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Critiques de Revue Le 1 (40)
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Le 1 en Livre : Romain Gary, le visionnaire

La route devant soi!
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Le 1 : Le Français a-t-il perdu sa langue ?

La revue Le Un, via son hors-série s'interroge : Le Français a-t-il perdu sa langue? Quel drame pour les Français, réputés ne pas l'avoir dans leur poche!

Afin de répondre à cette épineuse question, Éric Fottorino appelle sous sa direction différents collaborateurs. Entretiens, articles, extraits de livres, etc, constituent le corps de cette opuscule. Pour les plumes, de grands noms d'écrivains (Boualem Sansal, Carole Martinez, Nancy Huston, etc) côtoient journalistes, géographes pour dresser un bilan de l'état de la langue française et, étendant le champ d'étude, de la francophonie.



Si à la fin de la lecture, on n'obtient pas de réponse parfaitement tranchée sur la question, les auteurs reconnaissent une évolution de la langue. Ce qui garantit qu'elle vit toujours car une langue figée est une langue morte.



Bien sûr, il y a la menace de l'anglais qui règne sur les affaires économiques et politiques dans le monde globalisé. Et qui envahit notre langage avec une foule de mots (exponentiels depuis la révolution - et le jargon - numérique).

Bien sûr, le français se dresse souvent sur ses ergots dès qu'on parle de le réformer.

Bien sûr, certains auteurs regardent cette évolution comme une forme de dégradation alors que pour d'autres c'est une chance d'assouplissement.



Mais une langue est là pour être utilisée. Et la francophonie continue d'être présente sur tous les continents. Vecteur de communication et de composition d'oeuvres littéraires d'importance.



La lecture de ce recueil m'a beaucoup intéressée. Et permis de découvrir entre autre Gabrielle Tuloup, professeur de français, écrivain et compositrice de slam dont le style m'a enchanté. Son poème intitulé "La langue de Molière", dans lequel elle retrace le rapport de ses élèves à ladite langue, est un pur moment de bonheur à lire.



Quant à Robert Solé, avec une adaptation très contemporaine et inspirée des Lettres persanes, il m'a fait rire sur l'ampleur de l'utilisation de mots franglais. Et de conclure fort plaisamment : "Oserais-je te dire que j'en perds mon persan? Le plus curieux, c'est que les Français sont incapables de construire deux phrases correctes en anglais."
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Le 1 : Comment vivre mieux ?

J'apprécie beaucoup les hors-séries du Un. Ce numéro intitulé "Comment vivre mieux?" m'a interpelée, curieuse de connaître les thèmes et solutions présentées.



Journalistes, écrivains, sociologues, etc, se penchent donc à travers divers articles sur les raisons qui poussent à vouloir améliorer nos vies et les façons de s'y atteler. Une société qui va trop vite; un travail qui demande trop sans reconnaissance; une alimentation trop sucrée, excessive, pas en adéquation avec le rythme des saisons; une hyperconnectivité chronophage et qui consomme trop d'énergie mentale, voilà autant de causes qui peuvent conduire au mal-être, au burn-out, au ras le bol.



Il n'y a pas de recettes miracles dans ce recueil, il ne faut pas non plus rêver. Mais des témoignages de prises de conscience, d'envie de ralentir ou de modifier sa façon de se nourrir pour soi comme pour la préservation de l'environnement (et de notre porte-monnaie aussi), des projets de changements de vie, etc.

Il y a aussi la prise en compte de l'accroissement de l'espérance de vie dans nos sociétés. Ce qui conduit, comme l'explique parfaitement un des articles, à plusieurs existences en une, tant sur le plan professionnel que sentimental, notamment. Le temps est plus à la mobilité, ce qui inclue les points précédents, qu'à la stabilité à tout prix issue de l'après-guerre. Et l'article de citer le cas d'un couple de femmes ayant tout quitté sur Paris pour tenter leur chance avec des chambres d'hôtes au Népal, avant de finir par une séparation, le retour en France de l'une des deux et sa décision d'entreprendre une formation pour devenir infirmière. Un parcours tout sauf linéaire qui n'est plus une exception aujourd'hui.



Un numéro par conséquent très intéressant et enrichissant. A noter en particulier le très drôle récit de Robert Solé sur son séjour de déconnexion au numérique. Excellent!
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Le 1 nouvelles - H.S. : Une nuit à l'hôtel



Comme chaque été, depuis quatre ans, Julien Bisson rassemble «  la fine fleur de la littérature française contemporaine » (1) autour d’un thème précis.

Voici onze nouvelles pour tromper l’insomnie, meubler une attente ou pour ne pas bronzer idiot. La parité respectée, l’ouvrage offre en alternance le texte d’une femme, puis d’un homme. Chacun d’eux relate «  Une nuit à l’hôtel ».

«  L’hôtel », fait remarquer Julien Bisson dans sa superbe préface, «  est une zone neutre qui autorise tous les fantasmes ».



C’est avec plaisir que l’on retrouve certains auteurs :

Franck Bouysse, que la presse définit comme «  un Faulkner limousin », auréolé du Prix des libraires 2019 pour son roman « Né d’aucune femme ». Ici, il signe un texte touchant , plein de déférence pour la figure maternelle, qui met en scène une maman fée, magicienne, débordant d’affection pour son fils. Un enfant , peureux, seul la journée, dans une minuscule chambre d’hôtel, qui se construit avec les lectures que sa mère lui raconte le soir. Moment très fusionnel et lumineux avec cette maman courageuse. La chute très réussie crée la surprise.



Nina Bouraoui brosse le portrait d’une femme qui dénonce le diktat de la normalité. Comme les autres, elle a un mari, des filles chéries, elle se sait «  le pilier du foyer », mais elle aspire à un moment de liberté. Elle s’offre donc une escapade en solo, à leur insu, au coeur du désert algérien, désireuse de se reconnecter à elle -même et cherche à qui se confier. Elle a d’ailleurs avisé une autre femme seule qu’elle épie, à qui elle voudrait parler de déracinement, de désir d’une femme pour une autre.

Elle rappelle l’héroïne de Repose-toi sur moi de Serge Joncour, Aurore, qui réalise en faire plus pour les autres qu’ils n’en font pour elle, et qui trouve en Ludovic une oreille.



Valérie Zenatti nous invite également en Algérie, c’est à l’hôtel Cirta, «  nom antique de Constantine » qu’elle a posé ses valises le 12 novembre 2012, un moment inouï puisqu’elle s’apprête à fouler le sol de ses aïeux et remonter le fil de leur histoire et de la sienne dans la grande Histoire. Ce soir- là, l’expression « Bonne nuit » que sa mère lui adresse revêt une émotion unique.



Ingrid Astier suit les pas d’un naufragé de l’amour que sa femme vient de quitter. Pour noyer son désarroi, c’est au bar Hemingway du Ritz qu’il échoue. Le barman télépathe devrait savoir lire en lui. Un client, pêcheur à la mouche, le divertit en le plongeant dans un autre univers : les rives paisibles d’un lac ou d’une rivière. Va-t-il réussir à repêcher Lou ?



Humour noir avec Régis Jauffret, Prix Goncourt (2) qui campe un personnage atteint d’Alzheimer, qui porte le même prénom que l’auteur. Se projetterait-il dans le futur ?



Cécile Coulon dresse le portrait de Madame Andrée, qui semble avoir perdu ses facultés et se retrouve dans cet établissement, sis en pleine campagne, où les clients reviennent « à l’état d’enfance ». Son passé lui revient et en particulier le souvenir d’Émeline, son professeur de flûte. C’est comme si elle l’attendait encore, elle était troublée à l’idée d’apercevoir un carré de sa peau sous un peignoir, si bien que «  son corps était plein de son image » même si «  la chambre était vide d’Émeline ». C’est une autre visite qui se présentait en réalité.



Négar Djavadi nous embarque à Buenos Aires où le narrateur a pris en filature un individu surnommé La Peste. Il est le dernier flic persuadé qu’il le capturera vivant, contrairement à ses collègues qui se moquent de lui et le « traitent de chasseur de fantômes ». Pour ce faire, il loge dans le même hôtel, pas mieux comme poste d’observation ! Mais pourquoi cette traque depuis tant d’années ? Quel forfait, quel crime a-t-il commis ? Réussira-t-il à l’interpeller ?



Sylvain Prudhomme, qui connaît bien l’Afrique, en particulier la Guinée-Bissau, opte pour une toute autre destination : l’Asie centrale. Son héros, un baroudeur backpacker, nous relate sa nuit écourtée dans un hôtel miséreux de Tachkent où il fait escale. Beaucoup d’adrénaline pour le narrateur quand la porte de sa chambre ( sans verrou) s’ouvre violemment ! Que lui veut cette femme avec son arme blanche ? Suspense. Va-t-il pouvoir récupérer son passeport ? Du dépaysement avec la langue : «  Spasiba ». Un vrai cauchemar que ce souvenir !



Adeline Dieudonné ( 3) montre le fossé de classe sociale entre un couple en vacances à la neige dans un hôtel cossu, et leur nounou (originaire des Philippines) en charge de leur bébé de 5 mois. D’un côté des parents qui font passer leur plaisir de skier au premier plan, de l’autre une employée, à la fibre maternelle évidente, dévouée, soumise mais si seule. N’est-elle pas « destinée à remplir une fonction, pas à être aimée » ? Ne serait-elle pas exploitée? Récit ponctué par les multiples recommandations que l’école inculque aux futures employées de maison. Une nouvelle touchante qui interroge sur la relation parents-enfants.



Caryl Férey débarque deux types défoncés pour une cure de désintoxication dans le Berlin Ouest des années punk (1977). Leur chambre d’hôtel donne sur le Mur de la honte. Tableau insolite. Orgie sur fond de musique psychédélique alors que dehors des soldats sont transis de froid. Stupéfaction pour Iggy qui croyait « faire une retraite tantrique » ! Style imagé.



Gardons la plus drôle des nouvelles pour la fin. En effet Serge Joncour, dont le dernier roman CHIEN-LOUP a été primé (4),renoue avec sa verve loufoque et nous offre une conversation hilarante entre un hôtelier et un client, à la logorrhée persuasive, qui aimerait bien faire son commerce sur place ! Un protagoniste antispéciste, concerné par le réchauffement climatique.

Dès le début, leur dialogue tourne au quiproquo. Le lecteur, comme l’hôtelier , se demande pourquoi « le monsieur de la 106 » a dormi sur un transat au bord de la piscine. L’auteur maîtrise l’art du suspense: quel est donc ce fléau contre lequel ce client s’insurge avec véhémence et qui le rend irascible. ? On s’interroge sur l’identité de « cette squatteuse », son ennemie qui « immanquablement l’attend », « vautrée sur le lit », l’insupporte et gâche ses nuits ! L’auteur nous réserve une chute empreinte d’humour. Une diatribe qui déclenche le rire et que l’on verrait bien adaptée sur scène. Un texte, au ton pamphlétaire, qui nous invite en plus à revoir notre conception de la literie !



Dans cette auberge littéraire, la nuit peut s’avérer bruyante, agitée et alcoolisée ou au contraire solitaire, fantasmée, sensuelle. Parfois blanche, stressante, exotique, unique.

Les illustrations de Chez Gertrud, sobres mais explicites en orange, noir et blanc, dialoguent à merveille avec les textes. Un collectif éclectique qui permet d’appréhender des plumes peu familières et de se régaler avec les autres. Biographies et notes bibliographiques insérées.



(1) Expression employée par Olivia de Lamberterie dans ELLE du 5 juillet 2019.

(2) Régis Jauffret , Prix Goncourt de la nouvelle

(3) Adeline Dieudonné cumule les prix. Dernier en date : Grand Prix des lectrices de ELLE.

(4) CHIEN-LOUP de Serge Joncour a reçu le Prix Landerneau, le Prix du Roman d’écologie, et le Prix de la ville de Vannes.









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Le 1 : Les Gilets jaunes, et après ?

Apparu à l'automne 2018, le mouvement des Gilets jaunes a marqué de son empreinte les rapports entre politique et société, entre les citoyens eux-mêmes.



Le hors-série du 1, Gilets jaunes, et après?, revient sur une année de manifestations et de contestations qui monopolisa avec plus ou moins de masse et de violence, les centres-villes de maintes agglomérations, samedi après samedi.

Écrivains, journalistes, politologues, économistes, sociologues, historiens, etc, observèrent et étudièrent ces rassemblements d'un nouveau genre. Si les manifestations sont loin d'être inconnues en France, les Gilets jaunes se démarquent par plusieurs points : l'occupation de ronds-points et des défilés sans recours aux groupes traditionnels que forment les syndicats. On pourrait les considérer, par conséquent, comme une résurgence des jacqueries populaires du Moyen Âge et de l'ancien régime. Même spontanéité du mouvement, même méfiance et rejet des élites et instances, y compris syndicales et journalistiques, même dérives occasionnelles vers la violence.



Les divers articles et entretiens présentés dans ce recueil proposent des explications sur les origines du mouvement, sur les causes de la colère et des formes mises en avant, sur les composantes des Gilets jaunes. Et bien sûr, ils montrent également les réponses au mouvement, qu'il s'agisse des annonces politiques, du Grand débat ou des répressions policières avec toutes les affaires concernant l'usage jugé intensif des LBD et autres grenades lacrymogènes ou de désencerclement.



Au-delà de la surmédiatisation, du tout émotionnel causé par les différents Actes hebdomadaires, le 1 s'est efforcé pendant l'année courante 2018-2019 de donner des synthèses éclairées basées sur des analyses poussées et provenant de différents corps des sciences sociales. Le recueil reprend selon un ordre chronologique des articles parus. Ce rassemblement en hors-série permet une meilleure appréhension du mouvement des Gilets jaunes, apporte des explications nettes et posées ainsi que des perspectives sur une mouvance qui couve toujours, loin d'avoir été contentée. L'actuelle contestation contre la réforme des retraites les montre d'ailleurs se joignant aux cortèges syndicaux pour protester.
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Le 1 nouvelles - H.S. : Une nuit à l'hôtel

Une nuit à l'hôtel... un thème plein d'évocation. Plutôt interlope puisqu'il s'agit d'UNE nuit. En lisant ce titre, surgissent dans mon esprit des aventures clandestines, adultères passionnels à l'insu de la vie "officielle". Ou une planque dans une intrigue façon espionnage ou polar. Bref, ces cinq mots ont fait battre la campagne à mon imagination. La liste des auteurs présents dans le recueil étant également fort alléchante, ni une ni deux, dans mes emplettes, Le 1!



Après lectures des onze nouvelles, mon enthousiasme de départ bat de l'aile. Certes, il y a de bons styles. Et certains récits m'ont touchée. Hélas pas la majorité.



Le recueil démarrait pourtant bien avec "Madame Andrée" de Cécile Coulon, beau texte mélancolique.



Je retiendrai aussi "Alika" d'Adeline Dieudonné, sur les conditions de travail de gouvernantes d'origine philippine qui émigrent en Europe, laissant derrière elle mari et enfants, pour offrir à ces derniers la possibilité d'une autre vie grâce à des études. Crève-coeur maternel et déconsideration en tant que main d'oeuvre bon marché et corvéable à merci par des parents occidentaux bien trop occupés pour s'attarder aux soins et éducation de leur progéniture. Un récit actuel fondé sur une réalité bouleversante et qui a de quoi indigner.



Joli hommage à une mère par son fils qu'elle élève seule en vivant chichement dans une chambre d'hôtel par Franck Bouysse ("Ma lumière"). Je ne m'attendais pas à la chute.



Suivi par "Le dernier" de Négar Djavadi. Histoire de traque d'un criminel pendant 22 ans par le narrateur, vieux flic tenace. Et là, le retrouver enfin au bout du monde dans un quartier populaire de Buenos Aires. Et si l'arrêter, conclusion logique finalement de cette enquête au long cours, signifiait la perte du sens donné à sa vie? Cette nouvelle me donne fort envie de lire d'autres choses de cette auteure.



Le recueil se clôt aussi bien qu'il avait débuté avec "Le miroir de Cirta" de Valérie Zenatti. Pas d'intrigue romanesque ici mais un récit de voyage dans l'espace (de la France à l'ancienne Constantine en Algérie) et le temps puisque la narratrice recherche dans les rues d'aujourd'hui les lieux du passé de sa mère du temps de l'Algérie coloniale. Pays qu'elle a dû quitter comme d'autres Pieds Noirs après la guerre et l'indépendance. Récit de partage également grâce au smartphone qui permet à ladite mère de vivre quasiment en simultané les découvertes de sa fille. Un bémol toutefois : la nouvelle aurait mérité d'être un peu plus détaillée, notamment quant au ressenti intérieur de la fille qui foule ainsi une partie de ses origines.



Les autres histoires, malgré des plumes reconnues, s'envoleront très vite par le peu d'intérêt qu'elles m'ont inspiré. Ça tient plus à ma subjectivité de lectrice qu'à autre chose, je pense. Tout ne peut pas plaire en littérature et c'est tant mieux. Je les retrouverai peut-être avec plus de bonheur dans leurs autres oeuvres.



Les hors-séries nouvelles du 1 ont le mérite de me faire découvrir les styles d'auteur(e)s que je ne connais parfois que de nom. Et d'autres pas du tout. Pour peu que ça me plaise, ticket gagnant!
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Le 1 : Le Français a-t-il perdu sa langue ?

Où en est la langue française? Question en vogue depuis quelques années, avec l'anglais qui semble prendre de plus en plus de place en France, depuis que Valéry Giscard D'Estaing a fait, le premier, son discours d'investiture en français et en anglais.

Le Français est-il toujours l'une des langues les plus parlées et étudiées dans le monde, le restera-t-il?

Et le français est-il vraiment l'une des plus belles langues, sinon la plus belle du monde?

Eric Fottorino s'est entouré d'écrivains francophones (Nanvy Huston, Kamel Daoud, Vénus Khoury-Ghata), linguistes (Bernard Cerquiglini) , journaliste, géographe, professeur de français entre autres pour ce grand débat autour de la langue. Sous forme d'interview, d'essai ou de slam, chacun y va de son opinion, selon sa sensibilité à la langue, son contact, son histoire personnelle et professionnelle. Et, non, il n'y a pas de réponses à ces questions, ou bien il y en a, mais plusieurs qui s'entrecroisent, si elles ne se contredisent pas et c'est justement ce qui est intéressant ici, à nous de nous forger notre opinion au regard de ces témoignages.

Il n'y a finalement pas un mais une multitude de français, selon que l'on soit enfant ou enseignant, journaliste, libanaise, canadienne, diplomate dans la Francophonie.

Un ouvrage donc très intéressant et qui se lit facilement, qui se termine par une petite histoire des dictionnaires et de la francophonie et des recommandations de lecture.
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Le 1 nouvelles - H.S. : 11 histoires de séduc..

Dans le courant de l'affaire Weinstein et toutes ses conséquences, le magazine Le Un sort un hors-série autour du thème de la séduction. Onze auteurs, onze nouvelles, onze variations sur la gamme.



J'ai retrouvé avec plaisir des plumes déjà connues comme Olivier Adam, Carole Martinez ou Philippe Claudel. Et découvert d'autres auteurs: Véronique Olmi, Lola Lafon. C'est toujours une joie d'aller à la rencontre de nouveaux écrivains. C'est tout l'intérêt de ce genre de recueil collectif.



Sur le fond même, le thème de la séduction est abordé de diverses manières, parfois sensuelle, parfois dérangeante. Philippe Claudel opte pour une narration théâtrale, dans un monde où regarder une femme devient passible de condamnation. Une manière d'avertir sur les dangers possibles de pousser à son extrême la croisade actuelle. Libérer la parole et changer les comportements honteux qui ont été dénoncés, oui. Formater la population où chaque tentative de séduction est assimilée à une agression, non. Cette histoire m'a le plus marquée et m'a rappelé Corpus delicti de Juli Zeh quant à son but (même si le roman allemand alertait lui sur une hygiénisation poussée à son paroxysme).



Finalement, chaque nouvelle m'a surprise dans sa façon de traiter le sujet. Douloureuse, ironique, fantastique, autobiographique ou douce, chaque narration mérite d'être lue. Quant aux styles, ils diffèrent forcément au fil des plumes mais se révèlent tous de belle qualité.
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Les 1ndispensables : Pourquoi Trump : Compr..

Certains articles reproduits se répètent, en sorte qu'on lit plusieurs fois la même chose. Cela reste quand même intéressant pour qui s'intéresse à la politique américaine, qui reste largement plus passionnante que la politique française.

On apprend que Trump a financé la campagne présidentielle précédente d'Hillary, ce que les anti-Trumpistes primaires doivent avoir du mal à digérer. Cela dit, pour Trump, donner des milliers de dollars ne devait pas être un problème.
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Le 1 nouvelles - H.S. : 11 histoires de séduc..

Toujours dans le registre "nouvelles", je viens de finir ce hors série du journal le 1.

Dommage que ce petit livre ne soit pas réédité. "Ma" bibliothèquaire l'a déniché sur un rayon sûrement rarement visité !

Philippe Claudel écrit une nouvelle sur ce que pourrait être le comble du mouvement #Me Too . ( Excellent !)

Très drôle la nouvelle de Philippe Jaenada, ou comment Proust intervient dans un pari débile de quatre dragueurs.

François - Henri Désérable nous embarque dans le fol amour entre Frida Kahlo et Diego Rivera.

Léonor de Récondo joue avec le fantastique.

A la recherche de textes courts pour des lectures à voix haute, je lis pas mal de nouvelles et je tombe très souvent sur des pépites !

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Le 1 nouvelles - H.S. : Une nuit à l'hôtel

Du bon , quelques moments d émotions , notamment Alika sur le thème des nourrices esclaves . Pas encore toutes lues mais ça devient un rituel sympathique de mes étés, permettant de découvrir des styles différents de quelques écrivains audacieux. La nouvelle me plaît et les thématiques annuelles sont accrocheuses.
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Le 1 nouvelles - 2016

C'est un joli cadeau que proposent le 1 et La Grande Librairie, une belle idée à glisser dans son sac de plage histoire de bronzer un peu plus intelligent. Onze textes, onze façons de parler de l'ailleurs, fil rouge de ce recueil de nouvelles. Certains font appel à la fiction, d'autres restent dans le registre du récit. Tous sont de qualité et représentent une véritable invitation au voyage, dans tous les sens du terme. Seul écrivain du passé invité, Guy de Maupassant ouvre le bal avec un texte savoureux vantant les paradis artificiels (oh shocking !), une façon de voyager comme une autre. Les dix autres auteurs invités sont bien contemporains et parmi les meilleurs de leur catégorie. Dommage, la parité aurait presque pu être respectée, mais seulement quatre femmes sur onze nouvelles. Pourtant, ce sont elles qui m'ont le plus émue ou amusée. Nancy Huston pour qui l'ailleurs est tout autour d'elle, simplement par la révolution qui s'empare du monde et fait qu'on ne reconnaît plus ce qui nous semblait si proche. Irène Frain et sa jolie variation sur l'ailleurs et le quelque part, ouverture magique sur l'imaginaire. Marie-Hélène Lafon et son pouvoir d'évocation, en quelques phrases toujours ciselées, à partir d'un simple lieu, un bois. Et surtout Leïla Slimani qui livre un texte subtil et émouvant sur le pouvoir de la littérature et son ouverture sur autant d'ailleurs que l'on veut.

J'ai été moins touchée par les autres textes mais j'en ai apprécié les plumes et la diversité.

Tout ceci est une question de goût, et l'échantillonnage proposé est à même de combler les amoureux des mots et de leur donner des envies d'ailleurs, à satisfaire dans la réalité ou par l'intermédiaire des livres, si puissamment moteurs de l'imaginaire.

Ce recueil est vraiment une excellente idée, qui je l'espère fera des petits. En attendant, ce serait dommage de se priver de ces quelques morceaux de littérature française.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le 1 nouvelles - H.S. : 11 histoires de séduc..

Hors-série de l'été 2018 du magazine Le 1, recueil de nouvelles, collectif. Illustrations de Julie Guillem.



Je ne lis pas de magazine. Je suis incapable de me plier à leur fréquence, et mes quelques abonnements se sont accumulés sur une étagère sans que je les ouvre. Et j'ai tellement de livres à lire que j'ai l'impression de les trahir si j'ouvre autre chose. Ne cherchez pas à comprendre, c'est dans ma tête, tout est sous contrôle. Mais la première de couverture a su m'allécher : Philippe Claudel, Carole Martinez, Léonor de Récondo ou encore Lola Lafon. Impossible de résister.



Dans ce livre, vous trouverez :

Un procès pour agression dans le métro,

Une personne ressurgie d'un passé qui reste obscur,

Une séduction méthodique et frénétique grâce à un livre,

Un rouge-gorge empaillé offert en menace d'amour,

Frida Kahlo, Diego Rivera et André Breton,

Un jeune pianiste timoré qui devient un séducteur de haut vol,

Une histoire d'amour pas comme dans les films ou les romans,

Une violoniste prisonnière de Versailles,

L'odieux engrenage judiciaire qui suit un viol conjugal,

Un couple adultère qui rêve d'échapper au mari brutal,

Un couple interdit entre Alger, Oran et Paris.



Les 11 textes sont ciselés et d'une qualité presque égale, mais tous ne m'ont pas séduite. « Mon objectif est de toucher à la séduction absolue. Je voudrais inventer la phrase qui m'ouvrirait toutes les femmes. Le sésame. » (p. 66) Je n'y peux rien, le de David Foenkinos me tape sur les nerfs optiques... La nouvelle de Philippe Claudel, qui ouvre ce recueil, m'a beaucoup rappelé l'absurde inexorable qui se met en branle dans son roman L'enquête. « Il est tout de même plus sain de contractualiser le désir et l'amour avant leur émergence. » (p. 15) Se plaçant du point de vue du séduit ou du séducteur, chaque texte parle d'amour, de désir, mais aussi de peur. Car séduire ou être séduit, ça cache bien des angoisses. « Jeu cruel ou hasard miraculeux, la séduction tient ainsi à l'approche du mystère de l'autre, à cette volonté de le dénuder pour en apprécier la vérité. » (p. 7) Et la séduction prend bien des formes : on peut séduire honnêtement, par hasard, en groupe, en traître, sans le vouloir, en le regrettant. « Où se niche la frontière entre le charme et la provocation ? Doit-on défendre, au nom du droit à séduire, la liberté d'importuner ? » (p. 5) Où commence la fiction ? Où s'arrête la réalité, voire l'actualité ? Ce recueil n'est pas un vade-mecum de la séduction, mais en quelque sorte un inventaire à la Prévert que l'on pourrait intituler « Quel séducteur êtes-vous ? »
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Le 1 nouvelles - H.S. : 11 histoires de séduc..

Ce recueil de nouvelles m'attendait depuis un an ; date à laquelle j'avais succombé aux grands noms affichés sur la couverture. Le recueil de nouvelles n'étant pas ma tasse de thé, j'ai laissé un peu traîné cet ouvrage ...



Plusieurs constats :

1- je n'aime toujours pas les nouvelles car je suis déçue à chaque fois, soit l'histoire et les personnages sont survolés, soit je les aime mais n'ai pas passé assez de temps avec eux.

2 - Même sur une nouvelle, on retrouve la pâte de l'auteur et cela confirme mes auteurs coups de cœur : Olivier Adam, Lola Lafon, FH Désérable.

3 - Cela confirme également les auteurs que je n'aime pas, notamment David Foekinos.



Ce hors-série est plutôt un bon cru dans l'ensemble avec des thèmes et des histoires différentes, qui nous font abordés différents styles, différents genres littéraires.
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Le 1 nouvelles - H.S. : Une nuit à l'hôtel



Comme chaque été, depuis quatre ans, Julien Bisson rassemble «  la fine fleur de la littérature française contemporaine » (1) autour d’un thème précis.

Voici onze nouvelles pour tromper l’insomnie, meubler une attente ou pour ne pas bronzer idiot. La parité respectée, l’ouvrage offre en alternance le texte d’une femme, puis d’un homme. Chacun d’eux relate «  Une nuit à l’hôtel ».

«  L’hôtel », fait remarquer Julien Bisson dans sa superbe préface, «  est une zone neutre qui autorise tous les fantasmes ».



C’est avec plaisir que l’on retrouve certains auteurs :

Franck Bouysse, que la presse définit comme «  un Faulkner limousin », auréolé du Prix des libraires 2019 pour son roman « Né d’aucune femme ». Ici, il signe un texte touchant , plein de déférence pour la figure maternelle, qui met en scène une maman fée, magicienne, débordant d’affection pour son fils. Un enfant , peureux, seul la journée, dans une minuscule chambre d’hôtel, qui se construit avec les lectures que sa mère lui raconte le soir. Moment très fusionnel et lumineux avec cette maman courageuse. La chute très réussie crée la surprise.



Nina Bouraoui brosse le portrait d’une femme qui dénonce le diktat de la normalité. Comme les autres, elle a un mari, des filles chéries, elle se sait «  le pilier du foyer », mais elle aspire à un moment de liberté. Elle s’offre donc une escapade en solo, à leur insu, au coeur du désert algérien, désireuse de se reconnecter à elle -même et cherche à qui se confier. Elle a d’ailleurs avisé une autre femme seule qu’elle épie, à qui elle voudrait parler de déracinement, de désir d’une femme pour une autre.

Elle rappelle l’héroïne de Repose-toi sur moi de Serge Joncour, Aurore, qui réalise en faire plus pour les autres qu’ils n’en font pour elle, et qui trouve en Ludovic une oreille.



Valérie Zenatti nous invite également en Algérie, c’est à l’hôtel Cirta, «  nom antique de Constantine » qu’elle a posé ses valises le 12 novembre 2012, un moment inouï puisqu’elle s’apprête à fouler le sol de ses aïeux et remonter le fil de leur histoire et de la sienne dans la grande Histoire. Ce soir- là, l’expression « Bonne nuit » que sa mère lui adresse revêt une émotion unique.



Ingrid Astier suit les pas d’un naufragé de l’amour que sa femme vient de quitter. Pour noyer son désarroi, c’est au bar Hemingway du Ritz qu’il échoue. Le barman télépathe devrait savoir lire en lui. Un client, pêcheur à la mouche, le divertit en le plongeant dans un autre univers : les rives paisibles d’un lac ou d’une rivière. Va-t-il réussir à repêcher Lou ?



Humour noir avec Régis Jauffret, Prix Goncourt (3) qui campe un personnage atteint d’Alzheimer, qui porte le même prénom que l’auteur. Se projetterait-il dans le futur ?



Cécile Coulon dresse le portrait de Madame Andrée, qui semble avoir perdu ses facultés et se retrouve dans cet établissement, sis en pleine campagne, où les clients reviennent « à l’état d’enfance ». Son passé lui revient et en particulier le souvenir d’Émeline, son professeur de flûte. C’est comme si elle l’attendait encore, elle était troublée à l’idée d’apercevoir un carré de sa peau sous un peignoir, si bien que «  son corps était plein de son image » même si «  la chambre était vide d’Émeline ». C’est une autre visite qui se présentait en réalité.



Négar Djavadi nous embarque à Buenos Aires où le narrateur a pris en filature un individu surnommé La Peste. Il est le dernier flic persuadé qu’il le capturera vivant, contrairement à ses collègues qui se moquent de lui et le « traitent de chasseur de fantômes ». Pour ce faire, il loge dans le même hôtel, pas mieux comme poste d’observation ! Mais pourquoi cette traque depuis tant d’années ? Quel forfait, quel crime a-t-il commis ? Réussira-t-il à l’interpeller ?



Sylvain Prudhomme, qui connaît bien l’Afrique, en particulier la Guinée-Bissau, opte pour une toute autre destination : l’Asie centrale. Son héros, un baroudeur backpacker, nous relate sa nuit écourtée dans un hôtel miséreux de Tachkent où il fait escale. Beaucoup d’adrénaline pour le narrateur quand la porte de sa chambre ( sans verrou) s’ouvre violemment ! Que lui veut cette femme avec son arme blanche ? Suspense. Va-t-il pouvoir récupérer son passeport ? Du dépaysement avec la langue : «  Spasiba ». Un vrai cauchemar que ce souvenir !



Adeline Dieudonné montre le fossé de classe sociale entre un couple en vacances à la neige dans un hôtel cossu, et leur nounou (originaire des Philippines) en charge de leur bébé de 5 mois. D’un côté des parents qui font passer leur plaisir de skier au premier plan, de l’autre une employée, à la fibre maternelle évidente, dévouée, soumise mais si seule. N’est-elle pas « destinée à remplir une fonction, pas à être aimée » ? Ne serait-elle pas exploitée? Récit ponctué par les multiples recommandations que l’école inculque aux futures employées de maison. Une nouvelle touchante qui interroge sur la relation parents-enfants.



Caryl Férey débarque deux types défoncés pour une cure de désintoxication dans le Berlin Ouest des années punk (1977). Leur chambre d’hôtel donne sur le Mur de la honte. Tableau insolite. Orgie sur fond de musique psychédélique alors que dehors des soldats sont transis de froid. Stupéfaction pour Iggy qui croyait « faire une retraite tantrique » ! Style imagé.



Gardons la plus drôle des nouvelles pour la fin. En effet Serge Joncour, dont le dernier roman CHIEN-LOUP a été primé (2),renoue avec sa verve loufoque et nous offre une conversation hilarante entre un hôtelier et un client, à la logorrhée persuasive, qui aimerait bien faire son commerce sur place ! Un protagoniste antispéciste, concerné par le réchauffement climatique.

Dès le début, leur dialogue tourne au quiproquo. Le lecteur, comme l’hôtelier , se demande pourquoi « le monsieur de la 106 » a dormi sur un transat au bord de la piscine. L’auteur maîtrise l’art du suspense: quel est donc ce fléau contre lequel ce client s’insurge avec véhémence et qui le rend irascible. ? On s’interroge sur l’identité de « cette squatteuse », son ennemie qui « immanquablement l’attend », « vautrée sur le lit », l’insupporte et gâche ses nuits ! L’auteur nous réserve une chute empreinte d’humour. Une diatribe qui déclenche le rire et que l’on verrait bien adaptée sur scène. Un texte, au ton pamphlétaire, qui nous invite en plus à revoir notre conception de la literie !



Dans cette auberge littéraire, la nuit peut s’avérer bruyante, agitée et alcoolisée ou au contraire solitaire, fantasmée, sensuelle. Parfois blanche, stressante, exotique, unique.

Les illustrations de Chez Gertrud, sobres mais explicites en orange, noir et blanc, dialoguent à merveille avec les textes. Un collectif éclectique qui permet d’appréhender des plumes peu familières et de se régaler avec les autres. Biographies et notes bibliographiques insérées.



(1) Expression employée par Olivia de Lamberterie dans ELLE du 5 juillet 2019.

(2) CHIEN-LOUP de Serge Joncour a reçu le Prix Landerneau, le Prix du Roman d’écologie, et le Prix de la ville de Vannes.

(3) Régis Jauffret , Prix Goncourt de la nouvelle







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Le 1 nouvelles - 2016

"Vas t'en ailleurs, ou autre part, ne reste plus dans mes pattes", suggère la maman d'Irène Frain à sa fille. La Famille Frain vivant à Lorient, a placé son ailleurs loin de leur territoire, pour les mois sans r, en Finistère Sud. Pour Irène Frain son ailleurs est là tout prêt en elle tapissant sa mémoire des images du monde et de ses rêves, elle encolle ses murs de ses textes venus d'ailleurs tel celui de l'île Tromelin.

Erri de luca est allé beaucoup plus loin en Argentine à la Place Mayo que hante ces femmes à la recherche de leurs enfants.



Chaque lettre postée à la revue 1 par 9 écrivains, est envoyée de loin, ou d'ici parfois, on peut être ailleurs aussi et ne plus voir le voyageur qui passe, ou l'oublier comme dans la nouvelle de Michel Quint cette jeune étudiante avait même acheté un appartement, elle croyait à l'amour comme cette danseuse de la St Jean, « bercé par des bras audacieux », Jeanne, elle est morte de chagrin.



Si le premier texte de Maupassant est une mise en bouche et une alerte à ceux qui rêvent de paradis artificiels ou planent dans des vapeurs opiacée, les textes reçus sont aussi timbrés d'ailleurs, venant par exemple de ce désert au dessus de Ourzazate, par Tahar ben Jelloun.



Leïla Slimani est allé ailleurs toute petite, au bout de la rue, les soins de son père lui imposait ces vagabondages, puis un jour le papa de Rim lui a lancé des livres de partout comme des bouées, elle a fait le tour du monde et bien plus, dans la neige et le froid sur le traîneau de Tolstoy, ou en avion, à cheval, ou en rêves...



Venue d'ailleurs, Nancy Houston nous dit sa difficulté de se poser, de nommer sa terre, William Boyd celle de danser la Samba, envoûté par un pays si étrange, si noir ou trop coloré, comme Haïti le pays des couleurs maléfiques. La Magie de la peinture Haïtienne est juste déflorée par un Dany Laferrière qui nous cacherais le sens sacré de ces toiles uniques, si pleines de sombres desseins mais « il n'y a pas de vie sans risques ».



Déchiré entre deux femmes Nicolas de Stael renonce à la peinture en se donnant la mort, Picasso renonce à chaque fois à une femme, déchire une vision de la peinture pour en ouvrir une autre, les risques de la vie de peintre, Patrick Grinville nous les fait ressentir avec sa clairvoyance de drogué de couleurs et admirateur de deux grands découvreurs d'ailleurs inachevés.



Entre l'increvable et l'éphémère comme entre ces deux voyants, Marie-Hélène Lafon nous guide dans son bois pour une dernière méditation sur la vie, les saisons, aux contes, aux enfants perdus, à la ville trop trépidante, les chants d'oiseaux ourlent les silences, la nuit se referme, elle se remplit de l'intarissable forêt.



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Le 1 nouvelles - H.S. : Une nuit à l'hôtel

Un recueil de nouvelles, pour les vacances, c'est souvent agréable à emporter dans sa valise, surtout que celui-ci est tout léger.

Auteurs : Céline Coulon, Serge Joncour, Nina Bouraoui, Sylvain prudhomme, Adeline Dieudonné, Franck Bouysse Négar Djavadi, Caryl Férey, Ingrid Astier, Régis Jauffret, Valérie Zenatti.

Sans surprise pour ceux qui me connaissent, j'ai particulièrement aimé le texte de Franck Bouysse dont le titre à lui seul résume bien l'atmosphère : "Ma lumière". J'y ai retrouvé avec bonheur la plume belle et émouvante de cet écrivain talentueux. J'ai aimé aussi les nouvelles de Nina Bouraoui et d'Adeline Dieudonné et l'humour de Serge Joncour. Mais les autres sont intéressantes et originales aussi.

Et si on n'a plus de place dans sa valise, on doit le trouver partout car ce recueil est édité par l'hebdomadaire Le un, disponible chez les marchands de journaux.
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Le 1 des libraires - Sur les Chemins de l'E..

Format un peu agaçant, impossible de lire dans le métro!

Sinon, c'est un regard intéressant sur l'exil. J'ai retrouvé Doan Bui, lauréate de notre prix de la littérature de l'exil avec La Tour

Une nouvelle de Tchekhov, un entretien avec Le Clezio, une bibliographie de textes récents choisis pas les libraires.

Un retour sur l'Odyssée, avec des commentaires, entre autres de Laurent Gaudé et de Barbara Cassin
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Le 1 : Comment vivre mieux ?

Le 1 est un journal, lancé en 2014 par Eric Fottorino, qui traite chaque semaine d’une grande question d’actualité via le regard d’écrivains, de chercheurs, de philosophes… Le 1 sort aussi quelques hors-séries, comme celui dont je vais vous parler aujourd’hui, qui sont en général d’un format et d’une pagination différentes. J’ai sorti ce hors-série de ma vieille PAL ce mois-ci car son titre m’a semblé coller avec mes préoccupations du moment, une certaine lassitude peut-être de la situation présente, des questionnements, des envies de changement, le désir de tirer le meilleur de ma vie (rien que ça)… Comment vivre mieux ? A lire les différents textes, expériences et témoignages recueillis dans ce livre, on peut en arriver à la conclusion que « mieux vivre » a à voir surtout, en définitive, avec la gestion de son temps, ralentir. Mais on peut aussi améliorer sa vie en mangeant mieux et en respectant son environnement (l’environnement en général d’ailleurs). Il est bien également de se poser la question du plastique, de comment éviter les grandes surfaces, les écrans… et voir ce qui arrive. Et puis, pourquoi pas, sauter le pas et rêver de changer de vie. J’ai été sensible à toute la thématique sur le thème du temps, car c’est une donnée que j’essaye depuis longtemps de maîtriser (l’utilisation d’un bullet journal m’aide beaucoup en ce sens). J’ai été très intéressée par le chapitre qui se préoccupe du sucre et du bien manger. Mais j’ai surtout aimé la conclusion de Jean Viard, sociologue, qui exprime le fait que rêver de changer de vie est déjà beaucoup, même si le basculement ne se fait pas, car c’est s’accorder déjà une certaine liberté, un autre chemin potentiellement possible, et le droit à l’imaginaire. Ce hors-série a été publié en 2019, la plupart des textes sont de 2018, mais j’ai trouvé sa lecture d’une actualité brûlante et extrêmement intéressante.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Le 1 nouvelles - H.S. : Une nuit à l'hôtel

Grosse déception à la lecture de cette édition 2019 des 11 nouvelles du 1. Seule la première, celle de Cécile Coulomb m'a émue. Les autres étaient, de mon point de vue, fades, sans queue ni tête, vaguement amusantes mais sans plus, ou immédiatement oubliées. Ah non ! celle qui met en scène une nounou philippine, Alika, d'Adeline Dieudonné, est aussi très bien.



Procurez-vous plutôt les éditions 2018 (11 nouvelles de séduction) et 2017 (11 nouvelles d'ailleurs).
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