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Citations de Rosa Ventrella (110)


- Que dites-vous, madame Caterina ? Les esprits ? Les brigands ? Il faut avoir peur des vivants, pas des morts.
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- Votre papi me raconta que les fantômes nous poursuivent toujours, que chacun de nous a ses fantômes. Parfois ils ont un prénom et un nom mais d'autres fois, et ce sont les pires, ils portent le même nom que nous.
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A cette époque, je considérais que ce qui était moche dehors l'était aussi dedans, mais surtout je craignais que ce ne soit infecté, fétide, pestilentiel, que la laideur soit une maladie contagieuse, capable de contaminer même les chiens.
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Quand est-ce que le temps s’est mis à filer si vite ?
Le temps… Combien de fois j’ai reporté, j’ai négligé de dire les choses importantes, convaincue que le temps me donnerait des occasions de revenir en arrière, de remédier. Je l’ai sectionné, je l’ai allongé, comme pour montrer que c’est nous qui le commandons, qu’il ne va pas dans une seule direction, qu’il peut tourner en rond et aller tout droit, selon notre bon vouloir.
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Peut-être que la beauté avait déserté ce monde, ou plutôt qu’elle en avait été le point de départ originel mais que le temps, la vieillesse, la pauvreté ou la méchanceté avaient fini par la gâcher petit à petit. Raison pour laquelle la beauté et la laideur finissaient par coexister, l’une à côté de – ou dans – l’autre, comme la lie dans le vin nouveau.
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Les femmes de sa famille lui avaient appris que, quand le coeur battait pour un garçon, il existait un moyen ancestral de savoir si c'était le bon. Il fallait vider une coquille de noix et la remplir de gros sel. La déposer sur l'appui de fenêtre et la laisser toute une nuit. Si le lendemain matin elle était intacte, alors l'amour serait solide et durable.
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[...] il faut connaître le mal, [...], pour pouvoir l'éviter.
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Le tourbillon habituel de ses journées. Le déjeuner, la maison, les bavardages avec les commères, le dîner, la robe de chambre, le repos.
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Je connaissais bien l'éclat de ses yeux gris bleus
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Ma grand-mère avait tout compris. J'étais une mauvaise graine, une malacarne. Cela n'était pas pour me déplaire, parce que tout le monde dans le quartier avait un surnom qui se transmettait de père en fils. Ceux qui n'en possédaient pas faisaient profil bas car, aux yeux des autres, cela signifiait que les membres de leur famille ne s'étaient pas distingués ni en bien ni en mal. Or, comme disait toujours mon père, mieux vaut être méprisé, que méconnu.
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Toi, t'as le sang froid, comme les lézards, dit-elle avec un filet de voix. Comme les poulpes, même. T'es une mauvaise graine, ça oui, une mala carne, répéta-t-elle pour elle-même.
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– Ne t’inquiète pas Rosa. S’il t’aime il ne se laissera pas impressionner par les discours de papa, m’as-tu dit.
T’en souviens-tu maman ? Moi, très bien, de même que de la douceur de ta main qui me caressait les cheveux d’un geste prudent et léger ; peut-être avais-tu peur que je te repousse. Tu parlais toujours avec une émotion qui te ramenait aux mêmes sujets : le mauvais caractère de papa, » Il est comme ça on y peut rien », le sort inéluctable du quartier, « C’est comme ça, on ne peut pas le changer « . Tu tressais les fils de notre destin dans un mouvement circulaire auquel on n’échappait jamais
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Il s’est bien habillé pour l’occasion il a plaqué ses cheveux en arrière pour dégager son front large et il porte un parfum agréable, nouveau. Moi aussi, j’ai fait un effort, j’ai sorti une vieille robe à fleurs qui me serre un peu, je me suis coiffée et j’ai mis des chaussures neuves. Sans véritable raison, en réalité. Peut-être que les amours terminées méritent encore une belle tenue.
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Par moments, je me disais que maman avait deux vies, l'une réelle et l'autre en suspens, piégée dans la dimension du rêve, qui arrangeait tout, puis s'enrayait, et alors la boue du quotidien reprenait le dessus.
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C'était comme ça dans le quartier. On se sentait observés, envahis. Le destin de chacun concernait tout le monde.
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Je repensai à un proverbe que mon père répétait souvent : « L’homme fait des plans et Dieu rit. » Peut-être Dieu riait-il, à ce moment-là.
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Tous mes efforts pour me tourner vers l'avenir me projettent avec force dans le passé.
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Comment organise-t-on la vie d'un enfant après une séparation ? Les week-ends avec le père, les vacances d'été, les fêtes de fin d'année. Les racines mortes qui ont enveloppé les enfants laissent-elles des traces, elles aussi ? Celles que mon père a enroulées autour de moi sont coriaces, elles ont tout envahi et donné vie à d'autres arbres déjà stériles, arides et malades. C'est ainsi que je me sens, présentement : comme un arbre nu, désolé. Tu disais, papa, que je te ressemblais ? Les mêmes yeux, les mêmes pommettes saillantes et la même âme sombre, noire noire, tel un puits sans fond. Je ne l'avais avoué qu'à elle, à Marilyn, ″ Mon père frappe ma mère ″, comme si toute ma vie était condensée dans ce point originel. Quand je ferme les yeux, j'ai l'impression d'être encore piégée dans le trou étroit de mon enfance. Et j'entends des commérages, des parjures, des malédictions, des oraisons soumises. Des voix qui appartiennent à mon passé, à mon présent et à mon futur.



Temps.
Tous mes efforts pour me tourner vers l'avenir me projettent avec force dans le passé. Le temps est une spirale, un magicien tricheur, un fils de pute. Je parle au miroir, mais ce n'est pas moi qui prononce ces mots. C'est la peur.
Je halète. je ne sais plus si cette voix est la mienne ou si elle vient d'ailleurs, d'un monde souterrain qui tourne à l'envers. La peur glisse sous les dalles de pierre de la maison de mon enfance, remonte le log du mur . Où est mon point de départ ? À quel moment de mon passé ? Parce que, c'est certain, je ne commence pas à ma naissance. Bifurcations, déraillements, carrefours. Sans m'en rendre compte, je me suis perdue dans ma propre histoire.

Cela pouvait signifier que, pendant un temps, il serait de bonne humeur. Et donc que maman aussi, et tous les autres, en vertu de la loi qui reliait entre eux les état d'âme des membres de la famille. Mon père était le pivot autour duquel tournait le destin des Abbinante. Le jours tristes et les jours gris dépendaient de ses montagnes russes émotionnelles.

Personne n'avait envie de languir dans la chaleur étouffante de ces taudis. Le lieu des grands discours, de l'évocation des souvenirs, des soucis et des petites conquêtes, où l'on arrangeait même les mariages, était indiscutablement la rue. Ils étaient tous là, devant leurs maisons en chaux, repaires de miséreux et de moribonds, de mouches charognardes, de pourriture et de décadence. Ils profitaient du spectacle de la famille Abbinante qui déménageait de nouveau.

On pardonne tout aux vieux, pas vrai ? Eh non, papa, moi je ne te pardonne pas. Je refoule la culpabilité de ne pas avoir été proche de ma mère pendant toutes ces années, je la laisse se tapir dans ma gorge.
Je suis certaine que le jour viendra où j'expierai cette faute, avec toutes les autres. Surtout l'idée que ma fille a vécu ce qui m'a ravagée moi aussi, mon enfance inachevée, la violence reproduite. Comment sauve–t-on un enfant des racines pourries qui ont poussé tout autour de lui ?
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Je lui prenais la main et je sentais sur ses doigts le froid d'une neige invisible.
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- Le grand mange le petit. C'est comme ça depuis toujours. Et si le petit essaie de devenir grand, le grand dégaine le premier.
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