Citations de Robin Hobb (2009)
Ils avaient le pouvoir de m’infliger ce qu’ils m’ont fait, alors ils me l’ont infligé, c’est tout. J’avais toujours été persuadée, de façon puérile peut-être, que, si on se pliait aux règles, on était protégé, qu’on ne risquait rien de ce genre. Après, je me suis sentie… flouée, stupide, naïve d’avoir cru que des idéaux pouvaient me protéger. L’honneur, la courtoisie, la justice… rien de tout ça n’existe, Fitz. Nous y prétendons tous et nous les brandissons comme autant de boucliers, mais ils ne gardent que de ceux qui portent les mêmes boucliers. Contre ceux qui les ont rejetés, ce ne sont plus des boucliers, mais seulement de nouvelles armes que ces hors-la-loi utiliseront pour faire souffrir.
On ne devient pas pirate pour se trouver sous la botte d'un autre.
On a toujours le choix, même si toutes les options paraissent mauvaises.
Vous brillez, dit-il à mi-voix. Même quand je vous ai vue la première fois. Même quand je savais que vous me détestiez. Il y a quelque chose en vous, Etta. Quelque chose qui ne peut être étouffé, ni par la dureté ni par les mauvais traitements. Votre âme brille comme de l'argent sous la ternissure. Il a raison de vous aimer. Tous les hommes pourraient vous aimer.
« Je vais tuer Royal ainsi que son clan. Je vais tous les tuer à cause de ce qu’ils m’ont fait et de tout ce qu’ils m’ont enlevé.
- Royal ? C’est de la viande que nous ne pouvons pas manger. Je ne comprends pas la chasse des hommes. »
Je pris mon image de Royal et la combinai à celles qu’il conservait du marchand d’animaux qui l’avait mis en cage et frappé avec un gourdin cerclé de bronze quand il était petit.
Œil-de-Nuit réfléchit. « Une fois que je lui ai échappé, j’ai eu le bon sens de ne plus m’approcher de lui. Attaquer l’autre est aussi avisé que chasser un porc-épic.
- Je ne peux pas faire autrement, Œil-de-Nuit.
- Je comprends. Je suis pareil avec les porcs-épics. »
ATTENTION : SPOILER IMPORTANT (ne pas lire si envie de lire le cycle)
"Attends-moi ! criai-je, et mon propre cri me tira du sommeil. Non loin de là, le fou se redressa, les cheveux en bataille. Je clignai les paupières. Ma bouche était pleine d'onguent et de poils de loup, et mes doigts étaient enfoncés dans sa fourrure. Je le serrai contre moi, et, sous mon étreinte, ses poumons laissèrent échapper le dernier soupir qui y restait prisonnier. Œil-de Nuit était mort. Une pluie glacée tombait en cataracte devant l'entrée de la grotte.
"Il s'agit de t'enseigner le meurtre, plus ou moins. A tuer les gens. L'art raffiné de l'assassinat diplomatique; ou bien comment rendre aveugle ou sourd; ou encore comment affaiblir les membres, provoquer une paralysie, une impuissance ou une toux débilitantes; ou déclencher une sénilité précoce, ou la folie, ou ... mais peu importe. Tout cela, c'est mon métier. Et ce sera le tien, si tu l'acceptes. Sache a priori que je vais t'apprendre à tuer des gens. Pour ton roi. pas à la façon spectaculaire que t'enseigne Hod, pas sur le champ de bataille, sous les yeux et les acclamations de tes camarades. Non : je vais t'apprendre la manière furtive, sournoise, polie de tuer les gens. Tu y prendras peut-être goût, ou peut-être pas. Ce n'est pas de mon ressort. Mais ce à quoi je veillerai, c'est que tu sois efficace. Et aussi à une autre chose, car c'est la condition que j'ai posée au roi Subtil : que tu saches ce que tu apprends, ce qui n'était pas mon cas à ton âge. Bien ! Je dois donc t'enseigner à devenir un assassin. Cela te convient-il, mon garçon ?"
Sois à l'affût du danger présent, et tu n'auras pas à craindre le danger de demain.
Vous paraît-il juste que notre naissance détermine la façon dont on nous considère pour le reste de notre vie ?
"Mais si les dames nobles font ce que tu dis, le travail va leur abîmer les mains et le vent leur dessécher les cheveux et leur hâler le visage ; Vérité ne mérite quand même pas une épouse qui ressemble à un vieux loup de mer !
- Oh que si ! Bien plus, en tout cas, qu'il n'a besoin d'une épouse qui ressemble à une grosse carpe rouge dans un bocal !"
Personne n'a jamais rien gagné dans la fuite.
L’amour, aussi grand qu’il soit, peut-il jamais compenser la souffrance qu’on éprouve à sa perte ?
Les hommes ne pleurent pas leurs morts avec l'intensité des chiens. Mais nous pleurons de longues années.
Le jour à venir vous doit la somme de vos jours passés, rien de plus et rien de moins.
Parfois, remercier quelqu'un est plus important pour la personne qui témoigne sa reconnaissance que pour celle qui la reçoit.
On se gausse souvent d'un premier amour en n'y voyant qu'un entichement enfantin, mais pourquoi quelqu'un de jeune ne pourrait-il pas aimer avec autant de violence et de profondeur que n'importe qui ?
Il y a ainsi des instants qui changent une existence, et souvent nous n'en mesurons l'importance qu'après le passage des ans.
(...) le monde n'appartient pas aux hommes. Vous ne possédez pas la terre à laquelle vos corps finissent par retourner, et elle ne garde pas le souvenir des noms que vous lui donnez.
On peut apprendre certaines choses d'une page de livre, mais il est des savoir-faire qui s'acquièrent d'abord par la main et le coeur, et ensuite seulement par la tête
Puis, avec une soudaineté qui la prit par surprise, le chagrin l’étouffa. Ses sanglots ne parvenaient pas à sortir et elle n’arrivait même plus à respirer tant elle avait la gorge nouée. Son besoin de pleurer faisait en elle une douloureuse constriction qui la suffoquait littéralement. Assise sur sa couchette, elle restait la bouche ouverte à essayer de reprendre son souffle. Quand elle réussit enfin à faire passer une goulée d’air dans ses poumons, elle ne put que se mettre à sangloter. Les larmes sillonnaient ses joues, et elle n’avaitpas de mouchoir, rien que sa manche ou ses jupes, mais quel manque de cœur fallait-il pour seulement songer à un mouchoir en de telles circonstances ? Elle enfouit son visage dans ses mains et se laissa aller à pleurer, tout simplement.