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Critiques de Roselyne Bachelot (67)
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Corentine

Corentine, une grand mère ou arriere grand mère qui pourrait être la nôtre, qui a traversé les guerres, perdu ses êtres les plus chers.. forte, déterminée, aimante, militante..c'est une fillette, jeune fille, une femme à laquelle nous nous attachons tout simplement.

J'ai aimé ces passages en breton, le Centre Bretagne et tout spécialement Gourin à l'honneur.

Bravo à l'auteure, Roselyne BACHELOT, qui nous partage avec simplicité, humilité et élégance ses racines bretonnes.
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Corentine

Corentine est une jeune bretonne, née dans les dernières années du XIXes. La vie est dure, très dure, tellement dure qu'à l'âge de 7 ans, sa famille la vend comme domestique d'un éleveur de chevaux. 7 ans, 12 ans, 15 ans. Autant de transition vers de nouveaux ''patrons'' à servir de 6h00 du matin à très tard le soir, à la dure.

La veille de la première guerre mondiale la voit se marier, et quitter le statut de domestique? Mais la guerre va tout bouleverser et tout remettre en question.

1919. 15 ans après son départ à l'âge de sept ans, Corentine revient sur ses terres, dans sa commune, avec des ambitions. Elle a su ''où mettre ses pieds sales''.



J'ai ouvert ce roman avec des a priori, mais je ne regrette pas cette découverte faite grâce à une copine.



L'autrice, la petite fille du personnage éponyme, glisse régulièrement sa plume au cœur de la narration pour des clins d 'œils contemporains;
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Corentine

Un texte bref mais dense, plein d'émotion, la biographie en forme d'hommage d'une petite-fille à sa grand-mère, femme exceptionnelle d'énergie, de résilience et habitée par la rage de sortir de la condition misérable à laquelle elle était assignée.



On mesure à travers ce récit très documenté la grande humanité de son auteure, Roselyne Bachelot.



Difficile d'imaginer aujourd'hui le profond dénuement des Bretons en cette fin de XIXème siècle : l'isolement, la faim et l'humiliation permanente, la négation de la culture bretonne par les tenants de la République laïque et obligatoire, l'omniprésence de la foi, aussi.



On reste pantois devant la condition des femmes, épuisées par les grossesses successives, soumises – toujours debout pour servir leur mari – le placement comme domestiques des enfants à partir de sept ans, l'arrachement du départ à Paris pour servir dans les demeures bourgeoises ou aristocratiques, l'illettrisme (en français seulement), le harcèlement constant des patrons et de leurs hôtes masculins, les extraordinaires différences des conditions sociales …



Une émotion qui m'étreint en songeant au parcours de ma propre grand-mère, que je n'ai pas connue, née en 1876, mariée quasiment de force à son beau-frère veuf, expatriée de son Piémont natal en France pour y travailler à faire des lessives pour les grands hôtels de la côte, huit fois mère mais seules quatre filles survivantes, ma maman la dernière, n'ayant jamais su ni lire ni écrire, ni parler français.



Corentine est une travailleuse aussi acharnée que discrète et observatrice. Elle va connaître le grand amour mais il sera bref, car la première année de la Grande guerre fut un carnage. Juste le temps de concevoir une petite fille qui ne connaîtra son père. Mais elle a compris et mémorisé tous les codes pour apparaître comme une grande dame, refait sa vie, voit réussir sa fille puis sa petite fille. C'est un parcours exemplaire, un hommage mérité.



La condition des femmes a tout de même fait de grands projets depuis 1900 … et il reste encore des Bastilles à conquérir.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Corentine

C’est une proche, bretonne jusqu’au bout des ongles, qui m’a mis ce livre entre les mains.

J’ai dû faire une exception à ma règle, car il est très rare que je lise des livres écrits par des peoples et encore moins écrits par des personnages politiques.

J’ai cette constante suspicion, que ces personnes ne sont peut-être pas toujours les auteurs de leurs propres ouvrages.

*



Bref, je me suis plongé dans la vie de Corentine, la grand-mère de l’auteure.

Cette femme issue d’une famille nombreuse et de parents pauvres bretons, a eu un destin qui fût malheureusement semblable à celui d’autres femmes de son époque.



Car la misère était grande en ce début du XXe siècle, surtout dans cette région de France où la vie en compagne était rude, où les hivers étaient froids et dévastateurs.

Comme dans d’autres régions pauvres de France, les gens avaient peu d’argent et avaient en conséquence du mal à manger à leur faim.

Dans les familles nombreuses qui possédaient quelques terres et une fermette, toutes et tous à l’âge de travailler parfois très jeunes, contribuaient aux tâches quotidiennes difficiles.



Avant les lois de Jules Ferry en 1882, rendant l’école laïque et gratuite, les seules institutions éducatives étaient tenues par des religieux.ses.

Mais le constat est effarant de voir qu’en Bretagne et ailleurs à la fin du XIXe siècle, beaucoup trop d’enfants n’étaient pas scolarisés.

Et l’analphabétisme était encore plus répandu chez les filles. Les parents paralysés par des traditions rigides et rigoristes, préféraient garder leurs filles ainées à aider aux travaux de la maison, à aider à élever les plus petits de la famille ou à les envoyer comme servantes dans des familles aisées.

*



C’est ainsi qu’en 1897, que Corentine la petite paysanne illettrée et sans avenir, fut vendue par ses parents, à l’âge de sept ans à des marchands de chevaux.

La jeune fille, bien que courageuse, décidée et docile, va alors découvrir ce que sera sa nouvelle et misérable vie de servante, de bonne à tout faire, de petite « bouseuse. »



Il est vrai que les bretons ont souvent été traités de « bouseux » et « d’arriérés » par une partie des français. Peut-être dû à l’emploi de leur langue bretonne et dont personne ne comprenait mot, à part les bretons eux même.



C’est ce même breton, méprisé que l’armée française envoyait le plus souvent au front.

Pendant la guerre de 14-18, les officiers auraient offert du mauvais vin pour donner du courage à ces gens de la terre qui étaient habitués à boire du cidre.

Ce qui aurait permis d’envoyer tous ces soldats bien enivrés, en première ligne et d’en faire de la chair à canon.

*



Me revoilà avec Corentine, la petite bretonne bouseuse, avec sa vie « traîne-misère ».

Elle s’est mise au service de plusieurs familles aisées. Des familles qui n’ont jamais aucune compassion pour leurs servantes, qu’elles vomissent, qu’elles exploitent, qu’elles insultent, qu’elles bousculent, qu’elles sous-paient. Et qu’elles logent dans des conditions parfois déplorables et indignes.



Mais pourquoi ces petits et ces grands bourgeois auraient-ils de la commisération pour cette vermine ? Pour ces jeunes paysannes insignifiantes et incultes, soupçonnées de voler, de chaparder lorsque les maîtres ont le dos tourné.



Et pour ajouter de la peine à leur peine, les employées auront aussi à gérer les jalousies, les commérages des autres servantes et des autres domestiques de la maison. Car dans ce monde ci-bas, il n’y a pas beaucoup de solidarité, c’est du chacun pour soi.

*



Il fallait que toutes ces jeunes filles soient bien démunies financièrement pour pouvoir encaisser sans broncher toutes les humiliations que leurs maitresses de maison leur faisaient odieusement subir.

Et voyez-vous, non seulement toutes ces filles avaient à accomplir leurs tâches quotidiennes des plus ingrates parfois, à la limite de l’esclavage, mais elle avait aussi à subir très souvent les violences sexuelles de leurs patrons et de leurs maitres.



Car n’en déplaise aux féministes qui vont incomber la faute au patriarcat, c’était toute une société bourgeoise de l’époque qui était corrompue et qui vivait dans hypocrisie.

Il était d’usage courant, en ce début du XXe siècle, que la matrone dans ces familles aisées, faisait chambre à part avec son mari, dès le deuxième ou troisième accouchement.

Le couple gardait bien-sûr la face en public et l’épouse consentait souvent à que son mari volage aille « se soulager » en « troussant les bonnes. »

*



Beaucoup de ces patrons violeurs ne prenaient pas de précaution.

C’était toujours de véritables drames lorsque les servantes se découvraient enceintes.

Pas de salut pour ces pauvres filles-mères qu’on couvrait d’opprobre. Elles étaient très vite virées comme des malpropres, comme des fautives par leurs maitres et maitresses.



De la misère et de la précarité s’ajoutaient encore à leur misère. Garder l’enfant était pour certaines une charge supplémentaire, une déchirure, un désarroi.

D’autres allaient voir « des tricoteuses » qui avortaient les malheureuses parfois dans des conditions d’hygiènes douteuses.



Que d’infortune ! Que de larmes ! Que de moment de solitude ont dû vivre toutes ces jeunes femmes, éprouvées dans leur chair et dans leur cœur !

*



Corentine aura eu ce maigre répit de n’avoir subi aucune violence sexuelle. Mais le destin continuera de s’acharner sur elle. Après des années à faire « la bonniche » dans différentes familles bourgeoises, elle rencontra Jules Le Bris, l’homme qui bouleversera sa vie, mais qui disparaitra aussi et malheureusement très vite.

*



« Corentine » est finalement un beau et poignant témoignage, un de plus que je viens de lire.

L’auteure s’est surtout attardée à décrire avec délicatesse, le bien triste visage de la condition de la femme en Bretagne de ce début d’avant-guerre de 1914.



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Corentine

Je suis toujours un peu dubitatif lorsqu'un " personnage connu " présente un roman et , je vous l'avoue , je suis rarement " bon client " . Alors là , pourquoi ? Ben d'abord , c'est Roselyne , une femme dont je ne partage pas les convictions mais qui a tout de même aussi des côtés fort sympathiques . Bref , une femme qui mérite le respect , qui sait s'exprimer , qui a des convictions mais laisse parler les autres ...Rare dans un paysage politique où l'arrogance détestable et le débit " mitraillette " sont trop souvent de sortie . Bref , Roselyne , je l'aime bien car , si ses propos peuvent m'agacer , je ne me sens pas rabaissé....J'arrête . Ensuite , elle rend hommage à sa grand - mère et ça, pour moi , c'est un geste de grande classe .Oui , parler ainsi d'une telle vie , c'est reconnaître ses origines , ne pas les renier , les accepter avec délectation, dire que si Roselyne est Roselyne , c'est sans doute parce que Corentine a existé. Ah , oui , mon manque d'objectivité , c'est peut être aussi parce que , mon épouse et moi , pour des raisons bien différentes, avons été élevés par une grand - mère. Alors , oui , le geste de Roselyne , cet hommage , cette reconnaissance , c'est la classe. Ensuite , il y a la couverture ...Belle , très belle , Corentine . Altière. le regard franc et déterminé. Forcément, quand on connaît sa vie , il lui a bien fallu être déterminée !! Enfin , dernière remarque : il est vraiment bien son livre , pudique , ne révélant que ce qui peut être dit ,humain , plein de poésie, empreint d'un respect et d'une admiration sans bornes d'une petite fille " chanceuse " vis à vis d une grand - mère aimante et aimée , poursuivie , elle , par " une drôle de chance" . C'est un petit livre plein de sentiments , d'émotions, de tolérance, de reconnaissance où les mots sont porteurs de sens.La description d'un monde , d'une époque pas si lointaine... . Oui, Roselyne , je l'aime bien car elle montre là un coeur énorme. Certaines de ses collègues devraient prendre " de la graine " ...Vous voulez des noms ? Mais non , vous les connaissez aussi bien que moi , hein ? Je ne voudrais pas aller au devant des ennuis après avoir vécu un aussi bon et beau moment de lecture .Merci , madame Bachelot ....
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Corentine

Les origines que je partage avec Roselyne Bachelot ne pouvait que m'inciter à lire Corentine. Le visage de celle-ci en couverture m'a rappelé mon arrière grand mère, elle portait sur son visage la même simplicité et le regard franc de ceux qui n'ont rien à perdre.



Roselyne Bachelot raconte la vie de jeune adulte de sa grand-mère, elle le fait à merveille avec beaucoup de tendresse. Je n'ai dans ma famille que des récits de celles et ceux qui sont restés en Bretagne, aucun de ceux qui sont partis. J'étais forcément heureuse de lire un pan de notre histoire commune.
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Corentine

Les livres écrits par des politiques, c'est rarement bon. Mais là,  exception ! Un "petit" (200p) bouquin formidable ! 

Roselyne Bachelot  (je ne vous ferai pas l'injure de rappeler la carrière de la dame) nous livre ici un récit-roman de la vie de sa grand-mère Corentine. Une histoire vraie et un vrai "personnage" dans le bon sens du terme. Quelle bonne femme ! Intelligente, courageuse, une travailleuse acharnée qui ne se laisse pas user par le quotidien. On l'aime tout de suite, et à la fin on l'adore !

La Basse Bretagne de la fin du XIXe siècle, c'est effrayant de pauvreté. Une société figée dans des traditions qui font passer les Bretons pour des demeurés... Corentine est intelligente même s'il elle n'apprend à lire et à écrire que vers ses 20 ans, courageuse, fière,  combative. Placée comme domestique à 7 ans chez un marchand de chevaux, elle observe,  se tait, apprend puis part à Paris chez un médecin, à 12 ans. Elle y affrontera une patronne avare et brutale, mais là aussi elle s'efforce d'apprendre, elle connaît ses lacunes,  elle a un but et elle fera tout pour l'atteindre. Fière, sans se renier. On sait dès le prologue de ce livre qu'elle va y arriver mais le chemin sera long, douloureux.

Roselyne Bachelot ne donne jamais dans le misérabilisme même si on n'est pas loin de Dickens dans certaines situations. C'est l'évocation d'une classe sociale exploitée, humiliée,  les "bonniches" bretonnes. C'est le portrait d'une femme qui jusqu'au bout ne se laisse pas faire, même si la vie ne l'épargne pas. Loin s'en faut. On n'arrête pas de lui dire qu'elle a "de la chance". Je vous laisse juge.

J'ai lu ce petit volume en moins de deux jours. Et je suis sûr que Corentine "par delà l'azur" est fière de voir son parcours raconté par sa petite-fille qui a mis "ses pieds sales" à l' Élysée. 
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Corentine

Bibliographie de la grand mère de Roselyne Bachelot.Le livre est intéressant pour sa description de la vie en Bretagne au début du 20e me siecle , Corentine doit son ascension sociale grâce à son intelligence et aussi je pense à sa beauté , moins jolie une simple employée de maison aurait elle attirée un jeune homme issu de la bourgeoisie même si celui ci était culturellement très ouvert .

Ce livre rend un bel hommage à cette femme courageuse et humaine .
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Corentine

Lorsque j’ai sélectionné ce livre dans la liste proposée par Babelio pour l’opération Masse Critique, j’étais loin de me douter que lorsque j’en commencerais la lecture, son auteure serait devenue ministre de la Culture ! Nomination que j’ai d’ailleurs vite oubliée, tant l’univers où nous emmène ce livre est dépaysant.



En 1919, une jeune veuve de guerre, bien mise, en tailleur et voilette, descend à Gourin du train en provenance de Paris. Elle est accompagnée de sa fille, a rendez-vous chez le notaire pour finaliser l’acquisition d’une maison cossue où elle a l’intention de s’installer et d’ouvrir une boutique de confection. Une fois les formalités effectuées, la jeune femme, Corentine, rend visite à sa mère, Marie-Louise, dans la misérable ferme où elle est née à la fin du XIXème siècle, une masure de quarante mètres carrés, où vivait la famille entière. Sept enfants, un père et une mère journaliers, les ainées qui s’occupent des petits, seuls les garçons peuvent aller à l’école, on ne mange pas souvent à sa faim. Corentine y a vécu jusqu’à l’âge de sept ans, puis a été « vendue » par ses parents comme bonne à un marchand de chevaux de Gourin. Lorsque son père a voulu la reprendre car le maire du village lui a reproché d’avoir placé sa fille avant l’âge réglementaire de dix ans, Corentine a refusé de le suivre, car au moins, là, elle mange à sa faim, même si les journées de travail sont épuisantes. Plus tard, à douze ans, Corentine trouve une place de bonne à Paris, chez un docteur. Là, pendant trois ans, elle renoue avec la faim et des conditions de vie encore difficiles, face à une patronne radine et malveillante. Puis, elle est embauchée chez une vicomtesse, dans un hôtel particulier de la rue du Bac. Elle a une chambre rien que pour elle, les repas sont abondants, elle a sa place dans la hiérarchie des domestiques d’une grande maison mais les dangers d’abus divers y sont nombreux. Néanmoins, Corentine parviendra à apprendre à lire et à écrire et à s’élever dans l’échelle sociale.



Roselyne Bachelot l’écrit dans l’avant-propos : cette histoire est presque un roman. Tout y est vrai, reconstitué à partir des souvenirs de sa grand-mère, des témoignages de proches, des lectures qui lui ont permis de replacer Corentine dans les différents environnements où elle a tracé son chemin de vie.



Ce que j’ai trouvé le plus marquant, ce sont les conditions de vie dans la ferme, la promiscuité, la saleté, les cochons qui vivent dans la maison ! On imagine l’odeur pestilentielle qui devait y régner ! Et la faim ! D’après Roselyne Bachelot, c’est ce qui obnubilera sa grand-mère toute sa vie, même si par la suite, elle vit dans de meilleures conditions. Mais on comprend que cette faim, alliée à une intelligence et une force de caractère remarquables ont donné à la petite paysanne la volonté de sortir de sa misérable condition et de ne pas se cantonner à l’avenir de domestique qui semblait tracé pour elle.



Et puis, je dois dire que j’ai trouvé aussi dans le récit de cette enfance morbihannaise un écho à ce que me racontait son grand-père, né en 1907, donc une vingtaine d’années plus tard que l’héroïne, dans un village au fin fond du Morbihan. Lui, c’est son engagement dans la Marine qui lui permettra de sortir de sa campagne, de s’éduquer et de voir du pays. J’ai souvent senti dans ses propos la fierté et le soulagement d’avoir échappé à une vie de misère. Ce n’est finalement pas si loin de moi.
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Corentine

Je ne sais plus qui, sur son blog, m'a tenté avec ce roman, mais je l'en remercie. Ce livre est une belle surprise. L'écriture est très belle et l'histoire de la grand-mère de l'auteure touchante.



Corentine nait, en Bretagne, dans une famille pauvre. A 7 ans, elle est vendue à un marchand de chevaux chez qui elle trimera pendant 5 ans. Ensuite, à 12 ans, elle est placée chez des bourgeois de la capitale.



La petite paysanne au caractère assez fort comprend vite les règles du jeu et se soumet à ses maitres.



Un jour, elle rencontre un homme d'une condition bien supérieure à la sienne. Sachant que jamais ses parents n'accepteront une bonniche comme belle-fille, Jules et Corentine se marient en cachette.



Le bonheur est complet jusqu'au moment où la guerre éclate et où Jules est envoyé au front. Corentine doit se débrouiller seule en attendant le retour de son mari qui, malheureusement, mourra à la guerre.



Corentine était enceinte lorsque son mari est parti. La voilà maintenant seule pour élever Juliette, la petite fille que son père n'a pas connue...



La jeune femme n'est pas du genre à se laisser aller et elle reprend sa vie en mains...



Une leçon d'histoire, la défense de la langue bretonne, une revanche sur la pauvreté et la servitude, un portrait admirable et un livre émouvant font de ce récit un roman que je conseille à tous.
Lien : http://phildes.canalblog.com..
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Corentine

Quand une personnalité publique commet un livre, je ne suis pas plus attirée que cela, ce n’est pas la notoriété de l’auteur qui me dicte mon choix. Trouvaille en librairie, j’ai eu envie de découvrir le roman de Roselyne Bachelot pour le sujet qu’il aborde, un hommage à une grand-mère, Corentine.



Corentine est donc la grand-mère de l’auteure. Les deux femmes ont entretenu une relation très proche d’affection et beaucoup d’admiration de la part de la petite-fille pour son aïeule, ce qui se ressent me semble-t-il dans les mots qu’elle y met pour conter l’histoire de cette petite paysanne intelligente et combative.



A 7 ans, la petite Corentine est placée comme domestique dans une ferme. Labeur et mauvais traitement sont son lot quotidien. Mais l’intelligence, le bon sens, la ténacité, le courage de Corentine lui permettront d’échapper à ses maîtres pour se fabriquer un destin.



Dans un style juste, émouvant, plein de respect voire d’admiration en filigrane, Roselyne Bachelot nous conte la vie des petites gens de la ville et des campagnes, la dureté du sort des plus pauvres et de leurs enfants qui ne comptent pas plus qu’un sac de pommes de terre.



C’est un roman concis qui met en lumière un personnage attachant, une femme courageuse comme l’était souvent nos ainés, habitués à une vie dure où seul le travail et la pugnacité mêlé d’un peu de chance permet, parfois, de s’en sortir.



L’auteure dépeint aussi au travers de ces pages, tous les travers de la société du 19e siècle, dans le milieu paysan et dans le milieu bourgeois. On s’y fait une idée de la condition des femmes, mères et épouses soumises, les grossesses à répétition, l'illettrisme, le placement comme domestique, la vie de tant d’invisibles, d’esclaves pour certains. On y entrevoit l’absence de considération, voire d’humanité qui autorisait même l’abus sexuel et le viol de la part des maîtres.



Quel bel hommage !

J’espère vraiment vous avoir donné envie de le découvrir. Une petite pépite !
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Corentine

J'ai découvert par hasard que Roselyne Bachelot avait écrit plusieurs livres dont le très beau consacré à sa grand-mère Corentine, née pauvre et devenue une femme de caractère, libre et militante, défenseure de la lutte pacifiste pour le travail des femmes et également pour l'accès au savoir, à l'éducation. Une très belle réussite littéraire et historique pour ce livre que je recommande.
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Corentine

Je n'ai pas l'habitude ni ne me soucie d'ordinaire des écrits des politiques mais là franchement je ferai exception.

Un petit livre vu et acheté, au hasard de mes pérégrinations à la librairie.

Voici une histoire vraie, sorte de récit - roman de la vie de la grand- mère de Roselyne Bachelot: Corentine.

Mais quelle femme! Un destin étonnant !



Née dans les Montagnes noires à Gourin en 1890, issue d'une famille nombreuse pauvre, trimant aux champs , vendue par ses parents à un marchand de chevaux de Rouadouallec à sept ans, hantée par la faim, placée à douze chez des bourgeois de Paris, cette petite paysanne illettrée , intelligente et travailleuse jamais effrayée ni usée par un quotidien humiliant , à la merci de la prédation sexuelle des patrons, exploitée, privée de liberté, taillable et corvéable à merci, soumise (apparemment )à l'avarice crasse, de ces bourgeois méprisants , de chambre de bonne minuscule en usine d'armement où elle découvrira la solidarité ouvrière , contrairement aux coups bas , haines et jalousies incessants de la domesticité en maison bourgeoise —— cette maîtresse femme, déterminée , volontaire droite dans ses sabots, insoumise , combattante ——-tracera son chemin avec ambition, ne fera jamais son miel des compliments ni boniments qui se tramaient ainsi que les intrigues amoureuses ni chez les maîtres ,les de la Rousselaye ni chez les domestiques.....

Elle ne baissera Jamais les bras , observera , son handicap: savoir lire et écrire, son premier mari: Jules le Bris , mort pour la France le 26 septembre 1914 à 26 ans, l'y aidera.

L'auteure évoque les conditions de vie à la ferme à cette époque en Basse Bretagne: société complètement figée dans des traditions compassées : les parents «  louaient » ou «  revendaient » leurs enfants, saleté , promiscuité , excréments des porcs qui partageaient la salle commune, soupes maigres , sensation de faim permanente , bouillies d'avoine ou de pommes de terre, enfants confrontés très tôt aux indispensables travaux de subsistance qui faisaient tourner la ferme, toute puissance du père, servitude de la mère!



Peur de voir s'abattre l'épouvantable famine qui sévissait en 1845/, racontée par le grand-père maternel de Corentine.



L'auteure raconte Corentine Sinou ——- cette femme exceptionnelle ——avec pudeur , justesse et émotion, beaucoup d'humanité, empreinte d'une chaude admiration toute naturelle pour cette grand- mère décédée en 1969, aimante et aimée, malicieuse ...aidée malgré tout par un parcours mêlé de chance et de combat...

Un portrait bien écrit , hommage remarquable , poignant ——-dans le contexte historique ——extraordinairement bien mis en valeur.

Cela m'a fait penser à «  Mémé » dePhilippe Torreton mais un ton au-dessus .
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Corentine

Un très bel hommage que rend Roselyne Bachelot à sa grand-mère Corentine, en dressant le portrait de la femme qu'elle a été sa vie durant. Une femme exceptionnelle, avec une incroyable force de caractère et résilience, qui lui ont permis de traverser toutes les épreuves de sa vie, aussi dures soient-elles...Et avec une volonté hors normes qui lui fera atteindre ses objectifs sans ciller !
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Corentine

Un bel hommage à sa grand-mère qui connut une enfance misérable en Bretagne puis une vie de domestique à Paris et d'ouvrière dans une fabrique d'obus à Nantes. A force de volonté et de travail, elle réussira à se hisser dans l'échelle sociale et à gagner son indépendance.

Une histoire de vie émouvante
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Corentine

L'histoire de Corentine très joliment racontée.

On découvre dans son histoire une réalité sur la vie d'une partie de nos ancêtres.

L'histoire d'une femme forte .
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Corentine

Roselyne Bachelot a entretenu une relation privilégié avec sa grand-mère Corentine, qu'elle admire. Issue d'une famille pauvre, à la fin du XIXe siècle, Corentine est "vendue" à 7 ans - placée dans une maison où elle travaille comme domestique. Au bout de quelques années, elle part travailler à Paris, où elle commence comme bonne, la servante de la servante. En changeant de famille, elle monte en grade et connaît une histoire d'amour avec un fils de, qui l'épousera et lui fera un enfant, juste avant de mourir au combat lors de la Première Guerre mondiale. Veuve de guerre, Corentine quitte Paris pour Nantes où elle travaille comme ouvrière. Elle finira par revenir au pays, à Gourin, où elle se remariera et ouvrira un commerce.

Hommage à une figure tutélaire, Corentine fait clairement partie du panthéon de Roselyne Bachelot. Cette dernière utilise des dialogues en breton, langue maternelle de sa grand-mère.

Un joli livre.
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Corentine

J’ai adoré !! Certainement parce que le sort de Corentine me rappelle tellement celui de ma grand-mère. (la mienne s’appelait Mélanie) placée comme bonne à 10 ans (pour elle , 20 ans après Corentine, l’âge légal a bien été respecté !) et bien malmenée par la vie.

La description de la Bretagne du début du XX ème est terrible. Mais c’est tellement juste et tellement bien écrit. J’ai été touchée par l'hommage de Roselyne Bachelot à cette femme courageuse.
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Corentine

Je n'ai pas d'affinité particulière avec l'auteure, c'est pourquoi je ne me suis pas précipitée sur son nouveau livre. Hé bien, j'ai eu tort!

Elle nous retrace ici le destin étonnant de sa grand-mère, issue d'une famille pauvre de Bretagne au XIXe siècle. Les années de misère dans une famille nombreuse qui tire le diable par la queue comme on dit, les parents n'hésitant pas à "louer", voir "vendre" leurs enfants pour que tout le monde ait à peu près à manger. Puis le départ vers Paris, la Grande Guerre.

Une femme de caractère qui sait ce qu'avoir faim veut dire, mais qui fera tout pour que la vie soit plus facile pour sa fille. C'est vraiment une tranche de vie qui nous est livré ici et cela nous reconnecte avec nos racines.
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Corentine

Chère Roselyne Bachelot merci d'avoir offert au monde l'occasion de découvrir l'histoire de l'admirable Corentine, votre chère grand-mère. Elle est un exemple de courage et sa force pour faire face à l'adversité est exemplaire.



Le récit de sa vie nous donne l'occasion de découvrir où re-découvrir tout un pan de l'Histoire de France. Mais aussi d'une société qui a heureusement bien évolué, sur de nombreux aspects et en particulier les droits des femmes.

Corentine est un exemple d'émancipation, elle nous rappelle combien ces droits sont précieux et fragiles.



On se rappelle de la juste citation de Simone de Beauvoir "N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."



Encore merci de nous avoir présenté Corentine, comme vous devez être fière d'être sa petite fille.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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