Rémi Farnos

Birden a braqué un train avec son frangin.

La veille, il a enterré le magot quelque part, mais où?

Il était tellement saoul qu'il ne s'en souvient plus.

C'est bêta, va falloir qu'il retourne

 toute la terre du désert...

Il a si chaud sous le chapeau

qu'en  route pour le taf, la pelle à la main,

 il s'arrête au bistrot

et s'aperçoit qu'un petit lui colle au train.

Le petiot bien dégourdi lui propose une affaire

qui devrait  leur  rapporter bonbon....

Géant ce petit western décalé.

Les deux bandits de chemin...de fer.

m'ont bien fait marrer.

Il manque des cases aux deux cow-boys

mais sûrement pas à l'auteur qui fait un carton plein.

Calfboy très drôle !

Une petite B.D empruntée au hasard à la bibliothèque et qui fut une très bonne surprise. Ce western destiné à un public jeunesse s’avère assez audacieux dans le ton et dans le traitement graphique. En effet Farnos joue sur le registre de l’humour absurde et décalé, ce qui n’est pas chose courante lorsqu’on s’adresse aux enfants. Du coup « Calfboy » plaira autant aux parents qu’aux enfants.

Le trait très épuré est lui aussi assez inhabituel au rayon jeunesse. Tout comme le découpage qui apporte du dynamisme et offre de belles pages. Les grandes planches qui représentent un seul et même paysage fragmenté par le classique gaufrier des cases surprendra peut-être le jeune public mais leur permettra de voir qu’en B.D on peut s’émanciper du cadre classique où 1 case = 1 image.



Une chouette surprise audacieuse et drôle.

Rémi Farnos prend le parti étonnant de raconter une histoire en dessinant son personnage en tout petit dans chaque case, avec plein de petites cases bien alignées qu'on ne suit pas forcément de gauche à droite et de bas en haut, parfois le chemin qu'empreinte notre héros est tortueux et il faut le suivre de case en case suivant ses virages pour lire l'aventure. On suit le voyage d'Alcibiade qui part dans le grand Est pour rencontrer le sage qui lui décrira son destin. C'est un conte moral, un voyage initiatique, plein de poésie, de monstres, de géants, de rencontres... Alcibiade entreprend ce voyage pour connaître son destin et on comprend bien vite que c'est ce voyage lui-même qui le révèlera.

C'est de ce choix graphique que l'histoire prend toute sa dimension poétique, pleine de sagesse, que le rythme s'étire et qu'elle se transforme en un conte initiatique plutôt qu'en aventure trépidante, que le temps, par la multitude des petites cases, se rallonge et se transforme en années, en une longue errance...

Le dessin est très basique, avec pourtant de grandes illustrations pleine page d'une belle intensité. Rémi Farnos aime privilégier le déambulement de ses personnages à travers les pages, jouant sur la mise en page "gaufrier" (vignettes carrées identiques dans toute la page), ou la destructurant, donnant un dynamisme et une vivacité à son intrigue. Cette histoire est un western, avec poursuite, cavalcades, attaques à mains armées, rencontres et errances dans les décors du grand ouest. Il y a un côté naïf, drôle et frais qui fait la marque de fabrique de Rémi Farnos, et moi, j'aime.

Les personnages de Rémi Farnos ne sont jamais vus en gros plan, cela prête parfois à confusion concernant les deux frères, à différencier par la couleur de leur chemise, cela privilégie la déambulation de ces personnages dans les steppes de l'ouest américain, les pages en gaufrier, avec parfois un décors en continu sur toute la page, alternent avec les pleines pages, ils sont tout petit dans des paysages immenses. Les deux frères sont des hors-la-loi pas très doué, l’un picole trop et ne sait plus où il a enterré leur magot, l’autre a tendance à se faire souvent rouler, deux bras cassés dans l’ouest implacable. C’est comme une improvisation sur le thème, avec cette déambulation dans les pages au gré des circonstances imprévues et de l’imagination de Rémi Farnos, rocambolesque et pathétique, comme dans un espace trop grand pour eux. Très sympathique.

Alcibiade part à la recherche de sa destinée. Pour accomplir sa tâche, il va devoir traverser une forêt dangereuse, un désert sans fin, une chaîne de montagnes défendue par un terrible gardien, un labyrinthe de glace gardé par un minotaure et bien d’autres dangers. En chemin il rencontre le vautour Assatour qui lui sera d’une aide précieuse et deviendra son ami. Et des années après le début de son long voyage, Alcibiade rencontrera le grand sage censé lui révéler son avenir…



Une drôle de BD jeunesse, archi-classique au niveau de l’histoire mais ô combien originale dans sa forme. Récit d’initiation tendant vers la fable philosophique, il montre un héros enchaînant les épreuves et les péripéties jusqu'à la concrétisation de sa quête. Un schéma narratif respectant les canons du genre où le lecteur se sent à l’aise et possède ses repères. Action, réflexion, dialogues savoureux, quelques larmes versées, tout concourt à rendre ce petit album des plus plaisants.



Et pour ce qui est de la forme, la surprise est de taille. Je suis d’abord resté sceptique devant le dessin minimaliste, les cases minuscules, le découpage répétitif, les couleurs un peu fades et le lettrage tremblotant. Mais en y regardant de plus près, j'ai découvert une construction aussi maline qu’ambitieuse où, derrière les gaufriers aux innombrables cases se cachent parfois des illustrations pleine page extrêmement fouillées et tout sauf statiques (voir exemple ci-contre). Le procédé est surprenant et donne un rythme très particulier et très agréable au récit.



J’adore quand un album dont je n’attend pas grand chose et qui, de prime abord, ne ressemble pas à grand-chose, se révèle au final dense et ciselé dans les moindres détails. Une jolie surprise.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..

Les cases sont certes petites mais l'auteur a évité de les charger trop inutilement. Il mise tout sur les dialogues qui se doivent d'être percutants pour amener la chute. Nous avons là un western assez loufoque basé sur une certaine forme d'humour assez corrosive avec plein de bons mots. Beaucoup de second degré également.



A noter que j'ai quand même bien aimé le découpage car certains décors apparaissent dans leur globalité une fois les 12 cases assemblées sur une page. C'est de la bonne mise en scène avec une belle maîtrise graphique. A noter que tous les codes du genre seront exploités et parfois détournés en dérision.



Au final, une comédie western un peu amusante et très décalée. Cela m'a fait penser à Gus de Christophe Blain que je n'avais pas trop aimé. Cependant, cela m'a semblé un peu plus abouti.

Chris et Burt sont frères. Accessoirement ils font des attaques à main armées.

Chris était tellement content de leur dernier exploit, qu'il a bu...beaucoup. Et qu'il a décidé d'aller enterré leur butin. Sauf que le lendemain matin, il ne se souvient plus où. Dépité, il promet à son frère qu'il va le retrouver en 3 jours maxi. Il va rencontrer une indienne qui va lui piquer son cheval et une gamine qui va l'engager pour arrêter un dangereux bandit et se partager la prime.

Voilà le résumé de cette histoire très drôle allié à un dessin étonnant (beauté des décors et personnages filiformes). C'est sensé être un western d'où le titre (expliqué dans la BD). C'est charmant et rafraichissant.

J'ai bien aimé la lecture de cette bande dessinée jeunesse.

Elle retrace l'histoire un peu fantastique d'un jeune garçon qui se met en route dans le but de rencontrer le grand sage pour qu'il lui dévoile son avenir. Comme une sorte de récit d'apprentissage, mettant en scène une quête initiatique, cette bande dessinée nous montre les découvertes du personnages et les changements produits sur lui par le temps. Au cours de son long voyage, il fait de nombreuses rencontres et est confronté à de nombreuses péripéties. J'ai apprécié la simplicité des dessins, l'unité des couleurs de chaque planche, et les cases qui suivent parfois le chemin sinueux de notre héros. Une lecture très simple et destinée aux enfants, qui en divertira plus d'un.

Alcibiade est un petit garçon qui ne craint rien. Le voilà sur le chemin vers sa destinée, ou plutôt le sage qui lui dira quelle sera sa destinée.



Chemin faisant, il fera maintes rencontres et sa destinée sera écrite lorsqu'il se présentera devant le sage. Il pourra alors rentrer calmement chez lui, devenu adulte.



L'histoire relève clairement du conte, et est présentée comme une bande dessinée fort atypique. Chaque page est une planche qui va être divisée dans le même nombre de petites cases de même grandeur. Plus fort encore: la page est en fait le plus souvent un seul dessin, artificiellement découpé en cases. Par exemple, la forge souterraine, la montagne, la ville... Et Alcibiade se balade de case en case au gré des chemins qui se tracent. Donc les cases ne se lisent pas de gauche à droite, de haut en bas, comme une BD conventionnelle. Mais on suit les pas d'Alcibiade.



Il y a du Trondheim, de la naïveté désarmante, une vision poétique, une magie de l'instant, dans cette BD, mais aussi trop peu de contenu, une légèreté parfois trop diaphane, et quelques maladresses. Mais cela vaut le coup d'oeil.

Un album original et surprenant qui oscille entre ouvrage expérimental et conte initiatique.
Lien : http://www.bodoi.info/alcibi..

Lise alias Calfboy est restée avec les indiens tandis que les frères Birden sont partis de leur coté. Elle va grandir, abandonner son idée de devenir chasseuse de primes mais un jour, son chemin va croiser à nouveau celui de Oneida, l'ex chamane qui a fait tant de mal à sa tribu et des frères Birden. Cet opus est plus axée sur la vengeance, nécessaire ou pas, moins ironique, plus sombre, plus adulte tout comme Lise.

Un chouette tryptique différent de l'un à l'autre mais complémentaire.

Dans le Far-West, celui des cow-boys, des Indiens, des chasseurs de prime et des pilleurs de banque, Chris Birden et son frère Burt viennent de dévaliser un train. Mais Chris, après avoir arrosé le coup a enterré le butin dans un endroit qu'il a oublié. Burt lui donne trois jours pour retrouver l'argent. Trois jours pendant lesquels Chris va croiser une voleuse, une orpheline, et d'autres personnes qui ne vont pas lui simplifier la tâche.



Un jour que je furetais à la bibliothèque, au rayon jeunesse, je suis tombé sur cet album mis en avant. J'ai lu une ou deux planches et profité de la carte de la pré-ado que j'accompagnais pour l'emprunter. Parce que le début m'a beaucoup plu... et la suite itou. C'est en rentrant chez moi que j'ai vu le nom de la maison d'édition québécoise, La pastèque, que j'ai déjà croisée pour Machine gum et C'est une pastèque ?, deux albums loufoques.



Et Calfboy l'est tout autant : humour absurde, décalé, dessins des êtres vivants très simples (ce n'est pas le cas des paysages), situations drôles et peu de texte. J'ai retrouvé un humour à la Jason que j'aime beaucoup et une référence à Lucky Luke : la silhouette, les vêtements et une apparition de Jolly Jumper ; aucun lien dans la personnalité de Chris avec Lucky.
Lien : http://www.lyvres.fr/

Pour moi aussi cette petite bande-dessinée toute fine est un véritable coup de cœur. Le jeune Alcibiade entreprend un long voyage "vers l'Est", en quête de son destin. L'histoire est plutôt classique, c'est un voyage initiatique, comme on en rencontre beaucoup dans les contes ou les mythes, auxquels on trouve ici de nombreuses références. Mais quelle originalité dans les graphismes et dans la mise en relation des vignettes ! Si les personnages sont tout petits, ce qui peut sembler dommage au début, c'est pour mieux percevoir l'immensité des paysages qu'ils traversent et des créatures qu'ils rencontrent. On peut en fait lire cette BD soit de tout près, ou alors on peut l'éloigner de ces yeux pour découvrir d'autres point-de-vues, c'est très intéressant.

On a vraiment plaisir à suivre les aventures d'Alcibiade, non dénudées d'humour, et jusqu'à la fin on se demande bien s'il va parvenir à trouver ce qu'il était parti chercher.

Une très jolie découverte !

Je me suis régalée du début à la fin. Ce western est une friandise pour toutes les générations. C’est plein d’humour, de rebondissements, et cela, sans ternir l’importance des personnages principaux. Les petites vignettes même sans texte (certes parfois une mouche vole) donnent du rythme à l’histoire. Position verticale ou traversante des bulles, cadres panoramiques ou pleine page, cette bande-dessinée est aussi un recueil de techniques narratives. On a hâte de retrouver Calfboy, une gamine effrontée et le tandem des frères en quête de butin dans un prochain volume !

Cet album est assez étonnant de par son système graphique et narratif, les petites cases qui se suivent, décrivent le voyage et la quête de notre héros. Les couleurs varient au fil des pages, on a l'impression que tout est miniature. Une lecture agréable.

Un livre au dessin très épuré concernant les personnages, mais une utilisation de la page très original dès qu'il s'agit de suivre une piste, un chemin, un cours d'eau, ... ( ce qui donne un caractère très dynamique à l'ensemble de la progression de l'histoire et des personnages).

Je trouve les dialogues assez humoristiques et décalés, d'où une atmosphère punchée et percutante.

Ce qui en fait un album franchement burlesque adapté aussi bien aux adultes qu'aux ados. Tout le monde y trouve sa part à mon sens.

Très loin de mes univers de lecture habituelle, j'ai choisi de lire cette BD par curiosité et besoin d'évasion, suite à des récentes lectures m'ayant émotionnellement impliquée. Et quel bonheur, quel plaisir !! La mise en page résolument moderne et dynamique autour d'une histoire de trésor égaré m'a tenue en haleine. Le ton est drôle, décalé, savoureux. Le graphisme manie avec talent le contraste : des personnages minimalistes évoluant dans la grandeur des paysages du Farwest , souvent en pleine page.

Un petit bijou de BD que j'ai adoré découvrir *-*

Surprenant , puis impressionnant , enfin génial !!

On suit le parcours d’Alcibiade dans une petite bande dessinée jeunesse bien sympathiquement mise en scène et en dessins.

Alcibiade, jeune garçon, part de son village natal pour aller rejoindre un sage et lui demander quel est son destin. Au cours de son aventure, il va rencontrer différents périples, différents personnages qui vont l’aider, différentes aventures qui vont le rendre célèbre, légendaire même !



La particularité de cette BD réside surtout dans sa forme. Des petites cases qui se lisent de gauche à droite ou parfois de droite à gauche et encore, d’autres fois de haut en bas, comme lorsqu’on suit un labyrinthe sur une page de magazine de jeux.

Et dans ces petites cases ? Le héros est présent en tout petit bonhomme. Les paysages sont souvent en pleine page mais comme on a ces nombreuses cases on se croirait devant un puzzle. Et c’est vraiment chouette à regarder. Et d’ailleurs, les cases deviennent de plus en plus grandes plus l’aventure avance et que le héros grandit. Aventure qui est aussi présente sur la couverture du livre.



Donc, une BD vraiment particulière et efficace avec une histoire simple sur fond de mythologie grecque mais qui se suit avec plaisir.