S. A. Cosby

"Titus toucha à nouveau l'insigne sur sa poitrine. Parfois, il voyait cette étoile comme un boulier placé devant son coeur, parfois il la voyait comme une ancre qui l'attirait vers le fond. Et parfois...Parfois, il ne voyait rien d'autre qu'un morceau de métal sans valeur".



C'est un roman noir très authentique que nous livre, ici, l'auteur de "La colère": non pas un énième roman dénonçant le racisme millénaire qui ronge l'Amérique, ses états du Sud en particulier, mais un roman qui décrit, à travers un récit fictif qui pourrait ne pas en être un, ce que c'est que de vivre dans ces états en 2024 quand on est noir, malgré les révoltes, malgré les Lois, malgré les changements dans les mentalités, qui sont bien plus ténus et timides que ce qu'on nous promet dans le narratif des médias "mainstream".



Etre noir aux Etats-Unis, en 2024, c'est encore et toujours devoir se justifier et, chose inédite depuis l'accession des noirs américains à des postes de pouvoirs, être sommé de "choisir un camp". Un manichéisme ravageur qui produit des apatrides sociaux, soucieux de ne pas défendre une couleur de peau ou une cause mais la Loi, l'intérêt général, le bien commun.



La plume est très agréable (mention spéciale pour la traduction), le propos est juste et sans emphase inutile, le récit est très bien construit, le final est maîtrisé, quoique sans "surprise" (il n'y a pas, comme dans certains thrillers, un "twist" final puisqu'il me semble que le propos du livre est moins le suspens que l'ambiance générale), la tension est présente tout au long de l'intrigue et la psychologie des personnages les rend non seulement crédibles mais attachants.



Bref, une réussite et un excellent moment de lecture qui utilise judicieusement la fiction pour raconter les antagonismes sociologiques qui continuent de hanter un continent qui est, pourtant, l'une des plus vastes terres d'immigration au monde.

❤️❤️❤️❤️❤️



Un roman sombre, impitoyable et réaliste!

C’est au cœur du sud des États Unis, dans un comté gangrené par le racisme, que se déroule cette intrigue autour du personnage de Titus, premier shérif noir de sa ville natale. Et mon dieu quel beau personnage !! D’une droiture immense, soucieux de faire respecter la loi par tous, luttant contre la haine véhiculée par le racisme, ce shérif est viscéralement attachant. Et le talent de S.A Cosby ne s’arrête pas là, ses descriptions, ses dialogues, l’ambiance pesante, la violence, les émotions, tout est maîtrisé à la perfection, sa plume est magnifique et on se croit, pendant quelques heures, au cœur de Charon, aux cotés de Titus, dans cette véritable chasse au tueur en série! Une immersion totale!



Ce roman brillant et époustouflant de réalisme m’a permis de découvrir cet auteur qui a tout pour devenir un incontournable du genre (ces deux romans précédents vont d’ailleurs vite agrandir ma PAL!)

Dur... Noir... Poignant... Voici comment je résumerais ce magnifique roman de S.A. Cosby.



Charon, une bourgade sudiste, où Titus, le nouveau shérif Afro-américain va se retrouver avec une enquête le plongeant dans l'horreur absolue. Lorsqu'un jeune homme, également afro-américain, lance une fusillade dans un lycée, tue un homme blanc respecté et que lui-même est à son tour tué lors de tirs de riposte de la part de la police, cela ne peut qu'engendrer des tensions extrêmes. Surtout lorsque Titus va déterrer la vérité derrière l'acte de ce jeune homme.



Dur: 

Car ce roman parle de sujets actuels avec beaucoup de lucidité : le racisme, la violence, la corruption policière, le fanatisme religieux, les armes à feu qui gangrènent la société américaine face à ses nombreuses fusillades...



Noir:

Car S.A. Cosby décortique avec soin ses personnages et nous plonge dans les plus horribles travers de l'âme humaine: la violence, la pédophilie, les actes barbares. Rien ne nous est épargné.



Et poignant :

Car Titus est un personnage qui m'a énormément émue. Quel talent de la part de l'auteur d'avoir su si finement développé ce personnage ! 



Un homme de couleur qui essaye de faire bouger les choses dans les forces de la police mais qui est constamment remis en question. Par les blancs car ils n'arrivent pas à voir au-delà de la couleur de peau. Par la communauté noire car pour eux c'est un traître qu'il soit devenu shérif.



Titus qui est un homme droit, juste qui malgré tout ce qui lui arrive, tout ce qu'on lui balance, malgré ses propres traumatismes, va faire son travail avec droiture. Il est profondément humain et tout dans ses paroles, ses actes, son raisonnement transpirent cette humanité.



J'ai rarement été aussi touchée par un personnage.



Voilà, je ne peux que vous conseiller de lire ce roman qui, vous l'aurez compris, est un coup de coeur ❤



Je remercie chaleureusement les éditions Sonatine ainsi que Netgalley pour la lecture de ce très beau (mais dur) roman !




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La colère de deux pères, Ike et Buddy Lee, inconsolables et dangereux.

C'est leur histoire que nous raconte S. A. Cosby, celles de deux hommes, l'un noir et l'autre blanc, qui commencent par pleurer la mort de leurs fils, Isiah et Derek. Ces derniers, mariés et pères d'une petite fille, ont été abattus froidement d'une balle dans la tête en pleine rue, et la police n'a aucune piste. Cela ne satisfait évidemment pas notre duo de pères, prêts à renouer avec un passé de criminels pour réclamer vengeance, et peut-être se pardonner d'avoir rejetés leurs enfants parce qu'ils étaient gay.

S. A. Cosby propose avec ce récit musclé et rondement mené une histoire de vengeance hyper rythmée et efficace autour de deux personnages, que tout oppose a priori, et qui se retrouvent pourtant dans une rage commune. L'impétuosité d'Ike et le franc-parler de Buddy Lee se conjuguent tout au long de ce roman, pour former un duo explosif et attachant à la fois. Les regrets de ces deux pères, leurs fragilités ne sont jamais loin et contribuent à les rendre diablement humains et émouvants, alors que leur capitale sympathie de pères homophobes est plutôt bas au départ!

Enfin, et c'est l'autre réussite du roman, il ressort de ce texte explosif et subtil le portait d'une Amérique conservatrice et intolérante, que Buddy Lee et Ike vont bousculer à coup de massue.

Une superbe découverte, d'un roman maîtrisé, repéré l'an passé dans la liste des recommandations estivales de BarackObama et heureusement édité par Sonatine.

***Coup de Cœur***

Auteur découvert à Quai du Polar 2024.



J'ai terminé ce livre en larmes. J'ai eu plein plein plein d'émotions tout au long de ma lecture: de l'indignation, de la colère, des regrets que je ressentais très fortement avec nos protagonistes, des larmes de joie, de douleur, des larmes de rire aussi, tellement d'émotions que je salue et remercie chaleureusement S.A. Cosby.



Sa plume est incroyable, on a l'impression d'être dans un film tant tout est si bien imagé; et nous plongeons dans l'Amérique et son côté sombre, avec la haine du black Américain et des minorités sexuelles comme les LGBT. La plume de S.A. Cosby sait nous montrer comment "réfléchit" le blanc non éduqué et toute la violence qui en résulte.



Mais ce livre est aussi une rédemption; rédemption de deux pères qui n'ont pas su du vivant de leurs fils les accepter tels qu'ils étaient, c'est-à-dire gays et follement amoureux de leur partenaire.



Deux pères qui, mus par leur vengeance pour sauver l'honneur de leurs fils victimes de crime homophobe, vont se remettre en question et admettre qu'ils n'ont pas été à la hauteur, qu'ils ont été ignorants et stupides en ne voulant pas admettre l'homosexualité de leurs enfants et qui vont, sur le chemin de la vengeance, leur demander pardon.



Des papas/papys tueurs qui vont faire tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre justice et ainsi permettre à leur petite-fille, Arianna, de vivre dans un monde dans lequel ses deux papas auraient su s'identifier. Les papys n'ont pas été de bons pères mais ils espèrent pouvoir être de meilleurs grand-pères.



Quel très beau livre que je recommande vivement!



Belles lectures à tous.

Je viens de refermer "Le Sang des Innocents", un thriller sombre et oppressant qui m'a rappelé l'univers de R.J. Ellory par son ambiance générale, sa lenteur et son style d'écriture.



L'histoire suit Titus Crown, ancien agent du FBI spécialisé dans le terrorisme intérieur, qui décide de retourner dans son lieu de naissance, le comté de Charon en Virginie et d'y devenir shérif. Au fil du roman, nous découvrons les motivations derrière ce choix crucial.



Être un shérif noir dans ce comté, profondément marqué par la guerre de sécession et le racisme, s'avère extrêmement difficile. Les habitants y nourrissent une nostalgie persistante pour le général Lee et l'époque de l'esclavage. La religiosité imprègne leur quotidien, interprétée de manière à correspondre à leurs idéaux. Nous sommes plongés dans le sud rural, violent envers ceux qui diffèrent du stéréotype du blanc bien-pensant, religieux et sûr de lui.



Cependant, ce petit monde est confronté à l'horreur que l'homme peut infliger à la suite de l'assassinat d'un professeur apprécié de la communauté par un jeune noir désespéré.



Bien que la lecture soit intéressante et plaisante, elle n'a pas suscité un coup de cœur de ma part. J'ai ressenti une certaine lenteur et n'ai pas été totalement captivé par le roman.

Dans un État américain encore fortement marqué par le racisme, Titus Crown, nouveau shérif noir du comté de Charon, prend ses marques. Gérant les difficultés du quotidien, entre bastons au bar du coin, conduites en état d’ivresse ou permis pour des foires, il se retrouve confronté à une enquête complexe ayant pour point de départ le meurtre d’un professeur de lycée.



S.A. Cosby construit à partir de cet événement une intrigue haletante, maîtrisée, à l’action quasi ininterrompue. Les événements s’enchaînent et subjuguent le lecteur qui tourne les pages de ce polar avec avidité. Les personnages ne sont pas en reste, avec un personnage principal complexe et attachant, ex-agent du FBI au passé trouble, excellent enquêteur, criblé de doutes et de faiblesses, le rendant tout simplement humain. Les personnages secondaires sont également creusés et nous partons à la découverte de personnalités fortes, marquantes et hautes en couleur. Ce roman noir coche toutes les cases tout en mettant en exergue une société dysfonctionnelle, raciste et violente, sur fond de tensions communautaires, religion et déviance fanatique.



Réaliste, intense, addictif… un gros coup de cœur !

20//2024



Troisième lecture de cet auteur talentueux, et 3eme claque magistrale 💞



Après deux premiers livres marquants et réussis, on voit ici que l'auteur hausse une fois de plus le niveau d'excellence et d'exigence qu'il met dans son récit, et celui-ci est vraiment le meilleur et se situe au-dessus des deux autres, qui sont déjà deux belles réussites :)



Ici on part sur une tuerie dans un lycée, puis on bascule dans une ambiance silence des agneaux, avec comme trame de fond un shérif noir dans un état raciste du Sud...



Tout est réussi dans ce livre, avec l'alliance d'une plume accrocheuse d'un Stephen King, le sens de la narration historique d'un RJ Ellory, et une façon très visuelle dans la narration des scènes de tension en alternance avec les scènes d'émotions.



Aujourd'hui c'est un livre encore plus mature que les précédents, un livre qui raisonne fort dans l'Amérique de nos jours, qui met en lumière ce pays et ses fractures, ce pays et son histoire pas si vieille, ce pays et cette actualité wokisme, Black lives matters et l'emprise des réseaux sociaux pour mettre le feu aux poudres...



Énorme coup de cœur donc pour cet auteur, ce livre, et les deux autres bien sûr, mais avec une préférence pour ce dernier opus avec un roman présentant une belle épaisseur et une densité dans les sujets abordés qui emporte le lecteur sur son passage :)

Coup de ❤️



Avec « Le Sang des Innocents, » S.A. Cosby nous offre un roman noir percutant qui explore les tensions raciales et les croyances persistantes dans une petite ville du Sud de l’Amérique.



Au centre de l’histoire, nous suivons Titus Crown, ancien agent du FBI et premier shérif Noir élu dans le comté de Charon. Les divisions entretenues par des groupes extrémistes et des prêcheurs fanatiques déchirent cette petite communauté. Lorsqu’un jeune Noir est abattu par la police après avoir exécuté un professeur Blanc dans l’enceinte du lycée, Titus entrevoit les contours d’une enquête sordide aux apparences trompeuses.



L’auteur navigue habilement entre brutalité et subtilité, exposant un clivage persistant, amplifié par des principes religieux sectaires, dans une Amérique rurale imbibée de violence, où l’on dénombre plus d’armes à feu que d’habitants.



L’histoire, qui explore ainsi le passé sinistre de cette ville rongée par des croyances locales et gangrenée par l’extrême droite, est audacieuse, puissante et parfaitement menée.



Dans ce récit, il y a tout ce que j’aime. J’y ai retrouvé une ambiance prenante ainsi qu’un style que j’affectionne particulièrement et que j’apparente à du R.J. Ellory.



Coup de cœur pour cet ouvrage qui transcende les frontières du roman noir classique.



Un récit à la fois poignant et provocateur, laissant une marque indélébile.



S.A. Cosby fait preuve d’un talent exceptionnel, confirmant ainsi son statut d’auteur à suivre. Il nous livre un roman captivant, une pépite de noirceur.



Une totale réussite.
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J’ai découvert S.A. Cosby l’année dernière avec « La colère », son deuxième roman. J’avais énormément aimé ce livre à la fois dur et étonnamment émouvant. Je m’étais promis de lire son premier roman « Les routes oubliées ». Ce n’est que partie remise, je me suis d’abord précipitée sur son dernier « Le sang des innocents » que j’ai de nouveau beaucoup apprécié. Encore une belle claque tant au niveau littéraire qu’au niveau sociétal. L’auteur, afro-américain originaire du Sud des Etats-Unis (Etat de Virginie), où se situe l’intrigue de son livre, connaît donc bien la situation des Noirs dans ce genre d’endroit. L’esclavage et ses atrocités restent encore dans les têtes et les cœurs de ses habitants, tant du côté des Noirs que du côté des Blancs pour beaucoup encore suprémacistes blancs. Comme il est dit en introduction de ce roman, ici vivent soit des descendants d’esclaves, soit des descendants d’esclavagistes. Cela plante bien le décor ! Le Comté de Charon (humour noir des anciens, ces colons morts depuis plusieurs siècles, d’avoir choisi pour nom de leur comté celui qui faisait traverser le styx, le fleuve des enfers, aux âmes des morts contre une obole !) a une histoire vous l’aurez compris, chargée de chaos et de haine. Chose incroyable, dans ce Comté de Charon, c’est un Noir, Titus Crown, ancien du FBI, qui est le shérif. Depuis un an, il fait régner l’ordre dans ce comté où il connaît tout le monde puisqu’il y né. Il est revenu dans sa ville natale, officiellement pour s’occuper de son père âgé, officieusement on comprend vite que Titus traîne un lourd secret qui pèse sur son âme et qui l’a fait quitter son poste prestigieux au FBI et s’enterrer dans ce comté rural où il ne se passe pas grand-chose si ce n’est les rancunes et haines anciennes et récurrentes. Jusqu’au jour où un jeune Noir, Latrell, fils ainé d’un ami de Titus, tue dans les locaux du lycée, un professeur aimé de tous mais au lourd passé secret et se fait abattre par deux adjoints de Titus. Cet évènement sanglant va être le début d’un déchainement de violence dans le comté et la mise à jour d’une tragique histoire de meurtres de jeunes Noirs. Titus va devoir faire face à des situations dramatiques et compliquées tout en surmontant ses démons intérieurs. La personnalité complexe de Titus en fait un personnage fort et fragile tout à la fois, attachant et dur à la souffrance. Il est droit dans ses bottes comme on dit et veut mener à bien sa mission : protéger les habitants du comté dont il a la charge et arrêter ce monstre diabolique qui tue et torture sans état d’âme. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman tellement bien écrit, puissant, émouvant, utile pour sa peinture sociétale du Sud des Etats-Unis, avec un juste équilibre entre la violence récurrente et l’émotion. Ses personnages sont ciselés. Je ne peux que vous conseiller de lire « Le sang des innocents » et d’une manière générale lire S.A. Cosby.
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Peut-on échapper à son destin ? C’est le sujet principal du premier roman de S.A. Cosby « les routes oubliées », avec l’histoire de Beauregard Montage, dit Beau, ou dit Bug, selon les personnes de son entourage.



Beauregard est le fils d’un truand, passionné de voitures anciennes qu’il aime bricoler et qui a abandonné sa femme et son fils après un énième coup foireux, lorsqu’il était encore jeune. Il s’est construit avec cette image du père sublimé, entre une mère rude et défaillante, et un parrain appartenant également au milieu de malfrats. Lui-même a fait des « coups » qui l’ont conduit en prison pour quelques années. Sorti, il s’est rangé et joue au mari et père modèle, en tenant un petit garage avec son cousin Kelvin. Mais l’ouverture d’un concurrent plus grand et moins cher, Precision Auto Repair, le mène à la faillitte. Beaucoup de gens comptent sur lui financièrement, Beauregard doit assumer les traites du garage, les études de sa fille ainée née d’un premier mariage, et de ses deux garçons qui nécessitent des soins dentaires et autres frais coûteux, et le paiement de l’Ehpad où il a mis sa mère. Les problèmes d’argent se font de plus en plus ressentir. Acculé, il reprend du service en tant que conducteur auprès de truands peu fiables pour un dernier coup qui devrait le remettre sur les rails : le braquage d’une bijouterie et le vol de diamants. L’affaire tourne mal, et Beauregard va se battre contre des tueurs à gages qui vont s’en prendre à sa famille. Le tout dans une Amérique encore ségrégationniste et raciste.



Thriller, suspense, tout y est pour nous faire passer un bon moment. S.A. Cosby réussit à nous rendre le personnage de Beauregard attachant, un homme vivant empli de doutes, de questionnements sur qui il est vraiment. Cette dualité est bien transcrite, formidablement ambiguë, qui est-t-il ? quelle personnalité le définit le mieux ? Gangster ou homme bien en charge d’une famille ? Qu’est ce qui prime ? Peut-on changer et décider de devenir quelqu’un d’autre ? Est-on relégué à ce que notre enfance a fait de nous ? A nos origines ? Autant de questions qui restent en suspend. Un magnifique roman, aux multiples rebondissements, qui se lit d’une traite, car on a envie de savoir la fin qu’on espère heureuse……

Une découverte complète avec ce livre puisque je ne connaissais pas cet auteur. Et ça a été un super moment de lecture !



J'ai beaucoup aimé la construction de cette intrigue et les personnages développés par l'auteur.

Le récit prends place à notre époque dans le comté de Charon, au Sud des Etats Unis, où le racisme est encore omni présent.



L'enquête est menée tambour battant, le récit démarre dès les premières pages. Aucune longueur dans ce récit, mais pour autant pas de précipitation non plus. En parallèle de l'intrigue principale, l'auteur développe un mystère autour de son personnage principal, le shérif du comté.

Ces deux lignes évoluent et s'entrecroisent sans jamais se gêner. J'ai trouvé très intéressant ce développement des personnages en plus de l'enquête.



Les thèmes abordés sont d'actualité (malheureusement) et bien traités.



En bref, un très très bon polar, que je recommande et qui m'a donné envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
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Un criminel rangé prêt à reprendre du service pour sauver financièrement sa famille est un scénario classique dans les polars. Mais celui-ci se distingue par la description remarquable du fonctionnement mental et émotionnel de son héros, Beauregard alias Bug.

Beauregard, l'homme rangé, le mari aimant et le père affectueux. Bug, l'as du volant, le braqueur de banques, qui bute implacablement des types.



Peut-on être 2 personnes à la fois ? Un hors-la-loi la moitié du temps, un bon et honnête chef de famille l'autre moitié.

Un criminel peut-il prétendre effacer totalement son ancienne vie ? Persistera-t-il une partie de lui, aussi infime soit-elle, qui aimera toujours la vie de hors-la-loi ?

Ce sont toutes ces questions qui rongent la conscience de notre héros et que l'auteur épluche minutieusement.



J'ai soutenu Beauregard même quand il faisait des choses horribles. le coupable ? S.A Cosby qui fait des méchants, des héros attachants.

Un polar qui sort des standards, percutant, plein d'adrénaline, foncez.

LA COLERE de SA COSBY : J'avais acheté ce livre un peu avant les QDP et j'ai pu rencontrer l'auteur et le lui faire dédicacer lors du salon à Lyon. Mr Cosby était apparemment ravi de faire partie des invités et a apprécié la ville, sa gastronomie, les fabuleux décors de la Bourse ou de l'Hôtel de Ville, et l'enthousiasme de ses lecteurs et lectrices. Quant au roman, il nous plonge dans l' histoire de la vengeance de 2 pères, l'un noir, l'autre blanc, anciens detenus, qui s'allient pour rechercher et tuer les assassins de leurs fils. Englués dans leur culpabilité d'avoir rejetés leurs fistons homosexuels, ils ne peuvent pas accepter leur fin tragique et vont se lancer dans des actions plus violentes les unes que les autres, leurs ennemis les poussant à faire resurgir leurs anciens démons. Au travers de ce récit sanglant, l'auteur dresse un portrait peu flatteur du Sud des États-Unis, ancré dans des croyances et comportements d'un autre âge. Mais c'est aussi un plaidoyer contre le racisme et l'homophobie. Malgré les hécatombes et beaucoup d'hémoglobine, on est touchés par la douleur et la colère des personnages et les changements qui vont s'opérer dans les rapports entre ces 2 pères que tout oppose à priori. Un écrivain prometteur.

"No country for black men"



Une immersion totale dans le Sud de l'Amérique, au coeur de Charon, petite ville de Virginie...

une bourgade pas si calme que cela, où règne tensions, haines, racisme, faux semblants et où chaque habitant porte un masque pour protéger ses secrets.



Titus Crown, ex membre du FBI, revient dans sa ville natale pour devenir le premier shérif noir du Comté.

Il est aimé ou détesté...Un shérif charismatique qui doit tout faire pour se faire respecter.



Tout s'accélère et créer le chaos le jour où un étudiant noir tue le professeur tant aimé du lycée de Charon, Mr Spearman.

La police fini par abattre Latrell, l'étudiant.

Règlement de compte ? Bavure policière ?



Une enquête très prenante et rythmée, et un shérif charismatique, à la hauteur pour démêler le vrai du faux...



Un coup de cœur pour la plume de l'auteur si immersive et visuelle qui a su me plonger dans une ambiance sombre, m'a fait soupçonner chacun des protagonistes, et découvrir cette Amérique..



Très envie de découvrir ces précédents romans !



Vous l'avez lu?

Connaissez vous l'auteur ?

Le Sud n’a pas changé. Ce constat, Titus Crown y est confronté au quotidien. Ancien agent du FBI, il est le premier shérif noir à avoir été élu dans le comté de Charon, la terre de son enfance. Mais pour la communauté qu’il a juré de servir, la ligne Mason-Dixon existe toujours bel et bien, et le comté de Charon est au sud de celle-ci. Et si l’élection de Titus a fait la fierté de son père, elle a surtout provoqué la colère des Blancs, qui le trouvent trop entreprenant, et la défiance des Noirs, qui le croient à la solde de l’oppresseur. Bravant les critiques, Titus tente de faire régner la loi dans un comté rural frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales, ravivées par les nostalgiques de la Confédération et les prêcheurs zélés. Jusqu’au jour où Lattrel, un jeune Noir, tire sur M. Spearman, le prof préféré du lycée, avant de se faire abattre par la police. Fanatisme terroriste, crient les uns. Énième bavure policière, ripostent les autres. Titus, lui, s’aperçoit rapidement que son enquête est bien plus complexe que prévu, et qu’elle défie toutes les apparences. À mesure que les dissensions s’exacerbent, le voilà lancé dans une course contre la montre pour découvrir la vérité.

Je découvre l’auteur avec ce livre, je suis conquise.

Déjà, l’intrigue est géniale.

Les lieux, le contexte de racisme dans cet état avec un très présent encore aujourd'hui m’ont plu.

J’ai également bien aimé les personnages et surtout Titus, courageux mais avec aussi quelques failles dures à cicatriser.

Et j’ai adoré le style, la plume. C’est un roman noir policier, certaines scènes sont un peu dégoutantes mais on a vu (lu) pire donc tout le monde peut le lire facilement.

C’est une belle découverte, j’ai adoré l’ambiance et l’univers de l’auteur.

Je veux maintenant découvrir ses deux premiers livres (Les routes oubliées et La colère).

Je vous le conseille vivement !


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Est-il prématuré de dire que je viens de lire mon plus grand coup de cœur de 2024 ? On n’est même pas le 15 janvier et je suis persuadé que je ne me trompe pas. C’est probablement un peu ostentatoire de balancer ce genre de chose comme ça à la face des réseaux sociaux, mais je sais, amis et collègues lecteurs, que votre mansuétude me pardonnera ces vociférations écrites.



C’est un véritable cadeau que les éditions Sonatine m’ont fait en me proposant cette lecture. Je ne compte plus le nombre de coups de cœur littéraires que j’ai pu lire grâce à eux. Probablement ma maison d’édition préférée. Leur sélection de roman est toujours aussi enthousiasmante année après année.



Le sang des innocents, c’est l’histoire d’une Amérique qui n’a jamais su faire table rase de son passé, de ses failles, de ses maux, du cancer qui la ronge.



Un shérif noir, élu dans un état du sud. Un homme qui reste un esclave aux yeux d’une majorité de blancs, et qui pour les noirs n’est plus de leur communauté, mais juste un flic. Un shérif comme lui peut-il faire aussi bien son travail qu’un shérif blanc ? Les événements qui vont se produire pourraient peut-être apporter un début de réponse.

Une tuerie dans un lycée, qui va, au fur et à mesure que l’enquête avance, provoquer des réactions et des horreurs dans la ville de Charon. Ce livre n’est pas un thriller, même si on frôle cette catégorie par moments, mais un roman noir, d’une rare profondeur.

En parallèle à ces évènement, Cosby aborde d’autres sujets, comme le problème des armes aux USA. Il ne raconte pas une simple histoire, il montre du doigt, il dénonce, pour qu’aucune facette n’échappe aux lecteurs. Faire comprendre ce qu’est la réalité, pour comprendre ce que vivent les femmes et les hommes qui côtoient ceux qui ne les considèrent pas.

Je suis subjugué par l’intelligence de ce roman, qui propose un polar, avec une fin épatante, tout en offrant une vision affutée des hommes.



Merci aux éditions Sonatine, et à NetGalley pour cette lecture

#LeSangdesinnocentssonatineeditions #NetGalleyFrance














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●L'auteur, le livre (400 pages, 2024, 2023 en VO) :

L'année commence bien avec Shawn Cosby, un romancier noir américain qui a grandi dans le sud, en Virginie, où il réside toujours.

Le sang des innocents est le dernier roman (le troisième en VF) de cet écrivain de la violence et de la colère : le portrait sombre d'une petite ville du sud des US, rongée par le racisme et le fanatisme religieux.



● On aime beaucoup :

❤️ On aime ce roman noir qui appartient à la catégorie des braseros dans lesquels on déverse tous les ingrédients nécessaires à un dangereux incendie.

Ici le brasero s'appelle Charon, une bourgade de Virginie, état du sud.

Une bourgade où vivent sans aucune harmonie les communautés blanche et noire, où cohabitent pas moins de vingt et une églises (les méthodistes, les pentecôtistes, les catholiques, les luthériens, les corinthiens, etc ...) et où l'on compte plus d'armes à feu que d'habitants.

Une bourgade à majorité noire, dirigée par les blancs et où le shérif est ... noir.

Il suffit d'une étincelle pour que tout s'embrase, une étincelle que Shawn Cosby s'empresse d'allumer avant la fin du premier chapitre : "Il y a une fusillade en cours au lycée et le standard est en train d'exploser sous les appels".

❤️ Derrière une prose soignée, fluide et agréable à lire, Shawn Cosby ne manque pas une occasion de s'attaquer aux deux pêchés originaux sur lesquels s'est construit le pays et qui condamnent les descendants des pères fondateurs sur plusieurs générations : l'esclavage avec un racisme profondément ancré des deux côtés de la barrière, et l'hypocrisie des pasteurs et prédicateurs religieux en tout genre.

Sa plume sait se montrer féroce pour vilipender le mal, sans mâcher ses mots, même si parfois un humour bien senti pointe le nez.

❤️ Pour autant on apprécie que Shawn Cosby ne profite pas de son sujet (une pédocriminalité particulièrement horrible) pour nous livrer un thriller voyeur et complaisant. Bien au contraire, l'auteur épargne son lecteur et son shérif protège son équipe : nul besoin de décrire longuement le mal pour l'imaginer. Il vaut mieux garder la tête froide et se concentrer sur la traque des criminels.

❤️ On apprécie également le soin apporté par l'auteur à brosser en quelques lignes les portraits de ses personnages, même lorsqu'il s'agit de personnages secondaires qui ne feront qu'une courte apparition dans le roman. Cette mosaïque de personnages, c'est le portrait de la petite ville de Charon.



● L'intrigue :

Nous sommes en Virginie, dans l'un de ces états du sud où les blancs s'accrochent encore aux manettes et où ceux qui ne se sont toujours pas remis de la défaite du général Lee ne voient pas d'un très bon oeil l'étoile du shérif épinglée à la chemise d'un noir, Titus Crown, pourtant légitimement élu.

Titus ne fait pas l'unanimité, pas même au sein de sa propre communauté puisque certains voient en lui "un oncle Tom à la solde du système" et que "beaucoup le considéraient comme l'ennemi. C'était le prix à payer lorsqu'on portait l'insigne".

Un beau matin donc, la ville de Charon se réveille traumatisée : un ancien élève a déclenché une fusillade dans le lycée. Un enseignant a été tué. Deux adjoints du shérif ont réussi à abattre le forcené. Un fait divers dont sont coutumiers les US.

L'ancien élève, le tueur, est un afro-américain. L'enseignant innocent est un blanc qui faisait l'unanimité dans toute la ville. Les deux adjoints qui ont abattu le jeune noir ... sont blancs.

Alors que chacun est en train de choisir son camp, les choses vont se compliquer très vite d'une manière inimaginable : l'innocent enseignant estimé de tous va rapidement s'avérer un salopard de la pire espèce, et encore le mot est faible puisqu'il s'agira de pédocriminalité.

Un meurtrier qui court encore, des cadavres qui s'accumulent, voilà une situation explosive à l'approche du festival annuel de la ville et le shérif Titus va devoir déterrer de sombres secrets du passé.



Pour celles et ceux qui aiment le sud.

Livre lu grâce à Netgalley et aux éditions Sonatine.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..

En 2022, S.A. Cosby faisait une entrée remarquable en France et chez les Éditions Sonatine avec son premier roman : Les routes oubliées traduit par Pierre Szczeciner. Dans une ambiance Fast and Furious, on fait la connaissance de Beauregard Montage bien décidé à laisser son passé criminel derrière lui mais qui se voit contraint de revenir sur cette promesse face au manque d’argent, indispensable pour survivre et envisager un avenir meilleur pour ses enfants. 



Déjà là, on découvrait une écriture nerveuse, stylée, vertigineuse, habitée de fureur, et tout comme ses personnages, il récidive pour un deuxième roman tout aussi fort, et confirme son talent pour mettre en avant la situation sociale de l’Amérique qui poussent les américains vers des choix inévitables. 



C’est dans une ambiance Sons of Anarchy, qu’il campe son histoire, mettant en scène des gangs, véritables fléaux qui gangrènent le pays et amènent des poussées de violence inimaginable, s’ajoutant à celles liées l’homophobie et au racisme. 



Un deuxième roman noir tout aussi percutant, qui ne laisse aucun répit semant dans son sillage toute la colère des hommes, assoiffés de justice. 



S.A.Cosby nous entraîne à folle allure au cœur de l’Amérique d’aujourd’hui, où il est bien difficile de ne pas franchir la ligne face à tant haine envers son prochain sous prétexte qu’il soit de couleur ou d’orientation sexuelle différente. 



Un auteur engagé comme j’aime et un style bien à lui que j’ai hâte de retrouver, prochainement au cinéma, puisque ce roman noir passera de l’encre à la bobine, pour mon plus grand plaisir. Ça va déchirer sur les écrans de cinéma.

Je ne connaissais pas cet auteur et c’est vraiment une bonne découverte !



Exit les flics et autre histoire policière, pas d’enquête abracadabrante ou de long discours. Deux pères, deux ex taulards, leurs fils respectifs assassinés, une vengeance. Rien de plus, rien de moins.

Dans cette histoire qui, certes, paraît simple, l’auteur arrive à intégrer pas mal de ramifications autour des gangs, caïds et autres réseaux mafieux, et il le fait très bien. On plonge dans une Amérique assez glauque et sinistre, loin de “Desperate housewives” et des quartiers huppés.

On est sur une critique de l’Amérique conservatrice avec tous les préjugés concernant la couleur de peau ou les déviances sexuelles. C’est osé que d’intégrer dans une seule et même histoire les crimes raciaux et les crimes sexistes, mais c’est superbement réalisé de la part de l’auteur.



Si l’histoire est exceptionnelle, les personnages ne sont pas en reste. Ike et Buddy Lee sont sur une corde raide émotionnelle du début à la fin du livre. Ils sont tout autant charismatiques l’un que l’autre, c’est un tour de force d’avoir réuni deux personnages aussi imposants sans qu’un des deux ne prenne le dessus sur l’autre ou même sur l’histoire.

Ils sont sur une corde raide tout au long de l’histoire et forcément… Ils vont basculer à un moment donné… Mais pour en savoir plus, il faudra lire le livre.



C’est brutal et violent à souhait sans jamais être dans l’excès. L’intrigue est excellente tout comme les personnages, on a vraiment du mal à lâcher ce livre.



Merci aux éditions sonatines et à Robin pour ce SP !
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