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Critiques de S. A. Cosby (293)
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La Colère

Quand ne reste que la colère…



Un début mélo : nous sommes en Virginie, deux pères, un noir et un blanc, pleurent le meurtre brutal de leurs enfants mariés contre les volontés paternelles. Un petit air de Roméo et Juliette. Alors, crime raciste ? Sauf que les enfants en question sont deux hommes. Deux Roméo. Alors, crime homophobe ?



Ni l'un, ni l'autre, il ne s'agit pas de crimes de haine. Si racisme et homophobie constituent bien la toile de fond qui accompagne le récit, il s'agit avant tout d'une histoire de double vengeance aux accents colériques ultra violents.

Les deux pères en question, eux-mêmes racistes et homophobes, mais se reprochant d'avoir rejeté leurs fils à cause de leur sexualité, décident de s'allier pour comprendre et venger. Un couple de… justiciers impitoyables.



Ce faisant, ils nous ouvrent les portes d'un vrai polar d'action : le rythme est soutenu, les coups pleuvent, le sang coule, les bombes explosent, la plupart des personnages sont vindicatifs et cruels, les répliques s'enchaînent, les jeux de mots fusent… Et les deux pères forcenés restent attachants malgré leur colère dévastatrice.



On peut reprocher à S.A COSBY le recours à certains stéréotypes, aux bons sentiments, au « grand spectacle »… Mais le style est là, tonique et vrombissant comme une Harley.



Dans « le sang des innocents », S.A COSBY gagne en profondeur et rend compte avec beaucoup plus de finesse et de crédibilité de la complexité des situations sous emprise raciste.

Avec « La colère », nous avons un solide roman de détente qui comporte tous les ingrédients du film d'action tonitruant avec deux papis tout en haut de l'affiche.



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Le Sang des innocents



Charon est une petite ville du sud des Etats-Unis. Et ça n'est pas qu'un décor dans ce polar américain.

Au contraire, ce shérif qui mène l'enquête, Titus Crown, est un enfant de ce territoire. Un fruit de cet arbre. Et la métaphore terrible de la chanson "Strange Fruit" de Billie Holliday n'est hélas toujours pas anachronique.

Bref, ce polar met en scène une enquête qui commence par une de ces tueries dans un établissement scolaire qui endeuille régulièrement l'Amérique. Un enseignant aimé de tous vient d'être abattu par un jeune Noir que les hommes de Titus ont abattu.

Rapidement, l'affaire se révèle moins linéaire qu'à l'accoutumée et le passé ségrégationniste de ce comté ressurgit, bien vivace.



Ce roman a les qualités indéniables du polar : du rythme et du suspense. Mais pas que : il s'agit ici autant d'un roman policier que d'un roman noir, car la fiction présente au lecteur un miroir éclairant sur la société américaine actuelle. La ville et ses habitants sont décrits et mis en scène avec acuité et réalisme. C'en devient un ressort essentiel de l'intrigue. C'est selon moi l'une des plus-values de ce récit.



On pourrait sans doute trouver à raison que l'intrigue prend le pas sur la littérature, que l'on est davantage dans l'écriture scénariste que dans l'objet littéraire. Néanmoins, le personnage du flic est suffisamment travaillé - comme celui de son père pour qui j'ai une tendresse particulière - pour que le lecteur sensible y trouve la nourriture psychologique qu'il recherche pour que les mots l'embarquent malgré tout dans l'histoire.



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Je n'écris pas que des chroniques !

Découvrez mes deux romans :

"Le soleil ne brille pas pour tout le monde"

"Les Naufragés" (Coup de ❤ du jury 2023 du Carré des Ecrivains de Marseille)



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Le Sang des innocents

La seule différence (entre vous), c’est que toi, t’es noir, et lui, il est raciste.



Charon est une petite ville de Virginie, dans le sud des États-Unis, plutôt calme depuis quelque temps, mais les choses changent vite et les vieux démons ressurgissent toujours. Ce matin-là, Titus Crown, ancien agent du FBI et premier shérif noir du canton, est appelé d’urgence : un forcené s’est introduit dans le lycée.

Lorsqu’il arrive sur place avec ses collègues, c’est pour constater la débandade : tout le monde cherche à fuir l’établissement et il semble qu’il y ait déjà un mort. Un homme armé sort, que Titus reconnaît. Il s’agit du fils d’un ancien camarade de classe, Latrell, un peu paumé, un peu junkie, qui semble en plein délire.

Titus tente de parlementer, mais d’un seul coup, tout dérape, et le jeune homme s’élance et finit criblé de balles.

C’est le professeur Spearman, sans doute un des préférés du lycée, qu’a tué Latrell avant d’être abattu, mais avant de se ruer sur les flics, dans son délire, il a parlé du téléphone du prof, qu’on y trouverait des réponses. Avant d’envoyer les deux corps à la morgue, Titus a pris soin de récupérer l’appareil.



La Virginie est un état rural où flotte encore le drapeau des confédérés, où la ségrégation n’existe plus dans les faits, mais encore dans les têtes. Noirs d’un côté, Blancs de l’autre, avec en prime le racisme ordinaire (endémique), le populisme, quelques suprématistes, un semblant de misère économique et des ravages liés à la consommation de drogues.

Un Afro-Américain abattu par deux policiers blancs sous les ordres d’un shérif noir, voilà de quoi retourner toutes les consciences et attiser toutes les haines. Mais en explorant le téléphone de la victime puis en fouillant chez lui, Titus découvre des horreurs, des scènes de pédocriminalité, des tortures, des assassinats. Latrell était complice, mais sous influence et les vidéos et photos saisies révèlent l’existence d’un troisième homme, toujours masqué…



Là où S.A. Cosby excelle, c’est dans la description fouillée d’une petite ville de Virginie, rongée par le poids du passé ségrégationniste et raciste qu’ont connu les états américains du sud. La séparation des Noirs et des Blancs est ancrée dans tous les esprits, apprise dès le plus jeune âge, vécue dans la chair, pour ainsi dire tatouée. Elle traverse les vies, les institutions, même les églises, qui prient pourtant le même Dieu.



Le personnage de Titus Crown, au cœur du roman, est observé sous toutes les coutures : en tant que noir, en tant que shérif noir dans un état raciste du sud, en tant que fils, en tant que frère, en tant que mari, en tant qu’ex-amant. Même son passé traumatisant, personnel ou professionnel, est mis à contribution. Il agit comme le révélateur de tous les dysfonctionnements.



Il avait fait le choix de vivre dans un no man’s land entre les gens qui croyaient en lui, les gens qui le haïssaient à cause de sa couleur de peau, et les gens qui le voyaient comme un traître à sa race.



Cette partie du roman est plutôt bien construite, agréable, voire instructive dans sa manière de présenter les choses. Je suis moins convaincu par l’aspect thriller du roman. Qu’un crime soit commis, soit. Qu’une enquête soit menée pour servir le récit, oui. Mais pourquoi aller vers la surenchère, même diffuse ? Pourquoi avoir intégré au récit un tueur en série machiavélique digne d’une tête de gondole ? On se retrouve avec un récit à double facette, l’une n’étant pas en concordance avec l’autre. Dommage de gâcher l’ensemble qui recèle pourtant de belles envolées :



À l’image des gens qui les peuplent, les petites villes sont pleines de secrets. Secrets de la chair, secrets du sang. Serments cachés et promesses murmurées qui se transforment en mensonges aussi vite que le lait caille sous un chaud soleil d’été.

Dans le Sud, le mythe de Main Street, la fameuse rue principale censée représenter l’âme de chaque ville, est un pur fantasme. L’âme d’une ville se trouve sur les routes secondaires au bitume craquelé, sous un ciel chargé de nuages. Elle se trouve sur la banquette arrière d’une Buick rongée par la rouille et sur le plateau d’un pick-up délabré. Le cœur du comté de Charon bat au rythme des spirituals qui emplissent les églises tous les dimanches matin, mais son âme est une vérité qu’il faut extraire de la sueur des amants adultères et du sang qui coule du nez de la présidente de l’association des parents d’élèves, après que son mari a encore un peu trop forcé sur la boisson. Une vérité dissimulée derrière les numéros de série des billets de dix et vingt dollars que les enfants chéris de Charon échangent contre les échantillons de quiétude qui les enverront au pays des rêves, la bave aux lèvres.

L’âme de Charon danse parmi les vapeurs du poêle à pétrole qui suspend à jamais la respiration d’un père, d’une mère et d’un petit garçon dans un mobile home glacé.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Les routes oubliées

13//2024



Quelle découverte, et quel coup de coeur :)



Merci encore une fois à Sonatine pour leurs capacités à distribuer en France des auteurs aussi talentueux que celui-ci, et tant d'autres depuis une quinzaine d'années.



On est ici dans un roman noir sociétal ressemblant sur certains points à ceux de David Joy (milieu modeste, environnement rural, des gens qui galèrent et qui parfois franchissent la ligne rouge), mais là où ce roman se démarque c'est dans sa violence et sa capacité à envoyer des coups au lecteur!



On est réellement pris d'attachement pour le héros et sa famille, on a accès à son passé et à ce qui le définit aujourd'hui comme homme, comme mari et comme père, et on souffre avec lui quand il replonge dans un passé trouble car acculé financièrement...



C'est un roman court, brutal, noir, mais tellement réussi et tellement riche au niveau émotions que cela ne donne qu'une envie, essayer les deux suivants :)
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Le Sang des innocents

Découverte de cet auteur pour ma part.



En Virginie, dans le sud des Etats Unis , il ya une petite ville Charon County qui semble calme a première vue .



A première vue seulement car dans cette ville la cohabitations entre les personnes n’est pas facile . Les blancs, les noirs , les croyants, les non croyants….. mais surtout l’histoire du sud des Etats Unis a laisse beaucoup de traces et de rancoeurs dans les familles.



L’histoire de ce récit s’ouvre avec une fusillade qui a lieu dans un lycee. Un professeur est assassiné .



La police du comte est envoyee sur place .

A sa tete , Titus Crown, premier shérif noir de l’histoire cette ville.





L’enquête pour trouver le meurtrier, va nous amener a rencontrer beaucoup d’habitants tous très différents.

Le racisme, la violence, la haine, les differentes religions, la dérive des opinions seront les thèmes abordes dans ce récit.



Ce fut très bonne lecture ou les personnages très bien analyses sont attachants pour certains et détestables pour d’autres.

Le récit est rythme.

Il propose a la fois une enquête policière mais surtout il analyse ce melting pot social toujours présent herite de ôhistoire du sud des Etats Unis.



Une grande reussite

Je lirai d’ailleurs les romans precedents
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Le Sang des innocents

Le personnage principal, Titus, porte toute l'intrigue. On frissonne pour lui, on vibre avec lui, on lutte à ses côtés, on le talonne dans son enquête. Et quelle enquête !

Le sang des innocents est un roman sombre, cruel. L'affaire sur laquelle Titus et ses adjoints enquête est effrayante car elle montre la terrible cruauté des hommes envers les hommes. D'ailleurs, on sent derrière chaque mot à quel point la persistance du racisme et des injustices révolte l'auteur. Sa plume vous embarque, le suspense vous cueille à chaque chapitre et il est impossible de lâcher ce roman. C'est un livre à offrir et à partager !
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Le Sang des innocents

🤎 Ce polar nous promet de grands moments autant du point de vue de l'écriture que de celui de l'intelligence de l'histoire mettant en scène une thématique très importante de l'Histoire : le racisme.

🤎 C'est une grande "guerre" au quotidien qui oppose les membres de cette communauté.

🤎 L'intrigue est captivante, on se trouve des le début dans un lycée lors d'une fusillade. Il ne s'agit pas uniquement de coups de feu ou de morts, ce n'est que le début d'une histoire additive où le côté sombre des hommes est mis en lumière.

🤎 C'est une réflexion plus globale sur la société que nous propose l'auteur.

Un bon moment de lecture.
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Le Sang des innocents

Un roman noir puissant et profond.



📚 Le shérif noir Titus Crown, de retour sur la terre de son enfance est confronté à un évènement terrible : Latrell un jeune noir pénètre dans un lycée pour tuer un professeur apprécié de tous. Latrell sera lui-même abattu par les forces de l'ordre. Bavure policière ? Acte de terrorisme ?

Le shérif et son équipe vont se retrouver face à une course contre la montre où les meurtres vont se succéder.



📗Le shérif Titus est un homme extrêmement droit et juste qui s'est donné pour mission de faire régner la loi dans son comté. Sa posture est complexe, c'est le premier shérif noir élu à Charon, il se défend d'être uniquement représentant de la communauté noire. Certains croit en lui, d'autre le haisse et d'autre encore le considère comme un traître de sa race.

Le personnage est très attachant.



📙 La réputation de l'auteur qualifié de maître du polar noir et social est justifiée. Il aborde en toute connaissance de cause une Virginie du sud rurale frappée par la consommation d'alcool artisanal et d'opioïdes.

Charon, comté fondé dans le "sang et l'obscurité", porteur des stigmates de la guerre de Sécession et ses fantômes.

Un comté imprégné par la religion qui occupe une place importante.



📘 Un thriller qui mêle la réflexion à l'action.

J'ai vraiment apprécié l'exploration du poids de la responsabilité concernant les forces de l'ordre.

Un réel talent littéraire.

J'ai été captivée tout le long, une immersion totale dans cet État porteur d'histoire.

Une série de meurtres et de rebondissements, une course pour débusquer " l'assassin du sole pleureur".

Une intrigue complexe très bien construite.

Attention certaines scènes sont difficiles.
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Les routes oubliées

Beauregard Montage ne s’en sort plus. Entre les factures de son garage qui s’accumulent, la maison de retraite de sa mère à payer, ses deux jeunes fils à élever et sa grande fille qui va rentrer à l’université, ses maigres revenus ne suffisent plus à maintenir ses finances à flot. Alors quand ce crétin de Ronnie lui propose un plan facile et ultra rentable, Beau accepte à contre cœur. Il avait pourtant juré à sa femme que sa carrière de malfrat était derrière lui, et qu’après sa sortie de prison jamais il ne replongerait, mais la pression financière devenue infernale ne lui laisse guère le choix. Et puis jouer le chauffeur pour un braquage de bijouterie, c’est un rôle qu’il peut endosser sans problème. Sauf que rien ne va se passer comme prévu et que le braquage va devenir le point de départ d’une descente aux enfers épouvantablement douloureuse.

Amis de la cambrousse, bienvenus en Virginie, état où les rednecks sont rois ! Pour Beauregard l’afro-américain, il n’est pas aisé de vivre parmi les bouseux racistes qui règnent en maître sur ces terres rurales. Difficile de rester dans le droit chemin quand on ne cesse de vous mettre des bâtons dans les roues, difficile de développer une activité professionnelle honnête quand votre couleur de peau vous marginalise. Difficile également d’échapper à son destin et de ne pas suivre les traces d’un père délinquant que l’on érige en modèle.

S.A. Cosby n’y va pas par quatre chemins. Son roman se déroule pied au plancher, entre bagarre, coups de feu et scènes de poursuite en voiture. Ces dernières sont spectaculaires, dignes d’un film d’action hollywoodien. Son écriture nerveuse laisse parfois place à des moments plus calmes, où la psychologie de son héros gagne en épaisseur et où les retours sur son passé permettent de mieux comprendre son comportement présent. Après, entendons-nous, on n’est pas non plus chez Bourdieu et ce polar est loin d’être un essai sur le déterminisme social. L’action reste le moteur principal du récit et rythme un scénario où les temps morts n’apparaissent souvent que comme des rampes de lancement vers de nouvelles séquences pétaradantes.

Un polar rondement mené qui ne renouvèle pas le genre mais se révèle, au final, d’une grande efficacité.
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Les routes oubliées

Prix Nouvelles Voix du Polar 2023 catégorie étranger



Parce que ce roman noir, ce polar noir, est diablement efficace et remarquablement écrit...Je vous explique...



Beauregard Montage, Bug ou Beau pour les intimes, est un père de famille, marié, 3 enfants, garagiste hyper compétent et Black... dans la Virginie de 2012. Tout irait bien dans le moins mauvais des mondes possibles si... si... Bug n'était aussi un pilote exceptionnel, un braqueur méticuleux et parfois, quand il y est obligé, un meurtrier. Et pourtant, on s'attache à lui. Oui, on peut s'attacher à un braqueur qui tue de temps en temps (des crapules, exclusivement des crapules !). Un formidable personnage bâti par S.A.Cosby. Bug est complexe, sensible et blessé. Pas vraiment maître de son destin. Blessé par le départ de son père quand il était enfant, en fuite ou mort quelque part dans l'Ouest. Blessé parce qu'il a fait 5 ans de détention dans un centre pour mineurs pour une raison que je vous laisse découvrir. Complexe parce qu'il veut arrêter, se sortir de cette spirale de violence des Montage. Il aime sa mère, malgré la méchanceté de celle-ci, ses enfants et sa femme Kia plus que tout. Il travaille comme un fou pour ne pas perdre son garage mais la concurrence des Blancs l'a mis à genoux.



Alors, quand on lui propose un casse. "Le casse" qui le tirera de ses ennuis, il arrête les rodéos urbains façon Fureur de vivre et il s'associe avec deux petits Blancs minables. Parce que le casse est facile, tout est prévu et quelques dizaines de milliers de dollars en diamants, c'est toujours bon à prendre. Sauf que ce n'est pas quelques dizaine de milliers mais beaucoup plus, que l'imprévu c'est que les deux minables sont en plus deux crétins pur jus et que le casse tourne à la boucherie !



Et pour "gérer" Beau va devoir faire pire, plus dangereux avec des complices toujours pas fiables, des patrons impitoyables qui menacent femme et enfants. Poursuites à 200 à l'heure sur les highways américaines et les petites routes forestières, règlements de compte à coups de .45 et de fusil de chasse, tortures diverses parce qu'on n'a pas le temps de discuter, le casse facile va devenir une poursuite démente. Entre voitures surpuissantes et aussi contre le temps. C'est cinématographique au possible !



Les derniers chapitres sont sous tension permanente. Beau sauvera-t-il sa famille ou cela va-t-il se terminer dans un monstrueux massacre.. Alors il y a des morts, beaucoup, la vengeance est à double tranchant et la douleur est au bout du chemin. S.A.Cosby n'est pas optimiste sur la situation des Noirs aux USA, il est réaliste sur le racisme et l'insuffisance de la police, la solution à la problématique des Noirs est hélas trop souvent la criminalité.



Peut-on sortir de la tragédie familiale, d'un héritage de violence, ne pas la léguer à ses enfants ? Les routes oubliées sont-elles celles par lesquelles on fuit ou celles par lesquelles on ne revient pas malgré les promesses ? Ce qui est sûr c'est qu'on n'oubliera pas Beauregard, sa complexité, ses doutes, son fatalisme, sa lucidité... ni ce roman dense qui commence par une escroquerie et se termine dans un tourbillon de mort. Avec au bout, une sombre interrogation...
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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Les routes oubliées

Beauregard Montage est un afro-américain qui tente de rester dans le droit chemin. Après quelques années en centre de rééducation pour mineur, il a réussi à ne pas faire se faire prendre par la suite. Père de famille, il est propriétaire de son garage mais les temps sont durs. La concurrence lui mène la vie dure et il a perdu sa clientèle. Il risque de devoir fermer. Ses fils ont besoin de soins dentaires ou de lunettes, sa fille veut aller à l'université... Beau ne le veut pas, mais il va devoir reprendre du service...



Le résumé du livre ne me parlait pas plus que ça. Un braquage, un chauffeur, ce n'est pas trop mon truc. Mais étonnamment, je suis rentrée assez vite dans l'histoire, je me suis surprise à tourner les pages et à ne plus pouvoir lâcher le livre. Je me suis attachée à Beau, le voir avec sa famille, son passé, ses galères qui semblent sans fin. Ce n'est pas un mauvais gars. Le contexte n'est pas facile. C'est un cercle vicieux duquel il est de plus en plus difficile de sortir. C'est l'Amérique qui ne fait pas envie, celle qui ne fait pas rêver, celle que les américains voudraient fuir. Ce roman noir est très bien fait. La tension monte petit à petit. On se dit qu'il y a peut-être de l'espoir. Que les personnages vont s'en sortir, après tout, Beau n'aspire qu'à se ranger. Je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir ce roman. Pour moi c'était une très belle surprise. Comme quoi, sortir de sa zone de confort peut parfois être une réussite.
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Les routes oubliées

🚘ON THE ROAD AGAIN🛻

Beauregard Montage est un pilote hors pair. Au volant de sa Duster trafiquée, ce mécano surdoué a pas mal de braquo au compteur. Mais aujourd'hui, père et mari comblé, il a décidé de se ranger des bolides. Pas question de retourner en prison pour cet Afro-Americain désormais à la tête de son propre garage à Red Hill, petite bourgade de Virginie. Seulement quand il se retrouve au bord de la faillite, il accepte un dernier coup : le vol d'une bijouterie qui va mal tourner...



Un dernier casse pour la route. On connaît la chanson. On en a lu des histoires d'ex gangster repenti contraint de replonger dans les magouilles pour se refaire. On sait que ça finit toujours mal et que le héros fonce tête baissée dans les emmerdes malgré les avertissements. Mais en dépit de cet air de déjà vu, on a adhéré tout de suite à ce polar mené le pied au plancher, à cet anti-héros sympa, un mec roublard mais avec des valeurs et surtout un père, un fils et un mari aimant, prêt à tous les sacrifices pour sa famille. Le style de SA Cosby nous a emballées, son punch, son humour et sa galerie de Pieds Nickelés bien loin des mafieux de Scorsese. Bref, un bon petit thriller qui dépote !



Vous montez à bord de la Duster ? Ce thriller est en finale contre "Les Samaritains du bayou" de Lisa Sandlin pour le Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket catégorie étranger.

A vous de faire votre choix.

Bisous et bel été 😘 Fran & Flo 🍒
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Les routes oubliées

On ne naît pas gangster, on le devient et on le reste pour toujours ou a-t-on une chance que s’ouvre un avenir radieux ?

A moins que naître dans un milieu noir et pauvre scelle votre destin dès les premiers instants et quoique vous fassiez, tout vous y ramènera.

C’est donc l’histoire d’un gangster qui cherche à se ranger, mais très vite rattrapé par son passé à la suite de mésaventures financières.

Rien ne se passe comme prévu, une descente vertigineuse vers l’enfer et la menace de tout perdre.

Le douloureux souvenir d’un père absent, une mère inconsolable et l’adrénaline des courses ou des braquages, tous les ingrédients sont réunis pour renouer avec la mauvaise vie et la violence.

Une écriture crue et nerveuse pour parler du racisme, de la violence et du désespoir.

Un excellent, excellent livre !

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Le Sang des innocents



Un roman policier très bien mené, prétexte à disséquer les maux de l’Amérique tels que le racisme et les violences policières, le poids de la religion, qui m’a bien emportée.



Le personnage principal est Titus, ancien agent du FBE shérif noir élu de la petite bourgade de Virginie dans le sud des Etats Unis où il a grandi. Son élection n’est pas du goût des habitants blancs. Les relents nauséabonds de l’esclavage marquent encore profondément les esprits.



A la suite d’une fusillade dans un établissements scolaire, le tireur, un jeune homme noir, est abattu par un policier blanc. S’agit-il de légitime défense et surtout pourquoi cet élève s’en est-il pris à un professeur si unanimement estimé et reconnu ?



Titus et son équipe vont mener une enquête qui les mènera bien au-delà de l’horreur sur les traces d’un Ange de la mort. Titus sera mis à l’épreuve, il devra affronter des communautés religieuses puissantes et reconnues, ses fantômes aussi.



J’ai beaucoup aimé le personnage de Titus, à la fois intègre, déterminé et fragile. Les relations avec son père sont particulièrement touchantes.



Une lecture très tendue, sans répit, avec un final saisissant.



Une très belle lecture, à lire pour découvrir l’auteur, le suspense et l’ambiance.



A noter l’interview très intéressante de l’auteur dans le Télérama du 1er juin.

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Le Sang des innocents

En virginie un jeune shérif noir essaie de faire régner l'ordre dans la ville de son enfance qu'il avait quitté pour exercer un e activité au sein du FBI.

Nous sommes dans le sud des Etats Unis où les traditions les plus violentes continuent d'exister à l'encontre des noirs et le jeune représentant de la Loi , dans son comté , a les pires difficultés pour parvenir à l'équilibre nécessaire entre les communautés blanches et noires d'autant plus qu'il doit traquer un tueur en série diabolique.

L'auteur nous plonge dans le racisme omniprésent et dans la confrontation constante entre les suprémacistes blancs issus des confédérés et les évangélistes noirs.
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Le Sang des innocents

COUP DE COEUR !



Un immense talent  



Je découvre S. A. Cosby avec son troisième roman. Son deuxième "La colère" a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie, mais pourquoi diable n'ai-je pas lu cet auteur plus tôt ?



Ancien agent du FBI, Titus Crown est né et a passé une grande partie de sa vie à Charon, petite ville de Virginie. Revenu dans sa ville natale suite à une affaire qui a mal tourné et pour s'occuper de son père, il devient le premier shérif noir du Comté. Son élection déclenche beaucoup de tensions. Titus est écartelé, un pied entre les deux communautés, critiqué par certains, soutenu par d'autres. Les suprémacistes blancs rêvent de le voir échouer, les noirs se sentent trahis. En tant que shérif, il doit gérer la petite délinquance, le comté est calme, il ne se passe pas grand chose et la criminalité est au plus bas, seulement deux meurtres au cours des dernières décennies. Tout se passe plutôt bien durant la première année de son élection. Jusqu'au jour du drame : Lattrel, un jeune noir ouvre le feu sur M. Spearman, le professeur bien aimé du lycée, avant de se faire abattre par un des adjoints de Titus. Cette tuerie est loin d'être un banal fait divers de plus, quand le shérif découvre ce qui se cache derrière ce meurtre, la porte s'ouvre sur une enquête nauséabonde, une chasse à l'homme sur les traces d'un tueur en série.



J'aime cette phrase de David Joy, extraite tirée de la préface du roman. Je l'aime et elle vibre très fort en moi car elle résume en quelques mots ce que je recherche de plus en plus dans mes lectures. 



"Cependant, la littérature ne saurait se limiter au mouvement. Elle doit aussi assumer de porter un poids. .... Ainsi, Le sang des innocents n'est pas qu'un roman policier. C'est un roman de poids." David Joy



Un fabuleux roman noir doublé d'une magnifique enquête policière sur la traque d'un tueur en série. Le mélange est plus que réussi et l'équilibre est absolument parfait. Densité, profondeur, puissance et émotions rendent cette lecture viscérale. Une enquête complexe au suspense intense et rythmée à souhait. Les lourds secrets du passé se dévoilent peu à peu nous plongeant au coeur de la folie humaine là où le sang vient calmer les démons. Passionnant et si troublant !



Tout simplement brillant



Ce roman noir est ancré dans une dimension sociale, l'auteur porte un regard lucide et sans faille sur la vie dans une petite ville du Sud profond sans jamais se poser en moralisateur. L'atmosphère est magnifiquement restituée et l'immersion est totale. Les complexités liées au racisme, les relations difficiles entre les blancs et les noirs, les tensions, rancoeurs et haines raciales. Il suffit d'une étincelle pour que les fantômes du passé remontent à la surface fissurant les cicatrices fragiles. Les inégalités et discriminations, les préjugés, les croyances et le poids du fanatisme religieux qui gangrène la société.



S. A. Cosby a un style et une plume. Vivante, pleine de relief et de subtilité, elle donne envie de s'arrêter au milieu des phrases pour laisser résonner les mots.



Formidable personnage



Titus Crown, un des plus beaux personnages que j'ai croisé depuis longtemps. En tant que shérif, il est intègre sur tous les plans, juste et d'une droiture exemplaire. Dans sa vie privée, c'est une âme troublée, hantée par son passé et qui porte le poids de la culpabilité sur ses épaules depuis la mort de sa mère. Titus et son père sont les deux facettes d'une même pièce et la relation entre les deux hommes est extrêmement touchante. Tous les personnages, même les secondaires, sont brossés avec beaucoup de soin. Tous sont très humains avec leurs failles, leurs doutes et contradictions.



Impressionnée par le talent de S. A. Cosby



Ne passez pas à côté de ce sublime roman. Une sacrée claque ! Je vous le dis haut et fort, il fera partie de mon top lectures 2024.
Lien : https://livressedunoir.be
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Les routes oubliées

"Les Routes oubliées" de S.A. Cosby offre une immersion captivante dans les méandres de la Virginie, où le protagoniste, Beauregard, un ancien gangster en quête de rédemption, se retrouve entraîné dans une spirale infernale de dettes et de choix difficiles.



Bien que le démarrage soit un peu lent, une fois lancé, le roman devient un véritable page-turner, avec une action palpitante à la Fast and Furious. Cosby parvient à créer un personnage principal profondément émouvant et attachant, malgré ses antécédents criminels, nous permettant de comprendre ses motivations et ses luttes intérieures.



Son amour pour sa famille transparaît à travers chaque page, ajoutant une dimension humaine à cette histoire de braquage apparemment simple, mais qui cache bien des secrets. L'écriture visuelle et cinématographique de l'auteur fait défiler les scènes d'action devant nos yeux, offrant une expérience de lecture immersive et palpitante.



En conclusion, "Les Routes oubliées" est un roman qui m'a captivé de bout en bout, m'offrant une expérience de lecture riche en émotions et en rebondissements. Grâce à son intrigue palpitante, ses personnages bien développés et son écriture immersive, S.A. Cosby nous livre un récit haletant qui mérite d'être découvert.



Pour ma part, je lui attribue une note de 15 sur 20, soulignant ainsi son indéniable qualité et son pouvoir d'envoûtement.
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Le Sang des innocents

Titus Crown est le 1er shérif noir du comté de Charon en Virginie. Haï par les blancs racistes et détesté par les noirs qui voient en lui un traître. C'est dans un contexte ultra tendu que Titus doit intervenir au lycée où Latrell, un étudiant, vient d'assassiner le prof d'histoire, homme aimé de tous. Latrell est tué, ne voulant pas se rendre.

Tout le monde tombe sur le dos du shérif. Les blancs car ils pensent que Titus ne fera pas bien son travail et les noirs mettant en avant une énième erreur judiciaire.

Mais l'enquête va révéler des choses bien plus terribles que tout ce qu'il aurait pu imaginer.

L'histoire de "Le sang des innocents" est traversée par les dissensions raciales qui occupent encore bon nombre d'États américains. La Virginie, haut lieu des confédérés pendant la guerre de Sécession garde en mémoire l'esclavage comme une chose normale. Certains prennent un malin plaisir à fêter ce souvenir.

Racisme, haine, violence, fanatisme religieux, l'ambiance est électrique à Charon, et mener une enquête dans cette atmosphère étouffante devient un vrai combat pour Titus.

C'est donc une ville au bord de la rupture que doit gérer ce shérif fort, charismatique et droit. Ancien agent du FBI, il encaisse les chocs sans broncher. On comprend qu'un événement traumatisant l'a conduit à quitter ce poste. Non seulement il doit gérer le chaos dans sa ville mais aussi ses démons intérieurs.

Un personnage complexe avec plein de facettes auquel j'ai adhéré direct

J'ai trouvé ce roman exceptionnellement réussi. Il contient tous les codes d'un polar efficace mais avec une dimension au-dessus par les thèmes abordés, par l'écriture précise et fluide, par tous les personnages fouillés et profonds, par le "fond" politique et social.

"Le sang des innocents" est le 3ème roman de S.A Cosby. Après avoir adoré "La colère" et celui-ci, il ne me reste qu'à me plonger dans son premier.

Vous l'aurez compris je recommande ce roman magistral. Premier coup de cœur de l'année.
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Le Sang des innocents

Ancien agent du FBI pendant dix ans, Titus Crown est devenu shérif de Charon County au sud des États-Unis en Virginie. Un lieu où il a grandi et dans lequel il revient en tant que représentant de la loi. Il en profite pour se rapprocher de son père avec qui il a une relation forte, notamment depuis la mort de sa mère des suites d'un cancer. On ressent cette relation forte et touchante entre les deux dès les premiers passages et on sent que l'auteur a travaillé ses personnages. Les deux hommes sont marqués par la perte d'un membre de leur famille, tout comme le frère de Titus avec qui il reprend aussi contact depuis qu'il est de retour dans le coin. La population locale pour une grande partie d'entre elles ne voit pas d'un bon œil l'arrivée d'un policier noir à la tête de Charon County et le coup de poker qui lui a permis d'être élu n'a pas fait que rendre service à Titus. Au début du roman, un jeune homme déraille dans un lycée et tue un enseignant avant de sortir de l'établissement devant les forces de l'ordre. Titus est appelé pour se rendre sur les lieux au plus vite. C'est le début d'une longue et laborieuse enquête pour son service. Une enquête teintée d'un racisme crasse, avec en toile de fond une Amérique ségrégationniste violente. Je découvre S.A Cosby et pfiou c'est clairement une superbe découverte. Il y a tout dans ce roman noir. Des dialogues d'enfer, des passages plus dramatiques qui touchent sans tomber dans le pathos et une tension qui ne fait qu'augmenter. Difficile de pointer avec précision ce qui fait la différence entre un bon roman noir et un excellent, mais celui-ci fait clairement parti de la seconde catégorie. Très fort.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Le Sang des innocents

Après la colère S.A Cosby nous raconte une fois de plus l’histoire d’un homme, d’un homme noir premier shérif de cette couleur dans un sud encore empreint de tellement d’horreur et de racisme. Le passé de leur ville est teinté d’atrocité. C’est un tour de force monumental.

Titus Crown est un ancien du FBI après un lourd secret, il décide de rentrer dans son sud natal pour s’occuper de son père Albert, et reprendre le poste de shérif. Les événements s’enchaînent, une fusillade dans le lycée du comté déclenchant le début de l’enquête, la découverte de la mort de 6 gamins noirs. Cette enquête nous mènera dans les allées sinueuses dans la tête de cet homme monstre. Nous suivons chaque découverte dans l’enquête avec ardeur, espérant plus que tout que notre « héros » réussisse à finir son enquête sans trop de séquelles.

Titus Crown est un homme intègre, aimant les siens, ne supportant pas l’injustice et voulant plus que tout redorer le blason à une ville qui a trop souffert des corruptions et des discriminations raciales.

C’est encore un coup de cœur, une fois de plus, l’auteur sait parfaitement décrire les travers des hommes, la distinction entre le bien et le mal, nous disséquant à sa manière toutes les putréfactions de l’âme humaine.





Merci à

#NetGalleyFrance
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