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3.55/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1975
Biographie :

Elle est chargée de recherche au CNRS et au Centre de recherches politiques de Sciences Po. Elle enseigne à Sciences Po Paris et à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.

Source : site de l'auteur
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« Et maintenant ?». C'est la question que notre société se pose depuis près de deux ans après une pandémie qui a bouleversé la planète. Ce nouveau festival propose de regarder et de débattre ensemble des idées, foisonnantes au demeurant, qui sont aujourd'hui posées à nous tous. Invités : Réjane Sénac, Directrice de recherche CNRS au CEVIPOF | Jean Birnbaum, Journaliste pour le Monde et essayiste | Julie Martinez, Avocate, rapporteure générale de la Commission France Positive | Chloé Gerbier, Co-présidente de l'association Terres de luttes | Jérémie Peltier, Directeur des Études de la Fondation Jean-Jaurès | Gaspard Koenig, Philosophe et fondateur du mouvement "Simple" | Nathalie Loiseau, Députée européenne | David Djaïz, Essayiste et enseignant à Sciences Po | Annabelle Allouch, Sociologue | Daniel Truong Loï, Professeur agrégé de philosophie Modération : Quentin Lafay et François Saltiel Pour plus d'informations, rendez-vous sur notre site : https://www.etmaintenant-lefestival.fr/agenda/battle-des-mots Abonnez-vous pour retrouver toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/channel/¤££¤41François Saltiel21¤££¤6khzewww2g/?sub_confirmation=1 Et retrouvez-nous sur... Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture #EtMaintenant #FranceCulture #Arte

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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
À les suivre, la fraternité n’est pas un supplément d’âme qui viendrait après l’égalité et la liberté ; elle en est la condition et la conséquence. Elle n’est pas le maillon faible de la devise républicaine, mais son atout maître, l’espoir d’une réconciliation entre l’aspiration à la liberté d’individus uniques et différents et l’horizon politique d’égalité.
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Rejane Senac
On ne peut pas être libre tant qu’on est soumis à un plus fort ou légitime que soi.
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Rejane Senac
Le féminisme peut être qualifié de politique au sens où il est pluriel, complexe et imbriqué dans des conceptions divergences du juste et des moyens à mettre en œuvre pour les faire advenir.
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Rejane Senac
Déchiffrer l’égalité à la française comme mythologie exige un double niveau de lecture. Le premier niveau de lecture consiste à constater que Thomas Piketty contribue à démystifier l’égalité à la française dans la mesure où il précise que les femmes ont été historiquement exclues de l’application de ce principe. Cette précision est lacunaire et non rigoureuse, sur le sens et la portée du principe de l’égalité puisqu’il n’y a pas que les femmes qui étaient cantonnées à une citoyenneté passive limitant leurs droits civils et civiques : sont aussi concernés dans cette catégorie de « non-frères » l’indigène colonisé, par exemple, qui bénéficiait d’un régime de sous-citoyenneté voire de non-citoyenneté. Le deuxième niveau de lecture est qu’en postulant une double exemplarité française – à la fois en termes d’analyse de l’évolution des inégalités et de mise en œuvre d’un ordre politique et juridique égalitaire –, Thomas Piketty participe de la perpétuation contemporaine du mythe de l’égalité à la française. Ainsi, ce propos est un métalangage qui est là pour signifier autre chose : malgré les preuves, la France continue à se mettre en scène comme exemplaire au regard du principe d’égalité.
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Rejane Senac
Sylvain Maréchal, considéré comme l’un des précurseurs du mouvement libertaire et de l’anarchisme, offre lui aussi de beaux morceaux pour l’analyse. Il publie "Le Manifeste des égaux" en 1796 – celui-là même qui demande l’« abolition des révoltantes distinctions » – et cinq ans après, en 1801, dépose un projet de loi pour interdire l’apprentissage de la lecture aux filles avec, pour justification, le fait que sa démarche est faite au nom de l’égalité même, de son application stricto sensu, et non en vertu d’une exception à ce principe. Si Piketty qualifie l’égalité d’« absolue », Sylvain Maréchal, lui, précise que « les deux sexes sont parfaitement égaux ; c’est-à-dire, aussi parfaits l’un que l’autre, dans ce qui les constitue ». Pour atteindre cette « parfaite égalité » et le « bonheur commun », il faut logiquement que les femmes soient exclues de l’apprentissage de la lecture. Rousseau ne dit rien de différent quand il affirme qu’éduquer les filles comme les garçons revient à leur faire perdre « la moitié de leur prix », puisque cela revient à ce qu’« elles restent au-dessous de leur portée sans se mettre à la nôtre ». Il présume que les lecteurs sont des « hommes », bien entendu.
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Rejane Senac
Prenons la manière dont est né le terme « féministe » en France. Il est associé au néologisme, reprenant un terme désignant l’intersexuation et associée à une pathologique, utilisé en 1872 par Dumas fils pour discréditer l’écrivain et diplomate Henri d’Ideville dans sa défense des femmes comme les égales des hommes devant avoir la même éducation et les mêmes droits. Cette dénonciation des différences de traitement entre les sexes comme illégitimes, et donc comme des inégalités à combattre, est discréditée au nom du respect d’une prétendue complémentarité naturelle ayant donnée la force à l’homme. L’historienne Christine Bard le montre très bien : ce renvoi des féministes à l’absurde, au ridicule, au non-sens, renvoie l’égalité femmes-hommes à une contre-vérité et rend l’échange, le débat impossible. Qualifier Henri d’Ideville de « féministe », c’est le désigner comme traître à son corps, aux hommes. Dumas fils s’oppose ainsi à la mise à distance critique d’un ordre établi justifié au nom d’un récit essentialiste. Dans cette généalogie, être féministe, c’est dénoncer l’illégitimité du traitement systémique inégalitaire entre les sexes au nom d’un ordre prétendument naturel.
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Rejane Senac
Ces principes de justification publique des politiques d’égalité posent la question suivante : est-ce que la fin justifie les moyens ou les moyens conditionnent la fin ? C’est un questionnement entre déontologie et conséquentialisme. Trop souvent, on justifie l’égalité au nom, non pas de l’application du principe d’égalité, de la lutte contre les discriminations, mais au nom de la performance de la mixité ou de la différence. Même culturalisée, cette justification par la performance de la différence fait perdurer le logiciel de la complémentarité. Si vous justifiez l’inclusion des femmes parce qu’elles apportent autre chose, impossible, dès lors, de les placer en position de « numéro un ». C’est du néo-essentialisme. Et cette justification par la plus-value ne marche que si on performe la complémentarité entre frères et non-frères. Si les femmes sont élevées comme les hommes et les personnes racisées sont dans les mêmes contextes avec les mêmes capitaux que les « blanc.he.s », personne ou plutôt tout le monde apportera « autre chose ». Cette justification est donc fondée sur la reproduction des stéréotypes et des discriminations.
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Rejane Senac
Pour répondre à votre question sur les femmes et le pouvoir, il est notable que ces « non-frères » inaugurales que sont les femmes ont été exclues du pouvoir au nom de leur prétendue incompatibilité naturelle avec l’exercice de la raison. La tentation est aujourd’hui de les inclure pour les mêmes raisons qu’elles ont été exclues, leur assignation à la différence, mise en scène comme une plus-value et non plus comme une moins-value. Mon analyse des principes de justification des politiques d’inclusion souligne que femmes et personnes racisées demeurent des complémentaires et non des paires. Le registre est celui d’une égalité sous condition de performance de la différence pour les non-frères. « Performance » au sens à la fois de rentabilité – il faut que cela apporte, que ce soit rentable au sens économique mais aussi en terme de cohésion sociale, nationale, etc. – et de théâtralisation, de mise en scène identitaire – il faut être là « en tant que femme, personnes dites de la diversité », dans le rôle qui est attendu.
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Rejane Senac
La comparaison des injonctions genrées en France et dans les autres pays souligne que les injonctions faites aux femmes sont, en France, particulièrement lourdes et complexes. La norme est d’avoir des enfants – ce qui n’est pas le cas dans tous les pays – de les élever et d’avoir une activité professionnelle – puisqu’il est désormais mal vu de rester mère au foyer – tout restant dans le rôle de « deuxième sexe » dans la vie privée comme publique. Pourquoi ? Parce qu’elles sont encore associées à des qualités « maternantes » d’écoute, de participation, de pacification, d’empathie et de soin aux plus faibles (le care). Alors que les qualités d’un « numéro un » sont celles de l’autorité, le fait de trancher légitimement, la force, etc. Les femmes sont conformes à ce qui est attendu d’elles si elles sont dans des positions au mieux de « numéro deux » voire de « numéro trois », « numéro quatre », etc. Par contre, être femme et « numéro un », c’est être écartelée par des injonctions contradictoires.
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Rejane Senac
Notre incapacité critique et notre boursouflure à donner des leçons au monde entier, en particulier sur l’égalité femmes-hommes, est très significative en terme géopolitique. Et c’est tout à fait contradictoire, à mon sens, avec le dépassement de nos dilemmes puisqu’on s’empêche, justement, de se mettre en position de penser et de porter réellement l’égalité.
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