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Citations de Roger Vrigny (13)


Quelle misère, quand on y pense, de se voir ligoté à un être comme un pendu à sa corde ! Et pourquoi, je vous le demande, à cause d'une jolie frimousse, d'une peau, d'une odeur ? Même pas, d'une idée plutôt — ou d'une image — qu'on s'est faite un jour et qui ne vous quitte plus.
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La vie n'est rien si personne ne vous attend.
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La vie est dans nos yeux. Qu'est-ce qu'il reste de la vie ? Une image. Une question. Des mots, du sang. Une image de sang. Un appel qui vient de loin, et qui monte. Un cri de peur soudain, comme une étoffe qui se déchire, le coeur fendu en deux et qui se vide, enfin.
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Willie avait des idées courtes sur les filles. A vrai dire, il ne s'en était guère occupé jusque-là. C'étaient des êtres à part, qu'il regardait de loin. Elles riaient ou pleuraient pour des bêtises, elles avaient peur des souris et des araignées, elles ne pensaient qu'à leurs toilettes, toutes fières de montrer leurs bras nus et leurs décolettés, elles e mettaient du parfum dans les cheveux et lorsqu'elles circulaient en bande à la foire, toujours à manger des gaufres ou à sucer des glaces, elles coulaient des regards à droite et à gauche en se poussant du coude avec l'air de se moquer du monde. De qui en particulier on ne savait pas mais on le prenait pour soi. Quant à l'opinion que les hommes en avaient, Willie l(avait apprise de bonne heure, du temps où il travaillait dans les vignes où les rouliers racontaient leurs exploits. Ils parlaient des filles comme d'une marchandise plus ou moins fraîche et appétissante.
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Aussi près de ses sous que de la mort, la Tante comptait l'argent comme les jours qu'il lui restaient à vivre. Avec parcimonie.
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Roger Vrigny
Les années ont passé. Qu'est-il devenu, mon coucher de soleil au bord de l'Oise ? Il aurait suffi d'un peu de patience pour dire le ciel rouge,l'odeur de l'eau, la grâce d'un visage, l'amour que j'avais au coeur. Je n'ai pas su attendre. Le garçon a grandi,il m'a quitté. Aujourd'hui il est mort. Que reste-t-il de cet instant ? Ces lignes que j'ecris comme une croix sur une tombe.
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La pureté ne souffre pas de mélange. L'eau est pure quand rien ne vient la troubler, le sable, les herbes ou les saletés qui traînent dans le courant. Où est la pureté de l'amour lorsqu'on y mêle son corps et son âme? Le trouble est partout. Dans l'une comme dans l'autre. C'est fatal. Il n'y a pas de corps sans âme n'est-ce pas? Ni réciproquement. Alors, comment faut-il aimer?
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Les gens disaient: "Willie, c'est un drôle", mais lui, de sa personne, il ne connaissait rien, ou presque, même pas comment elle était faite, bien ou mal proportionnée, quelle forme avait son visage, quelle couleur ses yeux, parce que chez les Dombes on avait pas le droit de se regarder dans une glace. C'était une coquetterie inutile, presque un péché.
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Josette était une bonne fille, la providence des adolescents craintifs, désireux de s'instruire. On allait chez elle comme on va à confesse, pour se décharger de ses humeurs. La pénitence était douce. A trois kilomètres de Saint-André, en direction de Bagnols, se dressait l'écriteau: Josette, salon de coiffure avec une flèche indiquant à gauche un chemin qui grimpe sue le coteau.
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Qu'un homme riche et plein d'expérience, dans la force de l'âge, l'entoure de soins et de tendresse, qu'il le traite comme la personne la plus chère à son coeur, voilà ce qui pouvait le surprendre mais non pas lui déplaire. Ca le flattait, Willie, de se sentir l'objet de tant d'amour. Lui qui n'était rien dans l'existence, il devenait soudain quelqu'un de précieux, d'unique en son genre, qui donnait de la joie sans le savoir. L'aventure en valait la peine.
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Il y a plusieurs sortes de riches. Ceux qui le deviennent, comme le grand-père Ernest, ou qui l’ont été, comme nous. Ce sont des riches d’occasion, qui entretiennent avec l’argent des rapports épisodiques et ambigus. Qu’ils l’amassent ou le dilapident, ils le considèrent avec méfiance ou respect, comme s’il s’agissait une engeance mystérieuse, étrangère à leur nature, à qui ils prêtent un pouvoir plus ou moins magique, des intentions malignes. « L’argent va à l’argent » (…) Il y a enfin la catégorie moins répandue (mais la plus sérieuse) des riches d’institution. C’est à peine s’ils le remarquent ou en font état. Ils en parlent comme d’une chose banale, qui coule de source et n’exige pas d’explications. L’argent leur est, en quelque manière, consubstantiel. Ils l’ont reçu en partage, comme le pigment de leur peau, la couleur de leurs cheveux, (…) On se répète à mi-voix la fable de La Fontaine, qui célèbre à juste titre le bonheur de l’humble savetier, comparé aux tourments du financier, chaque jour sur la brèche, à surveiller le cours des valeurs et la stabilité de la monnaie.
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Du lieu où il se trouve, le garçon peut rêver (…) Le rez-de-chaussée est occupé par un bistrot à l’enseigne de La Chope des Singes, en face du pont tournant. C’est de là que plus tard, perdu au milieu des badauds, il verra sur la passerelle encombré de techniciens et de projecteurs Arletty et Louis Jouvet échanger leurs répliques célèbres sur le quiproquo d’ « atmosphère ». L’atmosphère en question était celle d’un décor et d’une époque dont rien ne saurait donner un équivalent qu’aujourd’hui. Elle existait sans qu’on la remarque, comme l’air nous renvoie la diversité des odeurs.
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Après le dîner du mercredi, chez ma mère, avait lieu la cérémonie des cartes. Il fallait battre, couper, choisir, et disposer en demi-cercle, sans les retourner, les lames du jeu de tarots. Ensuite ma mère découvrait l’une après l’autre. C’était le moment décisif où je voyais apparaître mon destin à travers les figures et les couleurs. D’un coup d’œil, j’évaluais le nombre des deniers, symboles d’abondance, par rapport aux épées et aux bâtons, sources d’embûches et de difficultés. La Maison-Dieu, le Pendu, le Bateleur, c’était la chute, la trahison, l’inconstance, heureusement compensées par la présence du Soleil, de l’empereur ou de la Papesse. La Mort, suivant la place qu’elle occupait dans le jeu, pouvait annoncer la fin d’une liaison, un changement d’emploi. (…) Le Diable exprimait la réussite matérielle…….
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