Citations de Rosie Walsh (52)
On ne connaît rien à la peur tant qu'on n 'a pas découvert que son enfant n'est plus là.
Juste avant son arrivée, j'ai mis une théière dans le salon pour nous éviter une attente gênée devant la bouilloire. Je tiens ce truc de mon père. " Si ça promet d'être galère, prépare tes arrières en te bougeant le derrière !", disait-il souvent.
...nous dormions chacun à une extrémité du lit conjugal, comme deux serre-livres...
Ce besoin que j'avais de protéger Hannah - pas uniquement lorsqu'elle dormait sous cette tente, mais en permanence - était comme de la roche en fusion dans mon ventre, un volcan à peine contenu.
Une méduse Olindias formosa sur les plages du Nord-Ouest Pacifique n'est en rien remarquable : une masse incolore de gelée grêlée de sable étalée le long du littoral, parmi les couteaux et les algues mortes - prête à être triturée par un enfant muni d'une pelle.
Mais si vous trouviez l'une de ces créatures dans les eaux privées de lumière tout au fond de la mer, vous n'en croiriez pas vos yeux. Ses ombrelles rayées émettent une lueur dorée rappelant les jonquilles, et ses tentacules lègérement teintées d'encre se terminent par une pointe d'un rose joyeux. La méduse palpite dans ces eaux froides avec une beauté éthérée et bioluminescente. Un miracle étincellant.
- Hé, attends un peu ! Es-tu une de ces personnes horripilantes douées pour des centaines de choses ?
- Je suis quelqu’un qui sait faire des tas de choses très mal, mais avec beaucoup d’enthousiasme, a-t-il répondu.
Quand on a perdu tant de choses que c'en est insupportable, on s'accroche à tout.
Les gens qui écrivent des nécrologies, quant à eux, doivent être en état d'alerte pour à peu près tout le monde. Quand un chanteur annule sa tournée dans les stades, vous pouvez être sûr que je vais écrire sa nécrologie anticipée - et s'il était en train de perdre la bataille contre une dépendance ? Nous avons des taupes dans le mileiu politique et financier, dans celui du théâtre, du cinéma, de l'église et j'en passe. En gros, si vous n'avez pas l'air en forme, nous allons écrire quelque chose sur vous.
Moins de la moitié des mots qu'emploient les biologistes sont compréhensibles pour le commun des mortels. Se retrouver coincé parmi eux à une soirée est un véritable cauchemar.
Où que j'aille, je te cherche. Et où que je sois, je te vois.
P.215
Si vous êtes un organisme qui vit en zone intertidale, votre existence est faite d'extrêmes : soleil torride ou submersion glaciale ; stress salin, grosses vagues, vents côtiers déchaînés. C'est l'un des environnements les plus périlleux dans la nature, nous a expliqué Ted, mon tuteur, lors de notre tout premier séminaire. Si vous trouvez que vous en bavez, imaginez la vie d'une bernique !
Enfin, je savais bien que sortir à – j’ai consulté ma montre -, trois heures treize pour courir, ce n’était pas un jogging. C’était un problème.
Ça m’énerve, parfois, quand je vois les gens se plaindre de leurs problèmes mais refuser d’envisager des solutions. Croire qu’ils sont les victimes des autres, d’eux-mêmes, du monde.
Peu de temps avant la fin de mon année de terminale, j'avais étudié Mrs Dalloway, qui était au programme des épreuves de littérature. Chacun notre tour, nous lisions à voix haute un passage du roman, explorant "la technique narrative unique de Woolf", pour reprendre les termes de Mme Rushby.
- Le monde a levé son fouet, où va-t'il descendre ? avais-je lu devant la classe quand mon tour était venu.
Fais tout ce qui te semble nécessaire pour toi, m'a-t-elle dit lorsqu'elle a reçu son diagnostic. Inscris-toi à un groupe de parole, va voir un psy. Cela sera aussi difficile pour toi que pour moi.
Je ne sais rien hormis qu'on ne se rend compte de la beauté d'une chose qu’une fois celle-ci trop abîmée pour être réparée.
Juste avant son arrivée, j'ai mis une théière dans le salon pour nous éviter une attente gênée devant la bouilloire. Je tiens ce truc de mon père. "Si ça promet d'être galère, prépare tes arrières en te bougeant le derrière !", disait-il souvent. Il trouvait la formule amusante.
Je me suis levée, mais Javier était déjà debout. Les épaules voûtées, il a traversé la cuisine à grands pas.
J'ai erré sans but dans la cuisine tandis qu'il frappait à la porte de la salle de bains.
- Chérie ? chérie ouvre moi….
Après un blanc, la porte s'est ouverte et j'ai entendu le bruit désespéré de sa femme, ma fidèle amie, qui avait remis son chagrin à plus tard afin de pouvoir prendre en charge le mien, et qui essayait désespérément de respirer
tandis que les larmes et le désespoir jaillissaient d'elle comme de la lave en fusion.
- C'est trop, a t elle gémi. Javi, c'est trop pour moi….Qu'est ce que je vais faire ?
Et puis le bruit insupportable de la détresse humaine brute, à peine assourdie par la mince chemise en coton de son mari.
Un téléphone qui ne sonne pas, ça réveille les pires démons. Chez tout le monde.
Mon corps est passé à autre chose, mon cœur a aimé de nouveau.
Mais il y avait toujours un espace négatif, une ombre sur le sable. Il en va ainsi du chagrin : on ne peut pas le défaire malgré tout ce qu'on a acquis entre-temps.