Citations de Sandrine Destombes (198)
« L’orgueil et la vanité sont les échasses du sot, mais elles ne le grandissent que pour le faire tomber de plus haut . »
John Petit- Senn. Bluettes er boutades ( 1846 ) .
Tu peux m'expliquer pourquoi lorsqu'une fille te dit qu'elle arrive, il se passe plus d'une heure avant que ce soit le cas ? Vous vivez en perpétuelle ellipse temporelle ou quoi ?
- Ca arrive, Victor. C'est triste à dire mais c'est comme ça. L'année dernière, quarante enfants se sont suicidés en France. Le plus jeune avait cinq ans.
- Mais dans quel monde vit-on, Jean ?
- Dans un monde où on cherche à les faire grandir trop vite.
Elle avait refusé tout dédommagement pour cette mission. Ni par grandeur d'âme, ni parce qu'elle trouvait l'homme attirant. Elle savait parfois être pragmatique. Compter un ingénieur en informatique parmi ces débiteurs pouvait être utile à l'occasion et cette occasion venait justement de se présenter."
La vie est injuste et à la fin tu meurs.
Comme si on devenait une personne responsable à partir du moment où on a quelqu'un dans sa vie.
- Je sais que tout ça peut paraître étrange...
- Etrange ? s'étrangla Cédric. Tu me laisses dans un no man's land à trois heures du matin parce que tu as besoin de te reposer et je te retrouve sept heures plus tard avec un cadavre dans ton salon ! Honnêtement, je trouve qu'étrange est un peu en dessous de la réalité.
[Il] avait admis chasser ses proies en ligne. Il échangeait sur plusieurs réseaux sociaux avec un seul et même pseudo et conservait parfois les photos de ses ébats. Blanche ne s'étonnait plus de la stupidité de certains de ses clients. Plus leur place dans la société était élevée, moins ils se protégeaient. La vanité semblait obstruer tout bon sens. Adrien pensait quant à lui que c'était cette part de risque qui les excitait.
Il (Adrian) avait bien tenté de lui transmettre la totalité de son savoir, mais Blanche préférait qu’il garde pour lui certains secrets. Elle était convaincue que tant que le vieil homme aurait des choses à lui transmettre, il resterait à ses côtés.
- Tu as une arme au moins ?
- Je suis nettoyeur Cédric, pas homme de main!
- C est drôle !
- Quoi donc ?
- Tu as remarqué qu'aucun de ces mots ne s'accorde au féminin ? Nettoyeur, homme de main, même agresseur ! Je sais que vous êtes pour la parité mais admets que ça en dit long sur nos prédispositions.
G.F a plaidé la légitime défense en précisant que sa femme le battait depuis des années.
Vous savez ce que c'est ! Quand ça se passe dans ce sens, on a tendance à douter.
L'homme est un sujet complexe qui fait au mieux avec ses armes, dit Max in petto en repensant aux paroles de Landberg. Mon cul, oui ! L'homme n'est que vanité.
Max n'arrêtait pas de repousser son rendez-vous chez l'ophtalmologiste. Elle savait pertinemment que sa vue avait baissé mais elle refusait l'idée de devoir porter des lunettes. Max se souvenait de sa tante qui était toujours à la recherche de sa paire de loupes et avait fini par les accrocher à une chaine autour de son cou. Elle ne s'estimait pas prête à passer cette étape. Comme si le simple fait d'accepter ce changement la faisait basculer obligatoirement dans un autre monde, celui des personnes responsables et expérimentées. Autant dire, le monde des vieux.
[...] mais, après tout, n'était-ce pas la définition même de l'espoir? Désirer l'insensé.
On ne pouvait pas dissoudre un corps avec de la soude caustique dans n’importe quelle baignoire, tout comme on ne transportait pas un homme de cent vingt kilos sans être équipé d’un chariot adapté.
« L’orgueil et la vanité sont les échasses du sot, mais elles ne le grandissent que pour le faire tomber de plus haut. »
Les lieutenants furent étonnés de trouver du monde dans la salle d'attente alors qu'il était à peine huit heures du matin. Deux femmes patientaient en silence, installées dans des coins opposés de la pièce. La première était plongée dans la lecture de son livre. La couverture, toute en nuances de gris, était devenue trop célèbre pour qu'on ne la reconnaisse pas et Benoît ne put s'empêcher de sourire. Attaquer de bon matin par de la romance érotique avant un petit rendez-vous chez le psy, il se demandait comment pouvait bien se dérouler le reste de sa journée.
Né en Italie quelques mois avant la fin de la guerre, il avait à peine six ans quand il s'était retrouvé en France à devoir dormir dans la même pièce que ses parents et ses quatre frères et soeurs. Il n'avait jamais compris ce choix. Là-bas, en Lombardie, ils n'étaient peut-être pas riches mais ils étaient chez eux. Les terrils du nord de la France ne pourraient jamais remplacer leurs collines, pourtant ce n'était pas cela qui le blessait. Sa mère avait perdu le sourire. Ce sourire qui avait toujours illuminé leur quotidien. Elle demandait à Adriano de parler à voix basse lorsqu'il s'exprimait en italien, lui reprochait de ne pas assez s'intégrer. Lui qui avait toujours été sa fierté avait l'impression désormais de l'embarrasser. Pour toutes ces raisons et tant d'autres, Adriano avait grandi avec le sentiment de n'être plus à sa place nulle part.
(p. 39)
- Vous voulez dire que vous ne ne savez pas si Violette a été élevée
avec l'idée qu'elle était la meilleure ou si elle cache finalement un complexe d'infériorité qu'elle tente de surcompenser, c'est bien ça ?
- Je n'aurais pas dit mieux ! répondit-elle impressionnée. Je ne savais pas que vous étiez calé à ce point en psychanalyse.
- Quand on grandit avec quatre sœurs, on n'appelle pas ça de la psychanalyse mais de l'instinct de survie !
L’affaire des jumeaux de Piolenc avait été « son » affaire, ou plutôt son désastre, sa malédiction. À peine promu, il s’était retrouvé à trente-cinq ans à la tête d’une cellule de crise très vite dépassée. Il est dit que les premières quarante-huit heures sont les plus cruciales après la disparition d’un enfant. Jean avait compris trop tard la justesse de ces statistiques.