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Citations de Robert McLiam Wilson (287)


Et ça a suffi. La rue misérable, les maisons miteuses, le ciel pâle et bas, cet homme au visage trempé de larmes qui me disait au revoir. Tout ça ressemblait trop à ce que je ressentais et j’ai décidé que je voulais rentrer chez moi.
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Elle en avait eu assez de vivre à Belfast. Elle était anglaise. Elle en avait soupé. Il y avait eu beaucoup de morts à cette époque et elle a décidé qu’elle en avait marre. Elle désirait retourner vers un lieu où la politique signifiait discussions fiscales, débats sur la santé, taxes foncières, mais pas les bombes, les blessés, les assassinats, ni la peur.
Elle était donc rentrée à Londres.
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Puis elle m’a laissé à ce qu’il restait de café et de moi-même. Exactement comme Sarah.
Il y a des nuits où vous frisez la trentaine et où la vie semble terminée. Où il vous semble que vous n’arriverez jamais à rien et que personne n’embrassera plus jamais vos lèvres.
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C’est le problème quand on ment. Si on ne vous croit pas, vous vous méprisez ; et si on vous croit, vous méprisez l’autre.
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Le monde est vaste et il y a place pour toutes sortes de fins et un nombre infini de commencements.
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Je lui ai dit des choses horribles, impardonnables. J’avais une longue expérience des gens qui me disait ce qui clochait chez moi. J’ai tenté de renverser les rôles.
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Le nombre de gens qui refusaient néanmoins de comprendre ce qui venait de se passer était étonnant. Plusieurs passants en état de choc restaient assis, leur regard vide fixé sur les excréments, les fragments de corps et les flaques de sang, incapables de saisir la dimension politique de ce spectacle.
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Certains appellent ça la religion, d’autres la politique. Mais la division la plus fiable, la plus flagrante, est celle de l’argent. L’argent constitue une division sur laquelle vous pouvez toujours parier votre argent.
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Le drame, c’est que toute différence jadis notable a aujourd’hui fondu et que chacune de ses populations ne ressemble à aucune autre, sinon à l’autre. C’est une aberration, une énigme qui corrompt le sang. Il n’y a pas de révolution, seulement une mortelle convolution.
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La troisième fois, mon pénis lui parut couvert de bernacles comme un vieux crabe et une odeur évidente de pêcherie flottait dans l’air. La troisième fois, il comprit ce que signifiait rester à l’intérieur. Ensuite, alors qu’il haletait, s’étouffait et cherchait son souffle, Max dit avec une certaine admiration: « Bon dieu, Chuckie, je croyais que c’était censé être amusant. »
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J’ai essayé d’aimer ses amis. Elle a essayé de résister à l’envie de faire arrêter les miens. Ce fut une pantomime du bonheur, une parodie de la béatitude.
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J’ai ramassé le journal local et entrepris de le lire. Encore un chauffeur de taxi qui s’était fait descendre la nuit passée. Les chauffeurs de taxi étaient les victimes à la mode, ces temps derniers. Une vraie folie. Une vraie haine. Au bas de la première page trônait une pub pour une soirée de Noël. Blanche-neige et les sept nains AVEC DE VRAIS NAINS !!! Tout semblait tellement grotesque.
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J’ai échafaudé une théorie très personnelle afin d’expliquer pourquoi les gens auxquels nous avions affaire se montraient si coopératifs de bon matin. Il me semblait que leur pauvreté leur paraissait pire le matin. Il leur était plus facile de rêver ou de délirer le soir, quand l’optimisme ou la gnôle pouvait vous rendre agressif; mais dans la lueur blême du matin, elles devaient sembler indéracinables, cette pauvreté, cette honte. Elles devaient sembler tout ce qu’il y a de plus réelles.
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Oui, ce soir Belfast ressemblait à la ville de l’amour. A la ville du sexe. Ça paraissait bizarre. Ça paraissait anormal. Ça paraissait légèrement illégal et il me semblait qu’on ne m’avait pas invité. J’ai bu quelques bières.
Deux ou trois soirs plus tôt, je m’étais surpris à écouter un disque de Muddy Waters quatre fois de suite. J’écoutais du blues sans arrêt depuis plus d’un mois. J’avais toujours aimé les chansons de ces vieux Noirs déprimés, assis sur une vieille chaise en bois au milieu de La Nouvelle-Orléans et qui parlaient de femmes, oui, qui les avaient quittés, oui, parce qu’elles en aimaient un autre, oui, et pourtant ça allait, oui. Sauf que ça n’allait pas du tout, ah ça non. C’était affreux, ah ça oui, Je m’installais dans cette solitude, dans cette absence d’amour. Je commençais même à m’y plaire.
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Il arrivait à pied de Four Winds parce que ce matin-là, il s’était réveillé sonné et nauséeux dans le minuscule galetas de Slat Sloane, dans Democracy Street. Le week-end habituel consacré à la biture. Quarante-six pintes et deux repas. Les distractions de Chuckie constituaient une forme d’évolution inversée. Il consacrait alors tout son temps et son argent à se rendre moins intelligent, moins évolué. Et, apparemment, d’énormes quantités de temps et d’argent étaient indispensables pour finir dans la peau d’un reptile protozoaire vautré sur le sol de la cuisine de Slat.
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La pluie s’était muée en ces hachures grises typiques des enterrements irlandais.
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J’ai porté ma bouteille de bière à mes lèvres et failli m’étouffer sur le quartier de citron qu’un crétin quelconque y avait glissé. Chuckie m’a tapoté le dos. C’est le progrès, qu’il m’a dit. Belfast a raison de vivre avec son temps. Il aimait toutes ces nouveautés. Moi, je ne voyais pas l’intérêt de coller du citron dans le goulot d’une bouteille de Harp, mais je l’ai bouclée.
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Brune, bien en chair, dotée de larges hanches, on aurait dit une Blanche-neige dévergondée. Mon idéal callipyge. Bien sûr, je l’ai aussi désirée.
Je crois que Max l’a remarqué. Elle nous a présenté. Elle s’appelait Suzy. Nous avons bavardé un moment, gentiment chaperonné par Max. Quelques minutes plus tard, le groupe s’est nettement éloigné de nous. Il y eut un silence entre Suzy et moi, la prise de conscience, presque confidentielle, de notre nouvelle solitude à deux. Elle a levé les yeux vers moi (putain, ce qu’elle était séduisante).
« Quel genre de musique aimes-tu ? » m’a-t-elle demandé (je le jure !).
Bon, ç’avait été un mois difficile. J’étais émotif, j’étais vanné, j’étais en plein rut. Je devais prendre une décision.
« Le rythm and blues, dis-je. L’opéra comique, le ska du début des années quatre-vingt, les crooners des années quarante, les musiques de film, les grands orchestres, Mozart… »
J’avais beau bander comme un âne, rien n’a marché avec cette fille.
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Le cousin de Chuckie et sa promise ont eu une prise de bec. L’une de ces engueulades à deux voix conduite à l’irlandaise (très bruyante). Je ne l’aurai pas juré, mais j’ai eu la nette impression que tout ce pataquès était dû au simple fait que la fille refusait de se raser les poils pubiens autour du maillot de bain. Les deux tourtereaux sont repartis dans des taxis différents. Beaucoup de bruit, ai-je pensé, pour quelques poils.
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De retour chez moi à Poetry Street, je me suis enfilé une tasse de café. Du bon : aussi noir que la tourbe, aussi costaud que la peinture pour radiateur. La seule façon d'en boire.
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