Roxanne Bouchard

Coup de cœur pour cette enquête intimiste et introspective en Gaspésie.



Le sergent-détective Joaquim Moralès est chargé de faire toute la lumière sur le décès suspect d’une capitaine de homardier.

Récemment installé en Gaspésie, il est confronté à la défiance des habitants de la région, peu enclins à se confier à lui.



« La Gaspésie le défie non seulement par sa lenteur, mais aussi par la douloureuse expérience de l’intimité. Ici, il faut avoir une compréhension intime des gens pour résoudre une affaire. »



Joaquim Moralès est un enquêteur taiseux mais sensible. Son sens de l’observation, sa capacité d’écoute, sa patience sont autant de qualités qui vont lui permettre de révéler un à un tous les secrets et les rancœurs enfouis.

L’enquête prend son temps, elle privilégie la psychologie des personnages et l’intimité avec le héros aux ressorts classiques d’un scénario de roman policier.



« Moralès prend cette image comme une photographie et l’imprime en lui, avec les autres. Tous ces portraits cumulés, dont il ne parle jamais, ont créé un recueil de souffrance qu’il porte dans sa mémoire tel un album de famille. Des stigmates oculaires qu’il garde malgré le temps, des fragments d’histoires auxquels se mêlent des odeurs, des sons, des attitudes qui lui rappellent une humanité en larmes. »



Roxanne Bouchard décrit avec beaucoup de délicatesse et de poésie la Gaspésie et en particulier la mer.

La Baie-des-Chaleurs, le Cap-des-Rosiers, Sainte-Thérèse-de-Gaspé, la Pointe-Saint-Pierre, figurent parmi les lieux dont l’auteur a su capter la beauté et le mystère.



Un récit contemplatif qui fait la part belle à ses personnages et à leur ancrage dans cette région de la Gaspésie.



Note : Je recommande de commencer par le premier roman de la série consacrée à Joaquim Moralès « Nous étions le sel de la mer ».

Que voilà un polar intéressant et dépaysant ! Roxanne Bouchard nous amène en Gaspésie, dans les traces de Catherine Day, une jeune Montréalaise déboussolée, en quête de ses origines. Hélas ! alors même qu'elle débarque dans le petit village assez paumé de Caplan, sa mère biologique, la mystérieuse Marie Garant, est trouvée morte noyée. L'enquêteur Joaquin Moralès se retrouve bien malgré lui assigné à cette enquête, alors qu'il se rendait en Gaspésie pour y emménager une résidence pour lui et son épouse, qui semble ne plus vouloir venir l'y rejoindre. Empêtré dans sa débâcle amoureuse et sa crise de la cinquantaine, face aux faux-fuyants des villageois, Moralès est tenté de bâcler l'enquête. Mais à l'usure, les langues se délient, et les mensonges laissent apparaître des petits bouts de vérité...On apprend à connaître les habitants du village, leur vie rude et isolée, et peu à peu se dévoilent les secrets du passé. La mer, magnifique, dangereuse, est omniprésente... Un beau roman qui dépasse le genre «polar», avec des personnages fragiles et lumineux. J'ai enlevé une demi-étoile parce que j'ai trouvé que c'était un peu long à se mettre en place, il faut s'accrocher au début mais la suite en vaut l'effort !

Poétique, doux, je me suis laissée bercer par l'écriture et emporter dans la vie tranquille et paisible des habitants. Dès le début j'ai été attirée par la mer qui s'échoue sur les bords de ce petit village et par les personnages qui vivent pour et par cet immense étendue bleue. Tranquillement, on entre dans la vie et dans le cœur des personnages et on vit avec eux.



Une très belle découverte. Je recommande chaudement cette autrice.

J’entend les vagues, je goûte le sel, le vent me caresse, et le paysage est magnifique. Je suis à Caplan, en Gaspésie. J’y suis. Il y a la mer, la pêche, et ses personnages si attachants. Il y a un corps, le corps de Marie Garant qui est pêché. Elle est morte, mais est-ce un accident ou un meurtre ? Un roman d’une poésie irréprochable.



“Quand la coque se tourne vers le large, que les vagues longues et éphémères me hissent au sommet du monde et me ramènent dans le berceau murmurant; quand le vent glisse dans le génois et s’appuie dans la grand-voile, alors les doutes s’éparpillent et se dissolvent. Je tends les cordages, manœuvre la barre et l’horizon m’appartient”.

Je ne connaissais pas les écrits de Roxanne Bouchard. Je n'ai pas lu la première enquête du sergent Joaquin Moralès, Nous étions le sel de la mer, qui avait pourtant reçu une critique enthousiaste, mais j'ai été conquis par cette deuxième incursion dans l'univers gaspésien. Cette majestueuse Gaspésie est présente tout au long des pages captivantes de ce polar maritime. Elle s'immisce dans le texte par la mer, par les odeurs et les algues, par le maquereau et le homard, par les gens qui foulent son sol et naviguent ses eaux, par l'organisation de la pêche, par le parc Forillon, par la route de Rivière-au-Renard à Haldimand ou le sentier de l'Anse-aux-Amérindiens jusqu'au Bout-du-Monde. Plus qu'un décor, son charme envoutant vient magnétiser l'écriture et la mer fait miroiter à chaque fois des éclats de soleil. Il y a, bien sûr, une enquête. Elle concerne la disparition d'une capitaine de homardier, mais il y a aussi l'évolution difficile d'une relation père fils et celle de leurs couples respectifs.



C'est à un magnifique voyage que nous convie l'auteure qui nous fait vibrer au rythme des marées et de sa passion pour les gens de mer.
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Une histoire de mer et de gens de mer. Dans ce coin perdu de Gaspésie, il y a ceux qui viennent pour se retrouver, ceux qui en partent pour se perdre, ceux qui restent qui doivent composer avec les blessures engendrées par ces départs, ces visiteurs envahissants, ces rendez-vous manqués. Une histoire dure, des morts inexpliquées, des corps rendus à la mer, pour y reposer en paix.

L'inspecteur Morales, nouvellement muté, va tenter de dévoiler ces secrets bien gardés, issus d'un passé, enfoui par tous.

Dans un style et une langue poétique et authentique, Roxane Bouchard nous conte une histoire à la fois âpre et touchante, parce que sous ces carapaces malmenées, battues par les vents et les embruns, battent des cœurs humains.

Nous étions le sel de la mer de Roxanne Bouchard

L’Aube noire



« Si tu lis ça c’est que j’aurais bu la mer »



Ils ont tous aimé Marie, l’insaisissable Marie, à leurs risques souvent, maintenant, elle n’est plus, la mer a rejeté son corps, pris dans un filet de pêche, accident, suicide, meurtre ?

Dans ce village de Gaspésie où les secrets sont érigés en monuments, tous se connaissent, tous se côtoient...

C’est le moment qu’a choisi le Sergent Joaquin Moralès pour débarquer, il croyait venir pour des vacances et finalement il se retrouve avec une enquête sur le dos, une enquête que chacun voudrait bien voir bâcler et boucler au plus vite. Il est difficile de remonter la vie de Marie Galart sans se heurter aux mensonges, aux fausses pistes et aux taiseux.

C’est aussi le moment qu’a choisi Catherine Day pour faire connaissance avec sa mère. Elle a quitté Montréal pour La Baie des Chaleurs, mais voilà, sa mère biologique n’est autre que Marie Galart et la défunte n’a pas livré ses secrets et encore moins celui des origines de sa fille.

Saint-Ciboire-de-Calice ! J’ai de la misère à vous causer de ce polar sans en dévoiler l’intrigue...

C’est un roman à atmosphère, un roman sombre où la mer tient le rôle principal. La mer qui a droit de vie ou de mort, qui vous donne à manger et qui prend les hommes. Elle rend folle les mères qui attendent les fils qui ne reviendront pas et les épouses veuves trop tôt, trop vite...

En toute sincérité, J’ai eu un mal fou à entrer dans le maillage de cette langue québécoise pourtant si riche et si authentique, si imagée, si primaire, si drôle et en même temps si juste. C’est une immersion totale en Gaspésie et cela peut dérouter !

Je me suis accrochée et finalement, je n’ai pas pu lâcher ce polar qui joue parfaitement son rôle. Il vous tient en haleine et vous emporte parmi les pêcheurs, un monde rude où il est difficile d’être femme.

Roxanne Bouchard, professeure de littérature au Québec, a un véritable talent de conteuse et excelle dans la restitution d’atmosphère de huis-clos étouffant.

J'ai littéralement été happé par cette lecture policière et madelinienne qui se déroule en grande partie dans le froid du nordet des Îles-de-la-Madeleine. Ce polar québécois constitue la troisième intervention de l'enquêteur d'origine mexicaine Joaquin Moralès admirablement créé par Roxanne Bouchard. L'histoire, en deux volets, fait intervenir l'agente de Pêches et Océans Canada Simone Lord rencontrée dans La mariée de corail. Elle doit monter à bord du Jean-Mathieu qui, en partance de Cap-aux-Meules, se dirige vers une chasse au loup marin du côté de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard avec un inquiétant équipage. Simone doit, à titre d'observatrice, valider les pratiques de chasse alors que le mauvais temps monte. Parallèlement, Moralès, qui vient de retirer son alliance, prend quelques jours pour une expédition de ski de fond longeant le Saint-Laurent. Ces deux personnages, réunis en pensée, vont être précipités dans une aventure pleine de tension et d'angoisse et on vivra la chasse aux phoques d'une particulière façon. Roxanne Bouchard nous fait humer l'air du large comme le huis-clos du chalutier. J'ai adoré cette inquiétante aventure.
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Voilà que je termine ce livre que j’aurais du lire avant La mariée de corail » et ´Le murmure des hakapiks », mais ce n’est pas si grave. Les 3 romans sont super, mais ce dernier est plus mélancolique, moins tourné sur l’enquête et plus poétique. La plume de cette auteure est stupéfiante et ses personnages sont intenses et authentiques. Ses descriptions sont des images fortes. J’adore l’enquêteur Morales et j’espère le retrouver dans un roman futur.

Quel plaisir de retrouver pour ce troisième opus le fameux inspecteur Morales. Encore une fois, Roxanne Bouchard a effectué une recherche colossale afin de nous immerger dans un monde de pêcheurs, de chasseurs de phoques et de contrebande. Un récit haletant avec une plume poétique qui parvient par magie à nous faire humer le sel de la mer.

Originaire du Quebec ou elle enseigne la littérature, Roxane Bouchard situe l'action de son roman au fin fond de la Gasperie, une région composée essentiellement de pêcheurs.



Roxane Bouchard en profite, d'ailleurs, pour proposer un long descriptif de la vie locale, des us et coutumes des autochtones. On retrouve ce même état d'esprit dans l'emploi de la langue vernaculaire, d'idiomes spécifiques au Quebec.



Dans le cas prescrit, la mort suspecte d'Angel Roberts n'est que le prétexte pour mettre en avant les conditions de vies des pêcheurs confrontés aux rigueurs du climats, des quotas de pêches imposés par les différents gouvernements québécois tout en étant en proies à la jalousie, au mépris de certains et/ou au profit.



L'enquête est peut-être lente, indolente et/ou nonchalante mais c'est toute la communauté locale qui fourmille de vie sous nos yeux avec ses joies, ses espoirs et ses peurs puisqu'elle n'est pas le sujet principal du roman.



Les personnages, quant à eux, sont colorés, vivaces tout en semblant appartenir à un autre monde car totalement opposé à celui que l'on connaît et surtout vivant dans un groupe à part.

La mariée de corail, un roman policier poétique et maritime.



Pour les amateurs de vent salé, d'océan et de pêche, c'est le livre idéal.

Rendez vous en Gaspésie, un coin du Québec que l'auteure met en lumière dans ces deux romans. La Gaspésie, petit bout du monde bordé d'eau où les embruns flottent dans l'air, faisant de l'océan un protagoniste à part entière.

Joaquin Moralès est appelé pour enquêter sur la disparition d'une capitaine de Homardier retrouvée noyée dans sa robe de mariée à des kilomètres de son bateau. Et la tâche va se compliquer quand son fils aîné va le rejoindre en Gaspésie car son couple bat de l'ailes.



L'auteure réussit à nous embarquer dans une enquête maritime où l'on découvre le quotidien des marins. Une ambiance lourde dans l'univers de la pêche où les femmes ne sont pas vraiment les bienvenues. Un secteur économique en souffrance avec des conditions de travail souvent éprouvantes.

Et puis une plume poétique, proche de la nature et des éléments, qui fait de ce roman, une petite pépite !! Un joli coup de coeur pour la mariée de corail !

Récompensé par le prix Quais du Polar 2023, Nous étions le sel de la mer vient immédiatement nous happer dans ses filets, nous emprisonnant, le temps d'une lecture, dans la tendre rudesse de la canadienne Gaspésie.



Pitch (4ème de couv):

""C'est Vital. Ca a l'air qu'il a ramassé un cadavre dans ses filets. Il l'a dit dans sa radio. Tu veux qu'on t'en raconte, des histoires de marins? Reste avec nous autres pis tu vas en voir, la p'tite."

Catherine Day est venue en Gaspésie chercher des réponses. Au hasard de ses excursions sur la grève, elle rencontre les pêcheurs de la Baie-des-Chaleurs. Eux savent depuis longtemps qu'ici il ne faut rien attendre. On devine pourtant bientôt que Catherine cherche Marie Garant. Et aussi qu'elle ne la trouvera pas. Quand un pêcheur revient avec un corps dans ses filets, l'oubli se mue en colère, car tous y voient un signe de nouveaux malheurs. Ou plutôt de malheurs anciens que la mer a enfin relâchés. L'inspecteur Moralès, lui, vient tout juste d'être muté là. Il arrive de Montréal et se trouve subitement impliqué dans cette affaire aussi troublante que ce pays et ceux qui l'habitent."



D'emblée, on se fait harponner par la plume de Roxanne Bouchard. Presque de la poésie. Mais une poésie rendue brute par le phrasé des habitants de Gaspésie et leurs vies tournées vers la mer. Une mer qui recrache des cadavres, enfouit des secrets, révèle des passions.

Catherine débarque de sa ville emplit de questions. L'eau salée, le vent du large, les pêcheurs vont venir polir petit à petit ses arêtes de tristesse, de rancœur pour transformer le "qui suis-je" en "que veux-je".



L'enquête est secondaire, ce qui compte ce sont les marins confirmés ou en devenir, et tout ce qu'ils peuvent confier et hurler à la mer. Ce territoire Gaspésien est un personnage à lui seul, un magicien qui peut transformer un Homme en statue de sel, l'immobilisant dans un quotidien rude et ritualisé, fait d'habitudes. Ou venir incruster dans la tête et dans le cœur des gouttelettes d'eau salée, poussant vers le large les plus aventuriers en quête de liberté.



Un sublime roman, brut et magnétique comme un hommage de Roxanne Bouchard aux pêcheurs de son pays.
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Après un premier chapitre accrocheur, ce livre nous plonge dans un petit village de pêcheurs de la Gaspésie, où le corps de Marie Garant, femme aux multiples mystères, est retrouvé. L’univers de ces pêcheurs à la vie rude est intéressant, avec leur dialecte truffé d’expressions et leur habileté à esquiver les confidences, particulièrement face à des gens venant de l’extérieur de leur village.

On apprend graduellement au fil du roman, que chacun des personnages est confronté à ses difficultés : la recherche d’un sens à la vie pour Catherine, le mariage à la dérive de Joaquin, la maladie de Cyrille, la perte d’êtres chers pour Vital, etc. J’ai bien aimé ce dévoilement des personnages tout au long du roman, incluant bien sûr, celui de Marie Garant.

Ce livre m’a tenu en haleine, malgré certaines longueurs. De plus, certaines répétitions m’ont irritées : était-ce nécessaire de mentionner à répétition que Renaud enfilait son tablier « aide-cuisiner » et mettait son petit chapeau idiot?

Finalement, le dénouement concernant la mort de Marie Garant se tient bien. Le lecteur a peu d’informations au fil du roman pour l’anticiper, mais cette fin demeure dans l'esprit du livre, où les secrets sont bien ancrés.

C'est un polar, mais au sens très large du terme. Mort suspecte il y a, enquête il y a, mais l'histoire tourne davantage autour des personnages, de leurs vies personnelles et des secrets de famille qu'ils traînent derrière eux. L'intrigue se déroule en Gaspésie, où le temps qui passe se compte en vagues et s'écoule au ralenti, au rythme des marées. L'histoire avance donc trèèèès leeenteeemeeent...



C'est probablement pour cette raison que je n'ai pas tout de suite été accrochée par ma lecture. Je trouvais aussi les personnages et leurs tics de langage un peu caricaturaux. Mais j'ai tout de même fini par mordre à l'hameçon et m'attacher à eux! L'écriture est assez poétique, ce qui donne un mélange de genre un peu incongru par moment, mais fait également le charme du livre, car il y a de très beaux passages. J'ai deviné l'identité du coupable assez facilement, mais comme l'intrigue policière était plutôt secondaire, ce n'était pas très grave, finalement. Bref, malgré mes réserves du début, j'ai finalement trouvé cette lecture assez sympathique. Je lirai peut-être la suite!

L’enquête policière est un prétexte pour l’autrice, qui nous fait découvrir la Gaspésie, ses habitants à travers des dialogues truculents. C’est aussi un hymne à la mer et aux hommes de la mer. Surtout la véritable héroïne est Marie Garant, une femme libre, solitaire, à la forte personnalité que tous les hommes du village ont aimé et que nous découvrons au travers d’une lettre poème qu’elle a rédigée pour sa fille.

La plume de R. Bouchard est magnifique, riche et généreuse. Une autrice que j’ai envie de suivre.

Enigme, émotion, humour, amour. Mon premier énorme coup de coeur de 2023 avec, déjà, 7 ou 8 lectures terminées. La langue française est belle, même en Gaspésie, sur la baie des Chaleurs. Roxanne Bouchard semble beaucoup aimer cette région, ses habitants, son ambiance désuète, authentique et sincère. La mer, tout tourne autour d'elle, Marie Garant, tous tournent autour d'elle. Alors, quand un pêcheur du coin remonte la navigatrice sexagénaire dans ses filets, au propre, pas au figuré, et que l'enquêteur Moralès qui vient de débarquer de Montréal est chargé de l'enquête, il ne trouvera pas grand monde pour lui faciliter la vie. Parce que chez ces gens là, Monsieur, on ne cause pas, on triche. Et puis il y a Catherine, la fille de Marie, belle comme un soleil, il espère qu'elle le suivra, mais chez ces gens là, Monsieur, on ne s'en va pas. Catherine partira quand même, seule. Magnifique roman, surtout ne vous attendez pas à un roman policier classique, la poésie des mots, l'exotisme des lieux, la richesse des personnages vont bien plus loin.

Catherine est au bout du rouleau et démissionne de son travail pour partir en Gaspésie, une péninsule Québécoise où il n'y a pas foule, hormis au moment de la haute saison où les touristes débarquent. Elle se rend dans le coin car elle souhaite retrouver sa mère mais évidement les choses ne vont pas être aussi simple. L'accueil chaleureux aux premiers abords des habitants du coin s'avère rapidement être une façade et petit à petit le lecteur découvre l'envers du décor. Les marins sont des êtres solitaires, parfois taciturnes mais qui sont aussi capables de cacher des choses bien enfouis. Catherine Day va vite le comprendre. Peu de temps après c'est l'inspecteur Moralès, un policier qui n'est pas du coin qui débarque pour une sombre affaire. Les deux personnages pour des raisons différentes, vont trouver tout un tas de réponses à leurs questionnements existentiels en arrivant en Gaspésie. A travers un ton singulier, ce roman noir qui sent bon l'air marin offre un agréable moment de lecture. La tension augmente au fil des pages. Roxanne Bouchard dépeint des personnages plein d'humanité avec leurs travers et surtout avec beaucoup de justesse dans les émotions. "Nous étions le sel de la mer" est un polar qui nous fait découvrir une région du globe et son atmosphère, une atmosphère iodée qui dépayse. Du tout bon.
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Ressacs et embruns, en Gaspésie, la mer est histoire.

Vivifiant, claquant comme une vague gorgée de sel en plein visage, ce livre est une aventure humaine qui s'accroche autour de votre cou. Chaleureuse, poignante, émouvante, secrète, empreinte de silence et d'un passé qu'il faut taire.

En Gaspésie, terre des hommes, de la rusticité, où d'aucuns se croisent en baissant les yeux. On ressent la force du titre de ce récit maritime entre chacune des lignes. Une épopée maritime, écrite d'une main de maître par Roxanne Bouchard (aux nombreux prix prestigieux) dont on ne lâche pas un point, une virgule. La littérature faite vie.

Catherine Day est une jeune femme en quête existentielle. Elle part en Gaspésie. Inquiète et fragile, tourmentée et égarée dans ses propres méandres. Les cheveux lourds d'une pluie insistante, les yeux brouillés, le rythme ralenti par les épreuves intérieures. Elle déambule à pas serrés, le regard vif.

« Je voulais voir la Gaspésie ouvrir le fleuve, me recroqueviller dans la Baie-des-Chaleurs, hurler vers l'Atlantique. J'avais toutes les raisons de partir. »

Catherine rassemble l'épars. Prend ses marques en ce lieu sauvage, fermé, que seuls les touristes peuvent fouler sans méprise. Mais elle reste. Les hôtes apprivoisent cet oiseau blessé. Ils devinent l'abîme et ses risques. Catherine est en quête. Elle cherche les réponses et  Marie Galant. L'austérité des lieux et la beauté altière, libre d'une mer, redonnent du souffle à Catherine qui va créer des liens, peu à peu, avec les pêcheurs et les habitants. Sa présence reste une pleine question. Tous ressentent les montées des eaux, ce qui doit pourtant rester sous le sceau du mutisme. Jusqu'au jour ultime où un cadavre est pris dans les mailles d'un filet de pêche en pleine mer. Marie Galant, recroquevillée dans les torpeurs assassines. Le tsunami enfle. Les non-dits vont remonter à la surface immanquablement. Le lien entre ces deux femmes va éclater en plein jour. Verres brisés et sentiments au paroxysme fou. La Gaspésie est résurgence , règlements de compte. L'inspecteur Moralès mène l'enquête. Fin limier, il se fait quand même avoir. Fausses pistes et secrets, les évènements vont être l'effet domino. L'inspecteur Moralès porte sur ses épaules des tristesses infinies. Sa femme est éloignée et veut prendre du temps avant de le rejoindre. Il pressent dans cette enquête, la recherche de la vérité pour lui-même. La Baie-des-Chaleurs devient tumulte et intranquillité. Que va-t-il se passer ?

« Va falloir comprendre que la mer, c'est tout ça : la vague qui t'amène au large et te ramène. Un roulis d'indécisions, mais tu restes là, hypnotisé et craintif. Jusqu'au jour où elle te choisit… j'imagine que c'est ça, la passion. »

« Ici, va falloir comprendre que la mer donne à manger, mais que chaque famille paye une redevance de vie aux eaux. »

Ce livre pétri d'humanité, d'authenticité dont chaque solitude est un amour fou, est grandiose, serré comme un café fort, digne, et de son charme d'une écriture vive et marine, immerge un bijou littéraire. Sa dimension tragique, rebelle, mouvementée est exaltante car salvatrice. Magistral ! Collection Noire, publié par les majeures Éditions de L'Aube .

Voici un roman prenant, touchant et divertissant, une oeuvre d'un langage poétique marin. Ou devrais-je dire une intrigue policière marine et poétique. Je ne sais plus.

Curieusement, déjà j'ai envie de relire ce livre alors que je l'ai terminé il y a à peu.



L'enquête policière prend peu de place et ne sert qu'à nous faire découvrir qui est Marie Garant (morte). Cette femme, la mère que Catherine Day (Garant) recherche et qu'elle n'a pas connue. Pour sa quête d'identité Catherine pose plein de questions et du coup éveille la suspicion des habitants de ce village de la Gaspésie.



La mort de Marie Garant soulève une marée de souvenirs dans la mémoire des gens. Des souvenirs biaisés ou pas, Il y aura des silences, des demi-vérités, des mensonges et des histoires que l'on voudrait oublier.



Tous les personnages sont colorés, très typés. Chacun des personnages possède sa langue et ses manies. Chacun des personnages a sa poésie propre. C'est fascinant.

La qualité du style de Roxanne Bouchard est indéniable et sa plume très imagée Bonne lecture!