Citations de Sandie Jones (48)
Quand est-ce que les hommes vont enfin assumer la responsabilité de leurs actes ? Quand est-ce que les femmes qui couchent avec des hommes mariés arrêteront de fermer les yeux sur les conséquences de leurs actes ? Les amants n'en font qu'à leur tête, en se fichant des personnes qu'ils blessent au passage, mais il y a forcément des conséquences. Et ils doivent être prêts à les affronter.
Je suis celle qui exauce tous ses vœux, aussi quand les masques tomberont, qu'il sera contraint de faire un choix, c'est moi qu'il choisira, parce qu'il ne sera jamais capable de renoncer à moi.
Cette femme, même si elle prenait soin d’elle, ne pourrait jamais cacher les blessures et le chagrin sous le poids desquels ses épaules ployaient littéralement. Je considérai sa coupe en dégradé effilé, qui enserrait étroitement sa tête et son cou, parsemée de mèches grises, comme le veut la mode aujourd’hui, et si régulièrement réparties qu’elles ne pouvaient avoir été faites que dans un salon de coiffure : cette coiffure avait beau être parfaite, elle ne pourrait jamais masquer la peine de Pammie. Pas plus que son doux teint de porcelaine, sa peau étant creusée de sillons profonds autour de ses yeux qui reflétaient la tristesse et la vanité de la vie quand elle les braqua sur moi, en se mordant la lèvre. Le choc et la tristesse d’avoir perdu son cher mari des années auparavant, alors qu’ils venaient juste de devenir parents, étaient encore gravés sur son visage. Elle formait avec lui un couple qui s’embarquait pour un nouveau chapitre excitant de sa vie, et voilà qu’elle s’était retrouvée veuve, seule pour s’occuper de deux enfants.
La confiance est une chose curieuse : il faut longtemps pour la construire et une seconde suffit à l'anéantir.
Elle ne devrait pas me faire confiance, cela causera sa perte.
Ils semblaient vraiment épris l’un de l’autre, comme j’imagine, une fille et un garçon le sont quand ils sortent ensemble pour de bon.
Il ne détacha pas ses yeux des miens lorsque nous fîmes l’amour. Ils me pénétrèrent littéralement, en quête d’un secret caché en moi. Pour la première fois, il m’offrait quelque chose qu’il ne m’avait jamais encore donné. Quoi au juste, je n’aurais su l’expliquer, mais je sentis alors un lien très fort entre nous. Un engagement implicite, qui nous unissait réellement l’un à l’autre.
Toute femme devrait avoir un Seb à portée de main. Il donne des conseils d’une sincérité brutale qui parfois me déglingue complètement et me pousse à remettre toute ma vie en cause, mais ce jour-là, j’étais capable de le supporter, heureuse qu’il m’ait donné son avis sur la situation car il a toujours fichtrement raison.
Elle était la petite fille de son papa, et ils se ressemblaient en tout, sauf physiquement. Alors que Kate a hérité de la chevelure auburn de sa mère et de sa peau claire, qui se constelle de taches de rousseur dès qu’elle tourne la tête vers le soleil, on voit Harry dans les yeux écartés de Lauren, dans son nez droit et étroit et dans sa fossette, sur une seule joue.
Avec les années, elle est tombée dans le piège de jauger le bonheur des gens et la bonne image qu’ils avaient d’eux-mêmes en fonction de leur statut de parent ou non. Leur capacité à avoir des enfants est devenue pour elle une sorte de capital qui les rend riches au-delà de leurs rêves les plus fous. Aussi, à ses yeux, Lauren est-elle une multimillionnaire. Même si, quand elle regarde d’un peu plus près la vie de sa sœur, elle en perçoit des détails un peu éloignés du rêve.
Elle préférait en réalité s’aveugler, car la vraie raison qui refrénait ses envies de promotion était qu’elle ne comptait pas rester très longtemps ici. Mais c’était quatre ans auparavant, lorsqu’elle pensait qu’elle ne pourrait pas assurer la couverture des Oscars car elle en serait à un stade trop avancé de sa grossesse pour s’envoler à Los Angeles. Elle ne s’était réellement pas attendue à continuer de traquer les faux pas des actrices hollywoodiennes en matière de mode. Or voilà trois ans qu’elle se livre à cette activité et que son ventre reste absolument plat.
Adolescente, elle faisait du baby-sitting pour les amis de la famille, puis, après le baccalauréat, elle a entrepris des études de sage-femme. Voilà pourquoi elle était si bien placée pour déclarer que, lorsqu’on donnait la vie, on pouvait oublier sa dignité. Logiquement, Kate savait que le commentaire de sa sœur était bien intentionné, et pourtant elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir l’impression qu’il la visait personnellement.
C’est curieux comme les mots prennent des connotations différentes en fonction de celui qui les prononce. Si Matt lui avait dit cela, Kate l’aurait pris à la légère, comme une blague entre deux personnes ayant l’habitude d’échanger des reparties.
Elle a un besoin urgent de vider sa vessie douloureusement pleine. En outre, chaque fois qu’elle porte en elle la possibilité d’un bébé viable, elle refuse de penser qu’ils devront éventuellement recommencer toute la procédure. Parce que cela signifierait que le petit être vivant qui va devoir ardemment s’accrocher pour vivre ne va pas y parvenir.
De façon paradoxale, ils avaient renoncé à ce qui aurait dû être une période d’insouciance et de liberté avant d’être parents, comme s’ils étaient responsables d’un autre être humain qui n’existait même pas.
Chaque fois qu’il débarquait dans l’open space et hurlait son mantra matinal : « Qui va-t-on jeter dans l’arène, aujourd’hui ? », Kate et Matt rivalisaient de vitesse pour envoyer le premier à l’autre « TOI ? » par e-mail. Et puis, par un jour regrettable, Matt avait par inadvertance envoyé le sien à l’éditeur lui-même…
Elle était épuisée, aussi bien physiquement que moralement. Et puis elle en avait assez des histoires qu’elle devait inventer devant ses amis et collègues qui lui jetaient des regards entendus quand elle refusait un verre d’alcool.
Elle pourrait céder à la facilité en déplorant l’injustice de la vie, mais, dans ses rares moments de lucidité, elle sait qu’une existence comblée ne rime pas forcément avec maternité. Elle est si heureuse que Matt fasse partie de sa vie.
Bien sûr, son vœu le plus cher a toujours été d’avoir un bébé avec son mari, l’homme qu’elle aime.
À ses yeux, c’est une femme qui estime mener l’existence qui lui revient. Sœur ou pas, sa petite famille parfaite ne peut pas apporter à Kate le soutien dont elle a besoin.
Et puis, comment pourrait-elle comprendre les épreuves que je traverse, puisqu’il lui suffit de regarder son mari pour tomber enceinte ?
Elle devrait y être habituée, après tout ce temps. Seulement, chaque fois qu’elle franchit la porte de son cabinet, elle est pleine d’espoir et, quand elle en ressort, elle ne ressent que tristesse et découragement. Comment le sort peut-il être aussi cruel ?