Sara Fawkes

De nouveau, il se tendit, se figea même. Si je crus discerner du désir dans ses yeux, ce fut très bref. En se dégageant doucement, il m'obligea à m'allonger.
- Vous avez besoin de vous reposer, chuchota-t-il.
" C'est de vous dont j'ai besoin', pensai-je. [...]

- Vous ne m'abandonnez pas ? murmurai-je en me glissant sous les draps.
Son expression s'adoucit.
- Je ne m'éloignerai pas, promit-il.

- Promette-moi de rester en vie, me contentai-je de murmurer.

- Je ne suis pas un homme bon, ajouta-t-il dans un murmure, les yeux fixés sur son poing qui était redescendu près de ma poitrine. Je n'aurais jamais dû vous mêler à tout ça. Par ma faute, vous avez failli mourir. Depuis, pour moi, votre sécurité passe avant tout le reste.

Je vous aime. Les mots résonnèrent dans son esprit avec des intonations quasiment sinistre. Jeremiah conduisait sans but, se moquant de savoir où menaient les routes désertes qu'il empruntait. Il profitait seulement de la liberté momentanée à laquelle il aspirait. Hélas, il s'aperçut vite que prendre de la distance n'aidait en rien. Et même, plus il s'éloignait, plus a tenson crispait son corps. L'envie de faire demi-tour, de regagner la chambre et d'implorer pardon s'accrut pour devenir presque aussi violente que son besoin de fuir.

Je pensai à, à l'étreint de ses bras puissants. J'aurai dû vous laisser vous expliquer...

Dois-tu vraiment te comporter comme une idiote ? J'étais malheureuse du tour qu'avaient pris nos relations. Il y a encore quelques jours, j'aurais fait n'importe quoi pour cet home. Désormais, je ne savais même pas pourquoi j'étais là, avec lui. Je soupirai en mon for intérieur. La raison était évidente. Parce qu'l a besoin de réconfort et parce qu, en dépit de tout, j'aime encore ce salopard.

- L'amour n'est pas franchement un gage de bonheur, dans la famille d'où je viens...
L'espace d'une seconde, son visage impassible laissa filtrer un éclair de souffrance avant de se rembrunir.
- Je crains... les complications éventuellement liées à l'amour, poursuivit-il.

- Omondieu! m'écriai-je en me couvrant le visage d'une main. Pourquoi ai-je cette conversation avec vous ?
J'avais l'impression de me cogner la tête contre un mur.
- J'ai besoin de comprendre, insista-t-il. Un jour, vous avez affirmé que vous m'aimiez...

- Je ne veux que votre amour, soufflai-je dans un nouveau baiser.
- Alors, sachez que vous 'avez, répondit-il, sa langue jouant avec la mienne. Pour toujours.
Mon amour.

- Et vous, chuchota-t-il, savez à quel point je vous aime ?

- Vous l'aimiez ?
Je sursautai et lâchai Jeremiah. Sa question était amère, même s'il avait adopté un ton neutre et que son visage ne trahissait rien. Ma gorge se serra, je secouai la tête.
- Il a été là quand j'avais besoin d'un ami, et, maintenant, il est parti.

Finalement - enfin, dirais-je ! -, la colère l'emporta soudain.
- Pourquoi moi ? criai-je. Pourquoi tout ça ?
- Et pourquoi pas vous ? riposta-t-il en inclinant la tête.

Quelque part au milieu de la nuit, je m'veillai ; il faisait noir derrière les hublots et quelqu'un avait placé une couverture sur moi et m'avait bordée avec soin. Je fronçai les sourcils avant de me retourner. Jeremiah dormait profondément, à sa place. Il avait reboutonné sa chemise, sa veste était soigneusement pliée sur le siège, à côté du sien. Son corps emplissait presque le fauteuil, si bien qu'il n'était pas bordé comme moi, mais cela ne semblait pas le gêner. Le sommeil avait adouci ses traits. Il avait l'air différent, plus jeune, plus détendu.

J’entendis un bruit de verre brisé dans mon dos et me retournai. Une tache sombre, le reste de mon verre, se répandait sur le sol. Jeremiah attrapa le téléphone le plus proche, tandis que j’étais prise de nouvelles nausées.

Je retins mon souffle lorsqu'il se déplaça de l'autre côté.
- C'est quoi, ton parfum?
En fait, je n'en avais pas mis ce soir-là, ce qui rendait la situation encore plus exitante. Incapable de me retenir, je plaquai les paumes sur son torse et sentis ses muscles se crisper alors que j'en redessinai les pleins et les déliés du bout des doigts.
Il laissa échapper un gémissement et se mit à me mordiller l'oreille. Je suffoquai. J'enroulai les doigts dans la soie de sa chemise, brûlant d'envie de me coller encore plus étroitement contre lui. Je geignis doucement tandis qu'il mordillait, suçait, léchait tour à tour le lobe de mon oreille de sa langue brûlante.
Soudain, des phares balayèrent le parking, illuminant brièvement l'endroit où nous nous trouvions avant de s'éteindre. Cela me fit l'effet d'une douche froide. Je m'avisai que nous étions bien visibles, même dans l'obscurité. Je froissai sa chemise entre mes doigts, le cerveau flottant dans le brouillard, incapable de prendre une décision. Je réussis à le repousser au prix d'un énorme effort, terriblement frustrée quand il finit par s'écarter.
Je pris une profonde inspiration.
- Ce n'est pas l'endroit le plus glamour pour s'embrasser, tu sais.
- Au contraire. Te prendre contre un arbre serait sacrément glamour, si tu veux mon avis.

— Je crois qu’Ashley a utilisé ma carte de crédit pour payer la note.

Cherise siffla entre ses dents.

— Attends, je vais voir.

Everett profita de ce que le type assis près de moi s’en allait pour se glisser à sa place. Il revint à la charge.

— Il y a un problème ?

J’avalai ma salive et secouai la tête, évitant de croiser son regard. Je ne savais plus où j’en étais, mais ce n’était pas le moment de craquer. J’aurais voulu tourner les talons et le planter là, seulement il n’avait pas l’air de saisir l’allusion. J’étais encore sous le choc de ce qui venait de se produire dans l’arrière-cour. J’avais eu ma dose pour la soirée.

Cherise reparut quelques secondes plus tard et me tendit une carte que j’identifiai immédiatement. C’était bien la mienne.

Je la fourrai au petit bonheur dans mon sac en pestant.

— Quel était le montant ?

— Je préfère ne pas te le dire.

J’étais au bord des larmes. Elle s’en aperçut et se pencha par-dessus le comptoir en agitant la main.

Après la lecture de 50 nuances de Grey et une tentative de lecture de "dévoiles-moi", je me suis de nouveau lancée dans ce nouveau genre et j'ai encore été déçue, on se retrouve toujours dans le même schéma c'est à dire l'histoire est basique...un homme riche, puissant qui débauche une petite jeunette, et l'initie au sexe, l'humilie, l'utilise pour assouvir ses fantasmes, pfffffffffffff

"La fortune sourit aux audacieux."P.105

Ces souvenirs étaient douloureux, mais découvrir Paris s’avéra être un baume apaisant sur mes vieilles blessures. Mon seul regret était que mes parents ne soient pas là pour partager ça avec moi.