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Critiques de Régis Penet (86)
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Pensées profondes

Vous êtes un peu timide, vous n’arrivez pas à dire « NON », vous culpabilisez sans cesse, vous vous laissez envahir ?



Cette bande dessinée est là pour vous !



Oh ! Elle ne vous proposera aucun traitement, aucune solution. Tout au plus, vous sentirez vous moins seul-e-s



C’est drôle (très), léger, un peu sexy, et ça raconte les affres de Louise qui, c’est décidé, commence à s’affirmer ! Maintenant !
Lien : https://www.noid.ch/pensees-..
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Pensées profondes

Non est le point de départ d’un chemin rempli d’opportunités.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2024. Il a été réalisé par Anne-Laure Reboul pour le scénario, et par Régis Penet pour les dessins et les couleurs. Il comprend soixante-dix-neuf pages de bande dessinée.



Préambule : Louise écrit dans son journal. Elle a un quart de siècle aujourd’hui et un immense élan de gratitude envers la vie. Si elle doit établir un bilan, à vingt-cinq ans, elle a un emploi stable, une amie fidèle et fantasque et un compagnon amoureux comme au premier jour. Certes elle ne nie pas que l’on peut toujours s’améliorer. Il ne s’agit pas de se reposer sur ses lauriers : ce serait verser dans la paresse ou l’orgueil, et elle ne veut ni l’un ni l’autre. Non, elle doit tendre vers le meilleur tout en restant une belle personne. Par exemple, ce travail à la mairie, il faut avouer qu’elle s’y encroûte un peu. Ne serait-elle pas plus utile si elle mettait ses qualités professionnelles au service d’une boîte de com, par exemple ? C’est comme Rozanne. Elle l’adore, mais il faut bien convenir que ça ne vole pas très haut. Elle écrit ces lignes avec beaucoup d’amour. Mais elle est consciente de ses limites et s’ouvrir à d’autres cercles que son groupe d’alcooliques altermondialistes (à leur âge, c’est ridicule) contribuerait à l’élever un peu plus. Ils ne sentent pas toujours très bon. En vérité, pourquoi devrait-elle perdre son temps avec ces révolutionnaires d’arrière-cuisine ? Qu’est-ce qui l’oblige à écouter leurs diatribes incohérentes et leurs petits trucs et astuces pour conserver le RSA ? C’est tellement petit ! Et en parlant de petitesse, c’est la transition parfaite pour faire un état des lieux sur sa vie de couple. Petitesse des conversations ! Petitesse des repas dans la belle-famille ! Petitesse de leur appartement si pratique et si laid, il ne faut pas avoir peur des mots ! Petitesse de leurs aspirations communes, qui se limitent à décider où l’on va diner ce soir ! Elle a vingt-cinq ans aujourd’hui, et, pour des questions de survie, elle doit s’extirper de cette existence de nul ! Allez, en selle, Louise ! Aujourd’hui c’est le premier jour du reste de sa vie



Rester bons amis : Louise et son amoureux transi sortent du restaurant où ils ont dîné, et ils rentrent à pied vers son immeuble. Dans son for intérieur, elle s’admoneste : échec cuisant, très chère. Elle se parle à elle-même : elle avait pourtant tout bien préparé, et ce, depuis des jours. Mais non, la lâcheté a pris les rênes de la conversations (d’un ennui, d’un ennui !) de l’entrée jusqu’au digestif. Mille fois, elle aurait eu l’occasion d’annoncer la fin de cette histoire, et mille fois, elle a préféré se taire. À ce train-là, elle va finir par porter ses enfants. Cette perspective est-elle envisageable ? Non. Il faut qu’elle se décide à agir. L‘amoureux interrompt ses pensées en lui disant qu’il a bien remarqué son air et qu’il est sûr qu’elle pense à Véronique du service urbanisme. Elle lui répond qu’il la connaît bien, et elle repart dans son monologue intérieur en se morigénant d’être aussi nulle.



D’un côté un titre évoquant une forme de réflexion sur soi, de l’autre un dessin avec des annotations plutôt sur le ton de la dérision. En quatrième de couverture, un dessin de Louise perdue dans ses pensées profondes, entourée de termes évoquant les différentes formes de pression auxquelles elle est soumise : sororité douloureuse, victime de l’univers, conquête du monde, belle personne, ambition dévorante, surmoi tyrannique, injonctions sociétales, plans machiavéliques, échecs retentissants, stratégie bienveillante, affirmation de soi. Le préambule de deux pages montre Louise en train d’écrire dans son journal, d’abord allongée sur le lit, puis assise à une table. Le lecteur la voit commencer sereine, puis s’échauffer au fur et à mesure qu’elle devient plus critique envers elle-même, ou qu’elle aborde des sujets qui l’énervent. Pour enfin arborer un air résolu : c’est le premier jour du reste de sa vie. L’ouvrage se compose ensuite de cinq chapitres et d’un épilogue. Dans le premier, le lecteur peut voir Louise faire tout ce qu’elle peut, surtout dans sa tête, pour rompre avec son amoureux, transi et stupide comme le précise la couverture. Puis elle plonge dans les affres de l’angoisse parce qu’elle a menti sur ses toutes les lignes dans un curriculum pour répondre à une offre d’emploi. Ensuite elle se retrouve dans des toilettes nauséabondes alors qu’elle essaye de faire bonne impression dans une soirée chez un potentiel employeur très influent. Elle se retrouve après à voyager dans un bus avec une très grosse dame qui s’assoit à côté d’elle. Et enfin, elle savoure sa liberté reconquise avec le pouvoir de dire non.



De prime abord, les dessins présentent une forme épurée, très facile à saisir par l’œil, avec une légère touche féminine dans la délicatesse des personnages, et une discrète influence manga très bien assimilée dans les visages, avec l’œil un peu plus grand. Le lecteur remarque rapidement que le dessinateur se plaît à ne pas dessiner la bouche de Louise. Cela fait sens : ce choix donne plus d’importance à son flux de pensée, en soulignant le fait qu’elle n’exprime pas à haute voix ce flux de doutes et de réflexions. Il est impossible de résister aux mimiques de Louise, qui, elles aussi, traduisent plus son état d’esprit qu’elles ne sont descriptives de la réalité physique de ses expressions de visage. Cela vient encore renforcer le ressenti de l’héroïne par comparaison avec les visages des autres personnages, qui restent dans une gamme d’expression modérée. L’artiste utilise une direction d’acteurs qui reste dans un registre naturel pour les mouvements et les postures, sans caricature comique, même quand Louise se retrouve dans des toilettes empuanties et qu’elle ne veut, pour rien au monde, être rendue responsable de ces effluves nauséabonds dont elle n’est pas à l’origine. Il sait donner une forme spécifique à chaque tenue vestimentaire en quelques lignes élégantes : le manteau clair de Louise et celui foncé de son amoureux avec des coupes bien distinctes, un sweatshirt avec une écharpe bariolée (même si la mise en couleurs se limite à la bichromie) pour Rozanne, le short et le long teeshirt de Louise devant son ordinateur chez elle, sa belle petite robe pour la soirée, la tenue décontractée de hôte, son sweatshirt noir et pantalon noir pour se rendre à entretien, son élégant tailleur pour promouvoir son livre, etc.



Le lecteur remarque que l’artiste représente avec la même précision légère les différents décors : la façade d’un restaurant, une rue avec ses immeubles, une terrasse de café, le bureau de Louise, sa voiture, la maison de son hôte, sa salle à manger et bien sûr ses toilettes, l’intérieur d’un bus, ou encore la salle de bain de l’appartement de Louise. Il note, ici et là, quelques accessoires du quotidien : le panneau des boutons de la cabine de l’ascenseur, la table de chevet avec ses pieds incurvés, le plan de travail de la cuisine de Louise, le panier en osier dans la salle de bain de son hôte, les barres de maintien dans le bus, ou encore le meuble de salle de bain de Louise dans lequel elle range tous ses produits. D’une certaine manière, Louise présente la nudité de son esprit au lecteur : son flux de pensées, sans filtre ni fard, ses pensées plutôt intimes que profondes, ou alors profondes dans le sens où elles proviennent des profondeurs de sa personnalité. Il découvre également la nudité de son corps dans la première histoire lors d’une relation sexuelle avec son stupide amoureux transi et dans la dernière histoire alors qu’elle prend un bain. Ces représentations ne génèrent pas de ressenti érotique, dans la mesure où son corps est représenté avec des traits de contour rapide, sans s’appesantir sur ses organes sexuels, quasiment chastement.



Le lecteur prend immédiatement Louise en sympathie, avec une petite pointe de pitié, parce qu’elle ne sait pas dire non, ou plutôt elle ne parvient pas à exprimer son désaccord, et même plus simplement sa volonté. Elle se met toute seule dans une situation intenable en ne parvenant pas à dire à son amoureux qu’elle souhaite le quitter. Pour se faire pardonner à l’avance de la souffrance qu’elle va lui occasionner, elle décide de lui offrir une partie de jambe en l’air mémorable, allant même jusqu’à lui demander d’entrer par la petite porte. Elle se laisse convaincre par sa meilleure amie de mentir effrontément sur son curriculum vitae en se vantant de compétences dont elle n’a pas le moindre début (spécialiste de l’art persan du Xe siècle, parlant couramment le mandarin). Elle se retrouve acculée dans les toilettes empuanties de la propriété d’un potentiel employeur. Sa voisine de bus est persuadée que Louise souffre d’incontinence urinaire. Pour couronner le tout, elle finit par accepter la présence de squatteurs envahissants dans son propre appartement, faute de n’avoir pas su dire non, ou au moins imposer des limites.



Le lecteur ressent une forte empathie pour cette jeune femme voulant bien faire, ne souhaitant pas faire du mal à autrui, tout en étant conscience de ses propres limites, de la médiocrité moyenne de sa vie. En même temps, il ne parvient pas à la plaindre car dans le préambule, elle brosse un portrait très positif de sa situation : emploi stable, amie fidèle, compagnon très amoureux, et un appartement confortable. Il se reconnaît bien en elle quand elle s’empêtre dans des raisonnements alambiqués qui la conduise à l’autodénigrement, à se conduire en dépit du bon sens, à rendre une situation désagréable de plus en plus humiliante pour elle et pour son amour propre. Il identifie bien ce sentiment très particulier : avoir conscience de sa propre gêne, et la sensation que chaque effort, chaque action pour s’en défaire ne fait qu’aggraver la situation.



Les auteurs donnent accès aux pensées profondes d’une jeune femme ayant tout pour être heureuse, sauf la confiance en elle, et le recul nécessaire pour éviter de s’enfoncer toute seule. Le lecteur se trouve immédiatement séduit par les dessins fluides et faciles d’accès, par l’intimité avec Louise à la fois émotionnelle et physique. Il compatit de tout cœur, partagé entre un vague sentiment de supériorité sur cette jeune femme qui se fait des nœuds au cerveau, et celui d’être lui aussi passé par ces pensées profondes qui participent à rendre la situation plus humiliante. Trop navrant, trop vrai.
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Pensées profondes

Il y a 15 ans, naissaient et fleurissaient sur le net des Blog BD où de jeunes autrices comme Pénélope Bagieu, Margaux Motin ou Diglee nous narraient avec un humour caustique leur quotidien. J’ai eu l’impression de retrouver cela dans cet album d’histoires courtes composées par le duo Anne-Laure Reboul et Régis Penet.



La première s’est lancée en 2018 dans la BD avec La Tomate, puis très vite le succès et les collaborations sont venus et elle a enchaîné, rencontrant ainsi Régis Penet avec qui elle officie ici. Ce dernier a eu de nombreuses collaborations avec des grands noms comme Jean-BLaise Dijian ou Frédéric Lhomme et c’est intéressé aussi bien à des titres historiques, classiques, que plus mainstream. De ce duo naît une lecture des plus rafraîchissante mais également assez caustique où le regard posé sur la vie d’une jeune femme et les gens qui l’entourent est assez rude.



En à peine 5 chapitres, Anne-Laure capture le quotidien assez heurté de Louise, cette jeune femme qui en a marre de son quotidien où rien n’est exactement ce qu’elle aimerait et mériterait : son petit ami est fadasse, sa meilleure amie une profiteuse toxique, ses collègues de vrais beauf. Alors elle voudrait changer tout cela, mais cela demande une énergie qu’elle n’a peut-être pas.



Il ne faut clairement pas être déprimé ou mal dans sa peau et sa vie quand on lit Pensées profondes, car le texte est là pour faire écho à un quotidien peut-être vécu par le lecteur et peut faire mal. Rien de ce que cherche à faire Louise de réussit et elle se retrouve en quelque sorte coincée dans sa vie de merde. Mais cela est drôle à lire pour le lecteur car derrière les mésaventures de l’héroïne, il y a le ton et les dessins caustiques des auteurs. On rit des déboires crus de l’héroïne, de ce soir où elle souhaite rompre et finit par donner un plaisir inégalé à son conjoint en n’osant rien dire, en passant par cette scène rocambolesque dans les toilettes d’un diner d’entreprise où elle ne veut pas qu’on croit que c’est elle qui a tout dégueulassé, en passant par cette sortie en bus où sa voisine crie partout qu’elle a des fuites urinaires. C’est d’un drôle ! Ça décape.



Après, c’est quelque chose que j’ai déjà vu et je trouve que l’ensemble manque un peu de relief pour marquer sur la longueur. J’aimais suivre ce genre d’histoires autrefois parce que les autrices avaient développer un attachement entre elles et les lecteurs, c’était leur quotidien qu’elles racontaient. Ici, ce n’est pas le cas et ça se sent. On flirte avec des thèmes actuels comme la libéralisation sexuelle, la critique des amitiés toxiques, la non ambition professionnelle, et les problèmes dits féminins, mais ça manque de quelque chose en plus. Qui plus est, la lecture m’a semblé inachevée, comme si ce n’était que le premier épisode des aventures de Louise, or le volume est présenté comme un oneshot, ce qui m’a laissée sur une pointe de frustration.



Les dessins de Régis Penet, même s’ils sont parfaitement adapté au style du texte, ne m’ont pas marqué plus ça non plus. Ils sont assez lisses et passe partout, sans identité visuelle particulière. Et je ne suis pas fan du parti de tout teinter en gris bleu/vert rappelant le fameux Blue Monday, qui avait justement lieu 2 jours avant la sortie de l’album ^^!



Caustique album qui m’a rappelé mes lectures bloguesques de BD féminines des années 2010 où j’aimais suivre le quotidien railleur de certaines jeunes autrices. Ici, l’essai n’est pas totalement confirmé. J’ai aimé la rugosité des aventures et mésaventures de cette héroïne reine des déconfitures. J’ai moins aimé la forme qui m’a semblé un peu fade et passe-partout, m’empêchant de le trouver mémorable. Qui plus est je m’interroge : une suite est-elle prévue ?
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Pensées profondes

La révolution selon Louise



Anne-Laure Reboul et Régis Penet nous entraînent dans une comédie intimiste totalement barrée dans laquelle une jeune femme de 25 ans se remet profondément en question et décide d’envoyer valdinguer son petit ami trop gentil et attentionné, son boulot trop plan-plan et sa copine quelque peu toxique… Mais Louise ne choisit jamais la facilité et a un don pour élaborer des stratégies foutraques et alambiquées qui la mettent dans des situations improbables et rapidement inextricables…



Le dessin épuré et élégant colle parfaitement à cette histoire découpée en cinq courts récits délicieusement décalés qui nous donnent mille et une recette pour, à coup sûr, rendre sa vie plus désastreuse qu’elle ne l’est…


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Les nuits écorchées, tome 1 : Progénitures

Cette série est assez inégale dans son ensemble dans une évolution partant d'un thriller d'anticipation à une intrigue plus intime et gothique. J'ai d'ailleurs trouvé la conclusion pas du tout satisfaisante avec un retournement de situation aussi inattendu que peu plausible.



Les Editions Maghen sont passés maîtres dans l'art de nous montrer très souvent un beau graphisme. Il est dommage que cela soit ici pour servir un thriller un peu insipide aux personnages caricaturaux. Les ingrédients sont les suivants : une mystérieuse créature, un trafic d'organes et une jolie inspectrice.



Cela manque singulièrement de spontanéité. Le dessin très froid et ses décors baroques non appropriés auront vite fait de nous lasser.



Le scénario perd de sa profondeur à mesure que l'on avance dans l'histoire. Le troisième tome est d'ailleurs assez indépendant des deux premiers volumes qui formaient un diptyque. Le 3ème tome a pour thème principal celui de l'enfance abusée et de la maternité avec l'inspectrice Mia qui fera le lien.



A noter également une couverture qui paraît assez alléchante mais qui est sans rapport avec l'ouvrage. Même le titre fait dans le pseudo-poétique mais sans consistance réelle avec l'intrigue. Non, tout est surfait.



Au final, c'est une série qui ne se démarque pas vraiment. C'est dommage car il y avait de bonnes idées au départ et un graphisme intéressant.
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Beethoven : Le prix de la liberté

Une BD très sympathique, qui utilise une relation de fascination qu'a eu le narrateur Eduard, du temps de son enfance, avec le grand compositeur, qui vivait chez ses parents. Il nous parle donc de Beethoven, de son tempérament ombrageux et fier, de son humanité aussi, et puis de sa façon intransigeante d'être intègre et indépendant qui va lui jouer des tours. Mais aussi de sa délicatesse, de sa musique sublime.



J'ai bien aimé ce roman graphique, qui ne prétend pas nous raconter l'entièreté de la vie du compositeur, mais nous met vraiment le doigt sur le caractère hors norme de ce personnage historique, d'une manière très animée, vivante, humaine. Je suis d'une ignorance presque totale dans ce style de domaine, alors j'ai beaucoup apprécié de m'instruire de cette manière sur le sujet. Excellente BD.
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La tomate

Une très bonne lecture avec de subblime dessin bien soigné et vraiment agréable a l'oeil dans un futur remplis de bons sentiments et notre héroïne touchante une belle œuvre bien courtoise et un brin dramatique vraiment superbe a consommer avec modération
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Beethoven, le prix de la liberté - Intégrale au..

Un livre audio que j'ai apprécié du début à la fin malgré qu'il soit très court.

Beethoven était un homme de passion, que ce soit dans sa musique que dans sa vie. Je croyais que les musiciens de l'époque étaient à l'aise financièrement mais pas du tout, rien à voir avec les pop stars de maintenant.
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Antigone (BD)

De la tragédie à l'état pur ! Régis Penet réussit de façon magistrale à instiller le tragique partout dans ses planches : certaines compositions sont à couper le souffle (comme au début avec les deux frères morts comme enlacés, trois cases verticales étroites, un gros plan sur le visage des soeurs, une vue de très haut en plongée avec les piliers du palais, magnifique), les personnages semblent parfois comme figés dans des poses et des gestes très expressifs (présence significative des mains : accusatrices, résolues, fraternelles, suppliantes... il faudrait en faire une étude !).



Il y a aussi un peu du roman-photo parfois, avec ces personnages aux traits réalistes (Ismène notamment, à qui Régis Penet a donné un visage très... américain je trouve) tourmentés par de grandes passions, échangeant des dialogues intenses dans de grands gestes. Cela crée parfois une dissonance avec la grandeur et la distinction de la tragédie, un mélange qui transforme ces héros en piètres comédiens un peu ridicules (comme nous apparaît le roman-photo dans sa version bas de gamme et souvent moquée). Une proposition intéressante.



A l'inverse, les personnages sont parfois dessinés avec des contours flous, leur peau devient diaphane, leur visage est lisse... Ainsi Antigone et Hémon sont-ils figés dans une pose éternelle, comme des statues.



L'auteur a fait le choix d'intégrer le choeur au récit. Il apparaît en pleine page à plusieurs reprises et s'adresse aux personnages.



Toute la bande dessinée se distingue par un choix de couleurs sépia (marron, ocres, rouge, beige...) et un grain notable. Les décors sont sobres, on voit seulement des grands voilages, des statues de dieux et déesses, des marches, un trône. Et les masques mortuaires d'Antigone, un motif qui revient tout au long du livre.



La couleur s'invite curieusement à la fin, lors de la mort d'Antigone, avec ce vert de la pelouse et des arbres, ou le rouge des anémones. L'eau de la rivière qui s'écoule lentement des rochers. Un retour paradoxal à la vie, au calme apparent, et la conclusion de Tirésias : "La vie est un perpétuel grondement que seules les grandes âmes parviennent à entendre."
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Beethoven : Le prix de la liberté

Que dire de plus que l’excellent résumé éditeur ? L’essentiel y est et je m’y retrouve parfaitement.

Juste un détail à ajouter, en fin d’ouvrage, on trouve un lien gratuit sur deezer.com donnant une playlist d’oeuvres de Beethoven. Cette sélection a été préparée par l’Association Beethoven France et Francophonie et a privilégié des interprétations par des artistes vivants et dans la mesure du possible français.

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Antigone (BD)

Antigone, fille d’Œdipe, s’apprête à braver l’interdit du roi de Thèbes en accomplissant les rites funéraires destinés à son frère, le paria Polynice. Pour ce geste, elle risque la mort. Mais c’est le prix à payer pour ce qu’elle estime être son devoir : envers l’amour qu’elle porte à son frère, envers les dieux. Son propre oncle, le roi Créon, ira-t-il jusqu’à la condamner en dépit des lois divines, non écrites et éternelles ?



📚 Mon avis 📚

Version avec peu de dialogues, peu de couleurs ; un sépia tout en clairs obscures, masques angoissantes et visages torturés qui ne garde que les os du mythe. Mais c'est une BD qui frappe fort justement parce que, dans son dépouillement et grâce à la beauté des dessins, elle en dévient très forte.



L'histoire d'Antigone est chère à mon coeur. Parce que c'est une histoire forte, une histoire de femme, mais aussi une histoire qui nous rappelle un des débats qui secouait la Grèce antique : lois des hommes, lois des dieux, ordre de la cité, ordre divin, que choisir ? J'avais aussi été très marquée, en prépa, par Oreste. Lui aussi se débat car, parois, on ne peut éviter un crime qu'en en commettant un autre... Antigone, comme Oreste, c'est une histoire qui fait réfléchir sur ce que doit être la Loi, sur ce qui est juste... car dans cette histoire, tous les acteurs ont raison.
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La tomate

Son monde classé en niveau n'est pas sans rappeler les cercles de l'enfer de Dante. Chaque espace donne droit à des privilèges. Plus on est haut plus le champ des possibles s'ouvrent. On parle d'effacement du passé avec la destruction systématique de toute trace. Ce qui ne laisse pas de trace n'existe pas. Qui va se souvenir de la force des végétaux et de leur aspect nutritif? Toute personne essayant sera sévèrement puni et rejeté de la communauté. Pour éviter les déviances, on exclut et on met la science en marche pour lire dans les pensées. Un monde de conformisme est le plus rassurant. Et à l'opposé, les plus aisés on le droit à tout le luxe en excès. Le contraste est flagrant et percutant. Pourtant, on aurait aimé que la psychologie des personnages soient plus approfondie, en lien avec une forme de conscience et d'éthique. De même comment en est-on arrivé là? Pourquoi n'y a t'il aucune opposition? On reste un peu en surface avec une dualité assez simple. Pourtant la structure qui mélange le présent avec le procès et des flashs du passé se voulait dynamique. Tout comme la nuance du tour de page qui est noir ou blanc, pour bien insister sur deux rapports au temps différent. On finit l'album mi-figue mi-raisin car on aurait aimé rester moins sur notre faim.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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La tomate

Une forme de 1984 en graphique mais aussi en beaucoup plus pauvre.

Le problème principal de lire cette BD c'est que cela n'apporte pas grand chose. Une femme cultive en secret une tomate dans une société dystopique. C'est tout. Il n'y a pas d'autre histoire. La psychologie du personnage n'est pas explicitée et est plutôt incompréhensible. On ne comprend pas d'où vient cette société, quelles sont ses valeurs, ses règles, pourquoi cultiver une tomate est si dangereux ? Quelques éléments sont disséminés ici et là, sur le thème du contrôle totalitaire, mais c'est peu subtil et incomplet. Et la fin tombe réellement à plat. Au lieu d'une cerise sur le gâteau, plutôt une tomate sur une tarte.
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La tomate

Anne Bréjinski comparaît devant un tribunal. Elle est accusée d'un crime abominable. Elle va nous en donner sa version.

Cet album, je l'ai lu dans une sorte d'état second.

Lorsqu'on l'ouvre, on est face à une planche sur le fond blanc de laquelle se découpe un magnifique et immense plant de tomates aux couleurs vert et rouge éclatantes . Quel choc, en tournant la page, de se retrouver plongé dans un univers noir et ocre, aux tons ternes et à la géométrie anguleuse. Le personnage central, vêtu d'une marinière à lignes et d'un pantalon noir semble enfermé dans un cube de verre dominé par deux cercles gigantesques.

Nous voici entraînés dans une dystopie effrayante où le monde froid et dépouillé est divisé en secteurs numérotés et la population en trois catégories.

Anne travaille au service de l’État. Elle est agent d'épuration. Elle est chargée d'aller chercher des objets interdits afin de les « retrancher », c'est-à-dire les détruire dans un incinérateur. Ces articles sont des vestiges de notre monde actuel : tableaux, œuvres d'art, livres...

Lors de cette mission, Anne voit tomber du volume qu'elle va éradiquer, un sachet de graines de tomates. Son crime : au lieu de le brûler, elle va semer et soigner les plantes.

Dans ce monde terrifiant, l'eau est devenue une denrée rare et précieuse. Lorsque le mari d'Anne rentre, ils ne boivent pas un apéritif, mais un simple verre de cette boisson de luxe réservée aux élites de la société.

Quand Anne met en terre les semences qu'elle a trouvées, rien ne se passe, car pour germer, la vie a besoin d'eau. Or, arroser les pousses, c'est détourner une partie de cet élément vital.

Il y a une forte opposition entre l'univers inhumain qui est représenté ici : d'une part, « le troisième cercle, secteur 28 Nord », bâtiments en ruines, êtres déguenillés, confinés dans une sorte de bunker ouvert aux quatre vents, l'appartement, chic, sans doute, du deuxième cercle, où vivent Anne et Boris, mais sévère, glacé, sans âme, et le manteau rouge vif de la jeune femme, seule tache de vie qui évoque le fruit du titre.

Dès qu'elle a trouvé la pochette, l'attitude d'Anne évolue. Un sourire se dessine sur son visage, elle attend avec impatience le moment où elle retrouvera le verre caché dans son bureau où elle a enfoui son trésor sacrilège et le bonheur qu'elle éprouve à voir la tomate germer, puis pousser, porter des fruits. Elle s'anime enfin, connaît diverses sensations, devient vivante, elle aussi.

En même temps, elle se fait remarquer par ses supérieurs, car elle oublie des missions.

Ce monde affreux est celui de la délation, de la sécheresse du cœur et des sentiments. Il fait peur car il montre où nous pourrions en arriver si nous ne changeons rien à nos habitudes : un univers gris, déshumanisé, désincarné. On y retrouve des allusions à des ouvrages tels que « 1984 » ou « Le meilleur des mondes », mais cette bande dessinée m'a paru plus effrayante encore, car elle met des images sur ce système cauchemardesque.

Un album à lire malgré son pessimisme.
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A hauteur d'homme

Au vu de la couverture je ne m'attendais pas à voir des planches de dessin en noir et blanc : première déception. Comme je n'avais pas lu le résumé, les premières images m'ont fait penser à un regard d'enfant. J'ai vite saisi que c'était, en fait, à travers le regard d'un SDF, que le lecteur voyait défiler un tas de gens dans une rue : deuxième déception. Et quand j'ai compris ce qui l'avait amené là : troisième déception.

Je ne vais pas continuer, tout le monde aura compris que je n'ai pas du tout éprouvé d'empathie avec le personnage et j'ai eu l'impression que la fin n'en était pas vraiment une. J'ai trouvé cette bd triste et pas faite pour moi.
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Antigone (BD)

Ne connaissant pas du tout l’histoire d’Antigone telle que relatée par Sophocle ni ses diverses reprises (Cocteau, Anouilh,…) c’est donc par le prisme du Neuvième art que j’aborde le triste destin de la fille d’Oedipe.





D’emblée, j’ai adoré les dessins de Régis Penet. Ceux-ci sont splendides, de véritables tableaux, bien qu’un peu froids. Par contre, j’ai nettement moins accroché à l’histoire. Je crois que, pour le coup, cette bande dessinée ne se suffit pas à elle-même et, peut-être, aurais-je dû me pencher préalablement sur le mythe d’Antigone pour mieux la comprendre.

J’ai effectivement trouvé le récit confus, pas toujours évident à suivre ni, au final, très passionnant.
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Beethoven : Le prix de la liberté

BD historiquement intéressante qui retrace un épisode précis de la vie du compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand Ludwing Van Beethoven, né en 1970 et installé à Vienne en Autriche.



Guidé par ses idéaux de liberté, Beethoven est un grand admirateur de Napoléon, qui n'est encore à cette époque qu'un général de brigade d'artillerie. Il est allé jusqu'à lui composer et dédier l'une de ses symphonies : la Grande Symphonie intitulée Bonaparte.



L'admiration de l'Allemand pour le militaire français semble indéfectible, mais son sacre en 1804, bouleverse et choque le génie sourd. Ce dernier se sent trahi. Pour lui, l'empire ne peut être compatible avec les idéaux de la Révolution : liberté, égalité, fraternité. C'est ainsi que la symphonie change de nom pour : Symphonie Héroïque, finalement dédiée à l'un de ses bienfaiteurs et mécène, le prince autrichien Joseph Franz von Lobkowitz.
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Beethoven : Le prix de la liberté

Un album qui met en lumière un épisode précis de la vie du compositeur Beethoven. Les dessins en noir et blanc donnent une certaine sobriété au récit. J'ai été touché par l'amitié entre le fils du prince et Beethoven. J'ai aimé les passages où on le voit écouter (en fermant les yeux) l'artiste jouer du piano derrière la porte. Beethoven est et restera un homme libre jusqu'à sa mort. Un roman graphique réussi. À découvrir.
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Beethoven : Le prix de la liberté

Tres beau roman graphique de Regis Penet avec une préface intéressante de Francois Frédéric Guy.

On y découvre un Beethoven à la personnalité indomptée et indomptable; un génie d’une profonde solitude probablement accentuée par sa surdité; son succès à Londres, Pragues, Berlin mais un homme qui n’aura de cesse d’obtenir la reconnaissance de Vienne attirée par une musique plus facile comme celle de Rossini.

On suit les compositions de l’artiste au fil des pages.

Le dessin en noir et blanc est agréable, expressif avec de belles planches de mains sur le piano.

Une belle découverte.
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Antigone (BD)

Voilà un très bel objet, d'autant que le but est d'aller au delà du mythe célèbre et, ici, de la pièce de théâtre de Sophocle, l'auteur a cherché, par ses dessins, à magnifier cette histoire.



Il faut dire que les dessins, les coloriages, plus que de la simple bande dessinée, sont des chefs-d'oeuvre, peinture sur bois, fondus dans les tons marrons pour aller au delà de la profondeur des scènes, aux personnages statiques, au regard absent.



Magnificence des décors, beauté des sculptures, grandeur des paysages, bref cet album est hors normes de la BD habituelle et c'est pour ce qui précède qu'il fascine parce que, pour ce qui est des dialogues, du livret, nous sommes loin du compte, loin de l'immensité de l'oeuvre de Sophocle et à des lieues des émotions que nous devrions ressentir.



Les personnages sont sans âme, Créon ne doute pas, Antigone sans larme - où es-tu de ton amour pour ton frère ? -, Hémon dont l'amour semble exsangue, non rien de tout cela ne transpire de l'oeuvre et ne chavire le lecteur comme la pièce m'avait, à chaque fois, à chaque mise en scène, transporté.



En fin d'album un cahier sur Antigone et le théâtre antique, agrémenté par quelques crayonnés, précieux guide sur la "Tragédie".
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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