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Citations de Ronen Bergman (149)


Grâce à son dispositif simplifié d'assassinat ciblé, la communauté israélienne du renseignement avait fini par triompher de ce qui, pendant de nombreuses années, fut considéré comme une arme invincible : les attentats-suicides. En investissant les ressources d'un pays entier, grâce à une obstination acharnée et à la coopération entre la branche du renseignement et la branche opérationnelle, et sous la direction décisive d'Ariel Sharon, Israël avait prouvé qu'un réseau terroriste meurtrier et paraissant inflexible pouvait être mis à genoux.
Le recours aux assassinats ciblés se paya toutefois d'un prix très lourd. Ce prix a été d'abord et avant tout par des Palestiniens innocents devenus les "dommages collatéraux" de ces assassinats.
[...]
Le chef d'état-major Dan Halutz a tenté d'expliquer pourquoi Israël avait adopté cette politique d'assassinats ciblés : "C'est le code de conduite au Moyen-Orient : ils se sont rendus compte que nous sommes fous, que nous sommes prêts à aller jusqu'au bout et que nous n'étions pas disposés à en supporter davantage."
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Sa relation d'affinité avec le président Bush et la profonde entente qu'il avait pu développer avec l'ensemble de l'administration républicaine - fondée sur un compromis prévoyant le gel des colonies en échange d'une carte blanche sur les assassinats ciblés - finirent par amener Sharon à considérer que les Américains voulaient sincèrement aider l’État d'Israël et lui faire prendre conscience de certaines nouvelles réalités.
[...]
Et pour Sharon, les colonies - qu'il avait toujours défendues bec et ongles dans ses précédentes prises de position - n'étaient pas une question religieuse ou idéologique ; c'était plutôt une préoccupation liée à la sécurité. Au moment où il a compris qu'elles constituaient un fardeau et non un avantage, il n'a eu aucune difficulté à les évacuer et à se détourner des colons. Sharon, le faucon avéré, qui avait bâti sa carrière sur une politique agressive envers les Arabes en général et les Palestiniens en particulier, changea du tout au tout, m'a rappelé Weissglass. Il voulait quitter la scène en général marqué par la guerre devenu un grand pacificateur.
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"La localisation de Shehadeh créait une fenêtre d'opportunité qui ne se reproduirait sans doute pas , en tout cas pas dans un proche avenir, conclut une enquête ultérieure. Il représentait une bombe à retardement qu'il fallait neutraliser. Le résultat fut catastrophique. Shehadeh fut tué sur le coup, ainsi que son collaborateur, Zaher Nassar, et son épouse. Mais ce fut aussi le cas de sa fille, Iman, et de dix autres civils, dont sept enfants, le plus jeune n'ayant qu'un an. Cent cinquante autres personnes furent blessés.
[...]
Avi Dichter saisit immédiatement les conséquences. "La cible a été éliminé, résuma-t-il, mais l'opération a échoué."
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Cibler les bombes humaines individuellement se révélant inefficace, Avi Dichter décida de changer d'angle d'attaque. A partir de la fin 2001, Israël viserait les "rouages de l"infrastructure" qui opérait derrière les attaques.
[...]
Ils seraient tous pris pour cibles. Une sentence de mort potentielle planait au-dessus de la tête de la totalité des membres actifs de la branche militaire du Hamas, autrement dénommé Brigades Izz al-Din al-Qassam, et du Jihad islamique palestinien. "Ils allaient vite comprendre que pas d'entre eux - de l'officier d'opération au niveau régional jusqu'au chauffeur de taxi et au photographe qui réalisait la vidéo du message d'adieu de la bombe humaine - n'était immunisé contre une frappe," m'a affirmé Yitzhak Ilan, cadre du Shin Bet à l'époque, nommé plus tard à sa tête.
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Sharon était de plus en exaspéré par l'impuissance de la hiérarchie de la défense. Un matin, son chef de cabinet et bras droit, Dov Weissglass, demanda au chef de la division renseignement du Shin Bet de le retrouver à un endroit inhabituel, l'entrée de la plate-forme de négoce d'une banque de Tel Aviv où se traitaient les transactions internationales.
Weissglass s'était procuré des laissez-passer pour la salle des marchés.
Il précéda Ben-Zur au milieu de cette enceinte où ils étaient entourés du scintillement des écrans sur lesquels s'affichaient les flux d'argent sortant et entrant, l'oxygène de l'économie du pays.
"Qu'est-ce que vous entendez, Ben-Zur ? " lui demanda Weissglass après une longue minute de silence.
Ben-Zur resta perplexe. "Rien dit-il. Je n'entends rien du tout.
- C'est exactement ça. Il n'y a rien à entendre. Aucune activité. Les investisseurs étrangers refusent de venir, ils craignent qu'il ne leur arrive quelque chose et ils n'apportent plus de capitaux parce que l'avenir n'est pas clair... Si vous... le Shin Bet et Tsahal, l'armée de l'air... si vous ne faites rien, alors en plus du sang, du chagrin, du deuil et de toute cette tristesse terrible, ce pays devra faire face à l'effondrement de son économie."
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A présent, devenu Premier ministre, Sharon sentait chez les officiers une peur de l'échec, et il était par conséquent "convaincu que les officiers supérieurs lui mentaient afin de ne pas endosser leurs responsabilités" estimait encore Galant.
En revanche, il se sentait bien plus à son aise avec le Shin Bet et il avait toute confiance en son chef, Avi Dichter. Dans la guerre contre le terrorisme, premier dossier à l'ordre du jour et le plus important, Sharon comptait de plus en plus sur l'agence, l'investissant de davantage de missions et d'une autorité accrue.
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Immédiatement après son arrivée à la tête du gouvernement, Sharon déclara que plus aucune négociation politique n'aurait lieu tant que les attentats continueraient. Ce ne serait qu'une fois le calme instauré qu'Israël retournerait à la table des négociations. En même temps, il pressa l'armée et le Shin Bet d'intensifier leurs opérations. "Sortez du cadre, signifia-t-il aux commandants. Apportez-moi des idées créatives." Il leur rappela à plusieurs reprises son époque tumultueuse au sein de l'Unité 101, dans les années 1950, et la chasse fructueuse aux terroristes qu'avait menée Meir Dagan dans les années 1970.
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Le contraste fut immédiatement évident. Les collaborateurs qui restèrent au cabinet du Premier ministre après Barak constatèrent que l'atmosphère devint aussitôt plus calme et plus stable. Sharon était le complet opposé de son prédécesseur : chaleureux, attentif aux humeurs et aux singularités des uns et des autres, veillant à témoigner son respect à chacun. Il était d'un naturel soupçonneux, mais dès qu'il avait le sentiment de pouvoir se fier à quelqu'un, il lui laissait beaucoup de liberté.
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L'atmosphère lors des réunions était enjouée. Le Premier ministre Ehhud Barak était prêt à des concessions qui laissèrent les participants américains "stupéfaits, mais enchanté," notamment un compromis de première importance qui aurait accordé une partie de Jérusalem-Est et une tutelle internationale sur le Mont du Temple, le site de la mosquée Al-Asqua. Aucun dirigeant israélien n'avait jamais accepté de formuler de telles offres ou de se résoudre à des compromis sur des sujets jusqu'alors considérés comme tabous.
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Arafat refusa de signer, peut-être parce qu'il croyait obtenir d'Israël de meilleures conditions s'il tenait bon, ou peut-être simplement parce qu'il ne voyait aucun dirigeant arabe disposé à soutenir un compromis avec le grand ennemi. Clinton ne décolérait pas. Il mit un terme au sommet et rompit sa promesse à Arafat de ne pas lui imputer cet échec.
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[...]
Amnon Lipkin-Shahak succéda à Ehud Barak à la tête de l'état-major. Déterminé à sortir de l'ombre de son prédécesseur, il décida de changer de politique au Liban. A partir de là,ce serait une guerre et le Hezbollah serait traité comme un ennemi à part entière. Il lui fallait des ressources : des personnels capables de se lancer dans la collecte de renseignement et des escadrons d'opérations spéciales composés d'experts du sabotage et de l'assassinat.
Lipkin-Shahak et le chef du Commandement de la Région Nord, le major général Amiram Levin, l'un des principaux spécialistes de l'armée en matière de commando, organisèrent une nouvelle unité de ce type Egoz (mot hébreu qui signifie "Noix) en vue de mener une guerre de contre-guérilla ciblant le Hezbollah.
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Deux heurs après l'exécution de Moussaoui, Barak tint dans son bureau une réunion pour essayer d'anticiper les possibles réactions et représailles du Hezbollah.
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Le ministre de la Défense Moshe Arens prit la peine de se rendre sur le plateau de la télévision, pour enfoncer le clou. "C'est un message à toutes les organisations terroristes, dit-il. Quiconque ouvre un compte chez nous verra se compte se solder par nous."
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En octobre 1986, lors d'une mission de bombardement de routine au Sud-Liban, une bombe larguée par un F-104 Phantom explosa trop tôt et arracha l'une des ailes du chasseur-bombardier. Les deux aviateurs s'éjectèrent et atterrirent en territoire ennemi. Le pilote fut secouru par un hélicoptère Cobra de l'armée de l'air, après être reste un moment suspendu à son train d’atterrissage sous le feu des miliciens du Hezbollah. Il fut impossible de localiser le navigateur, Ron Arad.
Les Israéliens attachent une grande importance à l'injonction religieuse de rédemption des captifs et c'est une obsession chez eux que de tenter tout leur possible et au-delà pour ramener au bercail les disparus au combat et les prisonniers de guerre. Perdre un aviateur et le laisser entre les mains du Hezbollah en territoire hostile était un coup terrible.
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Depuis l'offensive de la guerre du Kippour qui avait pris les Israéliens complètement par surprise, lemajor général Benjamin "Benny" Peled, commandant en chef de l'armée de l'air israélienne, était demeuré hanté par cet échec.
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Peled attribuait l'une des principales raisons de cet échec au fait que d'importants renseignements lui étaient parvenus trop tard. S'il avait su que les forces égyptiennes se lançaient - s'il avait pu voir leurs préparatifs en temps réel -, ses propres forces auraient été en mesure de riposter.
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Et c'est ainsi qu'après la défaite de 1973, un nouveau type de drone fut mis au point.
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Pendant sept ans, l'appel avait retenti dans les hauts-parleurs des minarets de la mosquée, tous les 16 février, jour anniversaire de la mort du cheikh Ragheb Harbn le premier chef spirituel du Hezbollah au Sud-Liban. En l'assassinant en 1984, Israël avait involontairement crée un martyr et les chefs et commandants du Hezbollah effectuaient un pèlerinage annuel jusqu'à son monument commémoratif avant de prendre part à un meeting politique.
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A environ trois mille mètres au-dessus des rues de Jibchit, une caméra embarquée dans le nez d'un petit aéronef silencieux décrivit un panoramique sur toute la longueur de la procession. Il n'y avait pas de pilote à bord, mais un opérateur contrôlait l'engin depuis un centre de commande dans une caravane équipée à la frontière nord d'Israël.
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En 1992, c'était une merveille de technologie : un drone qui guidait les yeux d'Israël vers une cible de surveillance sans risquer la vie d'aucun personnel israélien.
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Peu à près leur visite, les deux hommes transmirent un avertissement à la hiérarchie du renseignement israélien : le pouvoir du shah s'effondrait. La coalition inédite entre les opposants séculiers et religieux à son régime, ainsi que la corruption flagrante et l'indifférence du souverain au monde extérieur aboutiraient à la fin imminente de la dynastie Pahlavi.
Ces mises en garde ne furent pas entendues. Au ministère des Affaires étrangères et au Mossad, ainsi qu'à la CIA, les haurs responsables étaient convaincus que Uri Lubrani et Reuven Merhav se trompaient, que le règne du shah demeurait solide et que l'Iran resterait à jamais un allié d'Israël et des États-Unis.
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"Ce réseau tentaculaire et sophistiqué opérait sous notre nez, m'a expliqué le général de brigade Shimon Shapira, de la division recherche de l'AMAM. Ce fut sans nul doute l'un des échecs les plus cuisants de l'histoire de nos services."
L’État hébreu ajoutait-il "avait plus de chance que de bons sens." Saddam Hussein commit une erreur en envahissant le Koweït en août 1990 et en supposant que les États-Unis et le reste du monde resteraient passifs, les bras croisés, face à cette agression.
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Les inspecteurs de l'ONU découvrirent par la suite ce qui avait totalement échappé à l'agence : lors du lancement de l'opération Tempête du Désert, en janvier 1991, Saddam Hussein n'avait plus que quelques années à attendre avant d'être doté de capacités militaires nucléaires, chimiques et biologiques, ainsi que des moyens de fabriquer des missiles et des ogives capables de transporter des charges jusqu'au territoire hébreu.
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Le 7 juin, à quatre heures de l'après-midi, huit chasseurs bombardiers F-16 décollèrent de leur base d'Etzion, dans le Sinaï, pour attaquer le réacteur Osirak. Ils étaient escortés par six F-15 qui leur apportaient une couverture et soixante autres appareils furent déployés en soutien de l'opération.
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La formation d'assaut atteignit la cible vers dix-sept heures trente, au coucher du soleil. Les huit F-16 grimpèrent à une altitude de trois cents mètres, exécutèrent un tonneau et larguèrent leurs bombes selon un angle de trente-cinq degrés.
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Les Irakiens furent pris complètement au dépourvus. Pas un missile ne fut tiré sur les appareils d'attaque et seuls quelques tirs antiaériens sporadiques les visèrent sur le trajet du retour. Tous les appareils regagnèrent leur base sains et saufs. A ce jour encore, ils portent sur leur nez une image du réacteur à côté des cercles représentant les appareils abattus par leur pilote au combat.
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En 1973, le dictateur plaça sous son contrôle le programme nucléaire irakien, une entreprise prétendument civile et pacifique, et commença d'investir des "budgets de plusieurs milliards, pratiquement illimités" selon les termes d'Amatzi Baram, biographe éminent du personnage.
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Idéalement, un dictateur déjà connu pour avoir bombardé son propre peuple et désireux à tout prix de devenir une menace nucléaire aurait dû subir l'opprobre des nations civilisées. Malheureusement, la géopolitique est une affaire compliquée : plusieurs puissances occidentales parmi lesquelles les États-Unis, mais surtout la France, voulaient exercer leur propre influence au Moyen-Orient. En revanche, un autres aspect n'était guère compliqué et s'avérait même d'une simplicité biblique : Saddam Hussein déversait beaucoup d'argent.
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Le Mossad s'était rendu compte que Bseiso constituait l'un des principaux maillons entre l'OLP et les agences de renseignement occidentales, notamment d'Allemagne, de France et d'Amérique, et les hauts dirigeants du rensignement à Tel Aviv estimaient que ces relations représentaient un pas de plus de l'Occident ver l'octroi d'un statut diplomatique international à part entière légitimant Arafat et l'OLP, et vers l'isolement d'Israël.
Le fait que les officiers de liaison palestiniens soient d'anciens militants de Septembre Noir ne put qu'alimenter un peu plus la fureur des Israéliens. Les nations occidentales faisant la sourde oreille à leurs protestations, ils décidèrent de communiquer leur mécontentement par des moyens plus directs.
[...]
Une équipe de Baïonnette attendait Bseiso dans son hôtel.
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Le directeur de l'AMAN de l'époque, le major général Uri Sagie, déclara peu après qu'il ignorait qui avait perpétré ce meurtre, mais ajouta que Bseiso avait pris part au massacre de Munich, à l'attentat manqué contre un appareil d'El Al à Rome en 1978 et à la tentative d'assassinat de l’ambassadeur de Jordanie à Londres.
L'effet en retour du meurtre ciblé de Bseiso fut cinglant. La CIA était furieuse que l'agence israélienne ait une fois de plus interféré dans ses relations avec l'OLP. Les Français étaient encore plus en colère. Pour eux, cette exécution devant l'entrée d'un élégant hôtel parisien constituait une violation inacceptable de la souveraineté nationale. Des agents français décidèrent de mettre au pas les représentants du Mossad à Paris en les plaçant sous surveillance, faisan irruption dans leurs rendez-vous, révélant l'identité de leurs sources à seule fin de les griller.
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Il n'y avait aucun moyen de recruter des agents à Tunis même.
[...]
Aussi, comme il l'avait fait pour nombre de ses campagnes, le Mossad se mit en quête d'agents potentiels parmi les Palestiniens qui voyageaient dans des "pays bases," ces nations où des agents et des officiers traitants pouvaient agir en jouissant d'une relative liberté et où Israël entretenait une représentation diplomatique.
La France s'avérait le pays le plus adapté à ces activités : quand ils quittaient Tunis, la plupart des responsables de l'OLP transitaient par l'Hexagone.
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