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Citations de Sadegh Hedayat (94)


Il est des plaies qui, pareilles à la lèpre, rongent l’âme, lentement, dans la solitude.
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Pénétrera-t-on un jour le mystère de ces accidents métaphysiques, de ces reflets de l’ombre de l’âme, perceptibles seulement dans l’hébétude qui sépare le sommeil de l’état de veille ?

(p.23-24)
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Je n'ai qu'une crainte, mourir demain, avant de m'être connu moi-même.
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J'ai toujours pensé que rien ne vaut le silence et qu'on ne peut faire mieux qu'imiter les butors qui passent leur temps au bord de la mer, à s'étirer les ailes, dans leur solitude.
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Je n’écris que pour mon ombre projetée par la lampe sur le mur ; il faut que je me fasse comprendre d’elle.
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Tout ce que je ressens, tout ce que je vois et tout ce que j’évalue, n’est-ce pas un songe inconciliable avec la réalité ?

(p.25)
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A pas lents, elle se dirigea vers la place du village. Soudain, comme saisie par une inspiration, elle s'arrêta et déposa devant une porte l'enfant qui somnolait :
- Reste là, mon petit, je reviens.
L'enfant resta là, calme et docile, comme une poupée de chiffon. Zarrine-Kollâh n'avait pas l'intention de revenir ; elle ne l'embrassa même pas ; cet enfant ne lui servait plus à rien, n'était plus qu'une charge, une bouche à nourrir. Elle s'en débarrassait comme Gol-Bebou l'avait rejetée, comme sa mère l'avait chassée. C'était l'amour maternel tel qu'elle l'avait appris.
Non, elle n'avait nul besoin de cet enfant. Elle avait maintenant les mains libres : sans un sou, sans enfant, sans bagage. Elle respira profondément. Elle était libre ; elle savait enfin où elle en était.

("La femme qui avait perdu son mari")
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Dans le monde musulman, aucun poète ou écrivain n'a aussi franchement nié Dieu et les légendes bibliques que Khayam. On peut même le ranger parmi les Iraniens anti-arabes comme Ibn Moghafa'a, Beh-Afarid, Abu Moslem, Babak... Khayam cite les anciens rois perses avec nostalgie. On peut supposer que la lecture du Chahnameh de Firdusi l'avait à tel point impressionné que dans ses quatrains, il rappelle la grandeur majestueuse de ces rois, tombée en poussière, des anciens palais devenus refuges des renards ou nids de hibou. Ses railleries, ses allusions à l'Iran ancien démontrent sa haine envers les conquérants arabes et leur pensée, qu'il méprise.

p. 39-40. "Légendes bibliques ?"
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"N'est-il pas dommage qu'au nom des biens de ce monde, on balance son âme au feu?"
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En vous racontant tout cela, madame, j'en tremble encore. Mais que pouvais-je faire ? Tout était de la faute de mon mari - que le feu prenne son coeur ! - qui m'avait assujettie à la fille d'un marchand de yaourt. Mon Dieu, puisse-t-elle n'en rien savoir dans l'autre monde ! Je volai donc quelques cheveux de Khadidjeh et les portai à Mollâ Ebrâhim, le Juif bien connu du quartier Rahtchaman. J'implorais à présent les secours de la magie : je fis jeter le fer à cheval au feu. Mollâ Ebrâhim me prit trois tomans pour transformer la femme en un tas de suif fondu : il me promit qu'avant la fin de la semaine, elle mourrait. Ah oui ! La besogne fut si bien conduite qu'un mois entier se passa dans l'attente, cependant que ma rivale, telle une montagne, ne cessait de grossir. J'en perdis, madame, toutes mes croyances dans la sorcellerie et autres pratiques de même farine.

("La quête d'absolution")
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“Les gens, à ses yeux, avaient l’air terne et usé des vieilles choses qui ont perdues leur éclat. Ils n’en plongeaient que plus gaillardement leurs griffes dans le ventre de la vie, et leurs craintes, leurs manies, leurs superstitions et leurs contentement de soi ne faisaient qu’augmenter.”
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IL N’Y RIEN

135
Tu n’as pas aujourd’hui de prise sur demain,
Mais y songer c’est se donner l’esprit chagrin.
Ne gâche pas l’instant tandis que ton cœur veille :
Ce qui te reste à vivre est encore incertain.

Page 110
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Je n’ai qu’une crainte, mourir demain, avant de m’être connu moi-même. En effet, la pratique de la vie m’a révélé le gouffre abyssal qui me sépare des autres : j’ai compris que je dois, autant que possible, me taire et garder pour moi ce que je pense. Si, maintenant, je me suis décidé à écrire, c’est uniquement pour me faire connaître de mon ombre –mon ombre qui se penche sur le mur, et qui semble dévorer les lignes que je trace. C’est pour elle que je veux tenter cette expérience, pour voir si nous pouvons mieux nous connaître l’un l’autre.
[…]
Je n’écris que pour mon ombre projetée par la lampe sur le mur; il faut que je me fasse connaître d’elle.

(p.25-26)
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Et maintenant je ne vis ni ne dors; je n'aime rien, je ne hais rien. J'ai fait la connaissance de la mort et je me suis familiarisé avec elle; elle est mon unique amie, la seule chose qui me console.Je me rappelle le cimetière Montparnasse: je n'envie plus les morts; je fais partie de leur monde; je suis avec eux, je suis un enterré vivant...(p.75)
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En de telles conjonctures, chacun cherche refuge dans une habitude solidement enracinée, une manie: le buveur boit, l’écrivain écrit, le sculpteur sculpte, bref, chacun a recours, pour mettre fin à son tourment, au mobile le plus puissant de sa vie, et c’est alors qu’un véritable artiste peut tirer de lui-même des chefs-d’œuvre. Mais moi, moi qui n’avais aucun talent, moi, misérable décorateur de cuirs d’écritoires, que pouvais-je faire?

(p.50-51)
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Elle venait de me livrer, dans ma chambre, son corps et son ombre. Son âme fragile et passagère, sans lien avec le monde terrestre, s’était glissée hors de ses vêtements noirs et fripés, hors de cette chair qui l’avait fait souffrir; elle s’était réfugiée dans l’univers des ombres errantes, entraînant, me semblait-il, ma propre ombre à sa suite.

(p.49)
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Il est des plaies qui, pareilles à la lèpre, rongent l’âme, lentement, dans la solitude. Ce sont des maux dont on ne peut s’ouvrir à personne.

(p.23)
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Un seul regard d’Elle eût suffi à me donner la solution de tous les problèmes de la philosophie et de toutes les énigmes de la théologie. Un seul regard d’Elle, et tous les mystères se fussent dissipés.

(p.39)
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Elle était tombée là, insensible, immobile. Ses muscles détendus, ses nerfs, ses os, s’apprêtaient à pourrir et à offrir une pâture succulente aux vers et aux rats des entrailles de la terre. Et moi, il me faudrait passer une nuit longue, obscure, froide, sans fin en compagnie d’un cadavre, de son cadavre, dans cette chambre de pauvre, emplie de misère, dans cette chambre pareille à un tombeau, parmi les ténèbres éternelles qui m’entouraient et qui s’étaient infiltrées jusque dans les murs. Alors il me sembla que, dès le principe du monde, depuis que j’existais moi-même, j’avais eu pour compagnon, dans la chambre ténébreuse, un cadavre –un cadavre inerte et glacé.

(p.49)
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Le soir de ma dernière sortie, le temps était couvert, il pleuvait, un brouillard épais voilait tout aux alentours. Dans cette atmosphère mouillée qui atténuait la vivacité des couleurs et l’insolence des lignes, j’éprouvais une sensation de liberté et de calme; la pluie lavait mes idées noires.

(p.41)
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