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Critiques de Richard Ste-Marie (54)
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Crimes à la librairie

Nouvelles



16 nouvelles. 16 écrivain(es) québécois. 16 crimes dans 16 librairies différentes. Ce recueil, publié en 2014, a été conçu par Richard Migneault qui voulait faire connaître le polars écrit au Québec. Il a donc demandé à plusieurs auteur(es) de nous écrire une nouvelle sur un crime, dans leur style propre à eux, qui se déroule dans une librairie.



Je suis québécoise. Je lis énormément et je me laisse tenter plusieurs fois par année par un roman, des nouvelles, de mes concitoyens. Mais ce recueil m’a fait découvrir des auteur(es) qui m'était complètement inconnu(es). Je vais donc m’empresser d'ajouter à ma Pile À Lire quelques livres de ces auteur(es). À vous de les découvrir maintenant …

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Le Blues des Sacrifies

Un polar qui commence en lion, avec le meurtre d’un policier à Montréal… Puis, la femme d’un professeur de musique à l’université est assassinée dans sa maison à Québec. Que peut-il bien y avoir en commun entre ces crimes?



Et lorsque l’enquête est menée par un policier mélomane qui étudie la philosophie dans ses temps libres, on sait qu’on embarque dans un roman aux nombreuses ramifications.



On aura donc la musique, celle qu’on fait et celle qu’on écoute. La sensibilité artistique et les joies de partager ensemble des mélodies qui rapprochent les humains et créent l’harmonie, mais qui sont aussi les bases d’une industrie parfois impitoyable.



On aura aussi les émotions, celle d’un homme qui voit son monde s’écrouler avec le meurtre de son épouse. Comment continuer et à quoi bon continuer? L’hiver s’installe dans sa vie et l’amour d’un enfant ou l’affection d’une sœur peinent à le réchauffer. Participer à l’enquête, essayer de trouver aussi la solution de l’énigme? Mais peut-on vraiment faire confiance aux policiers?



Et pour ne rien gâter, pourquoi pas ne pas ajouter un peu d’actualité politique, de terrorisme islamiste et de mafia russe?



Et ce sentiment de culpabilité… est-ce ma faute? Aurions-nous pu faire quelque chose?



Une plume habile qui réalise un polar foisonnant, qui nous amène du Québec à Las Vegas et qui parle de musique, de technologie et de philosophie.

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Crimes à la librairie

L'idée derrière ce livre de nouvelles était de faire connaître les auteurs québécois de polars. Dans mon cas, je peux dire mission accomplie. J'ai maintenant le goût de lire plusieurs auteurs que je ne connaissais pas.



Plutôt que de critiquer chacune des 16 nouvelles, je vais vous présenter mes 6 préférées, celles qui m'ont incité à ajouter des livres à ma PAL.





Le thème de ce recueil contient deux aspects : "crimes" et "librairie". J'ai donc fait mon choix en fonction à la fois de la qualité et originalité de l'intrigue mais aussi en fonction des caractéristiques essentielles des librairies et des livres comme véhicule de culture.



FLORENCE MENEY

Dernier chapitre au Bookpalace



Très bonne intrigue. Une très bonne critique des commerces qui vendent des livres comme n'importe quelle autre marchandise.



Ajoutez à cela une fin à la Hercule Poirot qui attribue un titre de livre à chacun des suspects.





MARIO BOLDUC

Mon combat



On nous annonce l'homicide dès le début, alors quel est l'intérêt de lire cette nouvelle? À vous de le découvrir en la lisant.





PATRICK SENÉCAL

Public cible



Un professeur de littérature dénigre les polars et ceux-ci se vengent.

Une histoire où le fantastique côtoie le réel à l'intérieur d'une librairie bien entendu.





JACQUES CÔTÉ

Jungle Jungle



L'implantation d'un syndicat des employés d'une librairie à la Walmart contrôlée par la mafia. Une bonne critique sociale et un crime surprenant.



JOHANNE SEYMOUR

233°C



Une belle histoire d'amour. Amour des beaux livres. Amour de la belle littérature. Amour entre deux personnes qui aiment la littérature et leur véhicule préféré, les livres.



En prime, un crime qui va plaire à beaucoup de babeliotes.





MARTINE LATULIPPE Le libraire et l’enfant



Comment commettre le crime parfait. Le tout grâce aux bienfaits des livres.





SYLVAIN MEUNIER

L’homme qui détestait les livres



Un inspecteur qui semble aussi niais que Colombo et qui coince progressivement le meurtrier.



Bon scénario





ROBERT SOULIÈRES

Un cadavre au Crépuscule



Une intrigue bien menée et une conclusion très surprenante.





CAMILLE BOUCHARD

Rouge tranchant



Je sais que ces deux mots ne vont absolument pas ensemble mais Camille Bouchard nous raconte un crime comique



Oui, je sais, j'avais dit 6 et je suis rendu à 9. J'aurais cependant pu en ajouter encore plusieurs. En le faisant j'aurais porté un sérieux préjudice aux auteurs non choisis.



Je ne le ferai pas par respect pour ces bons auteurs qui ont accepté de participer à cette expérience et qui n'ont pas satisfait MES GOÛTS.

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L'Inaveu

Le père qui n’enseigne pas ses devoirs à son fils est autant coupable que ce dernier s’il les néglige. Confucius



Cette maxime résume parfaitement le roman que nous propose ici Richard Ste Marie. Au-delà de l’intrigue et de l’enquête, ce qui rend le récit intéressant et différent c’est la relation père-fils, dévoilée au fil des pages. Un plus assurément.



L’histoire se déroule en trois phases. Il y a d’abord la découverte de curieux carnets que fait Régis Duchesne dans les affaires de son père décédé. Carnets qui lui donnent l’impression d’être la clé d’une énigme. Ayant cherché en vain l’énigme, il s’adresse à un policier dont on lui a vanté l’honnêteté. Comme dans les récits de la série « Cold Case », on remonte le temps pour comprendre le passé et résoudre l’affaire. La deuxième partie sera basée sur les écrits du père rédigés quelques mois avant sa mort qu’il savait inéluctable. Il revient sur trente ans de sa vie et sur les événements qui l’ont transformée à jamais. Mais tout n’est pas dévoilé et des zones d’ombres subsistent. Enfin, l’enquête en elle-même sera menée par Pagliaro sur base de ces fameux carnets. Tout cela se déroulant en un mois de l’été 2008.



L’auteur, dont c’est le deuxième roman, est venu à l’écriture sur le tard, après une carrière d’enseignant à l’Ecole des Arts visuels de Laval. Artiste dans l’âme et touche à tout, il laisse émerger sa créativité dans son style et son imaginaire. J’avais lu beaucoup de bien de ce roman sur divers sites et je n’ai pas hésité à me procurer ce livre. De plus, j’ai aimé tous les ouvrages de cette maison d’édition que j’ai lus et j’espérais bien qu’il en serait de même avec celui-ci. Ce fut le cas.



J’ai aimé l’enquête et son mystère, le sentiment que ces notes anodines cachent quelque chose d’important dont on ne comprend pas de suite la portée ; le changement de style - le récit étant interrompu par le journal du père ; la lente mise en place de la solution qui permet de suivre les raisonnements du policier tout en échafaudant nos propres hypothèses… J’ai aussi apprécié le personnage de l’enquêteur, loin des caricatures habituelles. Il est juste, bienveillant, a repris des études de philosophie à plus de 40 ans, est passionné par son métier et capable d’empathie pour les victimes… Cela nous change du cynisme de certains ou des dépressifs chroniques. De plus, la réflexion sous-jacente qui traverse l’histoire sur le bien et le mal, la culpabilité, l’injustice… m’a beaucoup plu.



Si vous aimez l’action, le sang, les rebondissements spectaculaires, ce livre ne vous parlera sans doute pas. Mais si vous cherchez un policier différent, des réflexions intelligentes sur le métier et une pertinence de vue sur la société, il vous plaira à coup sûr. Servi par une écriture agréable et dynamique, agrémentée de termes québécois typiques mais compréhensibles pour les Européens que nous sommes, ce récit vous fera passer un agréable moment de lecture. Un bon polar à découvrir.


Lien : http://argali.eklablog.fr/l-..
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Crimes à la librairie

Seize nouvelles littéraires dont le thème est le même: un crime (presque tous des meurtres) dans une librairie. Plusieurs de ces nouvelles sont très intéressantes, d'autres le sont moins. J'ai beaucoup aimé la librairie comme scène de crime, cela donnait des meurtres cocasses, des mobiles intrigants, une atmosphère bien différente des polars habituels.



J'ai été amusée par Public cible de Patrick Senécal, Jungle jungle de Jacques Côté et par un Cadavre au crépuscule de Robert Soulières.

J'ai bien aimé le libraire et l'enfant de Martine Latulippe, même si on voit tout de même venir la fin. J'ai beaucoup apprécié la nouvelle de Mario Bolduc intitulée «Mon combat», car le thème politique et le lieu (Croatie) étaient originaux et fascinants.



Ce que je trouve dommage des recueils, c'est qu'après coup, on ne se souvient plus trop de ce qu'on a lu et même si plusieurs nouvelles m'ont plu, deux jours après je ne me souviens plus des titres ni des intrigues.
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L'Inaveu

« L’inaveu » est un des deux polars québécois que j’ai acheté cet été lors de mon séjour dans la belle province, tous deux publiés par les éditions alire.



Un homme découvre, dans les affaires de son père décédé, un album de photos relatant des affaires criminelles ayant eu lieu à Montréal au cours des dernières décennies, et un carnet retraçant des mouvements d’argent sur la même période impliquant un certain « CS ». Il décide d’aller confier ces découvertes au sergent-détective Pagliaro, de la sûreté du Québec.



« L’inaveu » est un polar agréable, quoique pas particulièrement original toutefois. La résolution de l’intrigue m’a en outre semblé un peu trop aisée. Reste le plaisir de sillonner à nouveau cette superbe ville de Montréal, dans les pas de Pagliaro… serait-il d’ailleurs un collègue d’Armand Gamache, le héros de Louise Penny ?

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Un ménage rouge

Un bon petit roman policier québécois. L'intrigue est plutôt simple, sans pour autant être simpliste, mais le style de Richard Ste-marie est efficace et le roman est agréable à lire. Je ne suis pas totalement convaincu par la fin du roman, même si elle est défendable, mais cela ne gâche en rien les qualités de ce court roman qui m'a procuré un bon moment de détente.
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De ton fils charmant et clarinettiste

Loin de l’inspecteur philosophe Pagliaro, auquel nous étions habitués, Marcel Banville est un flic médiocre, peu regardant sur les procédures, ex délinquant et solitaire. Alors que l’heure de la retraite approche, il se voit en charge d’une enquête pour faits de pédophilie et meurtres qui éclabousse le clergé. Il n’aura cependant pas le temps de la résoudre avant son départ. Mais elle continuera à occuper son esprit et le poussera à renouer avec son passé.



J’ai été surprise par le ton et la véhémence de ce polar, loin de ce dont Richard Ste Marie nous avait habitués. Banville éructe plus qu’il ne parle, est cynique, vulgaire dans ses propos et n’a pas la probité de Pagliaro. Je n’ai pas réussi à le trouver sympathique. L’enquête qu’il mène est aussi bien plus sombre et les faits immondes. C’est l’occasion pour lui de régler des comptes avec le milieu clérical. Une fois encore, les personnages de Richard Ste Marie sont plus que crédibles et le récit est rythmé malgré les flashbacks qui hantent l’esprit de Banville entre souvenirs d’enfance et cauchemars.



Comme dans ses romans précédents, Richard Ste Marie fait référence à son passé de musicien, une des nombreuses vies de l’auteur. Il campe aussi l’histoire dans le quartier Limoilou de son enfance à Québec. Sans doute, le sujet est-il aussi en lien avec des faits s’étant déroulés quand il était adolescent même s’il précise que tout n’est que fiction. On sait que le Québec a été profondément marqué par la domination du clergé sur les écoles, l’éducation et la vie quotidienne des familles et que cela a laissé des traces hostiles (jusque dans les jurons typiquement québécois). L’auteur plonge dans ce milieu et ces années-là, pour tisser l’intrigue de son polar. Un pari osé car les blessures sont loin d’être refermées.



J’aime la plume de Richard Ste Marie, ses intrigues à la construction impeccable qui propose toujours des retournements ou des fins inattendus et sa manière de conter si bien des histoires dans l’histoire. Tout sonne juste et ses personnages ont une réelle épaisseur et de plus, il sait se renouveler. Mais le sujet était trop lourd et trop grave pour que ce 7e roman soit parmi mes préférés. J’attends impatiemment de retrouver Francis Pagliaro. Et si ce policier philosophe venait faire un séjour en Europe ?
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Crimes à la librairie

Comme souvent dans les recueils de nouvelles, la qualité est très inégale en fonction de l'auteur. Donc de belles pépites, suivies d'autres moins bonnes.
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Repentir(s)

Très très bon roman de Richard Ste-Marie !

Depuis L'inaveu, on s'attache vraiment à son détective Francis Pagliaro.

Enfin, un policier qui n'est pas tourmenté ni alcoolique ni psychopathe !

Ce fut un très bon moment de lecture ... et une belle visite chez les marchands d'art et les artistes peintres.
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Crimes à la librairie

Entre trois et deux étoiles. Crimes à la librairie est un recueil aux nouvelles de qualité très inégale. En fait, l'ennui est qu'il "tire" dans tous les sens. On a droit à quelques récits de détection classiques, d'autres qui frôlent l’espionnage et certains l'horreur. Trois facettes généralement destinées à trois types de lecteurs.



Si j'ai eu le bonheur de découvrir la plume de Richard Ste-Marie et de Jacques Côté, plusieurs déceptions ont gâché mon plaisir de lecture. Je songe, entre autres, aux textes très banals de Chrystine Brouillet et de Camille Bouchard, deux noms des lettres pourtant reconnus.



Le comble du malaise (involontaire) atteint son paroxysme avec la nouvelle de Ariane Gélinas qui nous offre une version maladroite du roman Le Parfum. N'y voyez pas là un hommage, mais plutôt un emprunt non-avoué qui pêche par excès.



Bref, Crimes à la librairie ne livre pas la marchandise. Dommage. Dommage.
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L'Inaveu

J’ai découvert la plume de Richard Ste-Marie avec son roman Monsieur Hammerli et je suis tombée sous le charme de sa plume et de son style littéraire. Donc Iseult de la maison d’édition Alire m’a offert de lire la saga du Sergent-détective Pagliaro. J’en suis au deuxième tome et je suis totalement sous le charme! Quelle belle découverte!



En premier lieu, je suis totalement sous le charme de cet auteur en grande partie en raison de ses personnages. Ils m’ont semblé si réalistes, un peu comme si je les connaissais personnellement. Surtout en ce qui concerne notre protagoniste. Pagliaro est un homme intègre, qui a de la classe et qui fait honneur à son métier. C’est un sergent-détective qui n’hésite pas à s’investir pour résoudre les dossiers qui se déposent sur son bureau. Et il a un associé qui travaille aussi intègrement et intensément que Pagliaro. Ils font une belle équipe. Déjà de savoir créer des personnages plus vrais que nature, c’est un élément que j’apprécie énormément chez un auteur.



Quant à l’enquête, dans le cas présent il y a en arrière-plan le projet Jouvence que Pagliaro doit mettre en œuvre avec les autres corps de police pour mener à bien les futures arrestations. Entre-temps, un homme se présente au bureau de Pagliaro car depuis que son père est décédé, celui-ci est tombé sur un carnet assez particulier et il croit que notre cher détective trouvera ce qui se cache derrière tout cela. Aux premiers abords, le détective trouve cet homme un peu singulier et ne semble pas accorder bien d’importance à ses propos.



Étant donné qu’il est intègre et qu’il ne peut se permettre de fermer sa porte à ceux qui se présentent devant lui en toute confiance, Pagliaro décide de regarder de plus près les documents que Régis Duchesne lui apporte. Plusieurs éléments le chatouillent et tout cela le ramène plusieurs années en arrière alors qu’il était lui-même à ses débuts dans la police. Il décide tout de même d’enquêter… où cela le mènera-t-il?



Je trouve les romans de cette saga vraiment trop petits. J’en aurais pris bien quelques pages de plus. J’étais complètement absorbée par les documents retrouvés par Duchesne. Tout comme Pagliaro, j’étais quelque peu sur la défensive et je suivais de près tous les éléments de l’enquête, mais jamais, je n’aurais pu imaginer que le tout allait se terminer ainsi. L’auteur a su me surprendre et je trouve cela génial.



Je suis bien heureuse d’avoir fait la découverte de cette saga et j’attends avec impatience le prochain tome! Les personnages ont de la classe et endossent leurs rôles avec honneur, l’intrigue est captivante et la finale ne peut que surprendre. Ce fut un bon roman policier comme je les aime!


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Monsieur Hämmerli

Monsieur Hämmerli est un tueur à gage. Il nous raconte comment il en est venu à faire ce métier et nous relate certains contrats qu’il a exécutés.



Un jour, il se rend chez sa victime et se rend compte qu’elle est mélomane et que sa discothèque est remplie de CD des plus grands airs d’opéra et de musique classique, tous interprétés par de grands noms. Lui qui adore la musique, il est médusé devant cette fabuleuse collection. Il l’est plus encore quand il se rend compte que sa victime est également son commanditaire. Un dilemme se présente.



J’ai beaucoup aimé ce roman et les références musicales qui le jalonnent. J’ai plus d’une fois écouté les morceaux cités pendant ma lecture et cela l’a rendue encore plus intense. « Le pâtre sur le rocher » de Schubert restera, pour moi, lié à ce roman.

J’ai également apprécié croiser le détective Francis Pagliaro qui a mené plus d’une enquête de Richard Ste Marie, et retrouvé des liens avec ses romans précédents. C’était bien agréable.



Mais au-delà du roman policier et de l’histoire de ce tueur mélomane, il y a des réflexions intéressantes sur la vie et le sens qu’on lui donne. Le suicide est-il une réponse à la souffrance ? La mort d’un homme peut-elle laisser indifférent ? La solitude est-elle supportable à long terme ?...



Un roman différent de ses précédents mais agréable à lire et surtout un humour noir que j’ai goûté avec plaisir. Vivement le prochain.
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Un ménage rouge

Incroyable conteur, Richard Ste-Marie parvient à nous attacher d’emblée aux histoires qu’il raconte et à ses personnages, des gens ordinaires à qui il arrive un jour quelque chose d’extraordinaire qui va les faire basculer. Richard Sainte-Marie décortique alors la psychologie de ses héros et les arcanes dans lesquelles ils vont se perdre.



Vincent Morin est un homme ordinaire, il a bon travail, un salaire très confortable, une vie sage et rangée, un peu plate mais il ne semble pas s’en rendre compte. Marié, sans enfant, on peut dire qu’il est satisfait, ne se pose pas de question. Et puis un jour, tout bascule. Choqué, trahi, bafoué, son sang ne fait qu’un tour et il tue. Non pas une mais trois personnes. En l’espace de quelques secondes, l’honnête homme qu’il était, le gars sans histoire, devient un meurtrier. Que faire ? Appeler la police ? Cacher les corps ? Faire comme si… Comment cet homme ordinaire va-t-il pouvoir vivre avec un tel secret ? Comment pourra-t-il garder un tel poids sur la conscience et combien de temps ? Comment passer du statut d’homme ordinaire à celui d’assassin calculateur ?



Je ne dévoile rien en vous racontant tout ça. Nous n’avons pas affaire à un récit à énigme mais à un récit psychologique, un roman à la construction solide durant lequel on se demande jusqu’à la dernière page si ce meurtrier restera ou non impuni. La tension monte lentement et on ressent, grâce à l’acuité de l’auteur et à la finesse de sa plume, les pensées et les émotions qui traversent cet homme.



Comme dans les autres romans de Richard Sainte-Marie, l’enquêteur de ce premier roman (oui, je ne les ai pas lus dans l’ordre) est Francis Pagliaro mais il se fait discret, laissant la première place au criminel. Une idée qui fonctionne parfaitement pour une intrigue adroitement ficelée. A découvrir si ce n’est déjà fait.



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Monsieur Hämmerli

Quelle agréable surprise que ce roman! Je suis totalement tombée sous le charme de ce cher Monsieur Hammerli. Je peux vous garantir qu’il n’y a pas deux personnages comme lui. Il est tout à fait unique!



J’ai pris tellement de plaisir à lire ce roman que je l’ai lu d’une traite. J’étais incapable de m’arrêter car je passais un moment de lecture fort agréable. Je ne pourrais vous dire le nombre de fois où j’ai souris et même ris seule dans mon salon!



J’ai vraiment apprécié le style narratif. Le fait que Monsieur Hammerli partage sa vie directement avec le lecteur, cela nous permet de nous sentir comme partie prenante. J’avais l’impression qu’il venait de m’écrire une longue lettre où il me partageait ses exploits. Impossible d’être plus près du personnage!



Et comment est notre protagoniste? Il est singulier. Assurément, il n’y en a pas deux comme lui. L’auteur a su créer un personnage hors du commun. Je n’aurais jamais pensé pouvoir m’attacher à un tueur à gages!



J’ai également apprécié les références musicales qui sont incluses au sein du récit. Il est d’autant plus intéressant de retrouver la liste complète en fin de bouquin. Décidément notre tueur à gages n’a pas le profil de l’emploi. Il connaît la musique classique comme ce n’est pas possible. Avez-vous déjà vu cela vous un tueur à gages mélomane?



Vous l’aurez compris, j’ai réellement apprécié ma lecture et le seul bémol que je retiens c’est la longueur du roman. J’en aurais bien pris une centaine de pages de plus! Je vais drôlement m’ennuyer de Monsieur Hammerli et de son humour noir!


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L'Inaveu

Ce livre était dans ma PAL depuis longtemps et je suis bien content de l'avoir sorti des boules à mites au hasard d'un challenge. D'abord parce que son approche du roman policier est rafraîchissante autant de par le caractère rangé de son héros, le sergent-détective Pagliaro, philosophe à ses heures, que de par la construction inhabituelle du livre. J'ai été happé par cette énigme aussi intrigante que plausible dont le dénouement m'a amplement satisfait. Les réflexions de l'auteur/narrateur sur le goût de vengeance, l'amertume et la clémence sont un atout de plus non négligeable. Il est certain que je renouerai avec cet auteur.
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Un ménage rouge

Ce polar, n'est pas un polar classique. L'enquête autour des assassinats est secondaire au profit du processus criminel. L'auteur s'attarde surtout sur l'assassin, son mobile, et son ses sentiments ainsi que sur le maquillage de la scène de crime et la façon de se débarrasser des corps.



Vue sous cet angle, il est intéressant de voir un crime se dérouler sous nos yeux et, surtout, de s'amuser à relever toutes les failles dans le plan du criminel. Et pendant une partie du livre, nous nous demandons si l'assassin va pouvoir échapper à la justice.



Je pourrais continuer à vous parler des points fort de ce roman comme le sentiment qui en ressort que tout le monde peut être un criminel, mais je préfère vous laisser dévorer ce polar assez bien construit.
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Le Blues des Sacrifies

Après nous avoir plongés dans le monde de l’art pictural avec « Repentir(s) », Richard Ste Marie nous entraine cette fois dans le milieu musical qu’il connait tout aussi bien.

Comme Louis Collard, héros malgré lui de cette histoire, Richard est saxophoniste. Après ses études au Conservatoire, il a été musicien de fanfare militaire, de boite de jazz, de fanfare de rue dont celle du Cirque du Soleil. Il nous immerge donc dans un milieu dont il maitrise les codes, les termes et les relations. Louis Collard semble d’ailleurs être son double de papier. Les anecdotes sont tellement réalistes, les situations si vraisemblables que l’on sent que Richard Ste Marie a bien connu la vie d’artiste et s’est inspiré de la sienne.

Ayant moi-même un fils saxophoniste, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces anecdotes, à découvrir ces références musicales qui me renvoyaient parfois aux partitions qu’il apprend... C’est d’ailleurs toujours pour moi un atout, de découvrir un milieu de vie, une communauté, à travers un récit policier. Mais rassurez-vous, on peut trouver plaisir à lire ce roman sans maitriser les termes du métier. Ils sont cependant indissociables de l’histoire et du décor dans lesquels évoluent les personnages.



La narration du roman est double. D’un côté, un narrateur externe nous raconte les avancées de l’enquête du sergent-détective philosophe Francis Pagliaro. De l’autre, Louis Collard nous confie les événements qu’il a vécus, ses émotions et réactions après le meurtre de sa femme, ainsi que son approche personnelle de l’affaire, puisqu’il « enquête » également de son côté pour tenter de comprendre. Ces deux hommes au caractère bien différent (l’un est calme et réfléchi, amateur de musique classique ; l’autre impatient, en souffrance, fonceur et passionné de jazz) vont pourtant s’apprivoiser au fil du temps et conjuguer leurs efforts. L’enquête ne semble rien révéler pouvant justifier les meurtres mais l’un comme l’autre sont conscients que les éléments clés sont sous leurs yeux et leur échappent. Comme il en a l’habitude, Pagliaro base son travail sur la réflexion. Pas de précipitation. Et cette progression, lente en apparence, permet au lecteur de jouer également les détectives et d’avancer ses propres hypothèses.



J’ai trouvé ce quatrième roman vraiment abouti. Le style est agréable et donne envie de progresser dans l’histoire, l’humour est présent et la langue est naturelle. De plus, l’auteur fait de son histoire le reflet de la société et nous offre un miroir de la réalité. En s’ancrant dans l’actualité à différents niveaux, le récit en devient très crédible. Il est de plus servi par des personnages à la personnalité travaillée, sans être trop typée, ce qui les rend vraisemblables et attachants.



La description du milieu et les nombreuses réflexions sur la musique, la vie d’artiste, l’engagement... font de ce roman policier à l’intrigue accrocheuse et à l’écriture fine, une réussite.

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Crimes à la librairie

Ce recueil qui comporte 16 courtes nouvelles se veut une vitrine pour les auteurs de polars québécois. À ce titre il remplit bien son rôle en donnant un aperçu de leur style et, en prime, avec une courte biographie dédiée à chacun d'entre eux. Quant aux nouvelles en soi, tous les genres s'y côtoient; humour, mystère, étude de mœurs, fantastique, suspense, etc. Une lecture vite faite, et sans doute vite oubliée, mais qui m'a permis de repérer des auteurs qui feront éventuellement ma joie par leurs œuvres plus substantielles.

J'ai particulièrement apprécié les nouvelles de Benoit Bouthillette pour son inspecteur amérindien atypique, Mario Bolduc pour son contexte de politique étrangère, Camille Bouchard pour sa fin explosive et Richard Ste-Marie pour le raffinement de son intrigue. Cinq autres auteurs m'ont aussi assez plu pour que je cherche également à aller voir du côté de leur production. Pour les curieux(ses) il s'agit d'André Jacques, Jacques Coté, Florence Meney, Johanne Seymour et Geneviève Lefebvre. Bref l'objectif de découverte que j'avais en sélectionnant ce recueil est pleinement atteint!

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Repentir(s)

Voilà un titre bien intrigant que ce Repentir(s) avec son « s » entre parenthèses. Pluriel hésitant ? Double sens ?

La couverture présentant une scène du roman fournit quelques indices (chez Alire, les couvertures sont étroitement liées à l’intrigue) mais c’est en découvrant l’histoire que l’on saisit vraiment ce titre énigmatique. En peinture, un repentir est une partie de tableau qui a été recouverte par le peintre pour modifier en profondeur la toile. Nous sommes donc d’emblée plongés au cœur du roman.

Avec cette troisième enquête du sergent-détective Pagliaro, Richard Ste Marie nous entraine dans le monde de l’art, des artistes peintres et des galeries. Professeur pendant trente ans, à l’Ecole des Arts visuels de l’Université de Laval et expert auprès des tribunaux dans des litiges de faux tableaux, Richard Ste Marie sait de quoi il parle. Nous suivons donc avec intérêt son enquêteur dans cet univers particulier, l’observant mettre lentement à jour les indices qui l’aideront à dénouer ce sac de nœuds. La construction de l’intrigue, qui présente en parallèle le passé de certains protagonistes en même temps que l’enquête de Pagliaro, permet au lecteur de récolter les indices et de créer des liens entre eux bien avant le détective. Si ce procédé fait perdre un peu de suspens au roman, il permet au lecteur de chercher à comprendre les motivations du criminel avant que Pagliaro ne les formule.

Cette approche psychologique apporte de l’originalité à l’histoire où l’on ne trouve pas de descriptions violentes impressionnantes comme chez d’autres auteurs. Richard Ste Marie choisit de s’intéresser davantage aux personnages et à leur démarche, leur intimité, qu’à leurs actes. Il interroge l’âme humaine mettant en présence des êtres cabossés par la vie et un enquêteur charismatique et cultivé assez éloigné des clichés habituels du genre. De même si le rythme n’est volontairement pas trépident c’est parce qu’il lui préfère la crédibilité, décrivant les difficultés que connaissent les forces de l’ordre lors de toute enquête, les questions étant bien souvent plus nombreuses que les réponses. Cette mise en scène réaliste est d’ailleurs pour moi un des attraits de ce roman.

Outre la narration des faits, l’auteur pose un regard critique sur un milieu et des procédés malhonnêtes trop courants. Il cherche aussi à travers le personnage du jeune peintre à exprimer la concrétisation de l’émotionnel qui passe du cerveau à la main lors de la réalisation des œuvres. Une intéressante plongée au cœur d’un processus complexe qui matérialise l’imaginaire de l’artiste. Un polar noir, tout en réflexion, où l’intelligence du lecteur est maintes fois sollicitée. Un réel moment de plaisir que je vous convie à découvrir.





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