Citations de Robin Hobb (2010)
Le bras Impérial s'apprête à trancher leur différend. Il faut qu'ils regrettent tous deux d'en avoir un ; c'est en cela que réside le secret d'un bon gouvernement : il doit inspirer aux gens le désir de vivre de façon à ne pas l'obliger d'intervenir.
Le trait le plus distinctif de ton style au combat, c'est ta façon effarante d'y survivre.
Je ne suis pas responsable de ce que pensent les gens.
Pour un prisonnier libéré, un brin d'herbe recèle autant d'émerveillement que toute une vallée.
Mourir est toujours moins pénible et plus facile que vivre ! Et pourtant, jour après jour, nous ne choisissons pas de mourir, parce que, tout bien considéré, la mort n'est pas le contraire de la vie, mais le contraire du libre arbitre. C'est à la mort qu'on parvient quand il n'y a plus de choix possible.
Quand on a le choix entre rire et pleurer, autant rire.
« Voilà un bien piètre marché, dit Kennit d’une voix défaillante. Augmente la mise. Ajoute aussi ta vie. » Il eut un rictus qui se voulait sourire. « De cette façon, si je gagne en mourant, nous perdons tous ensemble.
— Vous avez une curieuse conception de la victoire, fit Hiémain.
— Dans ce cas, vous pouvez inclure votre équipage dans le pari, intervint soudain Vivacia, parce que, si vous me volez la vie de Hiémain, je vous promets de vous envoyer tous par le fond. »
Attendre impatiemment la mort de son grand-père afin de pouvoir retrouver son monastère n’avait rien d’honorable, il le savait, mais il n’ignorait pas non plus que nier ce sentiment aurait constitué un mensonge d’une autre sorte.
Œil-de-Nuit s’était levé en s’étirant avec raideur, et il vint se coucher près de moi. Il posa le museau sur mon genou.
- Je ne comprends pas. Tu es malade ?
- Non. Idiot, c’est tout.
- Ah ! Rien de nouveau, alors. Tu n’en es pas mort jusqu’ici.
- Depuis le temps que je vis parmi vous, c’est la seule chose à laquelle je n’ai jamais pu m’habituer : l’importance que vous attachez au sexe de chacun.
- Pourtant, il est important de…
- Fadaises ! s’exclama-t-il. C’est une question de tuyauterie, ni plus ni moins. En quoi est-ce important ?
Écrire, pour moi, c'est comme me trouver sur une ligne de crête et regarder la montagne suivante, de l'autre côté d'une vallée emplie de brouillard. Je sais où je veux aller. Je peux même apercevoir quelques points de repère dans la vallée en contrebas, un gros rocher ou un arbre élancé par lesquels je veux passer sur le chemin. Mais tout le reste est masqué par la brume, et je fais confiance à mon inconscient pour me guider de là où je me trouve jusqu'à la prochaine cime au loin.
("Asphodale n°1", repris dans "Comment écrire de la fiction ?" de Lionel Davoust)
"Quand je partirai d'ici, te reverrai-je un jour ?"
_ probablement pas. ce ne serait pas raisonnable.
[...]
Alors j'entendis sa voix presque comme s'il se trouvait avec moi dans la pièce : "je n'ai jamais été raisonnable."
Demander pardon ne pouvait pas toujours tout réparer.
Le plaisir qu'on n'attend pas est toujours le plus plaisant.
Cesse de te languir. Tu empoisonnes le plaisir d'aujourd'hui à toujours tendre vers demain. [...] Nous allons bien, toi et moi ; demain arrivera bien assez vite.
« Parfois, repris-je avec précaution, je supposais que les gens ne m’aimaient pas avant même qu’ils aient l’occasion d’en décider eux-mêmes ; du coup, je ne leur parlais pas et je ne faisais aucun effort pour me faire apprécier d’eux. »
D'aucuns parlent "d'un chien" ou "d'un cheval", comme si chacun d'entre eux était indiscernable des autres; j'ai entendu un homme dire "le cheval" en désignant la jument qu'il possédait depuis sept ans, comme il aurait dit " la chaise" ou "la maison". Je n'ai jamais compris cela. L'amitié d'un animal est tout aussi riche et complexe que celle d'un homme ou d'une femme.
(...)
Certains hommes s'imaginent valoir mieux que les bêtes; ils pensent avoir le droit d'user d'elles ou de leur donner des ordres comme bon leur semble.
Moi, je ne me considère pas comme supérieur à aucune bête, même si je suis plus intelligent que certaines.
ATTENTION : SPOILER IMPORTANT (ne pas lire si envie de lire le cycle)
"Attends-moi ! criai-je, et mon propre cri me tira du sommeil. Non loin de là, le fou se redressa, les cheveux en bataille. Je clignai les paupières. Ma bouche était pleine d'onguent et de poils de loup, et mes doigts étaient enfoncés dans sa fourrure. Je le serrai contre moi, et, sous mon étreinte, ses poumons laissèrent échapper le dernier soupir qui y restait prisonnier. Œil-de Nuit était mort. Une pluie glacée tombait en cataracte devant l'entrée de la grotte.
Ne fais jamais ce que tu ne peux pas défaire avant d'avoir compris ce que tu ne pourras plus faire une fois que tu l'auras fait.
Un fardeau partagé n'est pas seulement plus léger ; il peut aussi créer un lien entre ceux qui se le répartissent. De cette façon, nul n'est obligé de le porter seul.