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Citations de Rivers Solomon (100)


– Y a des toilettes à l’intérieur, répondit une femme en montrant la porte du doigt.
Vern entra en faisant grincer les gonds. S’il avait su que sa femme entrait dans un endroit pareil, Sherman aurait piqué une de ces crises… Cette idée la fit sourire. Elle pissa, assise sur des toilettes pour la première fois depuis plus d’un an. C’était vraiment comme s’asseoir sur un trône ; on était si haut. Pas besoin de s’accroupir. Elle avait envie de voler le blé des paysans et de gracier des criminels qui ne le méritaient absolument pas.
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Elle survivait. Elle fabriquait le nécessaire. Des chapeaux pour la tête de patate douce de ses enfants ; des chemises de lin, des pulls de laine, deux paires de chaussettes, des caleçons longs en peau de lapin, pour l’hiver. Tout pour ne pas mourir.
Pendant cette période, pendant des jours d’été sans fin, pendant ces jours infiniment solitaires, Vern aurait dû s’inquiéter de ce que faisaient le pays de Caïn et le démon, mais cela lui paraissait presque accessoire : il fallait s’occuper de ses jumeaux, et aussi d’elle-même. Elle ne faisait que l’essentiel et rien de plus. Une orpheline, qui creuse, qui creuse, qui avance en creusant et crée ainsi son propre monde.
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– Bon, toi, alors, comment je vais t’appeler ? demanda-t-elle au second enfant, qui était plus petit que le premier, et qui respirait avec difficulté.
C’était un albinos, comme elle : sa peau blanche comme l’albâtre brillait dans l’obscurité, comme si elle avait tenu une lanterne à la main.
– Et pourquoi pas Farouche ? dit-elle.
Ce nom lui plaisait, parce qu’il lui semblait aussi agressif que celui de son grand frère, et aussi parce que l’idée de leur donner des noms aussi inappropriés la rendait très heureuse. Tout ce qui était approprié était horrible.
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Carmichael, le petit frère de Vern, avait une fois préparé un exposé sur un projet de réintroduction des loups dans la région de Yellowstone. Certains programmes scolaires de Sherman donnaient le droit aux élèves de sortir du domaine pour aller visiter des bibliothèques. Il s’agissait, en fait, d’un moyen de recrutement : les familles noires voyaient tous ces garçons caïniens, si intelligents, si propres, et se disaient qu’elles aussi pourraient en bénéficier. Mieux valait aller au domaine béni de Caïn qu’en prison, se disaient-elles probablement.
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Des cris visqueux bouillonnaient dans la gorge de l’enfant, mais se dissipaient sur le lit de la peau de Vern. Il commençait à comprendre cette réalité : la chair de cette personne était un refuge. Il savait qu’il fallait à tout prix rechercher la chaleur qu’elle dégageait, et se rapprocher de la source de l’odeur de lait.
C’était dommage : il avait les bons réflexes, mais cela ne suffirait pas à lui sauver la vie. De terribles dangers rôdaient dans cette forêt, même si Vern avait réussi à s’y créer un véritable refuge au cours des derniers mois. Un étranger lui avait déclaré la guerre, et ses menaces se faisaient sans cesse plus explicites : une biche étripée et le fœtus de son faon mort posé sur le sol ; un raton laveur écorché et cloué au tronc d’un arbre, son corps revêtu d’une grenouillère ; et partout, partout, des lapins pendus à des branches, le cou enserré par un nœud coulant, les pattes recouvertes de chaussons de nourrissons. Le démon grimait toujours ses victimes de façon à faire allusion à la maternité et s’efforçait de coller à son thème avec l’entêtement d’un enfant de cinq ans qui préparait sa fête d’anniversaire.
Une autre fille aurait sans doute écouté ces avertissements et quitté la forêt, mais Vern préférait la violence ouverte de ces menaces à la sourde malveillance qu’elle avait connue hors des bois. Se faire prévenir qu’un malheur allait arriver lui semblait un luxe agréable. Elle n’aurait peut-être pas été la seule à fuir le domaine, si là-bas aussi il y avait eu un démon qui envoyait des messages à l’aide d’animaux massacrés.
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Le Don de Mémoire – une année s’était-elle vraiment écoulée depuis la dernière fois ? Elle n’avait donc pas vu son amaba depuis un an ? Dans le crépuscule permanent des abysses, il était impossible de tenir le compte des jours, mais on pouvait néanmoins le deviner en observant les changements des courants, les migrations des animaux, les périodicités de leurs ruts. Mais tout cela n’avait guère d’importance, si Yetu était incapable d’y porter attention, si les souvenances l’emportaient loin de l’océan et lui faisaient revivre le passé. Le plus souvent, désormais, elle était là-bas, elle n’était plus jamais ici. Yetu était en train de devenir une ancêtre ; ce n’était pas une idée nouvelle, mais elle s’imposait de plus en plus. Comme eux, elle était morte, ou presque
– Je ne savais pas que le Don de Mémoire était si proche, dit-elle.
Elle ne savait même pas si elle aurait la force de diriger la cérémonie.
– Yetu, tu es déjà en retard de tout un cycle d’accouplement, dit Amaba.
Était-ce possible? Elle avait un retard de trois mois, alors que c’était l’événement le plus important dans la vie des Wajinrus ? Avait-elle vraiment échoué si lamentablement dans l’exercice de ses fonctions ?
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Si Yetu était morte à la suite d’une imprudence, les Wajinrus n’auraient peut-être pas pu récupérer son corps ; son successeur n’aurait pas eu le temps d’extraire les souvenances des ancêtres de l’esprit de Yetu. Il aurait été possible d’en rattraper quelques fragments à l’intérieur du requin – en supposant qu’on le retrouve –, mais en soi, cela représentait déjà un grand risque et, de toute façon, de gigantesques pans auraient été perdus.
Pire encore, les Wajinrus ne savaient même pas qui succéderait à Yetu en tant qu’historien. Ils n’avaient certes pas les souvenirs nécessaires pour comprendre toute l’importance de ce problème, mais ils n’étaient pas non plus dans l’ignorance complète. Il n’y avait aucun doute que Yetu courait à la catastrophe. S’ils ne lui trouvaient pas un successeur, ils étaient tous perdus. Il leur faudrait improviser.
Autrefois, les historiens parcouraient les océans pour recueillir les souvenirs des Wajinrus vivants avant leur disparition. De par sa nature même, cette tâche permettait aux historiens de découvrir la personne qui serait la plus apte à leur succéder après leur décès : quand ils plongeaient dans l’âme des Wajinrus afin de recueillir leurs souvenirs, les historiens remarquaient aussi ceux qui avaient l’électrosensibilité nécessaire pour prendre leur place. Ils s’assuraient aussi de fréquemment partager l’identité de ces personnes avec les autres Wajinrus.

Yetu n’avait jamais fait cela. L’océan l’accablait, même quand elle se trouvait dans ses parties plus calmes – et c’était déjà le cas avant même qu’elle accepte le fardeau des souvenances. Depuis qu’elle était devenue historienne, cela n’avait fait qu’empirer, comme si son esprit n’arrivait pas à traiter toutes ces réminiscences. Il était pour elle inconcevable de partir en voyage à seule fin d’en recueillir encore plus. Quand l’historien qui l’avait précédée l’avait choisie, c’était parce qu’il avait été impressionné par la sensibilité de ses électrorécepteurs ; mais ce qui était malheureux pour elle, c’était qu’il n’avait pas tenu compte de son tempérament anxieux. Yetu aimait beaucoup les souvenirs de Basha, elle aimait revivre sa bravoure, sa vivacité. Mais il avait commis une erreur en la choisissant pour lui succéder. Elle était incapable d’exercer même les plus simples de ses attributions. Il serait très déçu d’apprendre ce qu’il était advenu de la fille qu’il avait choisie. Elle était devenue bien fragile.
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– C’était comme un rêve, dit Yetu.
Elle avait mal à la gorge, elle pleurait sans arrêt depuis plusieurs jours, s’étant égarée dans la souvenance d’un des premiers Wajinrus.
– Alors réveille-toi, dit Amaba. Réveille-toi tout de suite. Qu’est-ce que c’est que ce rêve qui te fait dériver dans les eaux infestées de requins comme une imbécile, alors que tu saignes à flots ? Si je ne m’étais pas mise à ta recherche, si je ne t’avais pas trouvée à temps…
Amaba secoua la tête, ce qui remua l’eau sombre autour de son visage.
– Tu veux mourir, c’est ça ? C’est pour cette raison que tu agis ainsi ? Tu es une adulte, maintenant. Tu es une adulte depuis longtemps déjà. Tu dois oublier tous ces enfantillages.
Amaba agitait vivement ses nageoires tout en adressant ces remontrances à sa fille. Ses gestes pro- voquaient des remous dans ces eaux généralement tranquilles.
– Je ne souhaite pas mourir, dit Yetu avec fermeté, malgré sa voix faible et fatiguée.
– Eh bien ? Pourquoi alors ferais-tu une telle sottise? demanda Amaba, dont les nageoires s’agitaient de plus en plus.
Yetu peinait à entendre les délicates ondulations des paroles d’Amaba, que couvrait la rumeur des ondes plus courtes, plus puissantes de ses gesticulations.
– Réponds-moi ! cria Amaba d’une voix stridente et désespérée.
La plupart du temps, Yetu laissait ses sens s’engourdir. Quand elle était enfant, elle avait appris à repousser autant que possible les assauts sensoriels du monde, de peur qu’ils la submergent et provoquent des crises. Mais à cet instant précis, il fallait qu’elle s’ouvre à nouveau, même si sa peau tout entière lui donnait l’impression d’être une plaie ouverte, afin de mieux percevoir et entendre les paroles d’Amaba.
Yetu ferma les yeux et se concentra sur les vibrations des abysses, elle permit à sa peau écaillée de retrouver sa sensibilité et se résigna à subir le choc du tumulte des eaux de l’océan. Il s’agissait simplement de rétablir le lien entre son cerveau et son corps, d’abaisser les remparts qu’elle avait édifiés pour se protéger. En un instant, le monde refit son apparition. L’eau se refroidit, la pression se fit plus lourde, la salinité plus forte. Elle pouvait identifier chaque grain de sable, éprouver la sensation des petits granules minéraux éraflant sa peau.
Elle luttait contre les assauts de l’océan en maintenant une tension extrême, mais Yetu ne pouvait pas tous les repousser, et ses sens nouvellement éveillés s’affolaient de cette ruée vertigineuse. Cela ne ressemblait en rien à ce bruit confus et assourdi à laquelle s’était habitué son corps quand elle s’appliquait de toutes ses forces à rejeter le monde extérieur. Le tourbillon des courants l’affectait profondément, les palpitations lointaines d’un banc de poissons-ogres résonnaient dans sa poitrine. Comment les autres Wajinrus faisaient-ils pour vivre ainsi ?
–Tu étais où, là ? demanda Amaba. Encore en train de rêver ?
Dans sa voix, la colère cédait à l’abattement. Ses mots, ondulations éclatées, heurtaient avec violence la peau de Yetu.
– Non, je suis là, je te le jure, répondit doucement Yetu, avec lassitude.
Elle ne savait pas si elle disait vrai ou non. Emportée par un souvenir qui n’était pas le sien, elle avait été absente tandis qu’elle dérivait vers les requins qui voulaient la dévorer. Ce moment qu’elle vivait, à cet instant, était-ce réellement le présent ?
Yetu devait retrouver son calme. Jamais auparavant elle n’avait pris un tel risque. De toute évidence, elle avait perdu le contrôle d’elle-même, plus encore qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Les souvenances la projetaient toujours dans le passé, vers les souvenirs des ancêtres – c’était en effet leur raison d’être –, mais il ne fallait pas qu’elles la mènent à la mort.
– Viens là, dit Amaba, qui se tenait non loin d’elle.
Trop faible pour résister, Yetu se résigna, pour l’instant, à faire ce que son amaba lui demandait de faire.
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Il serait naïf de prétendre qu'Aster a été à l'origine de la mutinerie, du massacre qui laissa des centaines de cadavres dans les couloirs du Matilda. Elle n'était, après tout, qu'une femme, petite et généralement peu appréciée, une femme dont les pensées n'étaient ni plus ni moins violentes que celles de tous les habitants des bas-ponts, qui subissaient depuis des décennies d'atroces sévices. Certes, elle était obstinée, récalcitrante, mais ni plus ni moins que beaucoup d'autres. Comme toute marée montante, une mutinerie est un centre sans circonférence. (p.321)
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- Vous avez dit que la souffrance pouvait être considérée comme une forme de neuro-dysfonction. Mais alors, quelle est la différence entre la douleur neurologique et la douleur psychologique ? Ces deux formes de douleur ont en partie une origine chimique, non ? (p.297-298)
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Sa tanta Mélusine avait dit une fois : "Les fantômes, en fait, c'est le passé qui ne veut pas qu'on l'oublie." (p.68)
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Les faits refusent de vivre dans l'obscurité et le secret, ils s'efforcent toujours de remonter à la surface. Toute vérité était confuse, mais l'ordre naturel d'un univers régi par la loi d'entropie était de tendre vers elle. (p.68)
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- Vous êtes un peu bizarre, non ?
La femme prit Aster par le menton et lui tourna le visage pour qu'elles se regardent les yeux dans les yeux.
- Vous êtes une de ces personnes qui doivent oublier le monde entier, reprit-elle. Vous ne pouvez faire qu'une chose à la fois. Nous, par ici, on a un mot pour ça, pour les femmes comme vous. "Intyéfa". La femme intérieure. Vous vivez dans votre tête, et quand vous en sortez, ça fait mal, comme si on vous donnait des coups de bâton. (p.25)
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- J'aime bien faire le contraire de ce qui est convenable. Ici, dans le quartier des Tilleuls, on a un proverbe : seuls les faibles forment des souhaits. On s'en fiche, de ce qu'on désire, parce que sur ce putain de vaisseau, rien ne marche, rien ne fonctionne. Je peux souhaiter tout ce que je veux, ça n'empêchera pas qu'il faut me couper le pied ! ça n'empêchera pas qu'il n'y a pas de chauffage, ça ne tuera pas l'homme qui a trouvé que c'était une bonne idée de le couper, le chauffage. ça fait trois cents ans, depuis le jour où notre vieille planète est devenue invivable, ça fait trois cents ans que ça ne sert à rien de former des souhaits. Quand on traverse l'espace entre les étoiles, il ne faut s'attendre à rien de bon. (p.14)
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Combien de temps lui restait-il, avant qu'elle ne retourne, désorientée, couverte de sang, dans les eaux où nageaient les grands requins blancs.
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Mais si être libre signifiait être seul, dans un monde vide, à quoi cela servait-il ?
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Chacun de nous finit toujours par se poser ces questions: qui suis-je? D’où est-ce que je viens? Quelle est la raison de tout cela? Que signifie « être »? Qu’est-ce qui existait avant moi, qu’est-ce qui existera après moi? Sans réponse, il n’y a qu’un trou ; là où devrait se trouver une histoire, il n’y a qu’un trou, qui prend la forme d’une nostalgie infinie.
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– La chaleur de cette pièce n’a rien à voir avec la magie ou les pouvoirs d’un magicien, dit Aster. L’énergie produite par Petit-Soleil est détournée et alimente ces lampes chauffantes. Tout simplement.
– Si c’est si simple, pourquoi tu ne le fais pas dans tous les ponts du bas ? demanda Giselle.
– L’énergie nécessaire pour chauffer une seule pièce, même grande, ne saurait se comparer à ce qu’il faudrait pour chauffer les dix ponts inférieurs. Les responsables du réseau électrique du Matilda finiraient par le remarquer.
– Ben alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas retirer la chaleur des ponts du haut ? demanda Giselle, un sourire fou aux lèvres, tout à fait insensible aux explications d’Aster. Ton cher et merveilleux Chirurgien pourrait peut-être même t’aider. Il te donne toujours des laissez-passer pour tout, il pourrait peut-être t’en donner un pour le nexus, et là tu pourrais leur couper le chauffage comme ils l’ont fait chez nous. Et encore, je suis bien gentille. Je ne te demande même pas de figer dans la glace leurs modestes petits châteaux de trois mille milliards de mètres carrés. Ciel, non ! Juste leurs terrains de sport et leurs pelouses.
Plus elle parlait, plus son ton devenait sérieux, comme si Giselle commençait à croire à la vraisemblance de ses propositions.
– En moyenne, les domaines des ponts supérieurs ont une superficie d’environ 865 mètres carrés, dit Aster. Pas trois mille milliards.
Giselle leva les yeux au plafond.
– Mais non, tu n’as rien compris, je… commença-t-elle avant de s’interrompre.
Aster avait très bien compris : cesser de chauffer les ponts inférieurs tout en chauffant les forêts, les lacs, les plages et les prairies des ponts supérieurs n’avait aucun sens, si le but était de réduire la consommation d’énergie.
Il faut protéger les réserves zoologiques et botaniques. Comme Giselle, Aster avait lu les articles dans le journal qui traitaient de l’importance des espaces préservés des ponts supérieurs.
– Si je pouvais changer de place avec eux, dit Aster, je le ferais.
Elle imagina, non sans plaisir, deux Haut-Pontiens se promenant par un beau matin matildien dans le labyrinthe de buis du pont A. Ils ont soudain l’impression d’avoir un peu froid, d’avoir même vraiment très froid. Ils essaient désespérément de rentrer chez eux, se perdent dans les dédales du labyrinthe et finissent par mourir à la suite d’une exposition prolongée à des températures extrêmement basses.
– Je le ferais sans hésiter, ajouta-t-elle.
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Une vieille femme gronda en criant trois enfants qui se mirent à pleurer. Les larmes traversaient la poussière de charbon qui leur fardait les yeux, laissant derrière elles de longues traînées gris aquarelle. C’était la coutume, là, sur le pont T, de se dessiner autour des yeux de grands et épais cercles noirs. Ils appelaient ça des yeux de raton laveur, d’après l’animal omnivore – eux aussi croyaient descendre d’un peuple toujours capable de se débrouiller pour trouver à manger.
C’est ce qu’ils racontaient. Ce qu’ils se racontaient. Leurs légendes. Quand on tente de se remémorer un passé aussi lointain, l’histoire est toujours une légende.
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If he recognized her, he said nothing. But how could he not? Shorter hair and a new outfit were hardly a facial reconstruction. That was how nothing she was to him, to all of them. He could stare her in the face and beat her backside with a cane, and then forget.
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