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Citations de Robert Jordan (290)


Le Vent Noir cria de douleur – l’équivalent de dix mille hurlements inarticulés et bestiaux. Pouce après pouce, et comme à contrecœur, la masse noire se rétracta, retournant à l’intérieur du Portail d’où elle n’aurait jamais dû sortir.
Le Pouvoir déferlait en Rand comme un torrent. Sentant comme jamais le lien qui existait entre le saidin et lui, il avait également conscience de la filiation qui l’unissait au feu dont les flammes glacées et brûlantes dévastaient le Vent Noir, le consumant de l’intérieur. Dans le corps du jeune homme, la chaleur devint une fournaise qui aurait pu faire fondre de la pierre et faire s’évaporer de l’acier. Alors que l’air s’embrasait, le froid qui emplissait simultanément les poumons de Rand aurait pu faire geler n’importe quel métal, le forçant à se briser de l’intérieur.
Il sentit le torrent l’emporter, la vie s’éroder comme la berge friable d’une rivière, et comprit qu’il n’était plus qu’un morceau de bois flotté entraîné vers le néant.
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Ingtar fit signe à Mat d’ouvrir la marche. Alors qu’ils remontaient le couloir, Rand surveilla en permanence la porte de la cuisine, dans son dos.
Devant eux, une mince jeune femme aux cheveux noirs sortit d’une pièce, portant un plateau sur lequel trônait un unique gobelet. La robe blanche de la domestique était si transparente que Rand en écarquilla les yeux. Les cinq hommes se pétrifièrent, mais la servante s’éloigna sans même jeter un coup d’œil dans leur direction.
— Vous avez vu ça ? couina Mat. À travers sa robe on distinguait…
Ingtar plaqua une main sur la bouche du jeune homme.
— Concentre-toi sur notre mission…, souffla-t-il. Allons, aide-moi à trouver le Cor.
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Stupéfait, il vit que les deux serviteurs étaient toujours au même endroit. Qu’allait-il donc en faire ? Ils ne portaient pas d’armes, mais s’ils donnaient l’alerte…
Les deux hommes ne bronchèrent pas, le regard rivé sur le cadavre de Turak. Puis ils sortirent chacun une dague de sous leur tunique. Rand serra plus fort son épée, mais les serviteurs retournèrent leur arme contre leur propre poitrine.
— De la naissance à la mort, dirent-ils à l’unisson, je sers la Lignée.
S’enfonçant la lame dans le cœur, ils tombèrent en avant, presque paisiblement, comme s’ils entendaient se prosterner à jamais devant leur maître mort.
Rand douta un instant de ce qu’il voyait.
Des fous… Mon destin est peut-être de perdre la raison, mais pour eux c’était déjà fait depuis longtemps !
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Rand poussa la porte avec le fourreau de son épée, qu’il tenait toujours dans la main gauche, puis il se jeta en avant, bondit dans la salle de garde, exécuta un impeccable roulé-boulé sur le sol couvert de paille, se releva en souplesse et regarda autour de lui, cherchant d’où viendrait la première attaque. Mais rien ne se produisit, et il n’aperçut pas son amie, car la pièce était vide.
Enfin, il n’y avait personne de vivant, en tout cas. Ses yeux se posant sur la table, Rand se pétrifia, incapable même de respirer. Flanquant la lampe toujours allumée, les têtes de deux gardiens reposaient dans une mare de sang. Les yeux vides mais braqués sur Rand, la bouche ouverte sur un dernier cri jamais poussé, ces crânes semblaient disposés là pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs.
Rand se plia en deux et vomit dans la paille jusqu’à ce que son estomac ne contienne plus rien. Quand ce fut fait, il se redressa, s’essuya la bouche d’un revers de la main et se força à regarder autour de lui. En entrant, il n’avait pas eu le temps de voir les lambeaux de chair éparpillés partout sur le sol. Aucun n’évoquait une partie du corps humain, car on les avait bien trop mâchés pour ça.
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— J’ai fait fabriquer ce bijou pour toi, et ce n’est pas le plus mauvais moment pour te l’offrir… Ça aussi, c’est susceptible de les faire réfléchir.
Même s’il n’en croyait pas ses yeux, Rand dut se rendre à l’évidence : le Champion venait de sourire. Baissant les yeux sur la broche, il reconnut l’Aigle Rouge de Manetheren. Caldazar…
— Une épine dans le pied du Ténébreux, et une écharde dans sa paume… Lan, Manetheren n’est plus depuis des lustres. C’est un nom dans des livres, et rien de plus. Il ne reste que Deux-Rivières et, au bout du compte, je suis un berger et un fermier. Voilà tout !
— Berger, l’épée qui ne pouvait être brisée finit par voler en éclats, mais elle combattit les Ténèbres jusqu’à la dernière seconde. Pour être un homme, il existe une règle qui prime toutes les autres. Quoi qu’il t’arrive, affronter la tourmente debout. Bon, tu es prêt ? La Chaire d’Amyrlin attend…
Les entrailles nouées, Rand suivit le Champion dans le couloir.
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Tout imaginé, oui…
Avant de pouvoir s’abandonner au soulagement, Rand sentit que la paume de sa main droite l’élançait. La retournant, il vit qu’un héron y était marqué au fer – une parfaite reproduction du symbole qui ornait la poignée de son épée, si précise dans les détails qu’on aurait pu la prendre pour l’œuvre d’un maître tatoueur.
Sortant un mouchoir de sa poche, Rand l’enroula autour de sa main blessée – et très douloureuse, désormais. Pour lutter contre la souffrance, le vide aurait été un précieux allié, car, s’il avait conscience de la douleur, dans son cocon, il ne l’éprouvait pas. Mais cette solution était inenvisageable. Pour la deuxième fois – dont une en toute conscience – il avait tenté de canaliser le Pouvoir alors qu’il s’était réfugié dans le vide. Et c’était exactement ce que Ba’alzamon voulait l’inciter à faire. La suprême tentation ! Le piège que lui tendaient également Moiraine et la Chaire d’Amyrlin.
Mais il ne s’y jetterait pas tête la première.
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Un Trolloc se matérialisa derrière lui, sa hache de guerre déjà levée. Se laissant toujours guider par son instinct, Rand attaqua le monstre au museau et aux défenses de sanglier.
Il fallait que l’Ogier rapporte le Cor en sécurité !
Plus grand et plus large que Rand, le Trolloc abattit son arme comme s’il s’attendait à éliminer en un clin d’œil le moucheron qui s’en prenait à lui.
La Courtisane qui Agite son Éventail…
Cette fois, le monstre n’eut même pas le temps de crier. Marchant à reculons, Rand couvrit la retraite de Loial. En lui, le saidin chantait une mélopée lancinante.
Le Pouvoir carboniserait Fain et sa bande de Suppôts et de monstres… Non, non !
L’un à gueule de loup et l’autre à tête de bélier, deux nouveaux Trollocs passèrent à l’attaque.
Le Lézard dans le Prunellier.
Rand se releva souplement alors que sa deuxième victime – le bélier – basculait en avant, ses cornes lui frôlant l’épaule.
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Apercevant Rand, Gill se leva et alla le rejoindre.
— Qui aurait cru que j’avais l’étoffe d’un héros ! s’extasia-t-il. Que la Lumière brille sur moi ! (Il s’ébroua et reprit son ton normal – ou presque.) Il va falloir vous cacher jusqu’à ce que je vous fasse quitter la ville… (Il poussa Rand dans le couloir.) Ces types reviendront, ou ils enverront des espions arborant du rouge pour l’occasion. Après mon petit numéro, ils ne chercheront pas à savoir si vous êtes là ou non – ils feront comme si, j’en ai peur.
— C’est absurde ! s’écria Rand. (Obéissant au geste impérieux de maître Gill, il baissa le ton.) Les Capes Blanches n’ont aucune raison de me poursuivre. Idem pour Mat.
— J’ignore pourquoi, mon garçon, mais les Fils vous traquent, c’est une certitude. Comment as-tu réussi ça ? Te mettre à dos Elaida et les Fils de la Lumière ?
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Tentant de le sonder avec sa lanterne, il ne vit rien dans ce puits d’obscurité. S’il existait un fond, il pouvait être à des milliers de pieds de là. Mais ce n’était pas le plus grave. Désormais, Rand voyait par quoi était soutenu le pont. Et la réponse – par absolument rien – lui retournait l’estomac.
Sous ses pieds, le sol lui parut soudain aussi fin qu’une feuille de parchemin. Alors que le vide exerçait sur lui une fascination malsaine, il lui sembla que la lanterne et sa perche étaient assez lourdes pour l’entraîner en avant et le faire basculer de sa selle. Pris de vertiges, il fit reculer son cheval très lentement, pour éviter toute réaction violente.
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— Il y a des étrangers dans le village ! s’écria-t-il avant de jeter un regard noir à Mat. Je n’ai pas vu de cabots fantômes, mais il paraît que quelqu’un a couvert de farine les chiens de maître Luhhan. À ce qu’on dit, sa femme a une petite idée sur l’identité du coupable…
Les années qui les séparaient d’Ewin, à peine âgé de quatorze printemps, incitaient en général Rand et Mat à ne tenir aucun compte de ses propos. Cette fois, ils échangèrent un regard interloqué puis parlèrent en même temps :
— Dans le village ? s’étonna Rand. Pas en forêt ?
— Un homme avec une cape noire ? As-tu vu son visage ?
Décontenancé, Ewin regarda tour à tour les deux jeunes hommes. Mat avançant vers lui, l’air pas commode, il se résigna à répondre :
— Bien sûr que j’ai vu son visage ! Quant à sa cape, elle est verte, ou peut-être grise… La couleur donne l’impression de changer selon l’endroit où l’homme se trouve. Parfois, il se fond dans le décor, et on ne le voit pas avant qu’il bouge. La femme porte une cape de voyage bleue bien plus chic que tous les habits de fête que j’ai vus de ma vie. Elle est d’ailleurs dix fois plus jolie que toutes les femmes que je connais. Comme dans les histoires des trouvères, c’est une dame de haute naissance, j’en mettrais ma main au feu.
— Une femme ? intervint Rand. De qui nous parles-tu donc ?
Il voulut interroger Mat du regard, mais son ami avait posé les poings sur ses yeux, les fermant comme s’il désirait s’isoler du monde.
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-Les manières ,Joujou,dit Tuon, d'une voix lente comme du miel glissant sur une soucoupe.
Du miel solide.Quand il était là,sauf s'ils jouaient aux pierres,l'expression de Tuon était comparable à celle d'un juge prononçant un arrêt de mort.
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Oui, sa mission était devant lui .Un casse-tête de forgeron à résoudre,Faile à libérer...et les Shaidos à massacrer. Rien d'autre au monde ne comptait.
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Mais à l'intérieur , des veines d'or pulsaient et brillaient chaque fois qu'il regardait Min ou Aviendha - et Elayne aussi, bien sûr. Il l'aimait .Il les aimait toutes les trois. Et la jeune femme avait envie de rire d'en joie .A sa place , d'autres amoureuses auraient été dévastées par le doute . Ellen jusqu'à la fin des temps , elle saurait qu'il l'aimait...
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Faile aimait Perrin de toutes les fibres de son corps , et cette passion la désorientait.Comprendre vraiment les hommes était impossible , bien sûr, mais il était si différent de tous les gens avec qui elle avait grandi .Par exemple, il n'avait jamais la grosse tête et il ne passait pas son temps à chanter sa propre gloire. Bien au contraire , il se montrait ...modeste . Elle n'aurait pas cru qu'un homme puisse avoir cette qualité.
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Rand inspira à fond.Perrin vivait un mariage si paisible , avec une femme douce et souriante.Pourquoi était-il toujours attiré par des femmes qui le rudoyaient et faisait tourner sa tête comme une toupie? Avec le dixième de l'expérience de Mat ,il aurait su que dire à toutes ces furies .
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Alors qu'il l'étranglait, il tenta d'ignorer ses gargouillis et le vacarme de ses talons raclant le plancher .Elle lui planta ses oncles dans les mains ,mais il ne se laissa pas distraire .Même les yeux ouverts , il voyait Teodora , comme chaque fois qu'il tuait une femme.Il adorait sa sœur , mais elle avait découvert ce qu'il était vraiment ,et elle n'aurait pas tenu sa langue...
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Une épée apparut dans la mains du Dragon Réincarné .Sa lame légèrement incurvée et gravée d'un héron évoquait irrésistiblement une flamme solidifiée.
-Ma mère m'a donné du pain d'épice qui empestait le poison et mon père cachait un couteau qu'il voulait m'enfoncer entre les côtes.L'autre femme voulait m'offrir un baiser , et beaucoup plus encore...et toi, que m'apportes-tu?
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Rand se retrouva en train de gambiller avec Moiraine. S'il s'était senti empoté avec la Sage-dame , il se tétanisa complètement face à L'Aes Sedaï. Alors qu'elle évoluait avec une fluidité remarquable , sa robe ondulant autour d'elle ,le jeune homme manqua carrément s'étaler à deux reprises.
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Quand on se concentre trop sur le loup, on finit mordu à la cheville par une souris.
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Dans les terres frontalières, où les gens savaient de quoi ils parlaient, on disait que le regard d'un Blafard était de la peur à l'état pur. Les Aiels eux-mêmes admettaient que se trouver face à un Myddraal leur glaçait jusqu'à la moelle des os. Une arme formidable, si on y réfléchissait bien...
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