Citations de Sarah Penner (110)
Il fut un temps où les fouilleurs qu'on appelle mudlarks, récoltaient les pièces, des bijoux, des céramiques, pour ensuite les vendre. C'est de ça que parlent les romans de l'époque victorienne. Les gamins des rues récupéraient ce qu'ils pouvaient pour essayer d'acheter un bout de pain. Mais aujourd'hui, nous ne sommes là que pour le plaisir.
Vous pouvez conserver ce que vous trouvez, c'est la règle. Tenez, regardez, là.
Mon regard se posa sur le mur taché de suie que je n'avais ni le cœur ni la force de récurer. Sur une étagère, une fiole vide me renvoya mon reflet. Mes yeux verts hérités de ma mère avaient perdu l'éclat de la vie. Mes joues autrefois rebondies étaient maintenant creusées. À quarante et un ans, j'avais déjà l'apparence d'un spectre.
Consciente que Vaudeline ne se déplacerait jusqu'à Londres [...], Lenna s'était rendue elle-même à Paris. Elle était bien décidée à résoudre le meurtre d'Evie, quitte à consacrer un mois d'apprentissage auprès d'une inconnue - qu'elle appréciait finalement beaucoup - et même si cela impliquait d'étudier les sombres subtilités d'un art dans lequel elle n'était pas sûre de croire.
Règle 1 : le poison ne doit jamais être utilisé pour blesser ou tuer une autre femme
Tout commence par un voyage en solitaire forcé (le côté solitaire par le voyage). En effet, Caroline, après avoir appris que son mari la trompait, elle décide de partir seule pour ce voyage prévu en amoureux afin de se changer les idées.
Nous voici donc en Angleterre, avec notre héroïne qui finit par s'essayer aux joies du mudlarking (la recherche d'objet dans la vase de rivière/fleuve, ici la Tamise). Et il n'en faudra pas plus pour que Caroline veuille en savoir plus sur un objet mystérieux qu'elle déterre : un flacon avec une marque dessus.
Puis nous voilà dans le passé (en 1791) avec Nella, qui tient une boutique pour soigner les maux de ces dames.....peu importe ce que c'est : des maux de ventre à l'injure faire par un malotru (avec des méthodes plus ou moins radicales).
On navigue donc d'une héroïne à l'autre sans trop se perdre, jusqu'à l'arrivée d'un troisième protagoniste dans le passé qui m'a fait un peu perdre le fil pendant quelques pages, mais on retombe très vite sur ses pattes.
La lecture est addictive, que ce soit l'avancée de l'enquête de Caroline ou le passé qui se déroule à vive allure. Et quand on croit avoir compris la fin, on se rend vite compte que non.
Et ce n'est qu'une fois la dernière page lue que les pièces du puzzle s'imbriquent les unes aux autres.....
Tous ces noms dont j'avais retracé les lettres. J'avais noirci l'encre qui préservait l'identité de ses femmes pour les inscrire dans l'histoire, comme me l'avait expliqué Nella. A présent, je craignais de n'avoir rien protégé du tout. Au contraire, mon erreur risquait de toutes les conduire à leur perte.
— Je ne crois pas aux fantômes, si c’est ta question, ni aux petits nuages diaboliques que les enfants, comme toi, craignent dans le noir. Réfléchis un peu. Si nous devenions tous des fantômes en mourant, et si nous étions condamnés à hanter les endroits où nous avons vécu, alors pourquoi Londres n’est-elle pas plongée dans une brume perpétuelle ?
Derrière elle, le feu crépita.
— En revanche, je crois que parfois, nous sentons la présence de ceux qui ont vécu avant nous. Ils ne sont pas des esprits, mais des créations de notre imagination, engendrées par le désespoir.
Tu veux jouer à l’apprentie et apprendre à concocter des poisons pour aider des femmes conspiratrices à tuer leurs maris ? Leurs maîtres ? Leurs frères, prétendants, chauffeurs, fils ? Ce n’est pas une confiserie ici, petite. Il n’y a pas de bonbonnières de chocolats fourrés à la purée de framboise.
Obsédée par ce crime mystérieux, Lenna ne parvenait pas à faire son deuil. Elle ne voulait pas faire son deuil. Pas tout de suite. D'abord, la vengeance.
Pour tout sortilège qui produit un miracle, il y a ailleurs, dans le monde naturel, un désastre.
La guérison par la vengeance. Mais une telle chose n'existait pas. Répandre le mal n'avait fait que creuser ma blessure.
Une silhouette anonyme s'était formée dans mon esprit et j'avais compris pour la première fois de ma vie comment la fureur pouvait pousser au meurtre.
De nombreux remèdes bénéfiques deviennent des poisons lorsqu'ils sont ingérés en trop grande quantité, ou préparés d'une certaine façon.
Oh périr dans les bras de l'amour, alors que je gis, seule, patiente, les corridors se taisent.
Je commençais à croire que chaque personne, chaque lieu, était porteur d'une histoire secrète quand on en grattait la surface.
- Sans m'en rendre compte, je me suis perdue. Il y a dix ans, j'imaginais un avenir bien différent et je crains d'y avoir renoncé en cours de route.
- Mais les gens changent, Caroline. Tu as mûri, en dix ans. Tu as placé tes priorités aux bons endroits. C'est normal de changer et tu...
- Oui, c'est normal de changer, mais pas de cacher ses désirs et de refouler une partie de soi.
Il était solitaire, avait des manières de gentleman et je me sentais attirée par lui pour des raisons qui m'étaient encore obscures. Je pensais qu'il s'agissait de l'amour, mais à présent, je me demande si ce n'était pas simplement le vide du deuil, qui cherchait à tout prix à se remplir pour vaincre le sentiment d'abandon.
D'abord, il y a eu la confiance. Puis la trahison. L'une ne va pas sans l'autre. Seule une personne à qui l'on accorde notre confiance peut nous trahir.
Le monde n'est pas tendre avec nous, rares sont les endroits où les femmes peuvent laisser une trace indélébile...
Un vieux souvenir honteux remonta à la surface : j'avais moi aussi joué le rôle de l'amante illégitime, à mon insu. De la vermine, une putain. J'étais un secret maintenu dans l'ombre - pas par amour, mais pour le divertissement.