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Critiques de Sara Novic (30)
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La jeune fille et la guerre

La guerre est venue comme çà, aussi bêtement qu'une coupure d'eau, "par le passé on avait déjà connu des coupures, mais elles étaient désormais beaucoup plus fréquentes et duraient plus longtemps. Lorsqu'on tournait les robinets on libérait une eau boueuse et cuivrée."





Pourtant, pour la famille d' Ana, la guerre est arrivée bien avant, avec le bébé, la sœur d'Ana, Rahela qui pleurait sans cesse, son rein fonctionnait mal, il fallait l'opérer, la seule solution possible dans une Yougoslavie à l'agonie, était de tout tenter dans un hôpital américain.



La famille doit se rendre à Sarajevo, elle confiera l'enfant à une organisation non-gouvernementale, et au retour ce sera le drame.



Ana sort rescapée grâce à son propre père, qui se sacrifie, la guerre bascule dans l'absurde, dans l'inutile, et le barbare. Une guerre pour un nettoyage, une guerre déclenchée par des catholiques contre des catholiques ou des musulmans, une guerre civile à l'opposé de toute civilité.





Devant un tel récit, je suis perplexe, entre colère et incompréhension. J'ai le sentiment de ne pas avoir toutes les cartes en main pour comprendre comment une telle haine a pu refleurir, Sara Novic suggère même que tous les 20 ans, les Balkans sont en ébullition, pourquoi ?





Ana deviendra Indiana l'enfant soldat, combattante croate, pour se venger des Tchetniks qui ont abattu ses parents.





Le livre, Une Jeune Fille et la Guerre, reprend ses droits. Indiana devient le bras armé de Damir, de Stallone et des autres, chacun prenant un pseudo, pour affronter l'armée JNA serbe.

De ces affrontements la jeune fille en sortira détruite, Damir son compagnon pour la sauver fera diversion.



C'est une autre femme Stanfeld, qui prenant la mesure de son désarroi, l'aidera à fuir en s'appuyant sur Marina et Peter des parents, et une fois encore un autre homme, faisant diversion la sauvera pour la troisième fois.

Les ruses de cette collaboratrice de l'ONU, va se jouer de la crédulité de la force internationale, comme des gardiens de l'aéroport, surtout aptes à tirer sur tout ce qui bouge, sans aucun discernement.



La rédemption d'Ana émerge grâce à cette famille américaine, qui après avoir accueilli Rachel ( Rahela ) adopte Ana.





Le retour d'Ana en Croatie, après la guerre, pour retrouver Luka, son complice des années de collège, va permettre à Indiana de faire son deuil, et de rendre hommage à son parrain Petar qui l'a sauvé avant de perdre la vie.



C'est à Tiska sur les bords de l'Adriatique, qu'Ana téléphone à sa mère adoptive Laura, pour lui dire son amour.



Ce livre est comme un chant de gratitude, qu'une toute jeune croate lance au-delà de ces 10 années de guerre, pour effacer la honte d'une guerre fratricide, cruelle et inutile.

Et s'il fallait distribuer des.points pour ceux qui par leur attitude ont été les plus stupides, après les Serbes, les forces onusiennes ne seraient sans doute pas très loin.

Ce témoignage est d'une fraîcheur désarmante, mais nous enchante aussi.



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La jeune fille et la guerre

Quand la guerre s'invite dans le quotidien d'une petite fille croate.



Voici Ana, enfant de Zagreb, racontant avec le charme d'une narration juvénile le début du conflit des Balkans en 1991, puis jeune adulte son expatriation aux Etats Unis.



Mais l'adaptation est aussi difficile que le traumatisme vécu. Mettre en mots est une souffrance, le mutisme sur les origines est plus simple à gérer, et protège autant les autres que soi-même.

Déjà bien difficile de se confronter à la culpabilité du survivant, aux cauchemars du choc post traumatique, à l'altération de la mémoire.

La résilience viendra sans doute d'un retour sur les lieux d'enfance, revoir les êtres encore présents, chercher les traces et les souvenirs, tenter de décrypter un incompréhensible conflit...



Née sur le sol américain, Sara Novic offre une oeuvre de fiction pour mettre en perspective ses origines croates. Ses sources sont, par le fait, lacunaires et sans doute partiales. Il n'empêche qu'elle produit un livre fort, visuel, au plus près du réel dans des scènes d'action oppressantes.



Une lecture touchante et maîtrisée.

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La jeune fille et la guerre

Il faisait très chaud à Zagreb cette année là, et il était impossible d'aller se rafraîchir à la mer... des hommes armés de tronçonneuses, des Serbes avaient barré les routes en abattant les arbres qui les bordaient... Il faut pourtant se déplacer, pas pour des loisirs, non, simplement par se rendre chez un médecin spécialiste qui doit examiner Rehala la petite sœur âgée de quelques mois d'Ana Jurić, la narratrice. Rehala qui souffre d'une insuffisance rénale ne peut être soignée qu'aux Etats-Unis, par l'ONG MediMission. Là bas une famille d'accueil la prendra en charge, le temps des soins.Ses parents prennent la route du retour...une route barrée par l'un de ces sinistres barrages.

Ana Jurić, la gamine croate, narratrice, vient de faire connaissance avec cette violence, avec cette terrible guerre, ressemblant trait pour trait aux guerres tribales africaines décrites par Ahmadou Kourouma....une guerre tribale en pleine Europe, à notre porte. Les Serbes tentant d'éliminer au couteau ,ou au fusil les croates, désignés par leurs noms, par leur alphabet latin...Bref des gens différents d'eux, par des détails. D'autres sinistres détails de l'Histoire

les Balkans venaient de s'enflammer.

La gamine qui vit cette aberration, doit se battre, frôler la mort, la donner peut-être, fusil en main, dans des décombres de maisons bombardées. Elle en sortira diablement éprouvée et meurtrie par ce sang, par la peur. Heureusement, elle sera aidée, mais je ne vous en dis pas plus...

Le titre du roman associé au nom de l'auteur m'attiraient, m'avaient fait un gros clin d’œil sur ce présentoir de médiathèque...j'espérais en savoir plus, avoir en main les moyens me permettant de mieux comprendre les causes de ce conflit, de comprendre cette haine, et j'avoue que je n'ai pas trouvé tout ce que j'attendais. Certains points historiques sont abordés, sans plus.

L'auteur reste dans le roman, sans aborder en profondeur la genèse de cette haine. Elle la constate, la met en scène avec violence et vérité, sans rien nous cacher parfois notamment en ce qui concerne l'inefficacité de l'ONU, mais ce "pourquoi" n'arrive pas !

C'est un roman, avec tous les ingrédients du roman, les surprises, les rencontres de hasard, le romanesque amoureux...bref, un roman. Américain par certains aspects.

Plaisant certes mais n'ayant pas la profondeur historique que j'attendais.

J'ai lu les effets, terribles parfois, de cette violence, de cette haine. J'en attendais trop peut-être quant aux causes !
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La jeune fille et la guerre

Beau et dur récit de Ana à deux périodes de sa vie. A 10 ans, alors qu’elle subit la guerre à Zagreb. L’autre partie, une dizaine d’années plus tard, où habitant New-York, elle vivra le 11 septembre où le parallèle entre les deux fait froid dans le dos, puis, un retour en Croatie. Une belle écriture au récit fort et intéressant. Traumatisme de la guerre, maladie, adoption, déracinement, culpabilité.
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La jeune fille et la guerre

Une fillette raconte comment son univers s'est désintégré quand a commencé la guerre serbo-croate.

Une décennie plus tard, alors qu'elle est réfugiée aux USA, le passé qu'elle a essayé d'enfouir lui saute à la figure et l'oblige à affronter la douleur qui la tourmente.

Son récit donne une version assez floue et approximative de la guerre et mis à part une scène vraiment bouleversante, rien n'est susceptible de heurter la sensibilité. C'est un roman qui peut convenir à un large public....

Alors que la Croatie n'est plus qu'une destination touristique comme une autre, il est peut-être bon de se souvenir que le terrible conflit qui l'a opposée à la Serbie, , a fait environ 20.000 morts entre 1991 et 1995. Ce dont ne rend pas compte le roman de Sara Novic que j'ai trouvé un peu inconsistant.
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La jeune fille et la guerre

La lecture débute par le regard innocent d'Ana, petite croate qui va être confrontée à la violence de la guerre et subir l'insoutenable barbarie de l'homme quand il a quitté son humanité pour n'être plus qu'un instrument de destruction. Sara Novic nous offre rapidement un bond en avant pour rejoindre Ana, jeune adulte aux Etats Unis. Ce récit qui ne s'inscrit pas dans une linéarité chronologique permet de ne pas sombrer dans l'obscurité. Il nous amène à suivre cette jeune fille dans sa quête necessaire pour redevenir actrice de sa vie, se réapproprier son histoire, l'assumer et peut-être retrouver,si ce n'est la légéreté, le pouvoir de penser l'avenir sereinement.

Avec pudeur et simplicité l'auteure crée une athmosphère sensible et grâve comme ses personnages et les liens qui les unissent. J'ai refermé ce livre imprégnée de qui peut être vu comme un hommage à tous ceux qui ont vécu ou vivent à ce jour la terrifiante necéssité de faire face à la guerre.
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La jeune fille et la guerre

Que comprendre aux prémices d’une guerre civile dans son propre pays, à des conflits qui prennent leurs sources dans la religion et le communautarisme, lorsqu’on a dix ans ? C’est ce qui arrive à Ana, au début des années 90, et les premiers temps, sa vie de famille continue, avec l’école, les jeux dans la rue avec ses camarades, jeux interrompus parfois par des alertes qui les obligent à se réfugier dans un abri. Les attaques aériennes se multiplient, de nombreux réfugiés arrivent. L’inquiétude des parents d’Ana est décuplée par la maladie de sa petite sœur de huit mois, qui ne peut être soignée à Zagreb. Ses parents emmènent l’enfant à Sarajevo pour qu’un convoi humanitaire vers les États-Unis puisse la prendre en charge.



Le roman est composé de trois parties : la première relate les débuts du conflit, et se termine sur un événement traumatique. On retrouve ensuite Ana aux États-Unis, où elle apporte son témoignage à la tribune de l’ONU. Elle a une vingtaine d’années, est étudiante, et seuls ses parents adoptifs connaissent son histoire. La troisième partie verra Ana tenter de relier les fils de son existence, ce qui dans son cas est loin d’être un cliché. Comme dans ma précédente lecture, Manuel d’exil, il est question aussi de résilience, grâce à la vie dans un nouveau pays ou à l’acquisition d’une nouvelle langue.



Cela faisait un moment que je voulais lire ce roman, qui s’est avéré être une lecture enrichissante sans être trop éprouvante. L’extrême jeunesse d’Ana, sa compréhension partielle des événements, rendent le récit plus sobre et dépourvu d’un pathos que je craignais un peu. L’auteure décrit très bien le contexte, et conserve un équilibre délicat entre les faits de guerre relatés et sa volonté de ne pas prendre parti de façon trop violente. Elle réussit ainsi à conserver la force de certaines scènes essentielles. À côté de ça, je n’ai pas été éblouie par l’écriture, et lui ai trouvé quelques petites maladresses. Quant à la psychologie des personnages, elle m’a semblé parfois un peu sommaire, manquer un peu de nuances. Mais malgré ces quelques marques d’inexpérience de primo-romancière, la force de ce roman est incontestable. Sa lecture aisée, mais saisissante, et sa construction habile, en font un roman que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse.
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La jeune fille et la guerre

La jeune fille et la guerre est un magnifique roman que j'ai dévoré, et qui m'a beaucoup touché.

Ana a 10 ans, une vie paisible à Zagreb avec ses parents et sa petite sœur Rahela, un bébé. Son meilleur ami est Luka.

Tout va bien pour la fillette, mais la guerre avec les serbes éclate, et avec elle arrivent les premiers raids aériens... La faim, la peur, l'afflux de réfugiés...

Alors qu'Ana accompagne ses parents pour faire soigner Rahela, gravement malade, leurs parents sont abattus.

Ana se souviendra de tout, et devient une enfant soldat avant de quitter le pays direction Les Etats-Unis pour y trouver refuge. Elle va y retrouver sa sœur, le bébé a grandi, ne se souvient pas de sa vie d'avant et a été adoptée par un couple qui deviendront aussi les parents adoptifs d'Ana.

Tout a l'air d'aller bien pour la jeune fille, jusqu'au jour où arrive le 11 septembre 2001. Son nouveau pays aussi devient en guerre !

Elle se rend compte qu'il faut parfois se confronter à son passé pour avancer et pouvoir reprendre le cours de sa vie.

J'ai adoré ce livre, qui est un vrai coup de cœur. J'ai aimé le personnage d'Ana, elle m'a beaucoup touché. C'est une survivante, une battante, et j'ai trouvé ça surprenant qu'elle survive au meurtre de ses parents. Non seulement physiquement mais aussi mentalement. Bien sur, cela ne s'est pas fait tout seul mais ça force le respect car même si ce n'est qu'un roman, ce genre de chose est réellement arrivé en temps de guerre ! Et ce roman est criant de vérité.

Je ne peux que vous inviter à lire vous aussi "La jeune fille et la guerre" car ce joli roman est une réussite :)

Je mets évidemment cinq étoiles.

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La jeune fille et la guerre

Ce livre ne fait partie d’aucun challenge, ni même de mon programme de lecture. Il m’intéressait vivement pour des raisons personnelles, liées à cette guerre, à la Croatie et à l’histoire d’une jeune femme qui est partie en Amérique. Elle aurait pu être écrite par une de mes plus proches amies. Aussi, il me tardait de plonger dans cette lecture et lorsque j’ai vu qu’il était disponible à la BM, je n’ai pas hésité. Malmenant une nouvelle fois mon programme de lecture, j’avais glissé un roman dans ma valise que j’ai retiré pour y mettre celui-ci à la place.



Dans ma chambre d’hôtel, j’ai commencé ma lecture et j’ai du me forcer à la reposer pour garder le dernier tiers à lire dans le train vers la Cité des Ducs. Je l’ai terminé ainsi, dévorant chaque page. Il me tardait de vous en parler.



Sara Nović a 28 ans. Née en Croatie, elle s’est installée en Amérique et enseigne à New-York. « La jeune fille et la guerre » est son premier roman.



Zagreb, 1991. Ana Jurić est une petite fille de 10 ans, insouciante qui vit avec ses parents et sa petite sœur Rahela (8 mois) dans un appartement de la (future) capitale croate. Son monde est soudainement bouleversé lorsque la guerre éclate en Yougoslavie. Si les premiers temps, la capitale est épargnée par les combats, le déclin physique de Rahela inquiète vivement ses parents. Ils réussissent à obtenir un rendez-vous auprès d’une organisation non gouvernementale américaine installée de l’autre côté de la frontière, à Ljubljana en Slovénie. Le médecin américain diagnostique une grave maladie rénale qui nécessite une importante opération. En attendant, un traitement lui est prescrit. Au douanier qui leur pose la question : « souhaitez-vous vraiment retourner en Croatie ? » le père d’Ana répond oui. Hors de question de quitter leur pays même si les premiers raids aériens survolent la capitale. A chaque raid, les sirènes se déclenchent, et Ana, toujours accompagnée de son meilleur ami, se réfugie dans les abris. Les rations de nourriture se raréfient mais Ana le vit comme un jeu d’enfant. Il faut pédaler pour éclairer l’abri anti-atomique et les enfants adorent ça. Mais peu à peu, l’atmosphère change. Les parents d’Ana chuchotent beaucoup et se disputent souvent. La raison : Rahela dépérit à vue d’œil. Elle doit absolument partir à l’étranger pour être opérée. La petite famille s’entasse dans la voiture d’un voisin, direction le sud du pays et Sarajevo en Bosnie où la mission américaine les attend.



New York, 2001. Ana est étudiante à l’université de New York, en fac littéraire. La jeune femme, perturbée, désorientée tente de mener de front sa nouvelle vie et son passé. Un passé qu’elle tait. Son petit ami ignore tout et la croit américaine. Mais des signes la trahissent, ainsi son professeur ne lui fait lire que des livres sur des rescapés de guerre. Toutes les nuits, la jeune femme fait des cauchemars. Et lorsque le médecin de l’ONU qui l’avait aidée à l’époque de la guerre lui demande de témoigner à l’ONU, elle réveille en elle ce passé si redouté. Peu à peu, sa carapace craque de tous les côtés, et la jeune femme doit affronter son passé. Ana décide alors de retourner dans son pays natal afin d’affronter les fantômes de son passé et tenter de faire la paix avec sa propre histoire et celle d’un pays entier.



Le roman alterne aller et retour entre le passé, où la fillette de dix ans vit heureuse et le présent, où Ana cache son histoire.



Que dire ? Si l’histoire me touche personnellement, me rappelant énormément celle d’une amie, l’auteur signe ici une sublime histoire de résilience. Un moment très fort de lecture pour moi. L’auteur fait preuve d’une impressionnante maîtrise et délicatesse en abordant le personnage d’Ana dont la détresse m’a énormément touchée. Mais aussi ses espoirs, sa rudesse, sa ténacité et sa résilience qui lui a permis à l’âge de dix ans d’affronter le pire.



Souvenez-vous, nous avions le nez scotché devant nos téléviseurs à suivre cette guerre si proche et pourtant si lointaine. Si les lecteurs se souviennent plus des combats en Bosnie, et du siège de Sarajevo, il ne faut pas oublier la Croatie – premier pays attaqué par la Serbie de Mladić et Milošević. Le pays fut coupé en deux. Puis la Bosnie sombra à son tour dans la guerre. Les forces françaises de la FORPRONU arrivèrent mais ne purent empêcher le massacre de Sebrenica. En Croatie et Bosnie, des camps de prisonniers furent constitués et les hommes étaient souvent massacrés. Je me souviens d’une photo d’un de ces camps montrant des jeunes hommes, le torse nu, aussi maigres que ceux des camps de concentration.



Ce que j’ai aimé ici, c’est qu’on voit la guerre à travers les yeux d’une enfant – qui ne comprend pas les tensions entre voisins, car la Croatie, comme tous les autres pays, était un pays multiethnique, Luka son ami est Bosniaque, les couples mixtes étaient courant. C’est finalement un voisin serbe qui viendra à son secours. La guerre n’a plus aucun sens. La haine est diffuse. Son retour au pays va d’ailleurs permettre à Ana d’être confrontée à la réalité : les Croates ont massacré les Serbes de la Krahina, une région croate où ils vivaient dans la paix depuis des siècles. Et les musulmans et les Croates (catholiques) se sont d’abord affrontés (Moštar) avant de s’allier contre les Serbes (orthodoxes). Ana sait que son nom de famille, Jurić trahit ses origines. Les Croates utilisent l’alphabet latin, les Orthodoxes l’alphabet cyrillique. La Yougoslavie de Tito tombe sous les balles, avec la famille d’Ana.



La survie d’Ana ne s’arrête pas lorsqu’elle foule le sol américain, elle dure bien au-delà. La romancière livre ici un roman très fort, avec un portrait d’enfants superbes – tous confrontés à la tragédie et la résilience, que ce soit celle d’Ana ou de ses amis restés au pays.



Son roman est une vraie réussite, du début à la fin. Un tour de force qui plonge le lecteur dans la guerre mais aussi la force à affronter sa propre personne dans un miroir : comment la guerre nous façonne-t-elle ? Sara trouve du réconfort dans la littérature qu’elle étudie et les choix de lecture de son professeur. Grâce aux livres, elle peut mettre des mots sur ses traumatismes.



J’ai aimé chaque chapitre, chaque phrase et les dernières pages sont sublimes. J’ai pensé un temps qu’il s’agissait d’un roman autobiographique, tant il est saisissant de vérité, mais non – l’auteure est plus jeune mais elle s’est appuyée sur les témoignages de ses amis et de sa famille.



L’autre réussite du livre c’est le portrait de son pays, des us et coutumes que j’aime tant là-bas, des jeux au trg (square), des décorations de Noël, des chants, du changement des saisons, des vacances au bord de l’Adriatique.



J’ai découvert ce pays alors que la guerre sévissait encore ci-et-là. J’étais jeune et j’avais décidé d’accompagner mon amie, réfugiée aux États-Unis. Nous avons été accueillies par la FORPRONU à l’aéroport, puis nous avons traversé le pays, accompagnées par les militaires à certains endroits, nous avons traversé des villages détruits, des maisons défigurées par les trous de mortiers. J’ai un profond sentiment d’attache envers ce peuple et j’ai toujours eu honte de mon pays. Depuis, la Croatie est devenue un pays de tourisme, où des millions de Français passent leurs vacances chaque été. Rien de tel que l’eau turquoise, les bateaux de pêche, les sardines grillées et les tomates fraiches. Difficile de penser lorsqu’on croise le regard des habitants qu’ils ont connu la guerre, la famine, la peur, les camps. Mon amie a connu tout ça. Après avoir longtemps étudié le Russe, c’est elle qui m’a donné envie d’apprendre sa langue, encore plus jolie. Molim te.



Je vais m’empresser de lui parler de ce livre et je vous encourage à le lire !



Photos en noir et blanc sur mon blog ;-)

Cette lecture est une de mes lectures coup de coeur de 2016.
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La jeune fille et la guerre

Zaghreb, Yougoslavie. La petite Ana va chercher des cigarettes pour Petar, un ami de la famille. Pour la première fois, le buraliste demande : ‘’ « Tu veux des cigarettes serbes ou croates ? ». la façon dont il avait prononcé les mots serbes et croates n’était pas naturelle’’. La guerre venait d’entrer dans la vie d’Ana et de ses proches. Bientôt commence les raids aériens, les contrôles d’identité, les massacres.

Rahella, la petite sœur souffrant d’une maladie grave, doit être envoyée aux Etats-Unis pour des soins. Mais pour cela, il faut se rendre à Sarajevo. Les routes sont barrées. Il ne fait pas bon être Croates quand on est contrôlé par des Serbes. Or, Ana et ses parents sont Croates.

Comment se reconstruire quand on a tout perdu ? (Je précise que je ne dévoile rien d’autre que ce qui est déjà mentionné sur la 4e de couverture).

Ce roman montre une facette souvent peu connue d’une guerre pas si lointaine qui s’est déroulée sur le sol européen, celle qui a vu exploser la Yougoslavie en plusieurs petits états. Celle pour laquelle a été institué un TPI(Y) (Tribunal pénal international pour la Yougoslavie en raison de massacres de civils reconnus comme un génocide. Celle qui a touché de plein fouet Ana et ses proches.

Comment s’en sortir quand personne autour d’elle ne connait et ne pourrait même imaginer ce qu’elle a vécu ? Quand une conférence à l’ONU réveille les démons qui l’empêchent de dormir ? Quand le besoin de rentrer à la maison se fait sentir ?

Un roman qui gagne en intensité au fil de la guerre. Un roman qui permet de s’interroger sur la façon de surmonter, sur l’identité qu’on se forge après, sur la résilience.

Nous sommes au niveau d’une gamine de 8 ans au début du roman, et je suis un peu restée sur ma faim quand à la compréhension globale du conflit. Mais une enfant ne comprend pas tout ce qui se passe autour d’elle et les raisons de ce qu’elle subit. La vision du lecteur est circonscrite à celle de la fillette. Un décalage se crée entre les propos et pensées de la fillette et celle du narrateur externe. Ce serait peut-être moins marquant si l’auteur était le personnage, entre la vision de l’enfant et celle de l’adulte qui a grandit.

Cela reste néanmoins un roman prenant, on ne sort pas serein de cette lecture.



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La jeune fille et la guerre

Bouleversant. Le destin d'Ana qui n'a que 10 ans quand la guerre civile éclate en Yougoslavie. 10 ans plus tard, encore profondément marquée, elle se cherche. Une quête initiatique entre souvenirs et volonté de tourner la page, culpabilité et résilience. Deux époques alternent, se complètent pour dénoncer la folie de la guerre et montrer comment renouer les fils de son destin, violemment arrachés.
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La jeune fille et la guerre

J'ai dévoré ce livre dans la journée et pour un premier roman, c'est prometteur. Bon, il faut dire que j'ai profité d'un arrêt de travail pour avancer dans mon défi lecture. Ana est orpheline de ses deux parents, victimes de la guerre serbo-croate, c'est le regard d'une enfant de 10 ans sur ce conflit qui a ravagé l'ex Yougoslavie dans les années 90. On alterne entre les souvenirs traumatisants vécus par cette enfant, sa reconstruction suite à une adoption aux Etats-Unis, sa recherche, une fois adulte de ses racines en Croatie. C'est un ouvrage sur la résilience, sur l'absurdité de cette guerre, sur sa violence et sur les ravages qu'elle a pu provoquer sur la construction de l'identité.

J'ai parcouru ce pays en 2017 et j'ai retrouvé des lieux visités à travers la plume de Sara Novic et j'avoue que je le vois autrement suite à cette lecture. On n'a pas conscience de ce que ces pays ont vécu, de ce que les enfants vivent en temps de guerre et de la chance que nous avons lorsqu'elle nous épargne.

Lu dans le cadre du challenge multi-défis 2019.

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La jeune fille et la guerre

Ce livre est certainement mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire 2016, j’espère qu’il y en aura d’autres. Ce roman en quatre parties nous raconte l’histoire d’Ana, une enfant presque ordinaire. Elle vit dans une famille aimante, mais peu aisée. Sa mère est professeur, corrige fréquemment des copies, son père a des soucis avec son travail, sa petite soeur Rahela, encore un bébé, a des soucis de santé certains. Oui, Ana serait une enfant ordinaire si elle ne grandissait en Yougoslavie, aux premières heures de la guerre qui déchira le pays. C’est sa voix que l’on entend, son quotidien. Elle mène une vie libre, sans entrave, joue avec Luka, son meilleur ami, sort pour faire les courses des adultes (des cigarettes !), s’habille en garçon non parce que ses parents en voulaient un, mais parce qu’ils n’ont pas les moyens de lui en acheter. Et le quotidien de la guerre n’est pas sans rappeler, pour ceux qui en ont lu les récits, celui de la seconde guerre mondiale : les alertes, les décentes dans les abris, les restrictions.

La différence, majeure, est que l’ennemi était intérieur, et que l’aide extérieur tarda à venir. Les journalistes étaient là, oui, et Ana ne les épargne pas dans ses commentaires. Les américains non plus. Là où d’autres leur reprochent de se considérer comme les sauveurs du monde, Ana, qui a grandi, leur reproche surtout de ne rien avoir fait, pas plus que l’ONU d’ailleurs.

Certains pourraient se plaindre parce que l’on sait, dès que la quatrième de couverture (et dès le début de la seconde partie) qu’Ana a survécu à la guerre. Il nous reste cependant à savoir comment elle a pu survivre, et comment elle parvient à (re) vivre. L’auteur aurait pu choisir de laisser l’imagination du lecteur combler l’ellipse entre la première et la seconde partie. Non, la troisième partie permet de découvrir ce que fut la vie d’Ana juste avant son départ pour les Etats-Unis, une partie qui permet de découvrir une réalité dont on a peu parler, lors de cette guerre qui était si proche de nous. J’ai aimé la façon dont le récit était raconté, de façon précise, sans volonté de surenchérir sur les descriptions. Ce que nous voyons (les mots font vraiment naître des images) suffit. Pas non plus d’analyse démesurément longue du ressenti d’Ana pendant ou après. ce qu’elle ressent, a ressenti, nous sera livré de manière simple, direct. Ana a parcouru un long chemin – mentalement. Elle en parcourt un autre – physiquement – pour son retour au pays natal. Cette réalité-là n’est pas montré souvent non plus, la reconstruction, le souvenir, al vie d’après pour ceux qui ont survécu et doivent vivre avec ou sans.

La jeune fille et la guerre est un livre sur le souvenir et sur la reconstruction, de pays et des êtres qui y vivent.
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La jeune fille et la guerre

L'histoire commence en Yougoslavie au moment de la guerre civile en 1991.



Ana, une jeune fille de 10 ans aux allures de garçon manqué, vit à Zagreb avec ses parents et sa jeune sœur Rahela qui n'est encore qu'un bébé.

Ana, à qui les adultes n'expliquent rien du conflit sous-jacent avec les serbes, découvre peu à peu l'importance des différences ethniques et va vivre un quotidien marqué par les raids aériens et la course aux abris, le rationnement, les coupures d'eau et d’électricité.

Dans l'innocence de leur jeunesse elle joue avec ses copains à pédaler sur le vélo pour faire fonctionner le générateur dans les abris, ils jouent à la guerre derrière les murs de sacs de sable édifiés dans les rues par la police, simulent la mort, imitent le bruit des mitraillettes.

Ana est inséparable de son copain Lula, un jeune croate de son âge.



Ses parents ne lui disent rien, elle essaie de glaner des informations, écoute aux portes, entend parler de proclamation de l'indépendance de la Croatie, essaie de comprendre ce que veut dire l'expression "une ville est tombée".



Sa petite sœur est très malade, ses parents n'ont pas d'autre choix que de l'envoyer en Amérique par l'intermédiaire d'une association pour tenter de la sauver. Sur place sa sœur sera prise en charge par une famille d'accueil.

Lors du chemin de retour vers Zagreb, Ana et ses parents tombent sur un barrage et le drame arrive...



Nous retrouvons ensuite Ana à 20 ans, étudiante à New-York où elle a caché à tous son passé, s'inventant un passé américain "plus je mentais, plus j'avais le sentiment de m'intégrer". Meilleur moyen pour tourner la page, pensait-elle.



Les attentats de septembre 2001, son témoignage d'enfant soldat à l'ONU, "Combattre n'était pas un choix. Juste un moyen de survivre" vont provoquer le besoin pour Ana de retourner "chez elle".



Ce récit est constitué de plusieurs parties qui s'enchainent de façon non chronologique.

Ce roman n'est pas autobiographique, l'auteure est croate et a recueilli des témoignages pour construire son récit. J'ai beaucoup aimé ce premier roman, les personnages sont très attachants et l'auteure est dotée d'une jolie plume.

Ce texte nous remémore un génocide, une purification ethnique si proches de nous. Les passages sur les enfants soldats sont terribles.

Ce roman comporte peu de faits historiques, ce que j'ai un peu regretté, car le récit est centré uniquement sur le cheminement de cette jeune fille.
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La jeune fille et la guerre

L'auteure Sara Novic est Américaine d'origine croate, elle est née et a grandi dans le New Jersey.

Je trouve le fait qu'elle écrive sur un tel sujet en sachant qu'elle n'a pas vécu la guerre un peu naif, toutes les informations qu'elle a utilisé dans le livre (qui est de la fiction et n'est pas une autobiographie/biographiée) sont basées sur les histoires qu'elle a étendues de sa famille en Croatie, etc. le livre est écrit d'un point de vue croate. Elle a présente les Croates comme des victimes et les Serbes comme des coupables. La guerre en Yougoslavie était tellement plus compliquée que ça, elle aurait pu développer plus ce sujet, pour que ses lectures aient une idée plus claire sur ce qui s'est vraiment passé.

En fait, elle se basait que sur les victimes croates, nulle part ont mentionné les victimes serbes et bosniaques et bosniennes. Elle parlait de formations paramilitaires serbes "les Tchetniks", mais nulle part elle n'a pas mentionné les formations paramilitaires croates "Les Oustachis" qui ont fait aussi des choses horribles et brutales aux Serbes et Bosniens. "L'opération tempête" en 95' qu'est l'un des événements les plus importants de cette guerre ou vers 200 000 serbes ont été littéralement chassé de la Croatie et perdu leurs maisons et tous ce qu'ils avaient. ll avait encore des tas de choses comme ça.

Je nie pas les choses qu'elle a écrit loin de là, je suis juste un peu déçue qu'elle a écrit ce livre d'un point de vue, pour moi quand on écrit un livre qui est basé sur la guerre il faut le développer un peu quand même, au moins elle aurait pu faire un effort par respect aux victimes serbes,bosniaques et bosniennes.



Concernent les côtés positifs l'écriture est agréablee à lire
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La jeune fille et la guerre

Ana Juric est une jeune croate de dix ans. Elle vit dans la banlieue de Zagreb, entourée de ses parents et de sa sœur Rahela, et passe son temps à jouer au Trg (la « place » en croate) avec son ami Luka. Mais, nous sommes en 1991 : la guerre éclate entre les Croates et les Serbes. Au retour d’une expédition en Bosnie pour déposer sa sœur atteinte d’une insuffisance rénale sérieuse, Anna et ses parents sont arrêtés par une milice serbe. Les parents sont fusillés et Ana y échappe de peu. Cet événement traumatisant met fin à la première partie de ce roman.



Les parties suivantes racontent le quotidien d’Ana, devenue adulte, aux Etats-Unis où elle a été adoptée avec sa sœur. Elle témoigne à l’ONU de son passé d’enfant-soldat mais la blessure reste trop importante pour mener une vie paisible. Elle décide de retourner en Croatie afin de tenter de trouver des réponses à ses questions et angoisses.



Sara Novic livre un premier roman fort où la guerre et ses conséquences psychologiques sont analysées à travers les yeux de l’enfant puis de l’adulte. Comme bien souvent dans les traumatismes de guerre, le processus de résilience passe par le retour à l’origine du mal. L’auteure offre aussi un portrait saisissant des enfants devenus soldats pour survivre : ces passages sont selon moi les plus forts du livre.



Une belle découverte, je vous le conseille.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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La jeune fille et la guerre

Soudainement, Ana et ses proches subissent le conflit qui oppose les Serbes aux Croates. Certains éléments échappent à la fillette mais elle comprend que son pays est en guerre ce qui sous entend rationnement, couvre feu et alertes à la bombe.

Dans les moments les plus angoissants, Ana conserve l'innocence de l'enfance. Ainsi, lorsque la population se terre dans les abris, elle, et ses camarades se disputent le vélo qui alimente la pièce en électricité. le jeu malgré les bombes.

La vie malgré la guerre.



Mais l'horreur rattrape vite la famille. Tout d'abord, la maladie de Rahel sa petite soeur. Il faut aller en Bosnie pour qu'elle voit un médecin. Ses parents doivent finalement faire le choix de l'envoyer aux Etats Unis pour qu'elle bénéficie de soins adaptés.

Puis, de retour de ce premier déchirement, l'exécution de ses parents. Jusqu'au dernier instant le père d'Ana sera aimant et protecteur, sans dire un mot de trop, il lui permettra d'échapper à ses assassins.

Une ultime bienveillance.

Dans le charnier, réalisant qu'elle est désormais orpheline, l'existence d'Ana bascule.



Quelques années plus tard, Ana vit aux Etats-Unis. Elle semble épanouie mais le passé est omniprésent. Tiraillée entre la crainte d'oublier, et le besoin de se reconstruire, elle se demande comment vivre avec "les murmures de [ses] fantômes" (Boris Cyrulnik), comment elle peut se remettre d'un traumatisme si fort quand il est impossible d'en parler à ceux qui n'ont pas connu ce conflit?



Avec un style et un rythme merveilleux, l'auteur nous transporte au coeur du conflit, au coeur des émotions, au coeur de la résilience, au coeur d'Ana. Une pépite qu'on referme à regret.



(SP)
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La jeune fille et la guerre

J'ai emprunté ce livre un peu par hasard à la bibliothèque mais j'ai fini par le terminer en quelques jours. L'écriture est simple mais efficace, on ressent les émotions d'Anna, l'atrocité de la guerre, mais aussi les moments de bonheur et enfin l'espoir d'un futur meilleur. Les descriptions des paysages croates étaient très belles et m'ont permis d'en apprendre beaucoup sur ce pays dont je ne connaissais pratiquement rien. J'ai beaucoup apprécié le fait que les éléments historiques étaient décrits, non pas de manière factuelle, mais du point de vue des personnes qui les vivaient. Certains passages sont assez durs, mais on ne tombe pas pour autant dans l'insoutenable. L'auteur arrive à dénoncer les horreurs de cette période, tout en laissant un message de paix et d'espoir pour les survivants.
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La jeune fille et la guerre

L'histoire commence en 1991, à Zagreb. Ana, dix ans, vit paisiblement avec ses parents et sa petite sœur Rahela quand éclate la guerre avec les croates. Les raids aériens s'intensifient de même que l'afflux de réfugiés. Le danger est omniprésent mais les parents d'Ana sont contraints de partir quelques jours en Bosnie avec leurs enfants. La famille doit se résoudre à confier la petite Rahela à une association. Gravement malade, elle doit se faire soigner aux Etats-Unis. Le voyage aller se passe sans encombres mais au retour Ana et ses parents sont pris en embuscade. Ana demeure la seule survivante. Commence alors une lutte pour la survie qui obligera la fillette à prendre les armes.

Le temps a passé. Jeune adulte désormais et vivant aux Etats-Unis dans une famille adoptive, Anna éprouve le besoin, quand survient le 11 septembre, de revenir sur son passé.

Sara Novic a construit son roman en traitant le présent et le passé dans des parties distinctes. Elle ne livre qu'une partie de l'histoire dans la première partie, ce qui maintient un certain suspens sur le devenir de la fillette et de sa petite soeur. Certains épisodes de l'histoire d'Ana, terribles, expliquent le besoin de reconstruction de la fillette. L'auteur montre bien le décalage entre les survivants d'un traumatisme et ceux qui assistent, impuissants, au travail de résilience. C'est un difficile parcours qui nécessite souvent un retour douloureux dans le passé.

Je n'ai pas lu beaucoup de romans sur les guerres qui ont déchiré l'ex-Yougoslavie. J'ai trouvé le sujet bien traité et l'histoire captivante. Je mettrai juste un petit bémol sur le style. Il m'a semblé déceler quelques maladresses dans l'écriture (ou dans la traduction).

Un premier roman intéressant et prometteur.
Lien : http://www.sylire.com/2016/1..
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La jeune fille et la guerre

Je suis mitigée sur le livre.Je suis contente de voir que l'auteure n'a pas joué sur la surenchère des scènes d'horreur, de violence... mais d'un autre coté je retrouve trop de distance sur les émotions de la petite fillette,sur les évènements de cette guerre. Ils m'ont marqué pour entrer totalement dans l'histoire.
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