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Critiques de Sarah Cohen-Scali (788)
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Agathe en flagrant délire

Un policier jeunesse vraiment sympathique. On y suit la correspondance entre une tueuse en serie et un commissaire. La tueuse envoie au commissaire des lettres decrivant ses meurtres sous forme de nouvelles en y glissant quelques indices pour la retrouver, en contre partie le commissaire doit lui repondre en detaillant l'avancée de l'enquete la concernant! J'ai trouvé le procédé fort sympathique! L'histoire est vraiment bien ficelée, les protagonistes essaient de se pieger l'un et l'autre a chaque lettre et un sacré rebondissement a la fin!!
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Agathe en flagrant délire

Voilà encore une chouette découverte due à la fantastique Reka! Très étonnée ai-je été lorsqu’elle m’a sorti ce livre de sa bibliothèque en me disant « Tiens, lis-le, moi j’ai adoré ». Ah? Tiens donc… mais c’est un roman jeunesse! C’est certes mon créneau, mais pas trop le sien. Etonnant, donc. Et intriguant.



Alors hier soir, je me suis plongée dans ce petit livre… et je n’ai pas été déçue!



L’histoire est vraiment bien ficelée. « Agathe » (surnom que lui a donné le commissaire Joffre) écrit des nouvelles policières. Nouvelles adressées au Commissaire Joffre, car en fait ces « nouvelles » sont les descriptions de meurtres qu’elle a commis quelques jours auparavant! Dans les lettres accompagnant les nouvelles, Agathe exige du commissaire qu’il lui réponde via un journal littéraire peu lu.
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Août 61

Très belle fresque historique à travers la vie des personnages principaux. Intéressant mais le fil est complexe : on passe d'un personnage à l'autre, à différentes périodes... Pas toujours simple d'identifier tout le monde. Quelque longueurs à mon avis. Mais quand même un excellent roman dans la lignée de Max et d'Orphelins 88. À lire !
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Août 61

Quand Alzheimer vous fait retrouver la mémoire!

Oui c'est le pari de ce roman : Ben, 83 ans, perd la mémoire au point de se retrouver à Calais, prêt à traverser la Manche dans un camion, clandestinement. Pourquoi, alors qu'il a des papiers en règle et un billet?

C'est à travers ses "doubles" qu'il démêle les fils de sa mémoire : Beniek à 8 ans, Ben junior à 20 ans ou encore Beni à 25 ans.

J'avais beaucoup aimé Max et Orphelins 88 et je ne peux que vous conseiller celui-ci aussi. Ce n'est pas une trilogie mais un thème commun et récurrent : comment survivre après la guerre?

J'ai aimé cette manière de construire le récit et la thématique est juste passionnante.
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Août 61

Ce merveilleux personnage principal démultiplié perd ses souvenirs, les récupère, les reperd, et met de facto la mémoire au centre du roman. Les sentiments débordent, quoique toujours pudiques puisque Ben n’hésite pas à moquer sa maladie pour mieux la supporter.
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Août 61

Ce livre qui nous parle de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la guerre froide sur le mur de Berlin qui met tout suite dans cette ambiance cette période de histoire. Et les personnages sont tous attachant pas rapport a alors histoire durant cette période puis nous avons le droit avoir des flach back qui tout aussi intéressant de voir leur passé et comme ils l'ont vécu.Et parle aussi de la maladie qui peut nous touche.
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Août 61

A 83 ans, Ben perd peu à peu la mémoire à cause d'Alzheimer. Un jour, il se retrouve à Calais, entouré de gens qui le connaissent mais qu'il ne reconnait pas. Quatre voix intérieures, telles de messagers, vont se relayer pour lui rappeler qui il est et quelle est son histoire. En premier lieu, il y a Beniek (Ben enfant) qui lui raconte la déportation, la vie dans les camps puis dans un orphelinat allemand et sa rencontre avec la belle Tuva, jeune norvégienne née dans un Lebensborn. Vient ensuite celle de Ben junior (Ben à 20 ans) en Angleterre où il a été accueilli. Suit celle de Beni qui est retourné construire sa vie en France. pour finir, ce sera celle de Tuva, qui décrit sa vie en RFA de la construction du mur de Berlin jusqu'à nos jours...

J'aime beaucoup les roman de Sarah Cohen-Scali et particulièrement Max et Orphelins 88. Celui-ci ne fait pas exception à la règle : sa façon de parler des événements historiques sont, pour moi, l'occasion d'en apprendre plus sur des moments clés que je connais très mal. C'est une véritable conteuse qui parle de mémoire, de résilience et d'espoir.

Ici, j'ai vraiment apprécié qu'elle ne se concentre pas sur une seule période, que tout ne soit toujours très rose et que son héros, à qui elle ne donne d'ailleurs jamais la parole, soit âgé.

J'ai aimé aussi le parallèle qu'elle fait entre la seconde guerre mondiale et la situation actuelle des migrants.

Un roman que je recommande chaudement à partir de la 3° !
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Août 61

Après Max et Orphelins 88, Sarah Cohen-Scali est enfin de retour avec un nouveau roman abordant le sujet très important du Lebensborn. Bien que cette fois-ci il n’est pas le sujet principal de l’histoire, il en fait pourtant bien parti.



Dans Août 61, on découvre Ben et son histoire si particulière. Ben et Al pour être plus précise. Ben est un vieil homme de quatre-vingts ans qui perd un peu la mémoire et qui a vécu mille vies. Al c’est son compagnon, son pire ennemi : Alzheimer. Depuis quelques temps maintenant, ils cohabitent ensemble pour le meilleur et surtout, pour le pire. Au fil de cette perte de mémoire, Ben va devoir se souvenir. Replonger dans ses souvenirs les plus marquant et revenir à cette nuit si particulière d’Août 1961 : la construction du mur de Berlin.



La particularité de ce roman c’est la narration. Une partie de l’histoire nous est racontée par Ben. Mais pas le Ben d’aujourd’hui. Le Ben d’avant. Le jeune Ben, complètement perdu dans la vie après la Seconde Guerre Mondiale. Il essaye de se reconstruire, de reprendre goût à la vie et prend différents chemins pour se découvrir et se trouver définitivement. Et puis, il y a le Ben adolescent. Celui qui fait sa crise. Pas la crise des ados D4aujourd’hui. Mais une crise existentielle pour lui. Qui est-il vraiment ? Et puis il y a les prémices de l’amour. Sa rencontre avec Tuva, une enfant Lebensborn. Elle est son coup de cœur, son coup d’amour. Elle le marquera pour toujours. Elle et ses cheveux blonds-blancs. Elle et ses grands yeux bleus. Ensemble, ils ont vécu le meilleur comme le pire. Ils étaient inséparables et pourtant. Après cette nuit du 13 août 1961, plus rien ne serra pareil. Un mur, immense, va les séparer et les briser en mille morceaux. Le personnage de Ben m’a ému comme jamais. J’ai eu envie de le prendre dans mes bras tout le long de ma lecture. J’ai été complètement attendri par l’histoire de cet homme. Par sa vie et son récit. Plus je tournais les pages et plus je voulais découvrir sa vie, ses souvenirs et surtout : sa force.



« Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont citoyens de cette ville de Berlin-Ouest, et pour cette raison, en ma qualité d’homme libre, je dis » Ich bin ein Berliner » »



John Kennedy



Et puis il y a cette autre partie de l’histoire. Celle racontée par une personne inconnue à Ben. Enfin…l’est-elle réellement ? Al a-t-il encore frappé ? Ben n’en sait rien. En tout cas ce qui est sûr et certain, c’est que Ben apprend et découvre (ou redécouvre ?) la vie de son amour de toujours : Tuva. Son histoire, sa vie, ses hauts et ses bas et surtout : ses secrets les mieux cachés. Et au fil de ce second récit, de cette nouvelle histoire on en apprend plus sur l’après-guerre. Sur l’après Lebensborn. Les violences. Physiques et verbales. Si Ben en a vu de toutes les couleurs, Tuva a vécu un arc-en-ciel entier durant toute sa vie. Et l’histoire de Tuva vous brise en mille morceaux. Cette femme est la définition même de la force et du courage. J’ai eu le cœur brisé, puis recollé, puis encore brisé. Je ne savais plus quoi faire pour elle. Parce que son histoire et ce récit vous envoûtent tellement que vous ne distinguez plus le vrai du faux. Et tout comme Ben, on est hypnotisé.



Août 61 c’est le récit de plusieurs vies. Ce sont les histoires de personnes que vous pourriez connaître. C’est l’histoire d’une époque pas si éloignée de la nôtre. Sarah Cohen-Scali a, encore une fois, su me transporter avec beaucoup de talent. Une plume qui vous rappelle à quel point il faut profiter de chaque instant. Qu’ils soient bons ou mauvais, il faut toujours mémoriser pour ensuite se rappeler tout ce que l’on a vécu. L’histoire de Ben m’a ému aux larmes. Celle de Tuva m’a brisé le cœur. Août 61 c’est un roman parfois dur, parfois doux, parfois réaliste, parfois hallucinant, mais c’est surtout une histoire qui vous en apprend beaucoup sur vous-même.
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Août 61

Que dire de ce roman ?

Qu'il était magnifique ? encore une fois faire l'éloge d'un roman historique de Sarah Cohen-Scali ? Eh bien oui !



J'ai reçu ce roman lors d'un masse critique jeunesse, et en sélectionnant ce roman, je savais un peu à quoi m'attendre. J'ai déjà lu Max et Orphelins 88 de la même auteure alors, je savais presque déjà que je n'allais pas être déçue.



Les personnages sont merveilleux. Chacun dans son genre est convaincant et nous apprend beaucoup. Prenons l'exemple de Tuva, cette jeune fille qui est traitée pendant son enfance et son adolescence d'une façon abominable et qui décide de croire à la RDA et au communisme. Ainsi, le mythe des personnes toutes forcées à rester en RDA, détestant toutes le régime dès le début, est démenti. Il est vrai que beaucoup eurent une prise de conscience très tôt mais beaucoup d'autres furent trompés par cet idéal très prometteur. Tuva en fait partie et est piégée dans par son propre espoir.

Ben, quant à lui, ne m'a pas émue comme Tuva a pu m'émouvoir, si généreuse et attentionnée. J'ai pourtant beaucoup apprécié Ben, Beni et Beniek mais celui que j'ai préféré est sans hésitation Beniek. Ce jeune garçon qui ne cesse de se répéter que les pleurs seront pour plus tard après toutes les horreurs qu'il a subies sonne tellement vrai.



Bien sûr, l'espoir nous porte tout au long du roman, l'espoir de voir réunis les deux héros. Cependant ce magnifique roman nous apprend à revoir notre envie des fins heureuses. Il nous apprend à savoir aimer quelque chose sans en espérer forcément une bonne fin et à profiter du moment présent sans se soucier du futur.



Comment parler de ce roman sans évoquer la mémoire ? Comme Sarah Cohen-Scali le dit si bien, dans tous ses romans on peut sentir la grande place que prend la mémoire. Mais ici, elle est même un personnage à place entière. Quelle belle ironie que de faire un ouvrage mémoriel ayant comme point de départ un vieil homme victime de la maladie d'Alzheimer !



En conclusion, encore une fois Sarah Cohen-Scali réussit à créer un chef-d'oeuvre avec des personnages attachants, une histoire qui ne cesse de se renouveler et un point de vue que l'on a pas l'habitude d'aborder. Comme vous avez pu le deviner, j'ai vraiment adoré ! On irait même jusqu'à verser une larme de nostalgie en lisant les derniers mots.



Conseil lecture : Si vous avez aimé ce roman, je vous conseille tout simplement de lire Max ou Orphelins 88, écrits par la même auteur. Dans les mêmes thématiques, le travail de Sarah Cohen-Scali reste époustouflant.
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Août 61

Août 61... Qu'est-ce que ça vous évoque ?

C'est la question que je me suis posée quand les éditions Albin Michel m'ont contactée en septembre afin de me proposer la lecture du nouveau roman de Sarah Cohen-Scali.

Bien sûr, il suffit de lire la quatrième de couverture pour avoir la réponse mais de prime abord, août 1961 n'est pas une date historique qui parle au commun des mortels.



Et c'est tout l'enjeu de ce roman : nous faire redécouvrir, ou découvrir, une période de l'histoire européenne qui n'est pas des plus médiatiques. Août 61, c'est la construction du mur de Berlin, brutale et violente. En une nuit, des barbelés sont installés sur la ligne de démarcation. Le mur "en dur" suivra très vite. Par le biais d'une histoire d'amour au long cours et d'une intrigue romanesque, Sarah Cohen Scali nous fait revivre cette période très froide de l'Allemagne et offre aux jeunes lecteurs à qui elle s'adresse (ce livre est conseillé à partir de 15 ans) et dont elle aura su susciter la curiosité intellectuelle, une porte d'entrée sur l'Histoire, avec un grand H.



Alors il n'y a pas que ça dans le roman et la première grosse moitié du livre balaie une période qui démarre en 1945 mais tout concourt pour nous mener à Berlin, en août 1961...





Ben a 83 ans et est atteint de la maladie d'Alzheimer. Il ne reconnaît plus ses proches, notamment une jeune femme qui vit avec lui. Ses "moi" plus jeunes vont s'inviter, venir dialoguer avec lui dans sa tête afin de rafraîchir cette mémoire vacillante.

C'est donc avec le récit à la première personne des anciens "moi" de Ben que nous entamons cette lecture. Le jeune Beniek prend la parole. Alors âgé d'une dizaine d'années, il a survécu aux camps de concentration et aux marches de la mort. A la libération, il atterrit d'abord dans un camp de personnes déplacées, puis dans un orphelinat, près de Munich, qui accueille principalement des enfants et adolescents juifs rescapés des camps. C'est là qu'il fait la connaissance de la lumineuse Tuva, une enfant née dans un Lebensborn norvégien, dont l'histoire, bien que différente de la sienne, est tout aussi douloureuse. Un amour indéfectible naît entre les deux enfants.

Au fil des pages et des dialogues intérieurs entre le Ben d'aujourd'hui et les Ben version plus jeune, son histoire se déroule. Il émigre tout d'abord en Angleterre, puis en France. Il finit par retrouver la trace de Tuva qui, après un parcours très chaotique, vit désormais à Berlin-Est.

Nous voici arrivés en août 1961 et en pleine scission "matérielle" de Berlin. Le récit va alors changer de tournure.

Exit la parole et le point de vue de Ben et ses alter ego, c'est une personne féminine qui reprend le récit (pour l'instant une inconnue pour Ben et pour le lecteur) pour nous raconter la suite de l'histoire, très focalisée désormais sur Tuva.



Mon point de vue :

Le récit est composé de deux parties d'intérêt inégal. Avant août 61 et après août 61. L'histoire de Ben, puis l'histoire de Tuva. J'avoue avoir trouvé un peu longue parfois ce que j'appelle la première partie (composée en réalité des trois premières parties du livre) centrée sur Ben, et un peu compliquée à suivre à certains moments, ceci dû à la lourdeur narrative provoquée par la confusion entre le Ben actuel et ses anciennes versions.

Cette première partie du livre est néanmoins émaillée de points de vue très judicieux, propres à éveiller les consciences des jeunes lecteurs, et des moins jeunes, sur les parallèles que l'on peut faire entre les migrations d'après-guerre et celles de nos jours. C'est du moins ce que j'en retiens.



Romanesquement parlant, la deuxième partie est bien plus captivante. Elle se tient mieux car elle n'est pas "juste" un recueil de souvenirs épars mais un récit heure par heure, au jour le jour, puis au fil des semaines, mois et années, de ce qu'a pu être la vie quotidienne d'une femme et de sa famille sous le joug de la RDA et de la terrifiante Stasi.



De ma position de lectrice adulte ayant déjà de bonnes bases historiques, ce roman classé littérature ado a éveillé en moi des envies d'en lire plus sur le contexte de la construction du mur de Berlin et sur la vie en RDA, et c'est tout ce que j'aime quand une lecture m'invite à d'autres découvertes. Une ou deux références tirées de la petite bibliographie situées à la fin du livre m'intéressent tout particulièrement.

Le récit de la construction du mur de Berlin sur 48 h est tout particulièrement prenant !



Si j'essaie de me positionner d'un point de vue plus néophyte, comme pourrait l'être celui d'un lecteur de 15 ans, qui n'aurait pour seul appui à cette lecture que de vagues cours d'histoire, la préhension et la compréhension du récit, dans sa première moitié, sera un peu plus difficile. Je ferai ici la même remarque que j'ai pu faire il y a 6 ans, quand j'ai chroniqué Max, un précédent roman de la même auteure, traitant du sujet des Lebensborn, dont je n'avais que vaguement ouï dire à l'époque. Un socle de connaissances théoriques sur le sujet traité me semble quasiment indispensable pour apprécier le roman.

J'en veux pour exemple le récit au début d'Août 61 des marches de la mort qu'a vécues le jeune Beniek. Je sais ce qu'ont été les marches de la mort donc je n'avais pas besoin d'exposé sur le sujet et ceci m'a permis d'apprécier pleinement le récit romanesque mais un ado en a-t-il déjà entendu parler ?

On peut peut-être aussi prendre le problème dans l'autre sens, comme je l'ai évoqué au tout début de cet article, et se dire que la fiction ici est un prétexte, une occasion, une porte d'entrée pour accéder à l'Histoire, et que tout lecteur un minimum curieux aura envie de se documenter pour en savoir plus.
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Août 61

Un grand merci aux éditions Albin Michel pour cet envoi !



Ben a la mémoire fuyante, changeante, agaçante. Le monde s'agite autour de lui sans qu'il ne comprenne plus vraiment pourquoi, les ombres se succèdent, les noms lui échappent. Ses propres souvenirs se sont fait la malle. Il n'a plus la moindre idée ce qu'il a bien pu faire de sa vie, de ce qu'il était avant de devenir le vieillard dans le corps duquel il se trouve désormais. Seule certitude, seule présence avec lui : une petite voix dans sa tête, celle de l'enfant qu'il a été, en 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale laissait lentement retomber son souffle brûlant, et que la reconstruction s'amorçait pour lui.



Le petit garçon dans sa tête n'en revient pas. Le monde a bien changé, depuis sa sortie des camps de la mort, son arrivée en Angleterre, son réapprentissage de la vie. Il fait part de sa stupéfaction à Ben, de son inquiétude pour le vieil homme, aussi. Puisqu'ils n'ont personne d'autre à qui se raccrocher, ils vont s'entraider, se répondre, et puis, avec un peu de chance, rassembler les pièces de l'immense puzzle de leur existence, entre les cendres de l'Allemagne prise par les Alliés, le Londres des années 50 et les barbelés du mur de Berlin.



Août 61 s'offre ainsi comme une odyssée mémorielle, mi-nostalgique mi-bienheureuse, au cœur de parcours chahutés, traumatiques, bouleversants. Il y a celui de Ben, en réalité né sous le nom de Beniek, déporté, rescapé, déplacé. Il y a celui de Tuva, petite fille née au sein du programme Lebensborn, rejetée par son propre pays une fois le Reich démantelé. Il y a les autres, tous ces enfants perdus, rejetés, apatrides, orphelins, devenus souvenirs vivants d'une guerre que le monde ne veut plus avoir à contempler.



Ben, Tuva et les autres n'ont plus qu'eux-mêmes pour vivre.

Parce qu'aussi absurde que ça soit pour eux qui ont vu la mort, il leur faut continuer.



Sarah Cohen-Scali a cette faculté rare de décortiquer la psyché de ses personnages avec une précision et une justesse implacables, sans jamais verser dans des préconceptions stéréotypées, ni choquer pour choquer. La brutalité, la violence et la déshumanisation sont là, parce que réelles et indéniables, mais sans jamais être romanticisées, surlignées ou rendues grotesques par une trop forte dramatisation. L'histoire se suffit à elle-même. La mémoire se suffit à elle-même.



Ce sont bien sûr des fictions que Cohen-Scali tisse, des récits intenses aux multiples péripéties, mais non seulement ces intrigues ne font pas dans la surenchère, au-delà de ça, elles sont soutenues par une documentation solide et portent une vision d'ensemble de la période, racontent la grande histoire à travers les petites. L'amour s'entremêle à l'horreur, la dictature aux petites routines quotidiennes, avec une obsession récurrente dans l'oeuvre de l'autrice pour les thèmes de la transmission, de l'héritage, de la loyauté, de la reconstruction. Ses romans sont profondément admirables en ce qu'ils ne prennent jamais le lecteur de haut ni ne cherchent à le blesser juste parce qu'il est facile de le faire en s'emparant de sujets aussi sombres : au contraire, ils éduquent comme ils apaisent, ils assument et subliment aussi cette beauté et ce pouvoir de séduction que la fiction a en plus par rapport aux essais historiques. Comme dans Max (2012, Gallimard), où l'écrivaine plongeait ses lecteurs dans l'enfer des orphelinats Lebensborn, puis Orphelins 88 (2018, Robert Laffont), où elle étudiait la fin de la Seconde Guerre mondiale, la dévastation, l'impossible recommencement, elle renouvelle sa narration sincère, sensible, brute. Dans ces trois romans, Cohen-Scali se concentre sur la figure de l'enfant, première victime du conflit dont on méprise trop souvent la sensibilité et la perspicacité, et dont l'absolue dépendance envers le reste du monde rend le sort encore plus révélateur des atrocités de la guerre. Un choix qui rend certes la lecture éprouvante, mais ô combien touchante.



Août 61 est une merveille de mélancolie, de sensibilité et d'émotion, un récit qui frappe en plein cœur, secoue sérieusement et laisse surtout un souvenir d'une force assez inouïe. Plus qu'une belle découverte, c'est une histoire qui hante, fait grandir, fait frémir. Sarah Cohen-Scali donne à sa "trilogie" un troisième volet d'une maturité rare, qui confirme, élève et transcende la prouesse littéraire qu'elle avait déjà accomplie avec Max puis Orphelins 88. A mettre entre absolument toutes les mains, jeunes ou plus expérimentées. Un ouvrage précieux, difficile certes, mais inoubliable.
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Août 61

J'ai eu énormément de mal à entrer dans ce roman jeunesse qui m'a semblé bien complexe. En effet le narrateur n'est pas toujours le même: il s'agit de Beniek à dix ans, puis à vingt ans... qui raconte ce que fait ce même Beniek âgé de quatre-vingt ans et en proie à la maladie d'Alzheimer, elle-même personnalisée par le diminutif Al.

J'avais vraiment du mal à m'y retrouver.

Par ailleurs, je n'ai pas apprécié le ton utilisé par le jeune garçon lorsqu'il parle de lui-même alors qu'il est vieux et malade. Ce ton ironique et concupiscent me désespérait; j'avais l'impression d'entendre rire l'enfant au son de "Regarde-toi vieille loque"...

Je vais tout de même finir par un point positif: la très belle histoire d'amitié racontée sur fond de la Shoah dont ont été victimes Ben et son ami d'enfance. Certains passages sont poignants.

Dommage que je n'ai pas adhéré à la prose de l'auteure.
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Août 61

Même si j’avais lu la très bonne critique de Lire à la folie pour qui ce roman fut un coup de cœur, je ne savais plus vraiment dans quoi j’allais atterrir en ouvrant « Août 61 ». Je me souvenais simplement du contexte historique et espérais être autant conquise par cette nouvelle publication de l’auteure que par « Max » ou par « Orphelins 88 ». J’ai finalement apprécié cette histoire qui va nous placer aux côtés de Ben, un octogénaire souffrant d’Alzheimer. Suite à un événement, celui-ci va reconstituer petit à petit son passé, nous amenant directement dans une période de Seconde Guerre mondiale, puis d’Après-guerre. J’ai été conquise par la narration proposée par Sarah Cohen-Scali. Tout d’abord, elle a utilisé la technique de double temporalité que j’affectionne particulièrement. On va ainsi alterner entre le présent avec Ben qui tente de se souvenir ainsi que le passé, lorsque Ben était encore Beniek ou encore Beni, selon les périodes de sa vie. De plus, elle a opté pour une narration originale en employant la seconde personne du singulier avec « Al », sa maladie lui rongeant la mémoire, qui va directement s’adresser à lui.



Dans cette recherche du passé, on va faire la rencontre de Tuva, une ancienne enfant du programme Lebensborn (des bambins représentants de la race aryenne dont les mères ont été sélectionnées par les nazis pour créer des descendants purs). Tuva va d’ailleurs être narratrice durant le dernier tiers du livre, ce qui va permettre au lecteur d’apprendre à davantage la connaître. Si j’avais un peu de mal avec le choix difficile de cette narratrice, j’ai finalement appris à apprécier, notamment en raison de son caractère protecteur et déterminé. L’auteure a su proposer deux personnages principaux très touchants et que l’on va aimer suivre, même si ce qu’ils vont traverser est difficile, brutal, inhumain et révoltant. À mes yeux, Tuva est celle qui sera la plus marquée par la vie. Ce qu’elle va subir, ses rêves et ses combats au quotidien sont véritablement bouleversants… Il faut dire que Sarah Cohen-Scali a toujours une aussi bonne plume : à la fois lente, réaliste, efficace et chargée émotionnellement ! On sent qu’elle a fait beaucoup de recherches sur cette période historique. Pourtant, après deux lectures sur le sujet, j’étais persuadée qu’elle avait fait plus ou moins le tour… Toutefois, je me suis trompée !



Si vous cherchez un roman historique, celui-ci peut vous plaire, que vous soyez un grand ado ou un(e) adulte ! Le fait que l’on couvre plusieurs époques m’a plu, car cela change des récits habituels traitant de la guerre de 39-45. On n’est pas dans un texte aux côtés des soldats, ni très longtemps dans les camps de concentration, mais plutôt sur l’Après, avec toutes les retombées psychologiques sur des enfants/adolescents devant grandir avec ces traumatismes ainsi que les événements succédant la Guerre comme la construction du mur de Berlin. De plus, on ne va pas se concentrer uniquement sur la France ! L’action se déroulera également en Angleterre, puis en Allemagne. Par ailleurs, le parallèle avec notre époque et les migrants est bien vu… Globalement, j’ai passé un très bon moment même si, hélas, ce ne fut pas non plus une aussi bonne lecture que les deux autres one-shot de l’auteure. J’ai parfois eu du mal à être dans le récit, car l’ambiance était parfois un peu pesante. De plus, le rythme lent a engendré quelques longueurs, surtout dans la première partie, ce qui a joué sur mon ressenti général. Cela dit, je suis tout de même ravie d’avoir fait la rencontre de Ben et de Tuva !
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Août 61

Lors de la dernière masse crique de Babelio, j’ai eu la chance de recevoir le dernier roman de Sarah Cohen-Scali que j’avais découverte lorsque j’enseignais en collège. Août 61 s’annonce comme un récit historique avec des personnages forts.





Voici la présentation des éditions Albin Michel

B en ne sait plus qui il est, il ne reconnaît plus ses proches. Alzheimer ?

Il va devoir revisiter un passé douloureux dans l'Allemagne en guerre et celle de la libération, puis dans l'Angleterre et la France des années cinquante. Son fil rouge, fil d'Ariane dans le labyrinthe d'une mémoire traumatique : son amour d'enfance, Tuva, née dans un Lebensborn norvégien, qu'il rejoint à Berlin, un soir d'août 1961, alors que le Mur va scinder la ville en deux.



La première de couverture annonce une déchirure et une date clé : Août 61. Des fils barbelés qui rappellent la 2nde guerre mondiale et les camps, le rouge du sang et de la mort et cette date qui dans l’histoire de l’Europe est celle de la construction du mur de Berlin…

Le début du récit est un peu perturbant par la polyphonie surprenante mais à laquelle le lecteur s’habitue sans souci. L’histoire n’est jamais racontée du même point de vue : Beniriek en 1945, Ben Junior en 1955, Benni en 1961, l’Inconnue… autant de voix qui reconstruisent le puzzle des souvenirs de Benjamin, le héros de cette histoire en quête de celle qu’il aime depuis toujours : Tuva. Plus que l’histoire forte et émouvante de ces deux personnages, c’est toute l’histoire de l’Europe et plus particulièrement de l’Allemagne qui sert de toile de fond. Cette grande Histoire qui encadre l’histoire de Ben et Tuva rappelle de sombres moments : les Lebensborn, les camps de concentration et d’extermination, la guerre froide, le mur de Berlin. Alors que l’oublie semble frapper Ben, Sarah Cohen-Scali par cette fresque fait le devoir que chacun devrait faire : le devoir de mémoire, celui de ne pas oublier alors que l’histoire s’accumule de faits, reléguant dans un passé si lointain cette menace encore si présente du fascisme.

En résumé : un récit de littérature jeunesse que des adultes apprécieront aussi et surtout un récit qui rappelle le rôle de la littérature : ne pas laisser l’oubli effacer l’Histoire, se souvenir pour ne pas reproduire les malheurs de l’Histoire.

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Août 61

Après Max et orphelins 88, Sarah Cohen Scali clôt ce qui pour moi est une des meilleures trilogie historique. Août 61 est un récit passionnant au cœur de l’histoire européenne, qui évoque le rêve socialiste que fut pour certains cette séparation de l’Allemagne, avant de se transformer en cauchemar. Le récit amharique le lecteur par cette histoire d’amour, qui se mêle à tous les changements politiques, comme un fil d’Ariane dans la mémoire de ce vieil homme. Une histoire d’autant plus touchante qu’elle est marquée par les promesses, les absences et les souvenirs, parfois douloureux, parfois porteurs d’espoirs.

On se laisse emporter dans cette mémoire d’une vie, touché par cette lutte contre la maladie d’Elzheimer pour ne retenir que le témoignage d’une Histoire prégnante pour de nombreuses générations
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Août 61

Ben ne se souvient plus de tout. Des bribes lui manquent. Des pans entiers même. Mais le tatouage sur son bras, lui, est indélébile. Et le passé va se rappeler à lui : sa survie lors de la guerre, ses rencontres, ses amours, l’Allemagne coupée en deux…

Quel récit poignant ! Voilà un roman qui bouleverse, marque, coupe le souffle, comme c’était le cas pour les deux précédents titres de l’autrice. Ici, le jeu de narration est intéressant et, même s’il devient parfois bancal et souvent artificiel, il se fait oublier pour mettre en lumière l’essentiel : une incroyable fiction réaliste sur cette terrible Histoire dont il faut à jamais se souvenir. Encore un excellent titre de l’autrice donc, à lire absolument.
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Août 61

Moroses en grec, oblivio en latin, Al pour Ben, ou encore Alzheimer pour Benjamin lorsqu'il se souvient....

Al qui visite en douce certaines zones du cerveau, "comme un cambrioleur, prend ce qu'il veut et repart en éteignant la lumière, pire e coupant l'électricité"

L'histoire: des voyages incessants pour Benjamin entre la fin de la guerre et aujourd'hui.

Beniek Kijek onze ans devenu benjamin Kaye, c'est inscrit sur les papiers. Un polonais juif qui a émigré en Angleterre.

Benjamin vit avec sa petite fille mais également avec Ben, lui même, sa mémoire de jeunesse, celui qui lui rappelle pourquoi il est tatoué de plusieurs nombres sur son bras, celui qui va l'aider à chercher qui est la femme qui vient le voir tous les jours à l'hôpital, mais aussi quel a été son métier et surtout, surtout, s'il a revu Tuva? Celui qui lui tient compagnie alors qu'il a plus de 70 ans et que son monde disparaît petit à petit.



Devenu Benjamin à la libération grâce aux alliés, il est envoyé par la Royal Air Force en Angleterre avec ses camarades pour tenter de construire une vie après les camps; car Beniek, a vu sa famille éradiquée dans un camp. Son grand frère Sevek, assassiné par un SS sadique qui a demandé à son chien dressé pour tuer "de le faire courir", sa mère Shoshanna, mourir d'épuisement et de faim, tout comme son père 2j après.

Seul Beniek survivra. Il va devoir vivre avec sa colère, car il leur en voudra de l'avoir abandonné, "d'avoir consenti à mourir".

Ce n'est qu'avec le temps, au fil des jours dans les camps, qu'il se dira que c'était peut être mieux ainsi... car ils n'ont pas fini gazés et réduits en cendres.



Et il y a Tuva; une orpheline elle aussi, mais du "mauvais côté" pour ses camarades juifs. Elle est son amour d'enfance, il le sait, il s'en souvient grâce à Ben. Elle est née dans un Lebnsborn norvégien. Elle ne pourra pas aller en Angleterre comme les autres. Mais tout juste ado, ils vont se faire une promesse. S'ils ne trouvent pas de parents en Norvège, pays dans lequel elle va repartir et lui en Angleterre, alors ils se retrouveront.



Nous retrouvons Sarah Cohen-Scali, auteure de Max et orphelins 88, toujours aussi percutante, dure, sans concession, mais aussi sensible sans sensiblerie.

Cette fois-ci, elle va rajouter un ennemi à la liste des bourreaux qu'elle décrit avec tant de lucidité; il s'agit de Al, Alzheimer. Pour autant elle garde bien présents les sujets qui ont été au cœur de ses précédents romans: la 2nde guerre mondiale, les orphelins juifs polonais mais aussi les enfants du Lebensborn.



L'écriture nécessite une adaptation car il convient de comprendre le lien qui unit Ben et Benjamin. Mais le livre est prenant. Et malgré les blancs dans la mémoire de Benjamin, nous allons remonter, petit à petit, les bribes d'une histoire dure mais synonyme de l'après dont le petit Beniek aura pu profiter.

Encore un bon Cohen-Scali
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Août 61

Il y a 3 personnages principaux dans ce magnifique roman: Tuva, Ben et la Mémoire. La puissance de l'amour des deux premiers, à travers le temps, à travers l'éloignement, à travers les aléas politiques et l'Histoire. Tout cela mis en scène et en perspective par les "jeux" d'une mémoire précise et défaillante à la fois. La première partie se situe plutôt dans les années 50, c'est le moment où les enfants qui ont tout perdu pendant la guerre, grandissent, ils sont sauvés. Certains se construisent une vie et un avenir, en taisant ce qu'ils ont vécu souvent. La résilience face aux traumatismes. Mais pour Ben, une souffrance perdure et l'empêche d'être lui-même: retrouver Tuva, celle qu'il a juré de revoir un jour, son amour de jeunesse peut-être, mais son Grand amour avant tout...

La deuxième partie est centrée sur Berlin et la cicatrice qui va marquer la vie des personnages: le Mur.

Je préfère ne pas trop donner de détails, après tout la mémoire qui s'effiloche et se recoud permet un récit haletant et de nombreux rebondissements, mais toute la partie qui détaille la vie en RDA est passionnante et c'est toujours intéressant de ne pas rester sur ses idées reçues, d'aller au coeur de la vie et des pensées des gens qui avaient confiance dans un régime présenté avant tout comme antinazi... Tuva est un grand personnage romanesque, je ne l'oublierai pas.

Comme souvent, un seul conseil: ne vous fiez pas à l'étiquette "roman jeunesse", c'est juste un roman d'amour historique poignant et un coup de coeur!
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Août 61

Après avoir avoir découvert Max de Sarah Cohen-Scali, que j’avais énormément apprécié, j’ai eu envie de découvrir un autre roman de cette autrice. Je me suis donc lancée dans Aout 61.



Etant une passionnée d’Histoire et donc de romans historiques, je ne pouvais qu’apprécier ce livre. Nous y suivons Ben, de nos jours, qui semble être atteint d’Alzheimer et qui revit, progressivement, ses souvenirs, depuis les camps de concentration jusqu’à nos jours. Au centre de tous ces souvenirs, Tuva, une jeune fille issue d’un Lebensborn norvégien, qu’il a rencontrée à la Libération, dans un orphelinat. Séparés alors que Ben émigre en Angleterre, le jeune homme n’aura de cesse de rechercher Tuva, qu’il retrouvera un week-end d’août 1961, à Berlin, alors que le Mur est sur le point de séparer la ville en deux.



J’ai eu un peu de mal au départ à entrer dans l’histoire. Nous avions cette narration à la seconde personne, le Ben plus jeune s’adressant au Ben d’aujourd’hui, et nous avions ce mélange entre les événements se déroulant en 2019 et les souvenirs de Ben. Mais rapidement, alors que les souvenirs prennent de plus en plus le pas sur le présent, je me suis attachée à cet homme et je me suis intéressée à son histoire.



Nous survolons rapidement sa jeunesse, son adolescence, pour nous intéresser bien davantage à ces quelques jours, en août 1961, où les choses basculent. A travers le regard de Ben, nous découvrons la construction du Mur, l’ambiance qui en découle. Comme lui, nous voyons les tensions, la panique. Nous voyons tous ces gens qui se retrouvent subitement coincés dans Berlin Est et qui cherchent à s’enfuir par tous les moyens. Il y a ceux qui sautent par dessus les barbelés, ceux qui essaient de traverser à la nage, ceux qui sautent par les fenêtres d’un immeuble se trouvant pile dans l’axe du Mur.



Et puis la voix de Tuva prend la suite. Pour nous raconter la vie dans Berlin Est, dans les années qui ont suivi la construction du Mur. Et cette vie ne fait pas rêver.



J’ai aimé découvrir ce pan de l’Histoire que j’ai vu très rapidement en cours, mais sans entrer dans les détails.



Encore une fois, la plume de Sarah Cohen-Scali nous décrit avec brio toutes ces situations. On n’a aucune peine à s’imaginer les événements. En fait, nous y sommes presque ! Nous voyons toutes ces choses se dérouler sous nos yeux.



Ce fut une lecture vraiment très intéressante. J’ai beaucoup aimé.
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Août 61

je continue avec un grand plaisir la lecture des romans de sarah Cohen Scali. Des romans qui à chaque fois nous emmènent dans un moment de notre passé, de notre mémoire collective....des romans pour ne pas oublier. On y retrouve des personnages attachants, bouleversants.

Avec Août 61, on fit la rencontre de Ben, un vieux monsieur aux prises avec un certain "AL". Avec beaucoup d'ingéniosité dans son écriture, Sarah Cohen Scali nous plonge dans le passé de celui-ci et retrace avec nous son histoire (son enfance, son amour perdu, sa vie professionnelle,....) mais surtout elle met l'accent sur une période sombre de l'Allemagne : la construction du mur de Berlin, le pouvoir politique et sa police secrète qui y on font régner la terreur.

Le destin d'un homme et de cette femme qui se sont rencontrés durant leur enfance,(et qui ont toujours été liés même séparés) des vies brisées, malmenées, surveillées au nom d' un idéal politique que certain espérait mais qui les a pris en otage.



Un très bon roman (avec quelque libertés historiques, elles sont avouées par l'auteur à la fin du livre) mais qui propose une écriture très riche et travaillée.

Un coup de coeur.
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