AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ron Carlson (141)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Cinq ciels

Au cœur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses, Darwin Gallegos, en ce matin froid de mai, se demande s'il a fait le bon choix d'embaucher ces deux hommes rencontrés tout juste la veille. Mais, pour la construction qu'il doit effectuer au-dessus du canyon, il a fait au plus vite. Aussi se réveille-t-il ce matin-là aux côtés d'Arthur Key, un colosse d'une force surprenante qui a fui Los Angeles, et de Ronnie Panelli, un jeune homme élancé et maladroit qui a fait plusieurs fois de la prison pour vol. Trois hommes meurtris réunis sur un même projet. Et si la parole se fait rare au début, si les gestes sont maladroits et la méfiance de mise, chacun, petit à petit, se révélera, au contact des autres et de cette nature environnante...



Un chantier d'une durée de 2 mois, trois hommes réunis par le hasard. Darwin, le chef de chantier, un homme taiseux, fatigué et désemparé depuis la mort accidentelle de sa femme. Arthur, un grand taciturne qui a quitté précipitamment la Californie et son travail. Ronnie, un jeune voleur à la tire qui veut tout faire pour éviter de retourner en prison. Ces trois-là n'ont qu'une envie : s'éloigner de la civilisation, respirer le grand air et se réfugier dans un chantier unique pour éviter de trop penser. Au cœur d'une nature sauvage, Ron Carlson dépeint, avec sensibilité, trois âmes blessées qui, au contact, les unes des autres, vont apprendre à se connaître, puis s'apprécier et se libérer de leur passé douloureux. Tout comme l'ouvrage qui, peu à peu, prend forme et s'édifie, les trois hommes s'ouvrent et s'éveillent et prennent gentiment confiance en des jours meilleurs. Un roman émouvant, une très belle histoire d'amitié au cœur d'une nature vivifiante et éblouissante...
Commenter  J’apprécie          7911
Le signal



Après quelques passages à vide emplis d'alcool, de drogue, de petits boulots douteux ou illégaux, de bagarre ou de séjour en prison, Mack a la ferme intention de se remettre sur le droit chemin et, plus que tout, sauver le ranch hérité de son père. En ce mois de septembre, il a donné rendez-vous à Vonnie, son ex-femme, pour une dernière excursion dans les montagnes du Wyoming. Un rituel qu'ils font tous les ans depuis qu'ils se connaissent. Aujourd'hui en couple avec un riche avocat, elle a accepté cette invitation, dans le but de montrer à Mack qu'elle ne lui en veut pas mais aussi en souvenir de leur amour. Et c'est comme d'habitude qu'ils se donnent rendez-vous au départ du sentier de Cold Creek. Tout s'annonce pour le mieux sauf que Mack a une dernière affaire à régler pour le compte d'un certain Yarnell, sans se douter un seul instant qu'il allait entraîner Vonnie dans son sillage...



Une dernière randonnée ensemble, comme pour clore dix ans d'amour et tourner la page... Une randonnée qui aurait dû se teinter de nostalgie, de souvenirs partagés, de rires et de respect mutuel. Sauf que Mack, afin de renflouer au plus vite les caisses de son ranch, s'est embourbé dans une drôle d'histoire. Au cœur d'un cadre idyllique, les montagnes du Wyoming, ses lacs et ses sillons herbeux, ces six jours de randonnée qui auraient dû signer la fin d'un amour vont prendre une tournure inattendue. Aux magnifiques descriptions de la nature, à la fois sauvage et familière, ce roman s'articule autour des personnages de Mack et Vonnie. Mack, un trentenaire qui, à la mort de son père, a tenté vaille que vaille de tenir à flot le ranch familial mais qui, doutant sans cesse de lui, va peu à peu perdre pied. Émaillé de souvenirs, cette randonnée, à la fois mélancolique et palpitante, mêle habilement amour déchu, rédemption, hymne à la nature et traque. L'écriture de Ron Carlson, à la fois sensible et ciselée, sert à merveille ce récit épuré.
Commenter  J’apprécie          705
Retour à Oakpine

Jimmy a fui la ville d'Oakpine, il y a 30 ans. S'il n'a jamais songé à y revenir, sa vie amoureuse avec Daniel et sa carrière d'écrivain étant dorénavant à New York, il aspire, aujourd'hui, alors qu'il est atteint du sida et que ses jours sont comptés, à y trouver un certain repos. Son père ne voulant pas le voir, sa mère décide alors de lui aménager le garage, celui-là même qui servait, il y a bien longtemps, aux répétitions du groupe de musique que formait Jimmy, Franck, Mason et Craig. D'ailleurs, c'est ce dernier, propriétaire de la quincaillerie, qui est en charge de ce projet, aidé par son fils, Larry. Si Franck, tenancier d'un bar, n'a jamais quitté Oakpine non plus, Mason, lui, parti pour faire des études puis installé à Denver en tant qu'avocat, revient lui aussi après 30 ans d'absence. Juste le temps d'un week-end pour s'occuper de la vente de la maison familiale. Mais vu son état, il décide, avant cela, de la rénover. Ces retrouvailles seront l'occasion de se remémorer les années lycée, le bon vieux temps de l'insouciance, le décès brutal du frère aîné de Jimmy, survenu 30 ans auparavant, et de faire le bilan de toutes ces années passées...



Oakpine, une petite ville du Wyoming, au cœur des paysages de l'Ouest américain, est le théâtre des retrouvailles de ces quatre amis que la vie aura, pour certains, séparés. Une petite ville, un brin hors du temps, rythmée par les saisons, les matchs de football américain, la réconfortante monotonie des jours, les expositions du musée... Ron Carlson dépeint, avec une certaine mélancolie, la vie de ces quatre amis, que le hasard aura de nouveau réunis. Si chacun était désireux de quitter la ville, immanquablement, Oakpine se rappelle à eux. Avec tendresse, l'auteur donne voix à chacun d'eux, dépeint avec précision leurs sentiments, leurs questionnements, leurs rêves inassouvis, leurs frustrations parfois, le bilan de ce qu'ils ont fait de leur vie... Sensible, immuable, langoureux, émouvant parfois, ce roman se veut un roman sur l'amitié, la nostalgie, les racines, le sens de la vie. Nous plongeant dans une ambiance atemporelle, au cœur d'une nature lumineuse, ces histoires, pourtant attachantes, manquent toutefois de force, de rébellion pour être tout à fait convaincantes.



Commenter  J’apprécie          564
Retour à Oakpine



Oakpine, Wyoming. Une petite ville où la vie est ponctuée par les matches de football américain tous les weekends. Certains y font leur vie, d’autres choisissent de s’éloigner à l’issue de leur dernière année de lycée pour partir étudier. C’est ce qui s’est passé pour cette bande de copains inséparables trente ans auparavant, lorsque le hasard va les réunir. Craig a repris la quincaillerie familiale, Franck tient désormais le bar et produit une bière locale. Jimmy a choisi de tout quitter en partant pour New York et est devenu écrivain. Malade, il décide de revenir mourir chez lui, auprès de ses parents. Mason est avocat à Denver et veut vendre la maison de ses parents.



Avec des personnages ordinaires, Ron Carlson évoque la nostalgie d’une jeunesse, les rêves que l’on fait à dix-sept ans et qui sont rattrapés par la vie qui passe, le retour aux racines.





Commenter  J’apprécie          550
Cinq ciels

J'ai pris un billet gratuit pour un coin de l'Idaho en compagnie de trois personnages particuliers.

Le plus vieux a embauché les deux autres et le regrette déjà.

Le géant dit s'y connaître en charpente et dans ses yeux on lit que la vie ne l'a pas épargné.

Le plus jeune a des choses à se reprocher, il a comme envie de fuir.

Ils sont arrivés de nuit sur le lieu du futur chantier, pour construire un pont (ou quelque chose du genre... on ne sait) au-dessus d'un canyon.

Sur ce plateau isolé, on admire de splendides levers et couchers de soleil, on respire les odeurs de sauge et on découvre progressivement qu'aucun des trois n'a une histoire simple.

Pièce après pièce, sans leur adhésion, le projet se construit... et sans consciemment y aspirer, les trois hommes se reconstruisent et des amitiés solides se forgent.



Lecture aussi prenante qu'un thriller et totalement dépaysante. Je découvrais Ron Carlson et aucun doute... je poursuivrai avec l'auteur.

Merci à Marina53 qui, par son excellente critique, m'a incitée à emprunter aussitôt ce livre qui se trouvait disponible à la bibliothèque de mon quartier.
Commenter  J’apprécie          505
Le signal

De Ron Carlson, j'ai déjà beaucoup apprécié "Cinq ciels". Pour celui-ci, j'ai d'abord eu l'impression qu'il n'allait pas se passer grand chose… je me trompais totalement.



Mack, un héros au passé pas très glorieux, a versé dans des trucs pas très nets pour renflouer son ranch. Il comprend que Vonnie l'ait laissé tomber pour un avocat plus stable.

Ce dernier rendez-vous annuel ne permettra pas d'arranger les choses. Elle est venue pour la randonnée et pêcher, c'est tout ! Elle fait bien comprendre à Mack qu'il doit garder ses distances.



Pêche, agréable ballade en montagne, bivouac en forêt… et puis… tout bascule, le passé de Mack le rattrape. À partir de là, vous n'avez plus envie de lâcher votre lecture.



"- J'adore cet endroit, dit Vonnie.

- Ce sont les plus vieux arbres, ici.

Ils avaient à peine avancé de cent mètres que Mack s'arrêta brusquement et, le dos collé à un arbre, attrapa le bras de Vonnie pour la tirer contre lui.

- Arrêtes !

- Chut.

Son visage grave la convainquit de cesser de se débattre.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle avait eu la bonne idée de chuchoter.

- Là… (Il pencha la tête.) Regarde.

Au-delà de l'écran sombre formé par les troncs moussus se trouvait une tente grise. La scène se précisa : le cercle du feu de camp, la grande tente et […]" p.132



Comme je n'aime pas trop en dévoiler, je laisse découvrir la raison de ce titre à ceux qui voudraient le lire.

Différent du premier livre lu de l'auteur, j'ai aussi beaucoup aimé celui-ci et sans aucun doute, je ferai volontiers d'autres balades avec Ron Carlson.
Commenter  J’apprécie          413
Cinq ciels

Ils sont trois à trimer au coeur de l'Idaho, se jouant un peu plus, chaque jour, des pentes escarpées des Rocheuses afin d'accomplir ce qui les a réuni, la construction d'un bien étrange édifice surplombant ce canyon qui les défie.

Trois bonhommes que rien ne prédestinait à se rencontrer et amenés à tisser, contre toute attente, des liens aussi solides que l'objet de leur collaboration.



Ils auraient pu s'appeler riri, fifi, loulou mais ce sera Arthur, Ronnie et Darwin. Je crois qu'ils préfèrent, d'ailleurs.

Chacun traînant son cortège de misèèèèè-re et étant venu se perdre en cette contrée hostile pour mieux se retrouver.



Chirac répétait à l'envi lorsqu'il se rendait dans un coin paumé de l'hexagone : "C'est loin mais, c'est beau".

J'aurai envie d'ajouter, c'est loin, c'est beau mais c'est long.



Contemplatif, ce roman l'est assurément en offrant au lecteur un voyage dont on se souvient durablement.

La naissance d'une amitié virile mais correcte ne lasse jamais de m'émouvoir surtout lorsqu'elle est placée sous le signe d'une camaraderie authentique forgée dans le dur labeur partagé journalièrement, effort propice au rapprochement pudique de trois taiseux de compet'.

Mais tout cela occulte difficilement ces innombrables descriptifs techniques que tous les amoureux de mécano abonnés à "Construire son pont en douze leçons et trois coups de clés de douze" vénéreront alors qu'ils n'ont eu de cesse de me ramener à ma douloureuse condition de double gaucher, appellation très très loin de constituer, dans le domaine du bricolage, le compliment ultime, croivez-moi sur parole.



Le tout se lit facilement, malgré quelques décrochages notoires, pour venir finalement vous titiller l'usine lacrymale dans les toutes dernières lignes.

Une affection tardive au regard du potentiel émotionnel d'un tel roman.
Commenter  J’apprécie          415
Cinq ciels

" Cinq ciels", rangé dans le coin des bons souvenirs de lecture, d'où l' envie d'en parler !



Juste quelques mots pour situer le roman.

Le coeur de l'Idaho : canyons, grands espaces, divins crépuscules .

Un projet de construction insolite : aménager un canyon en quelque sorte !

Un projet fou.

Et des hommes.

Des inconnus qui vont lentement cimenter leurs fêlures par l'effort et l'entraide .



La vie sur ce chantier est celle d'une équipe qui n'a pour foyer que le camp dressé au milieu d'un paysage d'une beauté à couper le souffle mais néanmoins hostile.

Le danger est partout .

Et ,peu à peu, chacun prendra vraiment conscience de l'essentiel et, au fil des événements, les carapaces vont se briser.

Ce camp n'est pas sans rappeler la vie des pionniers, les ancêtres de ces ouvriers avec cette fois, l'indien à leurs côtés .



Un ouvrage classé " nature writing " mais qui ne manque pas d'action et de suspense.

Une lecture agréable, servie par une très belle prose qui avec finesse et subtilité va livrer une bonne analyse psychologique des personnages.

Séquence émotion garantie !

On se laisse facilement attendrir par l'expression de l'amitié née dans l'adversité.



Mais ce livre serait une sorte de parodie des paris les plus fous qui alimentent (alimentaient ? ) les téléréalités américaines .

Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue ,mais, il dénonce entre les lignes le dictat du profit au mépris de la vie humaine tout simplement.

Alors, les dégâts causés à l'environnement ...



C'est par ce livre que j'ai découvert Ron Carlson. Un auteur que j'apprécie beaucoup mais trop peu traduit à mon goût :je n'ai trouvé que trois ouvrages en français.

Je guette le prochain !

Commenter  J’apprécie          370
Retour à Oakpine

« On ne devrait jamais quitter Montauban », lâchait Fernand dans les Tontons. Et le pendant de Montauban dans le Wyoming, c’est Oakpine, une petite ville posée à flanc de montagnes dans cet État où le monde qui vibre et qui s’agite semble souvent si éloigné. Dans Retour à Oakpine, Ron Carlson -traduit par la talentueuse Sophie Aslanides- nous envoie un grand shoot bienvenu de nature et de nostalgie.



Trente ans après être parti à Denver y faire une brillante carrière, Mason revient à Oakpine le temps d’un week-end pour mettre à jour des affaires familiales. Mais « à peine arrivé dans Berry Street, il sentit le poids des années, puis il vit sa maison, et bien sûr, elle lui apparut plus réelle que tous les projets qu’il avait pour sa vie à Denver ». En même temps que lui, Jimmy débarque de New-York pour revenir mourir à Oakpine. Avec Franck et Craig qui n’en sont jamais partis, ils reforment leur quatuor d’amis d’antan, leur groupe de musique amateur et rattrapent le temps de quelques semaines, une partie du temps perdu.



Retour à Oakpine est bien entendu un roman attendu sur l’amitié, l’humanité, les bons sentiments, la nostalgie d’une jeunesse heureuse, les racines, le chez-soi, le sens que chacun peut donner à sa propre vie ou l’influence que l’on peut avoir -sans toujours le savoir- sur celle des autres. Mais magnifié par de remarquables pages de nature writing et lové dans un rythme délicieusement lent, comme pour mieux savourer chaque instant du temps qui s’écoule différemment ici qu’ailleurs, c’est surtout un livre d’atmosphère particulièrement réussi, un livre dont la nature, le village, les maisons sont les héros.



Et mine de rien, au détour d’une page, Ron Carlson en profite pour nous glisser ci-et-là, quelques réflexions sur l’écriture, la maladie, la tolérance ou l’amour.



C’est beau, c’est lent, c’est bien !
Commenter  J’apprécie          316
Le signal

Je vais faire ma midinette... après Ron Rash et David Vann, découverts ces quinze derniers jours, pouces et index à nouveau joints en forme de cœur pour Mister Ron Carlson.



Mack gare son pick-up au départ du sentier de Cold Creek. Il attend Vonnie, son ex-femme, pour leur dixième excursion dans ces montagnes de l'Etat du Wyoming. Avant leur mariage, ils s'étaient promis de faire cette randonnée chaque année, à la mi septembre. Cette excursion sera la dernière, le couple étant désormais séparé. Elle doit permettre à Mack qui sort de prison de se retrouver et aux ex-conjoints de tirer un trait sur leur histoire. Mack a connu une lente descente aux enfers pleine de drogue et d'alcool. Contraint de quitter le ranch hérité de son père dont l'activité était déficitaire, il a vécu d'expédients illégaux mais bien rémunérés : convois de drogue et missions secrètes pour un homme d'affaires. Vonnie a de son côté refait sa vie avec un riche avocat. Ils vont pouvoir camper et pêcher une dernière fois dans cette nature qu'ils aiment tant. Mais la tranquillité de ce voyage va être rapidement brisée : Mack profite de l'expédition pour réaliser secrètement une mission sensible et le couple va croiser la route de braconniers redoutables. Comme dans le roman "Délivrance" de James Dickey, la nature, d'abord source de plaisir et de contemplation, va se montrer redoutable et les protagonistes vont devoir se dépasser dans des conditions extrêmes pour pouvoir échapper à la violence.



"Le signal" est d'une construction narrative très aboutie. Le récit suit le déroulement chronologique des six jours de randonnée. Il est entrecoupé de flash-backs qui permettent de comprendre la destinée de Mack et de peindre tout en finesse la fin d'une relation amoureuse. L'histoire va s'accélérer et laisser place à une course-poursuite en pleine nature, dans des zones où les secours ne peuvent que difficilement intervenir. Alors oui, j'ai entendu les déceptions de certains babeliens : "on nous a vendu du suspens, on n'en a pas eu pour notre argent". Si "le signal" n'a pas les qualités d'un thriller qui empêche son lecteur de dormir, il n'en reste pas moins un roman d'une grande qualité littéraire. C'est un nouveau coup de cœur.

Commenter  J’apprécie          310
Cinq ciels

Tout là-haut, le paysage se déploie : la sauge ondulante sur la mesa, des montagnes au-loin, la gorge très étroite, et puis le ciel immense, comme s’il y en avait 5.



Dans cette infinité, trois hommes. Un âgé, un quadragénaire et un qui n’a même pas vingt ans.

Recrutés pour construire une plate-forme de lancement de motos au bord du ravin, ils s’installent, ils s’observent, ils se parlent…peu, mais deviennent amis. C’est lentement qu’ils s’apprivoiseront, en apprenant le lourd passé de chacun, celui qui pèse dans le cœur et dont on ne peut se défaire.

De temps en temps, ils vont en ville. Nous sommes dans l’Idaho, la ville la plus proche n’en est pas vraiment une, et pourtant, déjà, certains veulent chercher noise.



Aaaaaah la nature ! La psychologie décrite avec pudeur et sans brutalité ! J’adore, tout ça !

Malheureusement pour moi, il y a eu aussi – obligatoirement – le travail de ces hommes, c’est-à-dire la description minutieuse, geste par geste, outil après outil de la construction qu’ils élaborent pendant des semaines.

Et moi qui n’y connais RIEN dans les travaux, a fortiori dans ceux concernant l’infrastructure et tutti quanti, dites-vous bien que je me suis enfuie pour ne risquer de me blesser. J’osais passer les pages où tout cela était écrit en détail.



Résultat : TB pour la nature, la psychologie, et la cuisine aussi (car ils aiment manger, ces hommes, et moi aussi…). Mais si l’homme m’intéresse, l’ouvrier de chantier ne m’iniciera jamais aux joies de la clé de douze ni des cornières à souder. Dans ces cas-là, je regarde ailleurs. Le ciel, par exemple. Ca tombe bien, il y en a cinq.

Commenter  J’apprécie          303
Cinq ciels

Un propriétaire de ranch se lance dans un projet de construction un peu fou dont la nature sera progressivement révélée au lecteur. Nous sommes au cœur de l'Idaho dans une zone sauvage, quasi désertique. Le village le plus proche est à plus d'une heure de route. Le chantier se situe sur un plateau, au-dessus d'un canyon, en pleine nature. La vue dégagée donne sur un paysage magnifique. Le ciel enveloppe le site et offre à ses visiteurs les nombreuses teintes des journées d'été.



Darwin, le contremaître du ranch en charge du projet, va embaucher deux hommes très différents. Art Key impressionne au premier abord par sa taille et par sa force. L'homme parle peu mais très vite, Darwin prend conscience de sa grande expérience des travaux publics. Ronnie Panelli est un jeune homme en marge, ayant dans ses bagages un passé de délinquant, qui va briller par sa maladresse. L'équipe va camper sur le chantier. L'isolement de leur campement, la succession de longues journées de travail, la communion face à cette nature magnifique vont rapprocher ces hommes que tout oppose. Ils vont progressivement se découvrir, se respecter et se livrer les uns aux autres. Tous trois se trouvent reclus sur ce chantier pour des raisons douloureuses qu'ils vont pouvoir révéler. Ils vont chacun à leur tour travailler à leur rédemption et pouvoir se reconstruire. Mais l'épanouissement est souvent éphémère...



Ce roman a de nombreuses qualités : un style irréprochable, un récit qui dévoile au fur et à mesure des histoires d'hommes brisés et des personnages attachants aux psychologies décrites avec une grande justesse. Bâtir un roman sur l'isolement en pleine nature de ces trois hommes au prétexte d'un chantier est une idée pertinente et originale. Ron Carlson a réussi à composer une ode à la nature et à l'amitié. Une belle lecture.

Commenter  J’apprécie          250
Cinq ciels

Il manque dans ce roman ce petit quelque chose, ce je-ne-sais-quoi qui fait d'un livre un grand livre. Peut-être parce qu'il est essentiellement constitué de descriptions, qu'il y a peu d'analyses des situations et encore moins de ces petites remarques qui par-ci par-là touchent à la fois l'âme et l'intelligence. Et c'est vraiment dommage car l'histoire de cette amitié entre trois hommes en quête de rédemption est vraiment belle et on se laisse toucher aussi bien par les personnages que par le côté humain de cette relation qui dépasse la simple relation de travail. Après avoir adoré "le signal" j'ai été assez déçue et j'attends le prochain livre de Ron Carlson avec beaucoup d'espoir.
Commenter  J’apprécie          250
Cinq ciels

Faisant confiance à Aifelle, Ron Carlson et Gallmeister (un trio de valeurs sûres), j'ai plongé dans les 258 pages d'une histoire d'amitié virile, au plein cœur de l'Idaho. Au bord d'un canyon vertigineux, trois hommes doivent venir à bout d'un chantier, au cours de l'été. Darwin Gallegos vient de perdre sa femme, Arthur Key a quitté la Californie après le décès de son frère, et Ronnie Panelli fuit un destin trop bien tracé de petit voleur. Trois générations, qui vont être soudées dans un boulot commun, physique, unis par un même amour du travail bien fait et fignolé.



Il ne semble pas se passer grand chose, là, au milieu de la sauge et des lapins, à engloutir de pantagruéliques petits déjeuners et sandwiches, mais l'amitié se crée puis grandit entre ces trois types, le taciturne Arthur se raconte un peu, Ronnie acquiert de la confiance en soi et de la fierté. Quelques sorties "en ville" (enfin, si on peut appeler ça une ville...) seront l'occasion de quitter un chantier dont l'avancée est décrite minutieusement, comme une image du côté perfectionniste du trio. Même si tout visualiser m'a paru difficile.



Ron Carlson impose son rythme, insidieusement ces trois là deviennent fort attachants, et on espère qu'à la fin du chantier chacun sera "prêt pour l'étape suivante".

Un beau roman que je recommande chaudement!
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          240
Le signal

Je ne suis pas la première à pousser un cri à l’égard du bandeau qui annonce « un roman au suspense à couper le souffle ». Alors clarifions tout de suite ce point. Le suspense est quasi inexistant pour ne pas dire nul ! Si vous achetez le bouquin pour frémir vous serez terriblement déçu, je vous mets en garde. Ceci dit, le livre n’est pas mauvais du tout mais il faut écarter au plus vite l’argument de vente mis en avant par l’éditeur et revenir au texte.



Au départ du sentier de Cold Creek, Mack attend Vonnie. C’est le rendez-vous de leur dernière randonnée rituelle. Chaque année depuis dix ans, ils partent camper et pêcher sur les contreforts des montagnes de Wyoming. Mais depuis que Mack s’est détourné du droit chemin, leur histoire est finie. Quelques affaires douteuses pour sauver son ranch de la faillite l’ont amené vers l’alcool avant de le conduire en prison. Vonnie essaie de lui pardonner et accepte cette dernière ballade en souvenir de leur amour passé. Tout s’annonce pour le mieux, sauf que Mack a encore une petite affaire à régler. Retrouver une balise perdue dans la montagne pour le compte d’un ancien contact. Guidé par un faible signal, cela ne s’avérera pas chose facile et sera la cause de quelques désagréments en cours de route.



Ron Carlson nous offre une magnifique randonnée dans les montagnes du Middle-west, des parties de pêche à en faire rêver plus d’un. Outre ce voyage, c’est aussi un livre sur l’amour et la rédemption. La première partie du roman, se focalisant essentiellement sur Vonnie et Mack et leur histoire, est une vraie réussite. Ensuite le récit prend une tournure plus aventureuse, et là, on perd en intensité... dommage ! Un premier roman facile à lire pour passer un bon moment.

Commenter  J’apprécie          230
Cinq ciels

Une jolie pépite que cette parenthèse en pleine nature sauvage et rocheuse, sur un bout de falaise à pic d'un canyon de l’Idaho. Pour travailler, bâtir, se poser et, qui sait, repartir ? Pas sûr...



Le temps de la construction d'un projet fou, Darwin, Arthur Key et Ronnie vont se retrouver en quasi huis clos sur un piton montagneux. Trois hommes abîmés qui ont besoin de faire une pause. Darwin hanté par le souvenir de sa femme décédée ; Arthur Key par le remord de la mort de son frère ; quant au jeune Ronnie, dont la vie alterne entre larcins et prison, n'est-il pas le temps de grandir ?



Le chantier, comme la dureté de la nature qu'ils aménagent et l'adversité de quelques jaloux, va les souder et les transformer en frères bâtisseurs, travaillant sans répit du lever au coucher du soleil. Jusqu'au parfait achèvement. Puis que tout bascule.



Cinq ciels est à la fois une ode au travail de ces compagnons - dont les détails techniques lasseront ou emballeront selon le lecteur -, une belle histoire d'hommes, d'amitié et de rédemption, mais aussi un drame que l'on sent lentement, très lentement monter, degré après degré tel le soleil chaque jour dans les cinq ciels de l'Idaho.



Mais cinq ciels est surtout une incroyable bouffée de nature, sauvage, aride, sans limite ; et aussi et surtout vivante, exaltante, nourricière : en un mot, salvatrice. Ron Carlson - ici joliment traduit par Sophie Aslanides - a un art incomparable de la description paysagère, de la tenue de son faux rythme lent, de l'alternance des dialogues et des digressions, du présent et des flash-backs. Du grand art et un must de nature writing noir.
Commenter  J’apprécie          212
Retour à Oakpine

J'avais tardé un peu à entamer ce roman après la lecture de Retour à Little Wing, le schéma est le même : quatre copains de classe se retrouvent quelques années après être parti chacun de son coté "faire sa vie " , cela m'ayant un peu refroidi devant la similitude de la situation ...



Ici , c'est donc à Oakpine , bourgade du Wyoming qu'ont lieu les retrouvailles trente ans après de quatre camarades de classe unis à l'époque  par la musique puisqu'ils avaient créé un petit groupe de Rock et par le sport .



En fait, Jimmy devenu un écrivain connu revient mourir chez ses parents, malade du Sida et fauché, il était parti précipitamment après le décès accidentel de son frère .



Par un heureux hasard , Mason qui a réussi une belle carrière d'avocat à Denver, décide de mettre en vente la maison familiale d'Oakpine , il a besoin d'un peu de répit dans sa vie et comme la maison est en mauvais état, il va la restaurer avec Craig , le troisième de la bande et le jeune fils de ce dernier.

Frank, quant à lui tient un bar dans la ville .



Pas de grands discours, ni de révélations fracassantes, pas de secret enfoui  : c'est la vie qui passe et qui entraine chacun vers sa destinée , laissant souvent dans les oubliettes de sa mémoire les frasques et les bons moments de sa jeunesse mais finalement , pour une raison ou une autre , on retourne sur les pas de ses années passées et lointaines  et on renoue le dialogue comme si on s'était quitté la veille ...



Les guitares ont perdu quelques cordes et les grosses caisses sont crevées mais l'envie est encore là et tant pis si la voix de Jimmy s'éteint , le plaisir d'être ensemble renaît et Ron Carlson l'écrit bien.



Même si l'action peut paraitre lente , ce sont les liens créés pendant ces années où tout se joue qui restent les plus forts . Nostalgie sans véritable tristesse , on regarde en arrière: c'était bien , on est passé à autre chose, c'est la vie ...





Commenter  J’apprécie          200
Le signal

Lecture qui nous emmène en excursion dans le Montana. Des descriptions détaillées de pêche à la truite et de paysages qui fait la beauté de ce roman avec ce couple séparé qui va camper ensemble une dernière fois. Par contre, j’ai trouvé l’intrigue un peu faible avec un manque d’explication. Des tournures de phrases un peu étrange, peut-être est-ce du à la traduction ? J’ai été touchée par la reconnaissance du fils des leçons de vie données par son père.

Commenter  J’apprécie          200
Le signal

Les collines du Wyoming qui s'étagent en larges bandes marron et grises à perte de vue, aucun véhicule à la ronde, un paysage montagneux à couper le souffle, des lacs de montagne nichés au milieu de nulle part où les traces humaines sont quasi inexistantes, loin de la ville, loin de tout, un endroit où le temps est précieux... et ben, y' a pas de doute, j'embarque plutôt deux fois qu'une ! Un accord quasi parfait !



L'escapade, in fine, de ce couple fraîchement divorcé ne sera pas d'un repos optimal et aussi ressourçant et bénéfique qu'espéré. Mais quand bien même, je m'y projette bien, moi, arpentant ces collines, sac au dos, en pleine nature sauvage. L'écriture brute et sans artifice de Ron Carlson, les descriptions des paysages ne m'ont absolument pas fait regretter cette expédition de pêche, qui, sous nos yeux, se déroule d'une traite, il faut bien l'avouer. Pas le temps de dire Ouf ! que c'est déjà la fin.

Dépaysement assuré ! Pour le suspense, vous reviendrez en revanche.



A l'instar de Jack London, d'Edward Abbey et de Zane Grey, Ron Carlson signe là une aventure sur l'Ouest américain, d'une rare intensité, et qui fait la part belle à la nature âpre et sauvage ! Un régal !



Il y est question aussi d'amour, de transmission de valeurs, de solidarité et d'amitié. Également de dures et obscènes réalités aussi, qui, malheureusement, défigurent un paysage, une journée, un instant.



Très inspirante cette promesse de se dire que chaque année, on se fera une expédition pêche (ou pas pêche, peu importe) en pleine nature. Je valide !



À l'issue de cette lecture, je me fais moi aussi une promesse : celle de lire "L'ode à l'automne" de Keats. C'est de saison en plus ! Et de me procurer ou consulter le "merveilleux" livre de Finis Mitchell "Wind River Trails".



Et bien sûr merci Ron Carlson pour cette belle aventure. Merci aussi pour la petite précision en dernière page "Remerciements" : « [...] si je devais partir pour les Wind Rivers aujourd'hui, j'emprunterais la piste de Bears Ears et j'irais avant le 10 septembre. » C'est noté !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          193
Le signal

Un bon moment passé avec Vonnie et Mack dans Le signal de Ron Carlson, un bel opus de Nature Writing comme seul Gallmeister sait nous en dénicher.



Ces six journées passée à les suivre au cours de leur randonnée d'adieu et de pêche dans les montagnes du Wyoming est un délice, chaque page, chaque description donnant envie de prendre son sac et de les suivre sur les chemins menant aux lacs et aux bivouacs.



Cette seule balade m'aurait suffit avec pour toile de fond, le parcours chaotique de ce couple, et l'enfance de Mack marquée par le poids du père.



Mais Carlson y a ajouté un fonds d'intrigue mi-polar, mi-thriller, mi-chasse à l'homme qui m'a un peu perdu.



Vous me direz, cela fait trois "mi", donc trois moitiés, donc un peu trop. C'est le seul point faible de ce livre qui n'a par ailleurs que des atouts.
Commenter  J’apprécie          190




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ron Carlson (525)Voir plus

Quiz Voir plus

Les géants T1

Où le géant est-il découvert par le milliardaire ?

En Norvège
Au Groenland
Aux Iles Malouines

5 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Les géants, tome 1 : Erin de LylianCréer un quiz sur cet auteur

{* *}