Inspiré par ce qu’il entend,
Florent se fait une promesse.
Qu’il soit petit ou qu’il soit grand,
un jour il trouvera un moyen de sauver le monde!
Si les dirigeants de la Société de transport de Montréal cherchaient une vidéo virale sur les joies du métro, ils n’auraient qu’à diffuser les images captées par leurs caméras de surveillance le 4 mars 2012 : on y voit mon sosie, agité comme un chipmunk hyperactif, en train de danser au rythme des chansons de soni Phone à la station Berri-UQAM. J’attendais le métro pour me rendre à une journée de célébrations qui m’excitait un maximum : mes deux premiers mois de fréquentation avec Davide, l’Italo-Iranien le plus sexy de la planète. Nous avions convenu depasser vingt-quatre heures ensemble et de diviser la journée en parties. J’avais hérité de la première surprise du jour.
Protégé par mon pyjama aux couleurs de Batman, je répétais mon rituel. Sortir mes toutous, leur donner des bisous ,préparer leur place sur l’oreiller et réaliser qu’il n’en restait plus pour moi.
Quand je suis allé faire le spectacle Musique et cinéma en Corée du Sud, on devait jouer deux soirs de suite. Cependant, pour des raisons économiques, il a finalement été décidé qu’on donnerait les deux spectacles dans la même journée! Je devais chanter pendant plus de quatre-vingt-dix minutes, devant quatre mille personnes chaque fois, après avoir voyagé depuis l’autre bout du monde! Une semaine avant mon arrivée, j’avais une tonne d’appréhensions. Je devais passer vingt-quatre heures dans les avions et les aéroports, avec la possibilité d’attraper une cochonnerie. Je savais que les Sud-Coréens m’attendaient et que ce qu’ils connaissaient de moi venait principalement de Notre-Dame de Paris, soit du matériel produit deux décennies plus tôt. Dans ce genre de situation, je fais tout pour être à la hauteur de ce qu’ils espèrent et je deviens obsédé par ma condition physique durant les journées précédant mon vol. Je ne dors pas assez, je suis fatigué et j’ai peur que ça nuise à ma voix. C’est un cercle vicieux. Chaque fois que je reviens d’une série de spectacles à l’étranger, je suis exténué. Il y a quelques années, je suis même rentré de Moscou en reprenant ma tournée québécoise un soir plus tard. Maintenant, j’essaie de m’offrir deux ou trois jours de pause avant de remonter sur scène, question de prendre le temps d’atterrir, dans tous les sens du terme.
Plus j’apprenais à me dire la vérité, plus je voyais les gens autour de moi qui remplissaient des vides avec de l’alcool, de la drogue, de la nourriture, des heures de travail à n’en plus finir, des histoires qu’ils se racontaient pour essayer de se faire du bien, des livres de croissance personnelle qu’ils lisaient sans rien appliquer, des thérapies qu’ils suivaient pendant des années sans chercher la source de leurs problèmes. J’ai compris à quel point les gens s’étourdissent avec leur propre bullshit, parce qu’ils sont persuadés que ça fait moins mal de se mentir que d’affronter la réalité.
La mamma — surnom imposé par ma très Québécoise de mère, qui voulait avoir l’air exotique lorsque son fils unique s’adressait à elle — scrutait mon profil depuis cinq minutes, le visage neutre et les yeux mi-clos.— T’as pas besoin de t’inscrire à un site de rencontres pour plaire à un gars, Émile...— Je fais pas ça pour plaire... Je veux seulement arrêter de penser que les seuls gais que je connais sont Joël Legendre, Jasmin Roy, Elton John pis Ricky Martin.
— Je suis moins moumoune que tu pensais, hein ! riposta Émile, rieur et fier de me remettre sous le nez l’usage malheureux que j’avais fait de ce mot, quelques mois plus tôt. Au lieu d’imaginer une répartie percutante, je me suis accroupie pour saisir une motte de vase. En me voyant, il a déguerpi vers le large.— Pas dans mes cheveux ! hurla-t-il d’un ton suppliant.
Malgré sa douceur, quelque chose de rugueux effritait la beauté de ce qui venait de se passer. Alexis n’avait aucune idée qu’il pénétrait dans un terrain miné : j’étais incapablede gérer mes émotions quand je repensais à la dernière journée où j’avais tenu ma flûte traversière.
Pourtant, j’ai toujours pensé que ceux qui assumaient leur bizarrerie méritaient davantage mon attention que ceux qui ressemblaient à tout le monde. Aussi bien appliquer ce que j’encourageais.ok, j’ai peut-être consommé un peu trop de science-fiction, aussi.
Je veux que tu voies chaque jour de ta vie comme une occasion d’être meilleur, sans croire que tu es défaillant
Je veux que tu t’intéresses vraiment à la réponse de la caissière quand je lui demande comment elle va.
Le sourire aux lèvres
Il sent ses ailes de papillon
Repousser dans son dos et le soulever.
On peut changer complètement nos façons de vivre. Mais on ne devrait JAMAIS arrêter de faire des enfants.