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Critiques de Roxanne Bouchard (179)
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Nous étions le sel de la mer

Ce roman nous plonge dans cette contrée de pêcheurs et de marins , ce bout de Québec qu’est la Gaspésie. Une région que l’on réduit souvent à son rocher mais qui regorge de personnages aux caractères forts capables de supporter les contraintes et les caprices de la météo comme celles de l’océan qui les fait vivre.



En Gaspésie on fait connaissance avec le village côtier de Caplan dans lequel Catherine Day débarque un beau jour, une lettre postée de Key West l’invitant à s’y rendre. Elle va tenter de rencontrer sur place une certaine Marie Garant.Un nom qui semble semer le trouble chez les villageois qu’elle interroge à son sujet.

Catherine va vite découvrir que cette Marie là, éprise de liberté, semblait poussée par un irrésistible désir de prendre le large, de larguer les amarres vers de nouveaux cieux, à bord de son voilier Pilar. Une femme à l’étrange destin qui laissa quelques hommes transis de jalousie à terre.

Marie Garant dont le corps vient justement d’être repêché dans la baie alors que son bateau est retrouvé abandonné quelques heures plus tard.

Une enquête policière est ouverte et confiée à Joaquin Moralès, policier d’origine mexicaine, qui vient de déménager dans la région, sa femme artiste le rejoignant plus tard. Morales a le moral dans les chaussettes mais n’a pas trop le temps de s’apitoyer sur son sort car sa hiérarchie le presse de clore l’affaire au plus vite alors que l’enquête piétine et que la collaboration avec les autochtones du cru est plutôt difficile. Comme si la découverte du corps de Marie Garant risquait de rouvrir des plaies du passé difficilement cicatrisées.



Une fois assimilé la plupart des locutions de nos cousins québécois on découvre à travers le prisme de cette affaire possiblement d’origine criminelle, ce village gaspésien, loin des routes touristiques, dont les existences suivent le rythme de la mer. Tantôt mer nourricière. Tantôt mer de violence et de mort. Et pourtant cette mer qui attire inexorablement certains, ivres de liberté et qui ne trouvent plus leur place sur terre.

L’auteure dépeint avec justesse ce peuple de la mer, dont la carapace se fend d’émotions vraies quand elle accepte de s’ouvrir aux autres. Comme à cette inconnue venue chercher ses véritables racines. On découvre alors la bienveillance qui se cache derrière ces visages burinés, rudoyés par leur vie en plein air (et en pleine mer) et par certains chagrins d’amour.

La force de ce récit est incontestablement due à cette galerie de personnages qui se dépouillent progressivement de leurs oripeaux protecteurs qu’ils soient pêcheurs, enquêteurs où une jeune femme en quête de sens. Un récit qui nous offre sans conteste un bon bol d’air salé.











































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Le murmure des hakapiks

Un polar de dépaysement tout blanc, dans l’hiver des Îles-de-la-Madeleine où on gagne sa vie sur la mer et la banquise.



Le policier Joaquin Moralès fait face au divorce. Il doit réapprendre à vivre après s’être décidé à retirer son jonc de mariage. Pour faire le vide, il se joint à un groupe pour « La traversée de la Gaspésie », un parcours de tourisme maritime et de ski de fond, qui va de Montréal à Percé. Mais parmi ses compagnons de voyage, il y a Nadine, la psychologue judiciaire, qui apporte avec elle une enquête à laquelle Moralès ne pourra s’empêcher de s’intéresser, tout en rêvant à Simone Lord qu’il a rencontrée lors de l’histoire de « La mariée de corail ».



Simone Lord est agente de Pêche et Océans. Si pour un agent ce n’est pas facile de se faire accepter par les chasseurs et les pêcheurs, c’est encore plus difficile pour une femme qui n’est pas bienvenue dans ce monde d’hommes. Simone a vécu son lot de moqueries et de harcèlement, mais elle « tient son bout », elle sait se défendre. Elle en fait peut-être même trop pour son propre bien.



Lorsque Simone est envoyée sur un crabier pour surveiller une chasse aux phoques, on assiste au déroulement de ce type de chasse. On comprend aussi les frustrations des Madelinots envers les « animalistes » qui exploitent le filon des bébés phoques. On constate qu’il y a des profiteurs partout, même dans les mouvements écologistes (et on récolte plus facilement des sous pour les yeux attendrissants des blanchons que pour la misère des sans-abris…)



SI le divorce de Moralès est l’occasion de réfléchir sur l’amour et le sens de la vie, les remises en question vont aussi sur les métiers de police, sur la motivation et les valeurs qu’ils sous-tendent. Et c’est peut-être important de le rappeler, au-delà des violences et des « ripoux », il y a des hommes et des femmes qui croient en leur rôle de justice et de gardiens de la paix et qui dorment mal après avoir trouvé le cadavre d’une femme ou constaté les blessures mortelles d’un adolescent sauvagement battu. Il faut trouver des façons de valoriser ces présences essentielles dans la société, pour éviter que la profession ne recrute que des « Derek Chauvin » qui gangrènent les cultures organisationnelles des forces policières.



Un polar qui tient plus du thriller que de l'enquête policière, mais qui est aussi un roman qui défend des idées…

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Nous étions le sel de la mer

Une bien belle découverte que ce polar de Roxanne Bouchard, auteure que je lis pour la première fois, qui s’est avéré parfait pour les vacances, avec son ambiance gaspésienne de bord de mer et ses vieux pêcheurs. Le sergent Joaquin Moralès n’est pas encore emménagé dans sa nouvelle maison, en attente que sa femme vienne le rejoindre, qu’il est déjà mis sur une affaire, celle de la noyée que Vital Bujold a ramené dans son filet lors d’une sortie de pêche avec son bateau. Mais il n’est pas facile d’enquêter lorsqu’on n’est pas du cru, et que les témoins, voire suspects, sont muets comme des carpes, et fermés comme des huîtres ! J’ai particulièrement apprécié la façon dont l’auteure imbrique et fait résonner plusieurs voix dans ce roman rempli de poésie et de l’air du large. Je lirai sûrement la suite, La Mariée de corail, de même que Le Murmure des hakapiks, mais pas maintenant, car les vacances sont finies…
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Nous étions le sel de la mer

Une enfant adoptée, maintenant trentenaire, est à la recherche de ses racines dans un petit port de Gaspésie.

Un policier enquête sur une noyade suspecte, tout en ayant l’esprit ailleurs du fait de ses déboires conjugaux.

Les hommes du village se souviennent de la belle Marie, qui partait sur son voilier et revenait de loin en loin, ravivant par sa seule présence l’amour et la jalousie de ses soupirants…

Et puis il y a la Gaspésie, "une terre de pauvres qui a juste la mer pour richesse, pis la mer se meurt."

J’ai beaucoup aimé ce roman choral, dans lequel la mémoire se révèle petit à petit, en douceur et en nostalgie, dans lequel la mer est toujours présente, essentielle, dans lequel j’ai découvert la belle langue de Roxanne Bouchard grâce à l’envoûtant billet de Chrys (HordeDuContrevent) que je remercie.
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Nous étions le sel de la mer

Un peu déçue par rapport aux bonnes critiques. Le point fort de ce roman c'est le dépaysement puisqu'il se passe en Gaspésie. Il y a aussi le style, poétique par moment mais lourd et redondant le plus souvent.

L'histoire est celle de Catherine Day, la trentaine, qui part à la recherche de sa vraie mère. Elle arrivera trop tard car celle-ci est retrouvée morte sur son voilier. Marie Garant était une femme forte, libre et mystérieuse. La plupart des marins en étaient amoureux. Un inspecteur mexicain mène l'enquête, mollement, car préoccupé par son couple qui bat de l'aile. C'est lent et assez ennuyeux.
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La mariée de corail

Après, « Nous étions le sel de la mer« , voilà la seconde enquête de l’inspecteur Joaquin Moralès

Notre flic d’origine mexicaine se fond un peu mieux dans le décor de la Gaspésie, il y n’a pas encore pris racine mais il y travaille.

Ce que j’aime chez Roxanne Bouchard c’est que l’intrigue n’est qu’un prétexte. Un prétexte aux mots que notre auteure pose sur les maux de notre monde.

Il faut dire que l’écriture de Roxanne Bouchard est singulière, très poétique aussi. Elle est envoutante et magnétique comme l’est visiblement ce terre du bout du monde.

Elle parle avec tendresse de la Gaspésie, un coin du Québec que j’ai découvert à travers ses deux polars. La Gaspésie c’est un peu comme notre Finistère à nous. Cette péninsule bordée par les eaux. Et du coup la mer y est omniprésente. Pas étonnant que notre autrice en fasse un personnage à part entière.

Les personnage parlons-en, des taiseurs, des hommes âpres, entiers, malgracieux et des femmes qui n’ont pas vraiment leur place dans ce monde rude et éprouvant de la pêche. Un monde de pêcheur presque exclusivement masculin, un monde où les gens sont plutôt rétifs et rugueux mais il faut dire que le métier est pénible et arasant et souvent il ne nourrit pas son monde.

C’est ainsi que notre auteure nous décrit ce microcosme.

Ici les familles se connaissent depuis toujours mais ne s’apprécient pas forcément, ils sont rivaux, concurrents. Chacun connait les secrets de chacun. Ici on lave son linge sale en famille au sein de la communauté.

Et c’est dans cette ambiance maritime que la seule femme capitaine d’un homardier est retrouvée noyée dans sa robe de mariée, (elle allait fêter son anniversaire de mariage) à des lieux de son bateau à la dérive.

C’est dans ce panier de crabe, excusez-moi ce vilain jeu de mot, que Morales va devoir enquêter lui qui s’est expatrié en Gaspésie pour faire plaisir à sa femme et que sa femme a abandonné là-bas sans jamais venir le retrouver

C’est à ce moment là que son fils Sébastien décide de réapparaître. Un fils qui lui aussi a des problèmes de couple et qui semble avoir aussi perdu son job.

Roxanne Bouchard nous offre ici un polar social poétique mais lucide. On y découvre l’univers des marin pêcheur, à la fois proche de la nature et des éléments au quotidien mais aussi soumis aux aléas des éléments et à un secteur économique mis à mal par la surpêche et les quotas imposés.

Elle nous parle aussi de la famille et du lien familiale. Des rapport homme-femme, parent-enfant…

Elle nous raconte aussi les femmes. Des femmes de marins mais aussi les autres celles qui décident de s’émanciper des dictats sociaux. Des femmes fortes qui font des envieux. Des femmes de la mer qui ne laissent pas indifférentes…

J’ai adoré ce polar maritime intimiste et humaniste. J’ai aimé l’écriture avec laquelle notre autrice québécoise nous conte tout cela !

Un gros coup de cœur que je vous conseille vivement.
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Le murmure des hakapiks

« L’océan, telle une photographie surexposée à la lumière, lui fait plisser les paupières ; la blancheur violente et immaculée du linceul de glace l’aveugle momentanément. Puis les traces rouges apparaissent et tirent des lignes contrastées depuis Pictou Island jusqu’à la passerelle. »



Sous-titré « La troisième enquête de Joaquin Moralès », ce roman est en fait en grande partie centré sur le personnage de Simone Lord, chargée par ses supérieurs d’embarquer sur un chalutier de chasse aux loups de mer en tant qu’observatrice.



Progressivement la situation se tend sur le bateau. Simone Lord sait qu’elle n’est pas la bienvenue en tant qu’agent de Pêches et Océans Canada, mais elle pressent aussi que certains membres de l’équipage ont des choses à cacher.



De son côté, Joaquin Moralès, qui s’est finalement décidé à retirer son alliance et ainsi accepter son divorce, part pour quelques jours de vacances avec son collègue et ami Erik Lefebvre. C’est sans compter sur la psychologue judiciaire Nadine Lauzon qui se joint à eux pour cette semaine de ski, avec dans ses bagages un dossier d’enquête non élucidé.



« En sortant du bassin de la marina, le capitaine met les moteurs à fond. Derrière le chalutier, un remous crée un rouleau qui s’affile en pointe acérée dans une mer bouillonnante, rendue sanglante par un soleil écarlate qui, dans l’ouest, abat lentement le rideau incarnat du jour. »



La plume de Roxanne Bouchard est toujours aussi belle et immersive et pourtant je n’ai pas retrouvé l’atmosphère sensible et poétique qui faisait le charme des deux précédents romans. La faute sans doute à l’ambiance lourde et angoissante à bord du Jean-Mathieu sur lequel Simone a embarqué, loin des côtes de la Gaspésie et de ses habitants que l’autrice avait si bien croqués dans « Nous étions le sel de la mer » et « La mariée de corail ».



La tension dans le récit va crescendo. L’enquête met en revanche plus de temps à démarrer et ne connait que peu de rebondissements. L’objectif n’est pas là. Roxanne Bouchard préfère centrer son récit sur ses deux personnages principaux, leurs fêlures, leurs regrets et leurs espoirs. Une analyse psychologique déjà amorcée dans ses précédents romans et qui donne un vrai sentiment d’attachement et proximité avec Joaquin et Simone.



Un roman mélancolique, plus sombre que les précédents, sans doute aussi moins poétique, mais pour autant je ferais bien un autre voyage en Gaspésie pour y retrouver Joaquin Moralès et son équipe.
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Nous étions le sel de la mer

Je n'ai pas tout saisi de cette histoire policière au fin fond de la Gaspésie, mais c'est peut-être parce que le sergent Moralès vit son quotidien loin de chez lui et sans sa femme bien au-delà de son enquête. De même Catherine, exilée volontaire dans ce monde de marins bourrus, cherche-t-elle bien plus que de remonter à ses racines.



Et bien plus que de trouver qui a tué Marie, les personnages de ce bout du monde s'astreignent à comprendre ce qui lui a donné le goût du large. Jusqu'à son jour ultime.



Un peu déroutant au début, le franc-parler de ce microcosme nous réjouit et nous rafraîchit au gré de la vague des émotions d'un village endeuillé - plus d'une fois - par un océan fascinant, prédateur, mais aussi source d' émerveillement.



Je me suis laissé entraîner.
Lien : https://ecritetlu.blogspot.c..
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Whisky et Paraboles

J'ai éprouvé du plaisir à lire ce livre malgré quelques irritants. D'abord, du bon coté des choses, le mystère entretenu sur ce qui a causé la fuite effrénée d'Élie vers une nouvelle vie, vers la recherche d'un refuge; quel crime a-t-elle commis, quel drame en est à l'origine? Deuxio, le personnage de Richard, le musicien voisin qui la confrontera dans ses échappatoires, elle qui lui rendra bien par ailleurs. Ensuite la galerie de personnages secondaires, dont l'apport ne le sera pas, au contraire, puisqu'il encadre et exacerbe à la fois les tourments des deux premiers. Sans oublier l'audace de l'écrivaine qui ose insérer le fantastique avec ses sylphides et autres allégories ambiguës à souhait. Finalement la progression de la tumultueuse et touchante relation entre Élie et Amorosa, deux écorchées qui s'apprivoisent à la dure.



Par contre, certains dialogues de la part d'une petite fille de huit ans, aussi allumée puisse-t-elle être, sont peu crédibles. Les bondieuseries à répétition m'ont agacé, de même que les salmigondis de Manu où les répugnants tarifs de taxi, les tirades sur son peuple, la supposée sagesse ancestrale et les élans musicaux cohabitent difficilement. Reste que ces passages ont leur place dans le récit et n'altèrent pas significativement la belle découverte de cette facette de l'écrivaine que je ne connaissais que pour sa trilogie Morales, d'un tout autre ordre. Au final, une très belle trouvaille.
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Nous étions le sel de la mer

Un polar dépaysant,

qui nous amarre en Gaspésie,

nous fait vivre au rythme des marées et des pêches .

A la recherche de sa mère,

Catherine doit braver mille éléments pour la rencontrer.

Trop tard pour les retrouvailles !..

Elle se retrouve alors mêlée à une enquête judiciaire

sur sa mère morte en mer

menée par un nouvel arrivant..

Elle est curieuse de la personnalité de Marie

qui a fait chavirer bien des cœurs ,

délier les langues et inspirer amours et haines.

Les pêcheurs, notables, fonctionnaires, le curé

gaspésiens sont hauts en couleurs .

On se régale à les entendre deviser ,

avec cette langue que nous avalons avec plaisir,

chacun tient à son rôle, à ses secrets

dans cette micro société

plus maritime que terrienne.



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Nous étions le sel de la mer

L'histoire se passe en Gaspésie, au Québec, et déjà le texte m'a beaucoup plu. C'est plein de tournures québécoises, et cela se passe sur le port de la Baie-Des-Chaleurs, nous sommes déjà dans la poésie des mots.

Catherine est arrivée dans cette île avec la tête pleine de questions.

Plus le lecteur avance dans le récit, et plus les réponses tardent à venir. Le corps d'une femme a été trouvé dans les filets des pêcheurs....Qui est-ce? Comment s'est elle noyée?

Joaquin Moralès arrive dans la maison qu'il a achetée avec sa femme Sarah. Il est seul et on lui demande d'enquêter sur cette drôle d'affaire. Son couple vacille.

Ce roman est fait de petites chapitres très courts. Les personnages apparaissent et révèlent- ou pas- une part de réponses.

J'ai trouvé cet ouvrage très attachant par son écriture et l'analyse que fait Roxanne Bouchard des personnages.

Je me suis laissée séduire par l'écriture très poétique et emporter par cette histoire de filiation.

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Nous étions le sel de la mer

Quelle belle histoire que celle de cette jeune femme à la recherche d'elle-même ! À l'invitation de sa mère qu'elle n'a jamais connu elle se rendra en Gaspésie et se retrouvé mêlée à une enquête policière qui n'occupe somme toute qu'une place très secondaire dans l'histoire. Car l'autrice nous convoque plutôt à la découverte de ce coin de pays avec un plume aérienne, amoureuse de la mer et des vastes paysages, attentive aux gens du terroir. Et on vogue sur le tout, hypnotisé par ce récit de coeur et d'évocations.



C'est ma première rencontre avec cette autrice et ce ne sera certainement pas la dernière. Non seulement l'écriture est enchanteresse, les dialogues justes et colorés, mais en plus le texte regorge de réflexions intéressantes sur la réalisation de soi, le vieillissement des couples, les conditions de vie en région éloignées etc. Une lecture qui m'a pleinement comblé.
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La mariée de corail

Dans ce deuxième tome, Joaquim Morales, enquêteur montréalais d'origine mexicaine expatrié en Gaspésie, dans l'attente de son épouse qui ne viendra pas, est confronté à nouveau à une enquête sur une femme noyée. Cette fois, il s'agit d'une pêcheuse de homard, d'abord portée disparue puis retrouvée morte en mer, flottant telle une méduse, avec autour d'elle sa robe de mariée, alors qu'elle fêtait son dixième anniversaire de mariage.

En arpentant ces paysages grandioses de la mer et de la côte gaspésienne, notre enquêteur découvre des histoires familiales marquées de conflits anciens et de rancoeurs tenaces. Les pistes se multiplient, tandis que sa propre histoire familiale le rattrape, sous la forme de la visite impromptue de son fils, lui aussi en phase de délitement conjugal et qui vient régler ses comptes...

J'ai passé du bon temps en Gaspésie avec la voix rêveuse et poétique de Roxanne Bouchard, quelque peu détonante dans le registre du polar.

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Nous étions le sel de la mer

A la fin du roman, Roxanne Bouchard nous invite à lui envoyer des histoires de pêche ou à laisser des commentaires sur notre lecture. Pour plutôt crapahuter dans des sentiers de montagne à vache ou passer du temps dans un café, je ne pourrai pas raconter des histoires de pêches. Alors je me permets de laisser un commentaire sur ce roman que j’ai beaucoup aimé.

Je lis des romans policiers, noirs…pas seulement pour trouver le coupable mais comme prétexte de nous faire découvrir un lieu, un pays, dénoncer des situations politiques, humaines parfois compliquées.

Grâce à cette histoire nous partons en Gaspésie, au Québec.

Voici une présentation que l’on peut trouver sur le site « Bonjour Québec ».

« C’est le bout du monde, ou presque. La péninsule trône dans le golfe du Saint-Laurent, couronnée par le rocher Percé. Ah La Gaspésie, avec ses paysages de mer, de montagnes et de rivières limpides. Ce sont aussi des activités diversifiées et une surprenante offre gourmande aux accents de terre, de mer et de forêt. On y découvre la colonie de fous de Bassan la plus accessible au monde, des orignaux, des baleines et des sommets de plus de 1 000 mètres. Et, en prime, un accueil légendaire ».

L’accueil légendaire par les habitants de Caplan, ville portuaire, est réservé à Catherine Day et Joachim Moralès.

Après avoir quitté Montréal, une lettre dans sa poche, Catherine Day arrive dans cette ville pour rencontrer sa mère Marie Garant et espérer retrouver son père.

Parce que la femme de l’inspecteur Joachim Moralès a besoin d’espace, parce qu’ils ont besoin d’apaiser leur relation, ils ont choisi aussi de s’installer à Caplan. Cela aurait pu être le Mexique mais Moralès ne reconnait plus son pays natal. Arrivé seul, en éclaireur, pourquoi ne pas profiter de ses vacances pour faire connaissance avec ce nouveau lieu de vie.

Il n’a pas aussitôt sorti les boites de sa voiture, que sa supérieure Marlène Forest lui ordonne d’enquêter sur la mort de Marie Garant.

On a retrouvé son corps dans les filets de Vital Bujold au moment où il remontait sa pêche du jour. Quelques heures plus tard, c’est son voilier Pilar, à bord duquel elle était partie seule parcourir le monde, que l’on retrouve, amarré au Banc-des-Fous.

Pour Catherine et Joachim, cette enquête compliquée leur font espérer avoir tout autant des réponses sur leur vie personnelle que sur le meurtre de Marie Galant. Les Gaspésiens gardent pour eux leur histoire tragique du temps où cette femme a bouleversé leurs cœurs et la mer emportée quelques-uns de leurs hommes.

Heureusement, il y a l’humour, la poésie et de belles descriptions de paysages et de la mer. Les personnages sont attachants.

Sans oublier, une scène cruelle, décrite à la limite du supportable. Renaud, serveur et cuisinier du bar-hôtel de la plage de Caplan, trucide violemment avec son couteau, un chou, des tomates, des carottes. Une façon de cuisiner pas si sauvage puisque pour adoucir le homard, il est conseillé de le caresser tendrement sur le front avant le jeter dans l’eau bouillante.

Les pêcheurs, dépités, subissent la dégradation de leurs conditions de travail, Ils prennent le temps en se balançant sur leur chaise berçante. « Ce n’est pas comme ces touristes qui pourraient avoir le temps et sont toujours pressés. Finalement, ils ne font rien. »

Cyrille, le marin philosophe, nous offre ses conseils, « Pour apprendre la mer, s’installer face à elle et regarder la vague. »

Nous pouvons aussi nous installer dans une chaise berçante avec ce livre qui nous raconte une belle et terrible histoire où se croisent les sentiments d’hier et d’aujourd’hui.





Pour découvrir un peu plus la Gaspésie, et

Joachim Moralès qui prépare une paella aux fruits de mer et crustacés inspirée par une recette de sa grand-mère maternelle était espagnole. Paella Mexicaine ? Espagnole ?

Paella Mexicaine .

Recette de paëlla aux fruits de mer (la vrai recette espagnole).

Et pour finir en musique, Le vent du nord,

Un titre de leur dernier album, « 20 printemps », Dans l’eau-de-vie de l’arbre

Le Vent du Nord – Dans l’eau-de-vie de l’arbre (Nouveau vidéoclip) – Bing video

Tout ça c'est ci-dessous en cliquant sur le lien de notre blog
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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La mariée de corail

Digression, dilution, dispersion, ce polar gaspésien m'a noyé.

L'écriture s'épanche abondamment, de même que les protagonistes, du moins dans leur tête, car quand il s'agit de dire son fait à son épouse, sa blonde ou son enquêtrice, la parole coince dans le gosier comme le homard dans la trappe.

J'ai eu l'impression de regarder une enquête en écran partagé, le ressac coulant entre vie sentimentale, remous intime, rivalité de pêcheurs et enquête sur une morte en mer. Pas que ce soit inintéressant, mais ça donne le tournis sur 450 pages.

L'auteure connaît la région et le rude monde des crevettiers comme une raie dans l'eau; elle se plaît bien, en famille. Elle détaille à outrance les mouvements de ses personnages, nombreux, au point de me perdre dans les généalogies locales. De belles pages consolent, surtout vers la fin, lorsque les sentiments affleurent pudiquement.

Mon amour du Québec m'a aidé à tenir le cap, malgré mon agacement face à un père et un fils timorés.

Christ, que les femmes ont bel air près le Cap-aux-os.

Sais-tu que je ferai encore une pêche avec toi, goûter le sel de la mer.



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Nous étions le sel de la mer

Une belle découverte rendue possible par une rencontre avec Roxanne Bouchard dans le cadre du festival « polars du sud » à Toulouse. La discussion m’a donné envie de lire ce roman (ses étudiants québécois doivent avoir beaucoup de plaisir à l’écouter). Il m’a fallu quelques pages pour m’adapter et rentrer dans l’ambiance (La Gaspésie, c’est loin !) et me mettre dans la peau de ces marins. J’ai ensuite suivi un enquêteur qui cherche un coupable et une femme qui cherche son père. Un roman séduisant entre polar et roman psychologique où l’amour et la mer tiennent les premiers rôles.
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Nous étions le sel de la mer

« Vous m’avez monté un beau grand bateau, Vous m’avez fait de bien grandes vagues », chantait Gerry Boulet. C’est ce qui arrive au sergent Joaquin Moralès, enquêteur montréalais dépêché dans un petit village de Gaspésie afin d’investiguer sur la mort de Marie Garant, dont le corps a été ramené dans les filets de Victor Bujold, propriétaire du bateau Manic 5. Tous les habitants ont connu de près ou de loin la disparue et ne sont pas diserts à son sujet. Secrets, mensonges, évitements, palabres, Moralès a droit à la totale et face à ce mur du silence, tente péniblement de percer le mystère entourant l’existence tumultueuse de Marie Garant et sa mort suspecte.

Bon, j’attendais plus de ce roman qu’on m’avait beaucoup vanté. Il est vrai que la thématique évoquée a été passablement reprise dans la littérature romanesque. Mais ce qui m’a le plus agacée, c’est le langage parfois outrancier mis dans la bouche de certains des personnages, véritables clichés sur pattes, que l’on dirait plaqués dans le récit pour donner dans le pittoresque. Le récit évolue maladroitement entre l’analyse psychologique et le polar, surfant entre les genres littéraires sans vraiment plonger dans son sujet. Une lecture décevante à laquelle, pourtant, j’accorde trois étoiles, principalement dédiées à l’écriture en général, hormis des dialogues caricaturaux qui sonnent faux.

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Nous étions le sel de la mer

L’arrivée de Catherine Day en Gaspésie, où elle vient à la recherche de ses origines, coïncide avec la découverte d’un cadavre dans les filets d’un pêcheur. Nouveau aussi dans la région, le policier Joaquin Morales bute sur des personnages taiseux et ses recherches ne progressent guère. Roman d’ambiance plus que véritablement policier, j’attendais beaucoup de ce livre qui m’a laissé un goût d’inachevé. Pourtant, le style fait la part belle aux images inédites, les dialogues ont du mordant et les personnages ne manquent pas d’intérêt, mais l’enquête se traîne et les affres du policier finissent par lasser. C’est du moins l’effet que cela m’a fait.

A recommander plutôt pour ceux qui cherchent un roman à l’atmosphère dépaysante, sans forcément de trame policière, ou disons avec une trame policière peinarde.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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La mariée de corail

Ce deuxième tome de la trilogie consacrée au sergent Joaquim Moralès nous plonge dans une enquête “maritime” où le suspense est savamment entretenu et où la solution ne se dessine qu'au dernier moment. Le coté policier est beaucoup plus présent ici que dans le livre précédent et en soi, il est pleinement satisfaisant, autant par la complexité de l'écheveau à dénouer que par le rythme, vague après vague, de l'enquête et la découverte qu'il nous permet de faire du microcosme de cette région mythique du Québec.



Car la Gaspésie est aussi en vedette, son histoire inextricablement liée aux différentes pêches; crevettes, homard, morue, pétoncles etc. Ainsi que les hommes, et des très rares femmes, qui les pratiquent. Avec les mesquineries propres à tout secteur qui implique une compétition . . . En plus, l'enquêteur mexicain est confronté, par l'arrivée de son fils, à des dilemmes et questionnements concernant son couple, sa carrière, sa vie quoi ! Les interactions entre les résidants et les arrivants, l'omniprésence de la mer, son attraction et ses secrets, les différents angles que peut prendre la notion de loyauté sont autant d'éléments qui font de ce roman policier une lecture qui vaut la peine, amplement la peine.

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Nous étions le sel de la mer

Catherine Day est venue à la recherche de ses racines en Gaspésie, dans une petite ville où les pêcheurs ont du mal à survivre.

La  découverte du cadavre d'une noyée va provoquer bien des remous dans cette communauté soudée par le silence ,mais travaillée par les amours inassouvies. L'enquêteur Morales, fraîchement arrivé (et pas au mieux de sa forme), va se confronter à des personnages hauts en couleurs , mais pas forcément désireux de l'aider...

Jouant avec la temporalité et usant d'un style poétique, Roxanne Bouchard noue les fils de son intrigue avec maestria, même si l'enquête est bouclée de manière quelque peu expéditive ,et l'on prend beaucoup de plaisir à cette lecture savoureuse.
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