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3.32/5 (sur 57 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : La Ferté-Bernard , 1545
Mort(e) à : Le Mans , le 20/09/1590
Biographie :

Robert Garnier est un poète et dramaturge français.

Il naît dans une famille bourgeoise du Maine, relativement aisée et alliée à la noblesse locale. Dès 1563, on le trouve à Toulouse où il fait ses études de droit et où il obtient deux prix artistiques qui récompensent deux chants royaux qui ont pour sujet le retour de la paix en France. Il compose également trois inscriptions et trois sonnets pour l'entrée de la Cour dans la ville. Il sera juriste de profession et poète de cœur.

Garnier est ensuite avocat général du Roi au Parlement de Paris (1567), année où il publie "L'Hymne de la monarchie", où il prend cause pour un pouvoir royal fort, seul à même de ramener l'ordre et la paix intérieure alors que la France est en pleine guerre de religion. En 1568, il publie sa première tragédie à sujet romain, "Porcie".

En 1569, il s'installe au Mans où il exercera diverses charges administratives et judiciaires. Il représente notamment l'autorité royale dans la cité et tente de faire régner l'ordre alors que le climat social est délétère : les tensions entre protestants, ligueurs et royalistes sont vives. Il publie deux autres tragédies à sujet romain "Cornélie", 1574 et "Marc Antoine", 1578, et d'autres à sujet grec ("Hippolyte", 1573, "La Troade", 1579, "Antigone", 1580). Mais c'est sur un sujet inspiré de l'Ancien Testament qu'il écrit un manuscrit donnant ses premières lettres de noblesse au genre dramatique Français ("Les Juives", 1583). Garnier est aussi l'auteur d'une tragi-comédie, "Bradamante" (1582), inspirée du "Roland furieux" de l'Arioste.

En 1586, il regagne Paris où il est nommé membre du Grand Conseil du Royaume. Mais les tensions politiques et militaires sont à leur paroxysme, l'autorité du roi Henri III est insignifiante, la Ligue trahit par ses excès la cause royaliste. Il décède à l'âge de 45 ans.

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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
AMITAL

Las que ferons-nous plus? que ferons-nous plus ores?
Qu'avons-nous que la mort pour requerir encores?
Vien mort, vien mort heureuse ! & ne viendras-tu pas?
Tu cours tant de gens qui craignent le trespas,
Et tu me fuis dolente ! au moins vien à cette heure,
Il est temps, si jamais, il est temps que je meure.
Mes filles soupirez, pleurez, soyez en deul,
Ayez durant vos jours cet exercice seul.
Vos enfans sont occis, vostre espoux venerable
Deplore entre ses fers son destin lamentable.
Ses jours sont aveuglez, & vous allez errant
Entre une tourbe serve à ces bords soupirant.
Mes filles soupirez, & lamentez sans cesse,
Alambiquez en pleurs vostre belle jeunesse :
Dediez-vous au dueil, & ne pensez, helas !
Tandis que vous vivrez avoir autre soulas.
Mes filles soupirez, plorez vos enfortunes,
Ils ne sont pas communs, vos pleurs ne soyent communes :
Je vous plains plus que moy, qui vivrez plus longtemps,
Et qui estes encor en vostre beau printemps.
Mais pleurez, soupirez, & que le temps n'essuye
L'eau tombant de vos yeux en une large pluye.

LES ROYNES

O desastres cruels ! ô rages ! ô fureurs !
O détestables faits ! ô Scythiques horreurs !
O la desloyauté d'un monstre sanguinaire !
O des Rois ensceptrez l'eternel vitupere* !
O meurtrier d'innocens ! ô parjure ! bourreau !
Qui au sein des enfans vas tremper le couteau,
Esgorge esgorge nous, ne te feins homicide,
Vien amortir ta soif dans nostre sang liquide :
Nos enfans n'en avoyent pour te rassasier,
Pren le nostre & le boy, nous tendons le gosier.

*honte
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LA ROYNE

Il n'est malheur si grand que l'espoir n'adoucisse.

AMITAL

Il n'est malheur si grand que l'espoir ne nourrisse.

LA ROYNE

Voire mais un chacun l'esperance reçoit.

AMITAL

Voire mais un chacun l'esperance deçoit.

LA ROYNE

La mort ne manque point, elle vient trop hastive.

AMITAL

La mort aux affligez vient tousjours trop tardive.
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LA NOURRICE
Mais le tyran vainqueur, incontinent détruit,
De ses heureux combats n'emporta pas grand fruit.
PORCIE
Plût au grand Jupiter qu'il dominât encore !
Nous n'aurions pas les maux qui nous tenaillent ore;
Nous vivrions bienheureux en repos souhaité,
Sans perte seulement que de la liberté;
Nous ne verrions sous lui la Ville pleine d'armes,
Commise à l'abandon d'un amas de gendarmes.
Rome ne verrait pas un millier de proscrits,
Sous l'appas d'un guerdon en tant de lieux meurtris;
Ni par divers cantons tant de têtes tranchées,
Pour un épouvantail aux rostres attachées.
Or, je te plains, César ! César, je plains ta mort.
Et confesse à présent que l’on t'a fait grand tort :
Tu devais encor vivre, tu devais encor être
De ce chétif empire et le prince et le maître :
Vraiment je te regrette, et cuide fermement
Que Brute et que Cassie ont fait injustement.
(Acte II)
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Car jamais en ce monde un fait pernicieux
D'un mechant, ne demeure impuni par les dieux :
Et s'ils se montrent lents à venger son offense,
Comme ils sont quelquefois , ce n'est par connivence.
Car tost ou tard, son chef sent leur bras punisseur,
Ou s'il ne le sent pas, sera son successeur.
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Sire, considérez que tout homme mortel
Peche cent fois le jour encontre l'Eternel,
Qui sçait bien qu'en naissant nature nous y pousse,
C'est pourquoy, le sçachant, tant moins il s'en courrouce.
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Un grand crime demande une clémence grande.
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LA ROYNE

Un prince qui peut tout ne doit pas tout vouloir.

NABUCHODONOSOR

La volonté d'un Prince est conforme au pouvoir.

LA ROYNE

Conformez-vous à Dieu, dont la force est supréme.

NABUCHODONOSOR

Dieu fait ce qui luy plaist, et moy je fay de mesme.
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Ce n'est rien de mourir : la mort tant soit amere,
N'est aux calamiteux qu'une peine legere :
Elle ferme la porte à tous maux douloureux,
Et purge de malheur les hommes malheureux.
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NABUZARDAN

Celuy qui entreprend d'estre plus qu'il ne veut,
Souvent, trompé d'espoir, dechet plus qu'il ne veut.
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AMITAL

Pleurons donques pleurons sur ces moiteuses rives,
Puis que nous n'avons plus que nos larmes, captives :
Ne cessons de pleurer, ne cessons, ne cessons
De nous bagner le sein des pleurs que nous versons.
Pleurons Jerusalem, Jerusalem destruite,
Jerusalem en flamme & en cendres reduite :
Ne soyent plus d'autre chose occupez nos esprits,
Ne faisons que douloir*, que jeter pleurs & cris.
Devons-vous plus avoir autre sollicitude?
Pouvons nous autre part appliquer nostre estude ?
Nous est-il rien resté qu'un esprit gemisant,
Qu'un esprit adeulé dans un corps languissant?

LE CHOEUR DES JUIVES

Pleurons donques, pleurons, & de tristes cantiques
Lamentons sur ce bord nos malheurs Hébraïques.

*nous lamenter
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