Sarah Glidden

La loi est un compromis pour ceux qui n'entendent pas la langue universelle, ce n'est pas un idéal.

Quand on apprend que l’armée israélienne a envoyé des troupes pour raser une maison ou capturer un militant, c’est de ces gamins-là qu’on parle ? Ou est-ce qu’il y a des soldats de métier pour faire le sale boulot ? Est-ce qu’ils ont peur d’aller à l’armée ou est-ce qu’ils l’acceptent ?

Le journalisme, c'est le contact et la distance.

Le juste tombe sept fois, et il se relève.

Pourquoi raser les maisons des gens ? Et continuer à construire des colonies ? Ça ne fait qu'empirer les choses !
_ Écoute, je suis ce qu'on appelle un Israélien de gauche, mais c'est plus compliqué que tu ne le crois. Personne ne rase des maisons pour le plaisir. Et puis, tu ne vis pas ici. Quel est le problème ?
_ Pff, c'est assez confus... Je suis juive donc ça veut dire que je suis censée soutenir Israël quoi qu'il arrive, n'est-ce pas ? Mais pour certaines personnes, soutenir les Palestiniens, ça veut dire que je ne suis plus pour Israël. D'un autre côté sur le plan politique, je suis de gauche, progressiste. Et quand on est progressiste, on est censé être anti-Israël... Toute sympathie pour Israël signifie qu'on ne soutient plus les Palestiniens. Tu vois ? Je suis coincée ?
_ Intéressant... mais je ne comprends pas comment on peut être à la fois « progressiste » et « anti » quelque chose !
_ Oui... c'est bien vu, en effet.

bref, quand il a dit à son père que j'étais juive- et son père, il est assez conservateur, tu vois? Il a dit," alors c'est qu'elle soutient Israël."
Bref, et Jamil a dit: " en fait, elle est très critique vis- à vis d'Israël." Mais son père a répondu: "mais elle finira par prendre le parti d'Israël comme tous les juifs américains." Quand Jamil m'a raconté ça, j'étais furax et maintenant….. sniff....
Vous avez gagné les gars! Je le sens le lien d'accord? J'espère que vous êtes contents. Comment puis-je me sentir liée à une terre qui cause tant de souffrances?

En progressant vers les sommets, il était très impressionné par le courage des troupes syriennes dans leurs bunkers. Malgré de nombreuses victimes, jamais elles ne se rendaient. Ce n’est qu’en pénétrant dans les bunkers que mon père a fini par comprendre. La plupart des soldats étaient soit morts soit blessés et ils ne pouvaient pas abandonner leurs postes parce qu’avant de partir, les officiers les avaient enchaînés à leurs bunkers par le pied

Comment puis-je me sentir liée à une terre qui cause tant de souffrances ?

p.115.
Nous avons été dépossédés de nos terres. Israël nous a relocalisés dans ce petit triangle qu'on appelle le Syag, autrement dit « l'enclos ». il ne représente que de 2% du Néguev et même sur cette fraction-là, nous n'avons pas accès à la propriété. Les Israéliens ont voulu que nous nous installions dans les villes nouvelles construites par l'État, que nous devenions des citadins assimilés. La moitié d'entre nous a gagné ces villes pauvres et sans économie viable et a abandonné la tradition bédouine. Mais les autres ont préféré rester dans les villages traditionnels. Ce sont eux que les Israéliens appellent les « illégaux ». et ils refusent de fournir à ces villages les équipements humains les plus élémentaires comme l'électricité ou le système sanitaire. Et comme ce sont des « illégaux », le gouvernement a le droit – et il ne s'en prive pas – de démolir leurs foyers, de pulvériser des pesticides sur leurs récoltes et de confisquer leur bétail à tout moment.

Quand on sait le poids que confèrent plusieurs millions de gens à cette petite ville millénaire et qu’on se tient à quelques mètres de ses portes… comment éviter le syndrome de Jérusalem ?

…L’assassinat de Rabin a été l’une des plus grandes tragédies de l’histoire d’Israël. Il a été tué ici alors qu’il descendait les matches après s’être adressé à une foule immense rassemblée sur la place. C’était un ralliement en soutien aux accords de paix d’Oslo.

Vous avez vu cette fille qui joue de la guitare là-bas ?
Ouais.
C’est Miri Aloni.
Qui ça ?
Tu ne connais pas Miri Aloni ? C’était la Joni Mitchell israélienne dans les années 90 !

La guerre de fait jamais ressurgir le meilleur des hommes.

Je ne sais pas. Tu vas me prendre pour une folle. Je croyais savoir ce que je pensais de ce pays et me voilà complètement paumée.
Je sais que parfois les Palestiniens ont tort. Mais... j'ai toujours cru qu'Israël avait encore plus tord en monopolisant le pouvoir.
Et maintenant tous ces gens qui me disent qu'ici c'est chez moi ? Mais peut-être que je ne le veux pas !
Si je suis venue ici... c'est que je voulais être sûre que c'était bien Israël le méchant, je crois. Je voulais savoir que je pouvais faire une crois dessus pour de bon.
Mais je ne sais plus. Je ne suis plus sûre de rien. Je vois bien pourquoi Israël a fait certaines choses. Vous êtes des gens bons. Du moins, certains d'entre vous.
Ou alors c'est juste que je suis victime de bourrage de crâne comme tout le monde me l'avait dit.

Alors... C'est donc ça ? Cette terre qui a fait couler tant de sang et causé tant de conflits ?

Il n'y a pas de différence entre juifs et non-juifs. Nous faisons tous partie de la condition humaine.

N’est-ce pas de morale qu’à besoin une société qui a si longtemps sacrifié au culte de l’argent roi ?

p.186.
Je commence à discuter avec le marchand qui s'appelle Sami et lui raconte que le guide nous a déconseillé de venir ici.
- Ha ha ! Il a peut-être peur de perdre de la clientèle à notre profit. Mais vous sentez la différence, non ? Dans le quartier juif, il n'y a que des Juifs. Mais dans les autres quartiers, c'est mélangé. Il y a des touristes, des Arabes, des chrétiens, et même des Juifs ! On voit la différence.

p.183.
Et puis je suis venu ici et j'ai vu tous ces gens qui travaillaient dur pour leur pays. Je faisais des études pour devenir dentiste et j'avais un avenir confortable en perspective, mais j'ai commencé à me dire que ce n'était peut-être pas pour ça que j'étais sur Terre... L'Amérique a beau être le meilleur pays du monde, je n'y retournerais pas. Le seul but là-bas, c'est de gagner de l'argent et d'acheter un maximum de choses, ici les valeurs sont différentes. C'est tout... notre génération va devoir faire face à beaucoup de problèmes dont est responsable la génération qui nous précède. Ils ont fichu un sacré bazar et ils ne veulent toujours pas lâcher les rênes. Aux États-Unis, les jeunes n'ont presque aucun pouvoir.

p.153.
Ils ont perdu un des leurs il y a longtemps mais ils semblent marqués par le deuil comme si l'événement ne datait que d'un mois. Je connais ce sentiment : à chaque fois qu'on aborde le sujet, c'est comme si c'était arrivé hier.

- Les médias sont une industrie et nous sommes des produits... ils ont intérêt à ce que la guerre continue.