. Et à son propre récit. Le récit de cette nuit-là, qui raconte comment Franz Kafka est devenu Franz Kafka.
Tant de livres sur Kafka, disais-je au début : oui, tant de livres. Mais c’est parce que le sujet est inépuisable. Où qu’on porte son regard, tout est passionnant. Tout est vibrant – chaque moment de sa vie, chaque lettre, chaque phrase de son Journal.
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La famille comme lieu de l’impossibilité de l’écriture – thème évidemment central dans la vie de Kafka, qui, parce qu’il est célibataire, habite toujours chez ses parents : Georg, le personnage du Verdict, habite, lui, seul, avec son père veuf.
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C’est une enquête. On sait ce qui s’est passé le jour fatal, le 22 septembre 1912, et on cherche, dans les jours qui précèdent, chaque trace, chaque signe, chaque marque que laisse Kafka. On peut le suivre au jour le jour. On peut l’observer avancer vers cette nuit-là.
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Nous Sommes las de nous-même. Nous souhaitons arrêter de dire nous pour parler de moi. Et moi je m'arrête là.
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[...] il n'y a pas de chef-d'œuvre qu'il ne faille pas un jour tenter de dépasser.
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Vertige des possibles.
Démesure des pensées.
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Il vivait toujours dans ce voyage épuisant et fascinant qui va de la pulsion de vie à la pulsion de mort, qui scintille, qui oscille, qui n'est jamais stable, jamais stabilisé, jamais posé. Il ondulait toujours entre trop et pas assez, ne connaissant que rarement l'état de juste-comme-il-faut : il était comme ces courbes sinusoïdales qu'on apprend au lycée, celles du courant alternatif, mais pour lui elles ne faisaient qu'effleurer le point central, les parties hautes et basses étaient interminables, les parties médianes étaient brèves, fugaces, et si rares.
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Toute sociologie critique finit par se heurter au poids réel de la pâte humaine: dans le cas de Michel, cet aveuglement n'était peut-être qu'une solution de survie plutôt qu'un vieux relent de domination masculine; et la suite avait prouvé que les difficultés à vivre n'étaient en effet pas les mêmes pour elle que pour lui. Les enjeux sans doute, les questions évidemment, mais les difficultés non – et que vaut encore la mise à distance des réflexes genrés face à la détresse infinie d'un individu?
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Il n'avait jamais eu le projet d'intégrer quoi que ce soit. Il avait ri le jour où Marcia sans faire attention lui avait dit qu'elle avait intégré Normale sup, intégré c’était le mot qu'utilisaient ceux qui étaient en prépa scientifique, intégrer comme l'intégrale d'une fonction, Michel avait dit toi tu as intégré et moi j'ai plutôt désintégré mes études (il avait fait trois ans de droit, porté par l'idée qu'il aimait parler, somme toute – mais la parole qu'il aimait déployer il ne pouvait pas la contraindre aux règles du code pénal, il s'en était vite rendu compte et avait bientôt tout laissé tomber pour se jeter à esprit perdu dans le café- théâtre) [...]
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C'est plus fort que toi – la faiblesse des autres, leurs failles, leur façon de quitter les rails de la raison te paraissent toujours plus intenses, plus évidentes, plus certaines, que les tiennes. Ce n'est pas que tu te nies : simplement tu te mets dans la file d'attente, à une place mouvante qui fait que tu es toujours derrière quelqu'un qui vient de te passer devant.
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C'est étrange : ta sensibilité est si forte qu'elle est comme absente; un peu comme, symétriquement, un froid tellement intense qu'il en devient brûlant.
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C'est ça sans doute que dans ta vie de tous les jours tu ne te préoccupes pas trop de ton corps – et tant de ton cerveau. Ce n'est pas que tun'as pas de sensations, pas de sensibilité, pas de sensitivité, c'est simplement que tu fais tout pour les repousser loin de toi.
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[...] et je les regardais affligé : pourquoi voulez-vous me dire ce que je dois être alors qu'il n'y a que moi qui sache ce que je cherche à devenir ?
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J'aime tellement la scène. J'aime cette rencontre incroyable entre ma solitude éclairée et la foule dans l'ombre [...]
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