Rhidian Brook

C'était un évangéliste, endurant avec acharnement et même entrain l'ignorance grossière des âmes pas encore sauvées tandis qu'il prêchait son Évangile entomologique.

Je ne peux pas surestimer à quel point il était facile de le sous-estimer.

Il était perpétuellement en mouvement, comme le Chat chapeauté, faisant tournoyer une assiette au bout d'une perche, puis tout de suite une autre, puis encore une autre. Il n'entendait jamais le fracas des assiettes tombant derrière lui, parce qu'il était déjà passé à autre chose.

Je me disais: Pourquoi abandonner le monde magnifiquement rendu dans les livres pour les contingences d'une réalité malpropre qui exige pour la voir de la sueur, du sang et de l'argent, alors que tout est là, à ma disposition? A dire vrai, la lecture encourageait mon introspection.

- Ils s'attendent à cette réquisition. Vous n'avez qu'à visiter les lieux avant de les mettre dehors. Je ne pense pas que vous serez déçu, mon colonel.
- Et eux, capitaine, vous pensez qu'ils le seront ?
- Eux ?
- Les Lubert. Quand je les mettrai dehors.
- On ne leur laisse pas le luxe d'être déçus, mon colonel. Ce sont des Allemands.
- Evidemment. Suis-je bête.

« C’était aussi facile que cela.
- Je préfère ce baiser-ci à l’autre.
Rachel ouvrit les yeux et repris conscience de son environnement.
- Cela … fait-il partie d’un plan d’expulsion ? demanda l’Allemand.
- C’est … un baiser qui dit « merci ».
- Merci de quoi ?
- De m’avoir réveillée. «

« Et maintenant tu m’obliges à vivre ici, avec ces gens-là.

- Tout le monde i ci, tout le monde dans cette maison, a perdu un être cher.

- Je m’en moque. Quand bien même tous les habitants du monde auraient perdu un fils. Ça ne changerait rien à la douleur. Je ne l’ai pas accepté…

- Aucun de nous ne pas l’accepté. Mais nous devons faire pour le mieux… «
- Pour le mieux. Toujours pour le mieux ! Tu te soucie d’avantage des besoins de notre ennemi, on dirait. «

Tandis qu'ils marchaient dans Jenischpark, elle se dit que l'hiver était la meilleure saison pour une liaison illicite. Engoncés dans des vêtements chauds, on gardait un certain anonymat.

Elle attendit que des voix, celle de la raison, du bon sens, de la conscience lui interdisent de le rejoindre. Mais elle ne perçut rien d'autre que la vibration de son désir. Pour l'arrêter, maintenant, il faudrait quelque chose d'exceptionnel, un évènement surnaturel, un tremblement de terre ou encore un mystérieux animal noir traversant la pelouse.

Ensuite parce qu'il était persuadé que plus l'on montait en grade, plus on perdait sa motivation. On se retrouvait à des postes prestigieux pour lesquels on n'était pas fait et où ses talents restaient en friche. Selon lui, il valait mieux garder les mains dans le cambouis.

La ville est approvisionnée par des terres qui se trouvent maintenant en zone russe mais ils n'acceptent de nous donner des céréales que si nous démantelons davantage d'usines. Résultat, 90% de la nourriture en zone britannique est importée. Ce sont deux millions de tonnes de denrées alimentaires, monsieur le ministre (....). Si nous démantelons, les allemands n'auront plus de travail. D'ailleurs, beaucoup ne peuvent pas travailler tant que le processus de dénazification ne les a pas blanchis. C'est un cercle vicieux.

A contrecœur, Lewis se retrouva en train d'expliquer à la tablée comment il en était venu à partager une maison avec une famille Allemande. Un long silence réprobateur s'ensuivit. Ce qui, dans un premier temps, avait semblé un geste d'humanité paraissait, à présent, presque scandaleux.

Depuis la guerre, il était beaucoup plus difficile de deviner l’âge des gens. Les privations, séparations, deuils ajoutés à une alimentation carencée depuis tant d’années avaient fait vieillir tout le monde, les femmes plus particulièrement : rides profondément marquées, cheveux grisonnants clairsemés ou blanchis du jour au lendemain.

La Grande Guerre a causé la ruine du monde, le diable peut bien en rire, nous le reconstruirons !

On pouvait accuser l’Allemagne de presque tous les maux dont souffrait aujourd’hui le monde : les mauvaises récoltes, le prix du pain, le relâchement des mœurs chez les jeunes, la désertion des églises.

Je l'ai rencontré il y a l'espace d'une vie de papillon

Vous l'aimiez n'est ce pas?
Aimez. Au présent. L'amour ne s'écrit pas au passé.
Oui. L'amour

Vous l'aimiez n'est ce pas?
Aimez. Au présent. L'amour ne s'écrit pas au passer.
Oui. L'amour.

Moi aussi, je pensais que c'était quelqu'un de bien. Je me suis trompé. Mais cela ne signifie pas qu'il ne faut pas faire confiance aux gens. Il faut parfois accepter que les gens soient mauvais pour pouvoir les aider. Même s'ils abusent de notre confiance.

Les caresses étaient impuissantes à apaiser la mal inconnu qui le tourmentait.