AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Régis Delpeuch (108)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Graines de liberté

Un titre de Pascale Maupou Boutry intéressant à plusieurs niveaux, pour l'illustration d'une part, usant de quelques atouts artistiques ombre et lumière et par son histoire bien sûr d'autre part.



Les images distillent un vrai charme, rustique, surtout dans les intérieurs moyen-âgeux restitués de paysans, éclairés à la bougie comme dans les tableaux du Nord du XVI ème siècle, à la manière de Georges de la Tour. Régis Delpeuch arrive à inspirer une scène du temps d'avant, juste avec une teinte ocre bien travaillée et pourtant sans mobiliers.



Nous sommes dans les campagnes et notre héroïne y filera régulièrement son chemin.



C'est une conteuse.







Chaque jour, elle sort sa flûte puis lit une des histoires collectées sur son carnet.



D'ordinaire, on l'attend avec impatience, les personnages du village sont nombreux mais l'illustrateur leur accorde une tout de même une réserve, pas d'expressions visibles d'enthousiasme.



Un peu sauvages mais à l'écoute.



La conteuse est un peu la télévision de l'époque, avec ses nouvelles véhiculées de villages en villages, avec ses divertissements qui vont nourrir l'imagination du quotidien, c'est aussi une invitée surprise, c'est certainement assez rare.







Sauf, qu'un jour et les jours suivants, dans une partie du pays, elle ne pourra plus gagner sa croûte, les regroupements y sont interdits.



Comment cela se fait-il?



La place d'un village est un peu aussi son coeur, n'est-ce pas chers lecteurs?



Si on prive une petite ville de son coeur et de son désir d'hospitalité, elle se meure, elle devient aussi sèche et aride qu'un lit de rivière désertée.



Et puis, elle s'oublie.







Quelle terrible mal pouvait nécessiter d'interdire les gens de se rassembler sur les places?



La vie semble être un peu bouleversée à cette limite du pays, les gens ont peur, nous le constatons à l'image et nous restons tout ouï, curieux de comprendre quelle autorité a pu décider de cela?



Ces gens ont c'est certain une terrible histoire à raconter.







La suite est surprenante et bien trouvée.



La fin nous prouve bien que de simples petites étincelles déclenchées peuvent générées de grands feux.



Ce fait, nous le concluons sans que cela ne soit montré à l'image, les auteurs laissent les lecteurs seuls juges de ce qui s'est passé après que notre conteuse se soit échapper de la prison dans laquelle on l'aura mise enfermée après avoir rassemblé autour d'elle.



Le pourquoi importe peu, ce qui est le plus important, c'est que les murs n'auront pas retenir ses histoires et également leur subtile pouvoir.



Ce que la Culture peut faire, nul ne peut le défaire, retenez bien cela, jeunes lecteurs.







Les jeunes lecteurs pourront profiter si ils le souhaitent de la lecture de l'histoire accompagnée de musique, un bonus.



Une belle surprise.
Commenter  J’apprécie          50
Le Petit Chaperon rouge

Petite histoire du soir avec un conte bien connu et quelques pensées un peu humoristiques ou décalés des personnages tout au long du récit.

C’est original et l’histoire est guère modifiée et permet donc de découvrir la vraie histoire du Petit Chaperon rouge.

Je l’ai lu à mes 2 petits mais il faut reconnaître que c’est une histoire assez violente (le chasseur ouvre le ventre du loup avec un couteau quand même) et qui me gêne lorsque un animal est si noirci avec ici le loup mangeur d’hommes.

C’est une histoire revisitée malgré tout intéressante et plutôt destinée à des enfants de 7-8 ans.

Commenter  J’apprécie          10
L'enfant d'Oradour

Ce petit roman permet de faire découvrir le drame d'Oradour-sur-Glane aux plus jeunes (à partir de 9 ans selon moi). Régis Delpeuch est un auteur qui se met à hauteur d'enfant ! Nous suivons donc Roger, jeune lorrain qui est arraché à sa terre natale et envoyé avec sa famille dans la région de Limoges : premier traumatisme. Mais le pire reste à venir puisque cet enfant tête brûlée va refuser d'écouter les ordres des allemands et décide de ne pas se rendre au champ de foire, lieu de rassemblement funeste pour les habitants. Le périple meurtrier des allemands est bien décrit (car documenté) et, j'espère, donnera envie aux lecteurs de découvrir ce lieu à connaitre absolument.
Commenter  J’apprécie          30
L'enfant d'Oradour

Je viens de lire ce livre avant de le donner à mes petits enfants (9 et 11 ans). Il décrit bien la vie de Roger, le seul enfant survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane. Cet enfant a eu avant la vie insouciante des garçons de son âge, puis survient ce massacre qui est abordé avec réalisme mais de telle manière qu'il peut-être lu par les enfants. Beaucoup d'aspects de la seconde guerre mondiale en France sont abordés dans ce livre : les lorrains et alsaciens chassés de chez eux, la répression, les maquisards, les S.S., les malgré-nous, la déportation. Ce livre est une belle leçon d'histoire et je conseille aux parents de le lire avant pour pouvoir en parler avec leurs enfants.
Commenter  J’apprécie          70
L'enfant d'Oradour

Je suis Limousine… Je vis près de Tulle et ai fait mes études à Limoges. Toute jeune j’ai découvert l’histoire de mon département durant la Seconde Guerre mondiale. Les 99 pendus de Tulle, le maquis, les divisions allemandes qui traversaient les villages répandant la terreur parmi les habitants… Arrivée à Limoges, j’ai découvert l’histoire d’Oradour-sur-Glane, blessure encore douloureuse pour la région. Une amie très chère a perdu une partie de sa famille à Oradour-sur-Glane et un froid matin d’octobre, jour de brouillard, nous sommes allées leur rendre hommage au village martyr. Je n’oublierai jamais le choc de cette visite. Chaque ruine est restée en état, une carcasse de voiture attend que la rouille ait raison d’elle sur une place du village, les impacts de balles, les traces de feu, les marques d’une vie heureuse disloquée en un jour. Le temps s’est suspendu le 10 juin 1944, au moment où la vie de 642 femmes, enfants, hommes a été prise par les Waffen SS de la division Das Reich.



Sacrée gageure que de raconter à des enfants de 10 ans cet évènement d’une rare violence, d’une sauvagerie extrême, impossible à comprendre, impossible à accepter. Des hommes, jeunes, très jeunes même, des malgré-nous donc des Alsaciens et des Mosellans, des Français donc, sont entrés un beau matin dans un paisible village limousin pour exécuter l’intégralité de la population. Des innocents ! Tous ! Tous sacrifiés !



Je ne pensais pas un tel roman possible. Surtout que le personnage central a vécu ce cauchemar (il n’aurait pas aimé qu’on l’appelle héros), qu’il était à peine plus jeune que les lecteurs ciblés. Mais ce livre est une éclatante réussite, il est une ode à l’amour que Roger portait à sa famille, au petit village limousin qui les a accueillis si chaleureusement et cela rend encore plus poignant le récit du massacre.



La langue est précise, accessible sans être simpliste. Le récit est atroce mais sobre et empreint de respect.



Pour moi ce livre possède un caractère obligatoire, il devrait être lu par tous les enfants du monde pour que jamais l’horreur ne recommence et que jamais on n’oublie.
Commenter  J’apprécie          40
L'enfant d'Oradour

Voilà un moment que j'envisage de visiter le village-martyr d'Oradour, alors quand j'ai vu que, de plus, j'avais déjà apprécié un autre roman du même auteur, je me suis précipitée sur ce témoignage! La première partie nous plonge dans la vie quotidienne d'un petit village des années 1940, encore préservé de l'invasion nazie. Et puis Roger est tout jeune alors la guerre doit lui sembler lointaine. On partage avec lui le plaisir désuet de fabriquer sa propre canne à partir d'une pousse de châtaignier, ou encore de "faire chabrot" en versant un peu de vin rouge dans la soupe ! C'est sympathique et rafraîchissant.



Et puis nous voici au cœur du drame ce fameux 10 juin 1944, avec les soldats allemands qui traversent le village, les fouilles (ils cherchent soi-disant des armes cachées par les maquisards), les coups de feu, la peur. "Roger se fie à son instinct, à cette petite voix intérieure qui lui dit de fuir, de courir le plus vite et le plus loin possible"", et c'est ce qui le sauvera. Deux passages sont particulièrement chargés d'émotion : l'explosion dans l'église et le chien criblé de balles... On partage la souffrance du petit garçon "perdu dans son chagrin et son désespoir", d'autant plus lorsqu'il réalise l'étendue de "tous ceux qu'il ne reverra plus".



Le récit est complété par un cahier documentaire clair et concis qui apporte des précisions sur le massacre (j'ai notamment appris que les SS avaient pour habitude de se venger de chaque action des maquisards en s'en prenant aux civils) et explique ce qu'est devenu Roger par la suite. Un musée-mémorial a été construit tout près du village-martyr (conservé en l'état) et mène à la visite de ce dernier.
Lien : https://www.takalirsa.fr/l-e..
Commenter  J’apprécie          50
L'enfant d'Oradour

Waouh en voilà une chronique qui ne va être facile à écrire….



On suit Roger un enfant de 7 ans qui vit Oradour. Le 10 juin 1944, des soldats allemands débarquent dans le village et en résultera le terrible massacre d’Oradour-sur-Glane. L’histoire de Roger est une histoire vraie, l’histoire d’un petit garçon marqué par son expulsion de sa Lorraine natale par les Allemands et qui préfère fuir que suivre ce que lui dit un allemand… Voilà ce qui va lui sauver la vie !



On suit le massacre indirectement, les horreurs commises sont ainsi non pas directement explicitée, mais on les découvre petit à petit à travers les yeux d’un enfant. Et cela rend la lecture possible par d’autres enfants.



Bien sûr ce n’est pas un livre très joyeux, mais cela reste un livre très important. Personnellement j’avais découvert ce fait tragique en classe de CM1 ou CM2, et il m’avait profondément révoltée, j’avais eu besoin d’en parler, de débriefer ce qu’avait très bien fait mon professeur mais également mes parents. Je pense toujours qu’il sera extrêmement important de débriefer cette lecture avec l’enfant qui lit ce livre. Cela doit ouvrir à une discussion pour que jamais ces faits ne soient oubliés, et pour éviter autant que possible qu’ils se reproduisent.



Le livre se termine sur la chronologie exacte de cette journée, la remise en perspective dans le contexte historique, le pourquoi les Allemands ont-ils fait cela (même si bien sûr cela ne justifie en rien l’horreur du massacre bien au contraire !) et je trouve cela très bien surtout quand ce sont des enfants qui sont ciblés et qu’ils n’ont pas encore toutes les connaissances nécessaires autour de la seconde guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          50
Quand Marcel et ses amis découvrirent la grot..

Partagez l'euphorie et l'émerveillement de Marcel Ravidat et de ses amis en ce mois de septembre 1940 où ils ont découvert "la plus importante collection de peintures pariétales, en nombre et en qualité, jamais mise à jour" grâce au chien Robot tombé dans un trou !

Marcel, alias Bagnard, est un jeune apprenti mécanicien de 18 ans. Si j'ai souhaité lire le récit de son incroyable exploration, c'est parce que j'ai visité Lascaux 4 l'été dernier et que j'avais envie de prolonger ce moment enchanteur. Pari réussi pour l'auteur qui fait revivre avec beaucoup de fraîcheur ces quelques jours magiques et intimes d'avant l'effervescence touristique que l'on connaît. On en oublierait presque le contexte de guerre en arrière-plan, même si la présence exceptionnelle de jeunes Parisiens juifs (ceux-là même qui vont accompagner Marcel dans ses équipées souterraines) rappelle le nazisme menaçant (ils sont venus se réfugier en zone libre).



Ainsi on les accompagne chaque matin dans la grotte, s'imprégnant avec eux "de la beauté des animaux qui nous surplombent". Les équipées sont périlleuses, il faut "descendre sec pendant quelques mètres", se faufiler dans un boyau, glisser à la corde au fond d'un puits... le tout avec un éclairage sommaire ! Des expéditions peu discrètes, un secret difficile à garder, et bientôt la nouvelle de la découverte s'ébruite dans le village. Le petit groupe décide alors de s'en remettre à M. Laval, leur ancien maître d'école passionné de préhistoire. M. Laval apportera des réponses à leurs interrogations (qui a peint ces dessins? Comment?) et entamera les démarches nécessaires.



Dès lors un autre problème se pose : comment protéger ce trésor "de la curiosité souvent dévastatrice des hommes"? Aidés des adultes, Marcel et ses copains s'organisent. Ils deviendront même les premiers guides officiels ! Jusqu'à la fermeture de la grotte au public en 1963 à cause de la "maladie verte", des micro-algues attaquant les peintures. Le roman se clôt sur une scène émouvante : les retrouvailles des quatre amis dans la grotte 46 ans après sa découverte, le 11 novembre 1986. On apprend ce qu'ils sont devenus dans les années qui ont suivi leur découverte. Le texte est accompagné de quelques photos des animaux peints, et la partie documentaire évoque les différentes copies réalisées suite à la fermeture de la grotte originelle.

Un livre qui donne envie de (re)visiter ce site exceptionnel!
Lien : https://www.takalirsa.fr/qua..
Commenter  J’apprécie          20
L'enfant d'Oradour

Roger a 10 ans en 1940 lorsque sa famille et lui sont expulsés de Moselle par les allemands. Ils sont installés à Oradour-sur-Glane, village situé à une vingtaine de kilomètres de Limoges.

Les années passent, Roger se fait de nouveaux amis, de nouveaux enfants naissent et l'intégration des expulsés de Moselle se fait peu à peu. Jusqu'à ce terrible 10 juin 1944 où les allemands massacrent la population d'Oradour et incendient les maisons.

Roger sera le seul survivant de sa famille et le seul enfant sur les 192 que comptaient les écoles du village.



Régis Delpeuch utilise des mots justes et bien adaptés à des enfants pour raconter, à travers les yeux de Roger, ce terrible épisode de l'Histoire.

Des notes en bas de pages sont là pour traduire les mots en allemands et expliquer ceux compliqués pour les

jeunes lecteurs.

J'ai trouvé que le cahier documentaire en fin de livre est très intéressant et nécessaire pour comprendre le contexte historique. Il y est également dressé le terrifiant bilan de ce massacre et raconté ce qu'est devenu Roger après guerre.



L'idée était présente depuis des années d'aller découvrir Oradour et visiter le centre de la mémoire avec ma fille mais cette lecture a précipité la chose puisque nous y allons ce week-end.



Je ne peux que conseiller cette lecture qui peut être un bon support pour expliquer l'histoire du village martyr à des enfants.
Commenter  J’apprécie          10
L'enfant d'Oradour

J'ai été selectionnée sur la masse critique du mois de mai, et je remercie Babelio de m'avoir permis de lire ce livre.

Ayant "visiter" le village martyr il y a quelques années, l'histoire de ce gamin m'interessait particulierement.

Regis Delpeuch a pris le ton juste... On y rencontre cette famille de lorrain, deportée vers ce village du limousin. Oradour sur Glane, commune paisible ou la division SS Das Reich montrera ce qu'elle peut faire de pire.



L'histoire de ce gamin, tirée de l'histoire réelle, est poignante, prenante, mais aussi difficile.

L'exode, la vie en Limousin, les nouveaux copains, la famille qui s'agrandit, une nouvelle ecole, et puis les allemands... Et cette phrase dans la petite tête qui dit "attention danger". La fuite, les risques, la sécurité puis le deuil, la douleur, la souffrance.

On se rend compte dans ce livre que le pire pour cet enfant n'est non pas le crime mais le fait d'avoir perdu sa famille. On le félicite, on le fête car il est survivant.. Mais pour lui, il est surtout seul.



Un tres beau livre, qui pour moi ne dois pas se lire trop jeune...
Commenter  J’apprécie          30
L'enfant d'Oradour

Il y a quelques années, j’ai visité le village d’Oradour sur Glane. J’ai été très marquée par l’ambiance, très oppressante, des lieux. Ils sont comme chargés de l’horreur de cette journée du 10 juin 1944. Bizarrement, si j’ai vécu cette visite de manière très forte sur le moment, j’ai occulté une partie des informations sur le déroulement de cette journée, notamment ce qui concerne les enfants de l’école. Je n’ai aucun souvenir de la mention de cette centaine d’enfants, ni de ce seul rescapé. Autant je me souviens parfaitement de l’église et des événements liés, et d’avoir été obligée d’en sortir rapidement tellement je m’y sentait mal, autant je ne visualise même plus l’école, alors que je sais avoir fait le tour du village… Vous comprendrez que le sujet du roman de Régis Delpeuch ait attisé ma curiosité.

Avant de rentrer dans le livre, un mot sur la couverture signée Antoine Brivet (illustrateur entre autres de La toute petite librairie d’Adeline Ruel chez Gulf Stream – ma chronique), qui pourrait laisser penser que Roger assiste à l’incendie de l’église, or à aucun moment il n’est directement visuellement témoin du massacre. C’est cependant une très jolie couverture, où j’apprécie particulièrement, une fois de plus, le travail de la lumière que réalise Antoine Brivet. Il met en valeur les cheveux roux de Roger, qui rappellent la couleur des flammes qui semblent l’éclairer de derrière. J’aurais sans doute préféré voir l’enfant dos à la scène, ce qui aurait été plus représentatif de l’histoire.

Dans le communiqué de presse, l’auteur répond à 3 questions sur son roman, j’ai trouvé intéressant de vous partager ses réponses, pour mieux comprendre pourquoi il a écrit ce livre, mais aussi pour rassurer les adultes sur la représentation de la violence dans ce roman destiné aux enfants à partir de 9 ans :

Pourquoi raconter le massacre d’Oradour ?

Parce que les dangers les plus extrêmes sont ceux que l’on occulte, ceux que l’on refuse d’affronter, croyant par-là qu’ils ne se reproduiront jamais.

Mais les enfants, à 9/10 ans, ne sont-ils pas trop jeunes pour lire ce roman ?

Non, car le drame d’Oradour montre à quel point la violence déchaînée de la guerre ignore l’innocence des enfants. Si nous voulons faire de nos enfants des citoyens responsables, si nous voulons les éveiller à une véritable culture de la paix, il faut leur faire prendre conscience très jeune que l’histoire s’emballe toujours plus vite qu’on ne le croit, et verse souvent dans l’abîme de la barbarie.

Dans l’ouvrage, le petit Roger assiste-t-il au massacre ?

Non, il s’enfuit dès que les Allemands demandent le rassemblement sur le champ de foire. Une fois loin du village, il apercevra la fumée s’élevant de l’église sans savoir de quoi il s’agit. Il ne vit pas les faits au moment où ils surviennent, mais ils lui seront rapportés par les amis de ses parents, de manière neutre, pour ne pas choquer les lecteurs.

Effectivement, si le parcours de Roger est difficile, si il souffre, on ne voit jamais directement le massacre. Il y a certes des scènes violentes, mais pas plus que ce que tout enfant peut voir à la télévision ou sur internet quotidiennement. De plus, on a ici la distance du récit, et l’aide d’un cahier documentaire à la fin de l’ouvrage, qui contextualise les événements racontés. C’est cependant une lecture qui nécessite, je pense, un accompagnement et une discussion.

Quand on lit l’histoire de Roger, on se dit qu’il n’a vraiment pas eu de chance. Déporté de Moselle jusqu’au village d’Oradour avec sa famille, il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il s’en est sorti ce jour là parce que son père lui avait appris à se méfier des allemands. D’une manière générale, l’auteur a choisi dans son adaptation des événements de mettre en avant l’importance de l’éducation reçue, et de nous montrer comment la famille de Roger est restée soudée face aux événements. Je pense notamment au papa de Roger qui lui raconte au tout début que le sac que le petit (il a 4 ans en 1940) doit porter contient du chocolat pour le motiver… ou de son oncle qui lui promet un cheval de bois la prochaine fois qu’ils se verront pour le consoler de devoir laisser ses jouets en bois derrière lui en quittant la Moselle.

Ce qui ressort de ce roman, c’est tout l’amour d’une famille. Comment les exilés de Charly ont su rester unis grâce à leurs parents, comment les enfants de la famille ont pu vivre une vie « normale » jusqu’à ce 10 juin, et comment le petit Roger a survécu, se fiant à son instinct et aux conseils de son père, malgré le refus de ses sœurs de le suivre… Bien évidemment, on découvre dans ce livre des événements terribles, horribles, innommables, mais on rencontre surtout une famille avec des valeurs, et un enfant qui, porté par ces valeurs, a réussi à survivre au cauchemar. C’est cette histoire, cette famille, qui rendent l’indicible acceptable lors de la lecture.

Le dossier qui suit le roman est très bien fait, et explique vraiment bien comment les choses se sont déroulées ce 10 juin 1944, et essaie de dire pourquoi. Il raconte aussi la suite, après-guerre, le procès, et plus récemment le Centre de la mémoire d’Oradour. Il nous dit enfin ce qu’est devenu Roger, nous donnant un aperçu de sa vie « après ». Le tout avec un vocabulaire simple, parfaitement adapté à l’âge des lecteurs cibles.

Ce petit ouvrage est un concentré d’émotion, le style de l’auteur est très visuel, et permet de bien se représenter les lieux et les personnages. C’est un livre à lire, à faire lire, à partager. Un livre pour ouvrir la discussion, pour que, dans le futur, nos enfants devenus adultes ne reproduisent jamais de tels actes de barbarie. Et quand on regarde ce qui se passe dans le monde actuellement, on se dit qu’il y a urgence à éduquer les plus jeunes au respect et à la paix, tout simplement.

J’ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre de ma participation au Club des lecteurs Scrineo pour l’année 2019. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          10
L'enfant d'Oradour

Un récit historique poignant et criant de vérité sur l’une des pires atrocités de la Seconde Guerre Mondiale…



Je remercie les éditions Scrineo pour cette lecture qui sort encore une fois de mes préceptes habituels. J’aime vraiment tester de nouvelles choses et découvrir de nouveaux écrits. Et celui-ci, comme ma lecture précédente, ne font que le confirmer. La réalité résonne parfois bien pire que la fiction. Et ce roman là n’est clairement pas tiré de l’imaginaire, mais de la cruauté de certains hommes…
Lien : https://www.acaniel.fr/lenfa..
Commenter  J’apprécie          40
Le bêtisovore

Théo s’ennuie quand il est tout seul à la maison, alors il fait des bêtises et se montre très créatif ! Mais un jour, son papa, après une bêtise monumentale, l’envoie dans sa chambre où il devra séjourner jusqu’au lendemain matin. Théo trouve une occupation qui lui évitera de trop s’ennuyer (sa chambre n’est pas son terrain de bêtises favori), il crayonne sur une feuille et donne vie à un monstre poilu… un bêtisovore !!! Un bêtisovore glouton, extrêmement glouton, Théo va devoir redoubler d’efforts pour nourrir son nouvel ami, fournir des bêtises en qualité et en quantité…



Je vous rassure, il y a une morale à cette histoire ! Je n’ai pas encore testé ce livre auprès des enfants mais je pense que cette histoire devrait leur plaire, les enfants sages seront horrifiés pas les bêtises exposées dans ce court roman, les plus dynamiques question bêtises vont adorer, en espérant que la chute puisse les empêcher de passer à l’action ;-))))



Ce livre est l'oeuvre d'un professeur des école et d'une illustratrice qui ne manqua pas d'humour !





Personnellement, je le placerais dans la pile des livres pour enfant qui n’aiment pas lire histoire de leur montrer qu’on peut s’éclater en lisant.

Niveau de lecture 7 à 9 ans.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          600
Mamie Polar : Coup de chaud pour Mamie Jo

Mamie Jo ne s'essouffle jamais et même la chaleur de la côte d'Ivoire ne l'a fera pas se calmer.

Parti rejoindre son frère là-bas elle se trouvera mêlée à une histoire de trafics. Comme d'habitude avec Camille et Lucas elle fera preuve de perspicacité et rien de l'arrêtera.

J'ai aimé le dépaysement de cette histoire qui donne envie de découvrir ce pays, l'écriture et l'humour de Régis Delpeuch qui sait entraîner le lecteur dans cette aventure trépidante.

Cinquième histoire de cette série on se plait à retrouver les personnages, l'enquête est un peu simpliste mais l'atmosphère du pays bien rendu avec de nombreuses informations.

Un roman facile à lire, la mise en page donne du dynamisme à l'ensemble et puis décidément l'auteur sait captiver son lecteur.

Une super mamie à suivre sans modération.( pour les 9/10 ans)



Commenter  J’apprécie          140
Mamie Polar : Temps de chien pour Mamie Jo

Ne pas lâcher une équipe qui gagne....

Voici un quatrième épisode de mamie Polar. On y retrouve Camille- 10 ans - , son cousin Lucas, André leur copain fils du commissaire Duflair, le mal-nommé et bien sûr mamie Jo, 60 ans. Caractère de cochon, râleuse, fonceuse, généreuse, moqueuse ( enfin surtout avec ce pauvre Duflair)

Cette histoire m'a fait penser un peu au club des 5 en plus moderne ( c'est vrai qu'il y a très longtemps que je n'en ai pas lu alors je me trompe peut-être...) Dans cette épisode Mamie Jo est moins caustique mais toujours autant révoltée et déterminée. Avec ses petits-enfants elle va se lancer dans une nouvelle enquête. La recherche d'un clown cambrioleur. Un événement en rapport avec l'actualité viendra un peu perturber l'histoire, mais c'est à peine évoqué.

Comme d'habitude l'histoire se lit facilement et assez vite. La typographie est assez grande, le texte aéré et surligné pour certains mots pour donner peut-être un peu de dynamisme. Pas d'illustration juste quelques rares pictogrammes qui se mêlent au texte.

Je subodore que l'auteur ressemble un peu à Papi mon Chou.... mais c'est juste une idée très personnelle.

Voilà un policier bien agréable à lire, même pour ceux qui traînent un peu les pieds question lecture. Drôle, enlevé, juste un tout petit peu angoissant l'histoire fonctionne bien et mamie Jo ne peut que plaire pour sa personnalité et aventure et humour sont au rendez-vous.



Pour les 8/11 ans.



Commenter  J’apprécie          150
Mamie Polar : Fallait pas toucher à l'école de ..

Depuis qu'elle est à la retraite, Mamie Jo a des journées bien occupées. Mais pour rien au monde elle ne manquerait la journée du samedi, quand elle doit aller garder ses petits-enfants. Jusqu'à ce que l'école dont elle a longtemps été directrice soit la proie des flammes. Incendie criminel ou accident ? Mamie Jo et les enfants vont mener l'enquête.

Miss Marple n'a qu'à bien se tenir ! Mamie Jo est une tornade qui ne se laisse marcher sur les pieds ni par les malfrats, ni par les commissaires !! Des personnages bien sympathiques.
Commenter  J’apprécie          20
Mamie Polar : Mamie Jo ne fait plus de cade..

On retrouve avec plaisir les aventures de Mamie Jo et de ses petits-enfants Camille et Lou. Cette fois, ils partent à la recherche du mystérieux Cortex : qui est-il ? Les évènements s'enchaînent et nous entraînent au stade de rugby, au cinéma, à l'hôpital, à la salle de jeu vidéos... Un bon roman policier avec une fin inattendue.
Commenter  J’apprécie          00
Mamie Polar : Ramdam au musée

Récit policier enlevé dans lequel une ancienne directrice d'école mène l'enquête à la demande de ses petits enfants. Momo, leur SDF préféré, a disparu.

Devant l'incompétence de Duflair, le capitaine de police, Mémé Jo prend les choses en main. Ses méthodes d'action sont musclées et cocasses : elle n'hésite pas à attacher le policier, à "emprunter" sa voiture de fonction, à l'endormir...

Grâce à elle, Momo sera innocenté et le directeur du musée ainsi que son complice faussaire, mis hors d'état de nuire.

Une intrigue courte et bien ficelée. Le personnage de mémé Jo est très dynamique et attachant. Parfait pour de petits lecteurs!
Commenter  J’apprécie          00
Mamie Polar : Fallait pas toucher à l'école de ..

Livre lu avec un groupe d'élèves de cycle 3 dans le cadre du prix littéraire des quais du polar.

La couverture ne montre pas, selon moi, la qualité de ce polar jeunesse. L'enquête est menée de A à Z par une grand-mère très moderne et dynamique, accompagnée par ses petits enfants. L'ajout de personnages avec des particularités est très bien pensé.

Ce livre prouve bien que les enfants sont, malgré tout, attachés à leur école !
Commenter  J’apprécie          00
Quand Marcel et ses amis découvrirent la grot..

Le style enfantin du récit correspond bien au public visé.

Le récit en forme d’aventure permet de mettre en avant un pan de l’histoire peu traité en cours et de raconter la découverte de la grotte de Lascaux tout en collant le plus possible au réel. De plus, les explications en fin de roman sauront combler la curiosité des plus enthousiastes.

Mais pour un livre qui se veut moderne, cela manque un peu de personnage féminin. N’y avait-il donc pas la moindre petite soeur prête à écorcher ses genoux avec les garçons ?

Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Régis Delpeuch (290)Voir plus

Quiz Voir plus

Histoires de dragons

Qui se moque du dragon Odilon?

Charlotte
Les 4 Dragons
Jules
La Grand Mère

4 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Histoires de dragons de Régis DelpeuchCréer un quiz sur cet auteur

{* *}